Émissions de méthane des zones humides
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Les émissions de méthane des zones humides sont l'ensemble des quantités de méthane rejetées dans l'atmosphère, par certaines zones humides dont le sédiment ou le substrat est riche en matière organique (MO) fermentescible et anoxique (c'est-à-dire pauvre en oxygène). Les zones concernées sont principalement des tourbières, rizières, estuaires, certaines lagunes et mangroves, ainsi que certains milieux aquatiques très riches ou trop riches en nutriments (respectivement dits eutrophes et dystrophes).
Le méthane y provient d'une fermentation anaérobie et méthanogènee, favorisée par le caractère pauvre en oxygène (anoxie) du sédiment.
Trois principaux mécanismes transfèrent le méthane de la zone humide à l'atmosphère : la diffusion moléculaire, l'aérenchyme végétal et l'ébullition. Les zones de pergélisol et les zones humides les plus anoxiques sont la plus grande source naturelle mondiale de méthane atmosphérique. Ces milieux semblent partout perdre tout ou partie de leur fonction de puits de carbone (majeures), en raison de boucles de rétroaction climatique entre le réchauffement climatique, la fonte des glaces et du pergélisol (la diminution de l'albédo) et les émissions de méthane.
Les niveaux et flux d'émission y varient beaucoup selon le type de zone humide, et les apports en nutriments ; ils sont mesurés par des techniques telles que la covariance de Foucault. Les émissions de certaines zones humides (ex : estuaires, canaux, mares ou pergélisols) sont encore mal mesurées, et ont été été très sous-estimées. Zhen Zhang et al. en 2020, dans la revue PNAS ont ré-alerté sur le manque de prise en compte de ce CH4 par les stratégies mondiales d'atténuation du réchauffement (y compris par le GIEC qui manquait de données pour ces milieux), alors que les modélisations annoncent une exacerbation de ces flux au XXIe siècle, notamment avec l'extension des surfaces boréales de zones humides issues de la fonte du pergélisol. Pour rester sous la barre des +2 °C, il est indispensable d'aussi tenir compte de ces émissions insistent-ils[1].
Contrairement à une idée reçue, le froid n'est pas un obstacle à la production bactérienne de CH4. On trouve en zone de pergélisol une abondance de bactéries méthanogènes[2]. Et il est à noter que le relargage du méthane de l'Arctique s'accompagne souvent d'émissions de CO2, mais aussi d'émission préoccupantes de vapeur de mercure (cause d'un phénomène dit de pluies de mercure qui pourrait correspondre à des retombées de centaines de tonnes de ce métal par an dans les deux régions polaires selon J Raloff (2003)[3].