Affaire de la garde corse
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Pour un article plus général, voir Garde corse.
L'affaire de la garde corse est une illustration de la volonté de Louis XIV d'imposer sa puissance aux autres souverains européens.
Le , des soldats de la garde corse du pape Alexandre VII en viennent aux mains avec les Français chargés de la protection de l’ambassade de France à Rome. Des coups de feu sont tirés sur le carrosse de l’ambassadeur, le duc Charles III de Créquy, faisant plusieurs morts et blessés, dont un des pages du duc.
Quelque temps plus tôt, un malfaiteur avait été arrêté dans les jardins de la villa du cardinal Rinaldo d'Este par les gardes corses sur ordre du cardinal Flavio Chigi, le propre neveu du pape Alexandre VII. Fort courroucé, Rinaldo d'Este fait appel à des ministres étrangers à des fins d’arbitrage. C'est ainsi que le duc de Créquy est envoyé par Louis XIV comme ambassadeur extraordinaire pour régler le conflit entre le cardinal et les gardes du pape. Il était alors accompagné de plusieurs soldats. La situation dégénère lorsque certains de ces soldats injurient et rouent de coups deux gardes corses dans un cabaret romain. Une sanction est prononcée par le duc à l’encontre des auteurs de la rixe, mais elle ne parait pas suffisante au souverain pontife, ni surtout à ses gardes, lesquels entendent laver eux-mêmes l’affront, ce qui débouche sur l’incident du .
Le pape ne réagissant pas, Louis XIV ordonne à l'ambassadeur de quitter Rome et éloigne de Paris le nonce apostolique Celio Piccolomini : c'est quasiment la rupture diplomatique. De son côté, le parlement d'Aix décide l'annexion d'Avignon, alors possession papale, au royaume de France.
Le intervient un accord, le traité de Pise. Le gouverneur de Rome doit se rendre à Paris pour fournir des explications, la garde corse est dissoute et une pyramide édifiée à l'endroit où l'attentat avait été commis. Enfin le légat pontifical, le cardinal Chigi, vient s'excuser publiquement devant Louis XIV le . À la suite de quoi la France rend Avignon au pape.
Sur la pyramide, une inscription latine déclare la nation corse « inapte et incapable de servir le siège apostolique »[1].