Organisation des nationalistes ukrainiens
mouvement politico-militaire ukrainien ultra-nationaliste / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
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L'Organisation des nationalistes ukrainiens ou OUN (en ukrainien : Організація українських націоналістів, Orhanizatsiya ukrayins'kykh natsionalistiv ou ОУН) est un mouvement nationaliste extrémiste ukrainien créé en 1929 lors du Premier Congrès à Vienne par Yevhen Konovalets et Andriy Melnyk. Elle englobe l'Organisation militaire ukrainienne (UVO)[4]. Son but est de maintenir la force de la nation ukrainienne par la dictature[4].
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Organisation des nationalistes ukrainiens (uk) Організація українських націоналістів | |
Logotype officiel. | |
Présentation | |
---|---|
Président | Yevhen Konovalets (premier) Bohdan Chervak (actuel) |
Fondation | 1929 |
Organisation paramilitaire | Armée insurrectionnelle ukrainienne |
Hymne | Marche des nationalistes ukrainiens (en) |
Positionnement | Extrême droite |
Idéologie | Ultranationalisme ukrainien Grande Ukraine Anticommunisme[1],[2] Russophobie Polonophobie |
Adhérents | 300 000 (1944)[3] |
Couleurs | Rouge et noir |
Site web | kmoun.info |
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Konovalets est assassiné à Amsterdam en 1938 par un commando du NKVD[5]. Andriy Melnyk lui succède à la tête de l'OUN, mais Stepan Bandera le défie et fonde une aile plus radicale[5]. On distingue alors deux OUN rivales identifiables par l'initiale de leurs leaders : l'OUN-B (ou les « Banderivtsi »), celle de Bandera, et l'OUN-M (ou les « Melnykivtsi ») dirigée par Melnyk[5]. Tous deux sont financés par l'Abwehr[5] et plus particulièrement la section II de l'Abwehr consacré au sabotage. Beaucoup des membres de l'OUN sont des agents nazis fournissant des renseignements et commettant attentats, sabotages et assassinats sur commande : en 1934, l'OUN assassine à Varsovie le ministre de l'Intérieur polonais Bronisław Pieracki[4].
Bandera fonde très vite l'armée de libération ukrainienne et le régime nazi met à sa disposition des camps d’entraînement autour de Berlin, en Bavière autour du lac Chiemsee puis à Quenzgut le QG de la section sabotage de l'Abwehr près de Berlin[5]. Ces troupes sont entraînées pour faire du sabotage en Pologne et en Ukraine[5]. Les Japonais financent également l'organisation puisque de nombreux habitants de Mandchourie sont d'origine ukrainienne.
En , les relations se tendent avec l'Abwehr quand Hitler donne la Ruthénie ukrainienne aux Hongrois qui répriment le mouvement nationaliste ukrainien[6]. Après le et le Pacte germano-soviétique, l'Abwehr cesse d’entraîner l'UPA. Mais l'entraînement est simplement repris en main par leurs alliés japonais[6]. Après la conquête de la Pologne, durant l'hiver 1940/1941, l'Abwehr y construit un nouveau camp d'entraînement à Neuhammer[6]. Y sont entraînés les membres de l'UPA, de l'OUN, des volontaires ukrainiens pour la future invasion de l'URSS (opération Barbarossa)[6]. Les troupes sont dirigées par le commandant Skonprynka (ukrainien) conseillé par le lieutenant Herzner (allemand) et le professeur Oberländer (allemand)[6]. Ces troupes sont regroupées en un régiment appelé Nachtigall en l'honneur d'une chanson cosaque[6]. Le but de cette unité est d'infiltrer les lignes soviétiques avant l'attaque du , et de pratiquer le sabotage, en coupant les lignes téléphoniques, en faisant sauter des ponts, etc.
En , Stepan Bandera, Iaroslav Stetsko et les autres membres de l'OUN organisent le second congrès de l'OUN à Cracovie, alors sous occupation allemande. Il y est dit que « les juifs sont les principaux soutiens de l'URSS (...) l'OUN combat les juifs[4] ». À la veille de l'opération Barbarossa, les agents de l'OUN ont fourni de nombreux renseignements aux Allemands[4].
Le , avertis du massacre par le NKVD des espions emprisonnés dans la prison de Lviv, ils anticipent leur départ de quelques heures[6]. Ayant pris le contrôle de la station radio de Lviv, les nationalistes ukrainiens déclarent l'indépendance[6] le [7]. Mais Hitler n'est pas de cet avis et fait dissoudre le régiment Nachtigall[6]. Le 1er juillet dans la cathédrale de Lviv le métropolite André Sheptytsky consacre Iaroslav Stetsko Premier ministre de l'État ukrainien[7]. L'OUN-B et l'OUN-M devancent les nazis dans leurs opérations de liquidation des juifs et des hommes soupçonnés de soutenir l'URSS : le , avant l'arrivée prévue des troupes allemandes, des nationalistes ukrainiens assassinent 19 juifs à Trembowla ; à l'aéroport de Vinnytsia, les nationalistes ukrainiens prennent une part active au massacre des juifs (femmes et enfants compris)[7]. Les tensions entre l'OUN-B et l'OUN-M s'accroissent : le , un homme de Bandera assassine deux chefs de Melnyk[4].
L'Armée insurrectionnelle ukrainienne, ou UPA est créée en 1942. L'UPA d'Andriy Melnyk est, elle, créée au printemps 1943. Des deux, l'OUN-B et l'UPA de Stepan Bandera est de loin la plus importante et finit par absorber la seconde en juillet-.
Au cours de son existence, l'OUN acquit une très grande influence dans les différentes couches de la société. Son principal succès réside dans sa capacité à assurer la poursuite de la lutte pour l'indépendance ukrainienne.