Vision sans tête
méthode laïque, développée par le philosophe britannique Douglas Harding / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
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La « Vision sans tête » (ou « Voie sans tête » ; en anglais « Headless way ») est une méthode laïque, développée par le philosophe britannique Douglas Harding (1909-2007), qui cherche à montrer à chacun qu’essentiellement il n’est pas ce qu’il paraît être et à l'aider à accéder directement à ce qu’il est vraiment au-delà des apparences, à sa véritable nature (d’où une 3è appellation : « Voir qui vous êtes vraiment »). C’est en s’appuyant sur des expériences simples, basées sur un retournement de l’attention vers ce qui regarde, que cette approche cherche à conduire, directement, les personnes intéressées dans une « expérience d'éveil ». En résumé, le sens de ces expériences signifie : nous ne pouvons voir notre tête, à la place il reste la vision du monde et des autres.
Si le sens de la vision est plus particulièrement testé, les autres sens sont aussi questionnés, ainsi que les pensées et les émotions. La répétition des expériences, de préférence dans le quotidien, pourrait mener, rapidement ou à plus long terme, facilement ou non, dans ce qui peut être appelé un éveil permanent, un état de conscience plus serein, avec plus d’ouverture sur les autres et le monde (notre état naturel, dans la simplicité). Ainsi est dépassé le « je » (l’« ego »), ce sentiment d’être séparé, cause des problèmes relationnels, du stress, de la tristesse, du ruminement mental et de l’avidité qui, au-delà de chacun, conduit l’humanité vers les grands problèmes qui sont posés à notre époque (environnement, guerres, dérives démocratiques).
La « Vision sans tête » s’est bâtie en relation avec les traditions (bouddhisme, soufisme, advaita par exemple), ainsi que la philosophie et même les sciences. Il s’agit essentiellement d’une démarche d’expérimentation en 1re personne, dans laquelle l’attention est portée sur le ressenti conscient brut, sans jugement et en lâchant prise. Dans un contexte actuel de recherches sur la conscience, les méthodes de la « Vision sans tête » intéressent des chercheurs comme T. Metzinger ou D.Chalmers qui voient l’intérêt des approches en 1re personne, mais ces méthodes peuvent aussi être rejetées, comme par D. Hofstadter et D. Dennett. Car il y a souvent des incompréhensions quand il est dit « Je n’ai pas de tête », alors qu’il en faut une pour le dire. Il peut être intéressant de chercher plus de clarté, en précisant par exemple : « Je me situe uniquement au niveau de ce que je ressens et alors je ne vois pas ma tête ». Enfin, la « Vision sans tête » pourrait aussi utiliser les outils des recherches en 1re personne pour questionner et améliorer ses propres expériences ou la manière d’en rendre compte.
Depuis plus de 60 ans et à travers le monde, des ateliers sont organisés pour faire connaître et pratiquer les expériences de la « Vision sans tête ». Des livres sont édités et réédités, des sites en font une présentation en plusieurs langues[2],[3]. Dans tous les cas il est demandé à chacun d’être son propre maître, de tester par lui-même et de voir ce qu’il en est. Cette voie est non-hiérarchique, une fois de plus : sans tête.