Capitalisme sauvage
notion développée en France à partir des années 1980, dénonçant les évolutions du capitalisme / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
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Le capitalisme sauvage est une notion développée par plusieurs sociologues français (Loïc Wacquant et Pierre Bourdieu) à partir des années 1980 pour décrire les évolutions récentes du capitalisme après l'abandon du compromis et du modèle fordien dans les pays occidentaux.
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Selon ces sociologues, la grande évolution amorcée dans les années 1970 consiste en un mouvement de désindustrialisation des pays occidentaux, de remise en cause de l'État-providence, et se caractérise par un capitalisme aux inégalités sociales de plus en plus extrêmes, aux rapports sociaux moins stables, développant des emplois plus précaires et enfin limitant l'État à ses fonctions régaliennes. L'expression « capitalisme sauvage » fait référence aux rapports sociaux particulièrement brutaux de la période qui a immédiatement suivi la Révolution industrielle. Cette vision de la révolution industrielle est cependant contestée[1].
À partir des années 1990, un second sens fait jour, il évoque les systèmes économiques et sociaux des économies en transition issues de l'ancien bloc soviétique dont certaines se caractérisent alors par une libéralisation économique rapide, un État-providence absent ou inefficace, une économie corrompue, des bouleversements sociaux importants.
Les deux sens de l'expression se rejoignent sur la question d'une économie capitaliste dont les règles ne sont pas garanties. Pour les sociaux-démocrates, il s'agira d'une régulation insuffisante du capitalisme, pour les libéraux, de l'absence d'un État de droit suffisant pour garantir le cadre institutionnel nécessaire à une économie de marché : respect des libertés individuelles, du droit de propriété et de l'exécution des contrats par une justice indépendante.
L'expression obtient un certain succès médiatique et est depuis largement reprise sur la scène politique, de gauche comme de droite. Dans un sens comme dans l'autre, l'usage de cette expression est attesté dans un certain nombre de discours d'hommes politiques français ou québécois. Elle fait également partie, là encore dans un sens dépréciatif, du vocabulaire de certains mouvements de gauche et altermondialistes.