Cuba
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Cuba, en forme longue la république de Cuba (en espagnol : República de Cuba), est un État insulaire des Caraïbes formé de l'île de Cuba (la plus grande île des Antilles), de l'île de la Jeunesse (appelée île aux Pins jusqu'en 1978) et de 4 095 cayes et îlots[4],[5],[6]. Il est situé à l'ouest des grandes Antilles, à la confluence de la mer des Caraïbes, du golfe du Mexique et de l'océan Atlantique ; au nord-est des îles Caïmans ; au nord-nord-ouest de la Jamaïque ; à l'est du Mexique (Yucatán) ; au sud-sud-est de la péninsule de Floride ; au sud-ouest des Bahamas ; à l'ouest d'Haïti et des îles Turques-et-Caïques.
Pour les articles homonymes, voir Cuba (homonymie) et République de Cuba (1902-1959).
République de Cuba
(es) República de Cuba
Drapeau de Cuba |
Armoiries de Cuba |
Devise | en espagnol : Patria o muerte, venceremos (« La patrie ou la mort, nous vaincrons »), non officielle |
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Hymne |
en espagnol : La Bayamesa (« L'Hymne de Bayamo ») |
Fête nationale | |
· Événement commémoré |
Fin de la révolution cubaine () |
Forme de l'État |
République État communiste à parti unique |
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Premier secrétaire du Parti communiste | Miguel Díaz-Canel |
Président de la République | Miguel Díaz-Canel |
Vice-président | Salvador Valdés Mesa |
Premier ministre | Manuel Marrero Cruz |
Parlement | Assemblée nationale du pouvoir populaire |
Langues officielles | Espagnol |
Capitale |
La Havane 23° 08′ 20″ N, 82° 21′ 26″ O |
Plus grande ville | La Havane |
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Superficie totale |
110 860 km2 (classé 107e) |
Superficie en eau | 0,90 % |
Fuseau horaire | UTC -5 |
|
|
Indépendance |
Espagne États-Unis |
déclarée et reconnue |
10 octobre 1868 (déclarée, de l'Espagne) 10 décembre 1898 (reconnue par le traité de Paris) 20 mai 1902 (des États-Unis) |
Gentilé | Cubain |
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Population totale (2021[1]) |
11 032 343 hab. (classé 80e) |
Densité | 100 hab./km2 |
PIB nominal (2020) | 107,4 milliards de dollars (66e) |
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Monnaie |
Peso cubain (CUP ) |
IDH (2021) | 0,764[2] (élevé ; 83e) |
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Indice d'inégalité de genre (2021) | 0,303[2] (73e) |
Indice de performance environnementale (2022) | 47,5[3] (60e) |
Code ISO 3166-1 |
CUB, CU |
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Domaine Internet | .cu |
Indicatif téléphonique | +53 |
Organisations internationales | OEIINBARCIRG33 |
Première île des Caraïbes en termes de superficie, devançant Hispaniola (qui abrite deux pays : Haïti et la République dominicaine), l'île de Cuba est toutefois derrière en nombre d'habitants avec près de 11 253 000 habitants. Sa capitale est La Havane, sa langue officielle l'espagnol et sa devise le peso cubain.
L'île a été d'abord peuplée par des Amérindiens, les Ciboneys et les Taïnos, avant de devenir une colonie espagnole de 1492 à 1898, puis un territoire des États-Unis jusqu'au . Depuis la révolution cubaine de 1959, le pays se définit comme une république socialiste[7], bien que Fidel Castro n'officialise le caractère socialiste du régime que le , à la suite de l'épisode de la baie des Cochons, dont le Parti communiste de Cuba, créé en 1965, constitue la « force dirigeante supérieure »[8] et, de fait, le parti unique. Le régime est souvent qualifié de dictature[9],[10]. En , Miguel Díaz-Canel est réélu président de la République par l'Assemblée nationale avec 97,66 % des voix.
Cuba est membre de l'Alliance bolivarienne pour les Amériques (ALBA) depuis la Déclaration conjointe signée par Hugo Chávez et Fidel Castro le à La Havane.
Il n'y a pas de consensus entre les historiens quant à l'origine du nom Cuba. Pour certains, il viendrait des mots taïnos cubanacán signifiant « place centrale », ou cubao « terres fertiles ». Pour d'autres, le nom découlerait de la contraction des mots arawaks coa « lieu, terre » et bana « grande », coabana. D'autres encore affirment que le nom vient de Cuba, ville de la province de l'Alentejo au Portugal, seul autre endroit au monde à porter ce nom. Contrairement à ce qui est affirmé parfois, Christophe Colomb n'a pas appelé l'île Juana en l'honneur de la fille des Rois Catholiques espagnols mais, selon Bartolomé de las Casas, en l'honneur de leur fils, le prince Don Juan : « En 1492, Colomb a découvert Cuba lors de son premier voyage. L'Amiral de la Mer Océane, vice roi des terres qu'il vient de découvrir, nomme Juanna cette terre qu'il croit être une île rattachée au continent asiatique. Colomb l'a nommée ainsi en l'honneur de l'enfant don Juan, fils d'Isabelle et Ferdinand, les Rois Catholiques, afin de les remercier. » Le 4 octobre 1497, le prince don Juan décède. On envisage, en Espagne, de renommer l'île.
Le premier document qui comporte le nom de Cuba est la carte de Juan de la Cosa, dessinée dans la première moitié de l'année 1500. L'île a aussi été appelée, ultérieurement, Fernandina, en l'honneur du roi Ferdinand, époux de la reine Isabelle de Castille. Après la mort du prince don Juan, Ferdinand d'Aragon a renommé l'île par un décret du 28 février 1515. Malgré le décret du roi Ferdinand l'île a conservé le nom de Cuba.
Préhistoire
Histoire pré-coloniale
Cuba était peuplée d'Amérindiens : les Ciboneys et les Taïnos. Les Ciboneys étaient des chasseurs et des pêcheurs qui ont laissé des peintures rupestres - plus de 200 dans les grottes de Punta del Este sur l'île de la Jeunesse. Les Tainos vivaient de la culture et de la chasse et possédaient une forme primitive d'organisation sociale. Ces sociétés disparurent en moins de 50 ans au contact des Européens.
Histoire coloniale
La monarchie catholique espagnole conquiert l'île au cours du XVIe siècle après la découverte de l'île par Christophe Colomb le [11] et l'intègre à son empire. La domination espagnole durera jusqu'à la signature du traité de Paris en 1898. Au cours de ces quatre siècles, de nouvelles villes verront le jour dont Santiago de Cuba (1514) et La Havane (1515). Malgré les efforts de Bartolomé de las Casas, la population indienne payera un lourd tribut : elle sera pratiquement décimée en quelques années. Jean de Witte (dominicain) deviendra le premier évêque de Cuba ; mais il reviendra à Bruges.
Déçus par la faible productivité des mines d'or, les conquistadors décident de faire de Cuba leur plaque tournante vers le continent et l'utilisent comme escale pour les navires chargés des richesses du Nouveau Monde à destination de l'Espagne. L'île se tourna donc vers de nouvelles activités : tabac (plus ou moins 300 millions de cigares par an ainsi qu'une douzaine de milliards de cigarettes brunes ou blondes), café et canne à sucre (héritée de quatre siècles de colonisation espagnole et qui procure à Cuba le plus gros de ses ressources). Cette dernière activité nécessitant une main d'œuvre importante, il sera fait appel aux esclaves africains. Il semble que l'on ait cultivé dès 1523 la canne à Cuba où elle a trouvé les meilleures conditions de croissance : climat chaud, sols humides et, juste avant la coupe, une période sèche propice à la concentration du saccharose. En 1620, Cuba produisait 550 tonnes de canne à sucre.
En 1763, il n'y avait pas plus de trente-six mille esclaves dans toute l'île. La culture sucrière, sans être négligeable, était très loin du niveau des colonies françaises, comme Saint-Domingue, ou anglaises, comme la Jamaïque. Après la longue guerre qui dure de 1791 à 1803 contre les esclaves noirs beaucoup de propriétaires blancs de Saint-Domingue fuient à Cuba où ils apportent capitaux et savoir-faire. De 1792 à 1860, on introduit à Cuba plus de sept cent vingt mille esclaves, plus qu'au cours des deux siècles précédents. Ensuite, les planteurs francophones viennent grossir le flot des Réfugiés français de Saint-Domingue en Amérique.
Même si, au XVIIe siècle, la population avait augmenté avec l'arrivée des colons espagnols et des esclaves africains, Cuba était encore, au début du XVIIIe siècle, une petite colonie. Pendant l'été 1762, la capitale fut conquise par les Anglais conduits par Georges Keppel et lord Albemarle. Ils allaient régner sur l'île pendant neuf mois. Aussi brève fût-elle, l'occupation anglaise modifia l'organisation économique et sociale de Cuba. Les restrictions commerciales imposées par l'Espagne furent abolies, marquant le début des échanges avec les colonies anglaises d'Amérique du Nord. Le trafic des esclaves s'intensifia pour fournir la main d'œuvre nécessaire dans les plantations. À l'issue du traité de Paris, signé en 1763, Cuba fut rendue à l'Espagne en échange de la Floride attribuée aux Britanniques.
Dans les régions plantées de palmiers royaux, trop accidentées pour les machines modernes, des brigades de travailleurs de provinces et de villes différentes et de toutes professions viennent encore couper la canne à la machette. Volontaires, nourris six fois par jour[réf. nécessaire], pouvant gagner cinq fois plus qu'un ouvrier ordinaire, ils ont droit à tous les égards. Au XVIIIe siècle, le châtiment le plus redouté par l'esclave urbain était d'être vendu aux planteurs de l'intérieur ; prisonniers du domaine, les Noirs ne recevaient ni argent ni éducation.
Plus de 360 000 esclaves débarquèrent entre 1820 et 1860 au port de La Havane, qui comptait au début du siècle 40 000 Blancs et 30 000 esclaves. L'esclavage, fondement de l'économie coloniale et source des richesses de l'aristocratie créole, fut définitivement aboli en 1886[12], par une loi de 1880, et entièrement supprimé dans les faits en 1888.
Indépendance
Les luttes pour l'indépendance contre l'Empire colonial espagnol remontent au milieu du XIXe siècle avec la guerre des Dix Ans qui débuta en 1868. La guerre d'indépendance cubaine proprement dite a lieu en 1896-1898 ; c'est pendant cette guerre que sont mis en place, pour la première fois dans l'Histoire, des camps de concentration[13]. Le général espagnol Valeriano Weyler a organisé la déportation de 400 000 civils cubains, dans le but de les séparer des rebelles, qui trouvaient auprès des paysans abri et nourriture. 100 000 Cubains sont morts des suites de la politique espagnole de reconcentration[13]. Les États-Unis intervinrent sous des prétextes humanitaires, dans la guerre d'indépendance cubaine, qui avait fait 200 000 morts depuis 1895 (soit 1/8 de la population), lors de la guerre hispano-américaine. Ils occupèrent ensuite l'île de 1901 à 1902, puis de 1905 à 1909.
Le 20 mai 1902, les forces armées des États-Unis évacuent pour l'essentiel le territoire cubain et la République de Cuba est officiellement créée. Pour la première fois de leur histoire, l'indépendance des Cubains est reconnue formellement, mais aux termes de l'amendement Platt, c'est-à-dire nominalement indépendante car sous protectorat. Les États-Unis poursuivirent une ingérence marquée jusqu'en 1934 (par révocation de l'« amendement Platt » et par politique de bon voisinage).
Le 20 mai 1925, Gerardo Machado accède à la présidence, avec le soutien du Parti libéral et des États-Unis. Il dirige le pays d'une main de fer jusqu'en 1933, supprimant la liberté de la presse et réprimant l'opposition. La police secrète est organisée de manière à exercer un étroit contrôle sur le pays et les hommes de main du régime, les porristas, font le coup de feu en pleine ville, assurés de l'impunité.
La police use de méthodes similaires à celles utilisées au Mexique (loi mexicaine du 25 janvier 1862) promulguée durant la présidence de Benito Juárez[14],[15], qui ordonne, dans son article 28, d'abattre un prisonnier qui prend la fuite. Procédé permettant l'élimination de nombre d'opposants gênants. Certains prisonniers sont même jetés aux requins[réf. nécessaire].
Le tourisme en provenance des États-Unis se développe considérablement. Les mouvements étudiants, les syndicats et les mouvements d'inspiration socialiste résistent à la dictature, ce qui aboutit à sa chute en 1933[16][source insuffisante].
Durant cette période et en particulier sous les gouvernements de Fulgencio Batista (1940-1944 et 1952-1959), l'île est massivement investie par la Cosa nostra qui y installe casinos et pratique le blanchiment d'argent à grande échelle[17]. Les mafias italo-américaines trouvent à Cuba « calme, impunité, profits » et pratiquent la corruption des élites locales à large échelle. Une convergence d'intérêts se crée entre Cosa nostra, les grandes sociétés américaines implantées dans l'île et le gouvernement des États-Unis, notamment de ses services de renseignement[17].
Révolution et guerre froide
Fidel Castro, en opposition avec l'idéologie capitaliste du nouveau dictateur, organise un premier coup d'État le 26 juillet 1953 sur la caserne de Moncada, qui échoue. Ses participants et Fidel Castro lui-même sont jugés et emprisonnés. Deux ans plus tard, les protestations civiles demandant la libération de Fidel Castro poussent le gouvernement de Fulgencio Batista à l'expulser du pays. Il est ainsi libéré sous contrainte de s'exiler au Mexique. C'est là-bas qu'il prend la tête d'une armée rebelle en 1956, accompagné de son frère Raúl Castro et de Che Guevara, en voyage dans le pays. La troupe, faite de 82 hommes, prend le temps d'organiser une stratégie et de se former militairement pour renverser la dictature. Au même moment, le bateau El Grandma est rénové, et leur sert à la traversée du Mexique à Cuba. De retour à Cuba avec son armée, il renverse la dictature de Fulgencio Batista le . Les États-Unis sont, en 1959, l'une des premières nations à reconnaître diplomatiquement le nouveau gouvernement, mais les rapports entre les deux pays se gâtent dès le mois de mai de la même année, lors de la nationalisation des avoirs étrangers (dont ceux de United Fruit Company).
Par la suite, du 17 au eut lieu la tentative de débarquement à la baie des Cochons de 1 400 réfugiés, recrutés, payés et entraînés par la CIA américaine, qui se solda par un échec. Les États-Unis mirent alors en place un embargo économique en 1962, mais renoncèrent à toute invasion de Cuba, pourtant un temps envisagée selon les plans de l'opération Northwoods mais dont la mise en œuvre fut finalement refusée par le président John Kennedy, aux termes d'un accord signé pour conclure l'affaire des missiles de Cuba.
L'embargo des États-Unis contre Cuba est un embargo économique, commercial et financier, mis en place par les États-Unis à l'égard de Cuba à partir du , à la suite d'expropriation et nationalisations des compagnies cubaines et américaines. Cet embargo commercial est le plus long de l'histoire moderne.
Le pays fut longtemps soutenu par l'URSS qui lui accordait une aide (4 à 6 milliards de dollars américains par an jusqu'en 1990) en échange de son alignement sur sa politique : envoi de forces cubaines dans plusieurs pays d'Afrique pour protéger des gouvernements communistes ou déstabiliser ceux du « camp adverse », soutien aux mouvements révolutionnaires d'Amérique latine. Mais cette question fait l'objet de controverses. Cuba avait sa propre logique tiers-mondiste et une population noire était particulièrement tentée d'envoyer de sa propre initiative des soldats en Angola en novembre 1975 soutenir le MPLA quand les troupes sud-africaines envahirent l'ancienne colonie portugaise. L'URSS intervint après pour aider les Cubains à redresser une situation militaire très difficile. En Amérique latine, Moscou avait conclu avec Washington en mai 1972 un « code de bonne conduite » qui lui interdisait d'aider militairement les mouvements révolutionnaires. À l'automne 1981, accusé par Ronald Reagan de fournir des armes à la guérilla salvadorienne, Fidel Castro démentit et invoqua la clause d'un accord avec l'URSS qui lui interdisait d'exporter les armes vers les guérillas latino-américaines. Cuba fait face à une grave crise économique depuis la disparition de l'URSS et le maintien de l'embargo des États-Unis.
Cinq agents de Cuba sont détenus aux États-Unis[18]. Arrêtés en septembre 1998, ils ont été condamnés en à Miami, pour, notamment, conspiration en vue de commettre des actes d'espionnages et des délits. La justice américaine leur reproche de s'être fait employer à la Key West Naval Air Station pour espionner pour le compte du gouvernement cubain, ainsi que pour avoir fourni des informations ayant permis à l'armée cubaine d'abattre deux avions américains d'organisations cubo-américaines, hors du territoire cubain, faisant quatre victimes américaines[19]. En appel, certaines des condamnations ont été maintenues et d'autres revues à la baisse. En 2009, les peines de prison infligées ont été revues à la baisse. Selon le gouvernement cubain, ces agents n'étaient pas des espions mais devaient infiltrer des organisations terroristes anti-cubaines basées à Miami, organisant des attentats ultérieurement. Selon les défenseurs de ces agents, des violations de la loi dans leur traitement et leur procès auraient eu lieu. Au niveau international, de nombreuses organisations comme Amnesty International ont appelé à un nouveau procès, jugeant le fonctionnement de la justice inéquitable mais la cour suprême américaine a refusé de revoir le cas.
Selon Cuba, de nouvelles sanctions ont été introduites à son encontre par le gouvernement américain sous la présidence de George W. Bush[20]. La Commission for Assistance to a Free Cuba (en), créée en 2003 par le président Bush, a proposé de dégager tous les deux ans une somme de 80 millions de dollars destinée à financer activement « l'opposition démocratique cubaine » avec pour but « d'aider la société civile cubaine à réaliser la transition démocratique[21] » et la mise en place d'un « gouvernement de transition » reconnu par les États-Unis. En 2008, l'agence gouvernementale USAID s'est engagée à rendre effectives les propositions de la commission afin de lutter contre « la tyrannie à Cuba[22] ».
Le gouvernement cubain reproche également aux États-Unis d'héberger plusieurs terroristes ayant commis des attentats à Cuba, parmi lesquels Luis Posada Carriles (dont il réclame l'extradition au Venezuela[23]) et Orlando Bosch Ávila. Luis Posada Carriles a déclaré dans le New York Times du avoir été financé par la Cuban American National Foundation (CANF) (« Fondation nationale cubano-américaine »), organisation officielle basée à Miami.
Réchauffement des relations avec les États-Unis
Fidel Castro dirige Cuba jusqu'au 31 juillet 2006 puis c'est son frère Raúl Castro Ruz qui, après avoir assuré l'intérim du pouvoir, est élu le 24 février 2008 président du Conseil d'État et du Conseil des ministres par l'Assemblée nationale.
En mars 2009, le Congrès des États-Unis autorise les citoyens américains d'origine cubaine à se rendre à Cuba une fois par an[24] ; puis, le , le président annonce la fin des restrictions sur les voyages et les transferts d'argent des Cubano-Américains vers l'île[24]. Il est toujours interdit d'envoyer de l'argent à des membres de la fonction publique ou de l'armée cubaine[24], et l'embargo est, pour sa plus grande partie, maintenu.
Le , les deux pays annoncent conjointement la reprise de leurs relations diplomatiques, impliquant un assouplissement de l'embargo américain sur Cuba[25]. À cette occasion, les trois agents cubains toujours emprisonnés aux États-Unis sont libérés.
Le , les bâtiments qui abritaient jusqu'à présent les sections d’intérêts dans chaque capitale ont retrouvé leur statut d’ambassade[26]. Les employés ont été accrédités auprès de ces dernières et les chefs de mission sont devenus chargés d'affaires, en attendant la nomination d'ambassadeurs.
Le 20 mars 2016, le Président américain Barack Obama fait une visite officielle à Cuba. C'est la première fois depuis 1928 qu'un Président américain en exercice se rend sur le sol cubain[27].
Les relations entre les deux pays se détériorent après l'arrivée au pouvoir de Donald Trump. La nouvelle administration cite Cuba comme partie intégrante de la « troïka de la tyrannie » (au côté du Venezuela et du Nicaragua) en Amérique latine[réf. souhaitée]. Des sanctions économiques sont dirigées vers l'ile, notamment de fortes restrictions de l'activité touristique[28].
Localisation, superficie et frontière
La république de Cuba est située entre la mer des Caraïbes au sud, le golfe du Mexique au nord-ouest, la Floride au nord et les Bahamas au nord-est, elles-mêmes baignées par l'Atlantique Nord. Géographiquement, elle se trouve à proximité du tropique du Cancer, à 87 km à l'ouest-nord-ouest de la pointe du Cheval Blanc, sur l'île d'Haïti; à 145 km au nord de la Jamaïque ; à 208 km de Punta Cayo Raton, sur la péninsule du Yucatán (Mexique), et à 212 km au sud de East Cape (en), sur la péninsule de Floride.
C'est un archipel composé de l'île de Cuba, longue de 1 210 km (qui fait d'elle la plus grande île des Antilles), de l'île de la Jeunesse et de 4 095 cayes[4],[5],[6].
La république comprend l'île entière ainsi que l'île de la Jeunesse, mais l'entrée de la baie de Guantánamo est occupée depuis 1898 (officiellement loué depuis 1903) par les États-Unis qui y ont installé une importante base navale (que les États-Unis maintiennent malgré l'opposition du gouvernement cubain). De ce fait, Cuba et les États-Unis partagent une frontière terrestre longue de 29 km.
Topographie et hydrographie
Près de 80 % du relief de Cuba est constitué de plaines et de plateaux. Toutefois, trois chaînes de montagnes façonnent également le paysage de l'île :
- la cordillère de Guaniguanico, à l'ouest de La Havane, 699 m d'altitude ;
- l'Escambray, au centre, culminant au pic San Juan avec 1 140 m ;
- la Sierra Maestra, au sud-est qui culmine au pic Turquino avec 1 974 m.
Cuba compte de nombreux cours d'eau dont les plus longs importants sont le río Cauto (343 km) et le río Toa (es) (130 km).
Climat
L'île est située au sud du tropique du Cancer, elle jouit essentiellement d'un climat tropical qui est presque partout rendu agréable par les alizés. La moyenne de température s'élève à 25,5 °C. L'air ambiant est très humide[29]. La saison sèche va de novembre à avril et de mai à octobre c'est la saison humide. Le mois d'août est en outre le plus pluvieux, il pleut rarement plus de quarante-huit heures consécutives.
Cuba est régulièrement frappée par des cyclones tropicaux pendant l'été et l'automne. Parmi ceux-ci, l'ouragan de Cuba de 1910 a été particulièrement marquant, affectant l'île durant 5 jours et l'ouragan de 1932 est encore le plus meurtrier à avoir touché le pays avec plus de 3 000 décès. Ce dernier atteignit la catégorie 5 maximale de l'échelle de Saffir-Simpson mais avait diminué à la catégorie 4 avant de frapper Cuba. La saison cyclonique 2008 a beaucoup pesé sur l'économie cubaine, surtout l'agriculture et l'élevage : les destructions causées par les cyclones tropicaux sont évaluées par Raúl Castro à 10 milliards de dollars (7,9 milliards d'euros). 500 000 foyers ont été affectés, 156 000 hectares de canne à sucre ont été détruits et 500 000 ont été inondés [30].
Environnement
Cuba abrite une biodiversité particulièrement importante et un grand nombre d'espèces endémiques, allant du plus petit oiseau de la planète (le colibri d'Elena) au crocodile de Cuba qui peut mesurer jusqu'à cinq mètres de long en passant par l'iguane terrestre de Cuba, le hutia, 370 espèces d’oiseaux, 26 de chauve-souris, et les escargots Polymita[32]. Le pays est l'un des rares où les populations d'abeilles n'ont pas décliné, grâce à la promotion d'une agriculture biologique[33].
L'île a jusqu'à présent réussi à conserver sa beauté naturelle intacte et est considérée comme le poumon vert des Antilles. Les autorités cubaines font de la protection du patrimoine naturel une priorité et ont créé plus de deux cent cinquante zones naturelles protégées, couvrant l’équivalent de 22 % du pays. La réserve naturelle des Jardins de la reine, qui comprend près de 150 kilomètres d’îles, de récifs et de mangroves accueille un récif corallien parmi les mieux préservés au monde. Le développement du tourisme de masse et le réchauffement climatique font cependant peser certaines craintes[32],[34].
Villes
Les principales villes du pays sont :
Subdivisions administratives
Le pays est divisé en 15 provinces et une « municipalité spéciale » (l'île de la Jeunesse qui ne constitue pas une province à part entière). Chaque province est divisée en municipalités qui sont actuellement au nombre de 172 sur l'ensemble du territoire cubain.
Constitution
Le pays est régi par la Constitution de 2019. Cuba se présente comme un pays socialiste et se veut être une république unitaire des ouvriers et paysans et une république parlementaire. Le Parti communiste est le seul parti politique reconnu par la Constitution, qui le désigne comme « la force dirigeante supérieure de la société et de l'État »[8]. Néanmoins, il ne peut désigner les candidats aux élections. En effet, ils sont désignés soit directement par les électeurs pendant des réunions publiques ou soit par les assemblés municipales. Le régime cubain est souvent de ce fait qualifié de dictature[9],[10], mais un débat existe en France et ailleurs sur la pertinence de cette qualification : le diplomate Jean Mendelson, estime ainsi en 2016 que « Cuba ne correspond à aucune case : ni démocratie représentative, ni dictature »[35].
Pouvoir exécutif
De 1976 à 2019, l'organe suprême du pouvoir exécutif est le Conseil d'État, présidence collégiale composée de 31 membres élus par le Parlement pour cinq ans et dont le président exerce la charge de chef de l'État.
Fidel Castro est premier ministre de 1959 à 1976, puis, après l'abolition de cette charge, président du conseil d'État de 1976 à 2008. Il est devenu, en 1965, premier secrétaire du Parti communiste de Cuba et, en 1976, représentant à l'Assemblée nationale de la municipalité de Santiago de Cuba. Raúl Castro est investi par l'Assemblée nationale à la tête de l’État en juillet 2008, succédant à son frère Fidel Castro. Il lui succède, en 2011, à la tête du parti. Le 18 avril 2018, Miguel Díaz-Canel devient le premier président du Conseil d'État à ne pas être issu de la famille Castro. Raúl Castro reste toutefois à la tête du parti.
Depuis l'adoption de la Constitution cubaine de 2019, le chef de l'État est le Président de la République et le chef du gouvernement est le Premier ministre. Le Conseil d'État continue d'exister et est dirigé par le président de l'Assemblée nationale du pouvoir populaire.
Pouvoir législatif
Le parlement cubain est l'Assemblée nationale du pouvoir populaire (Asamblea Nacional del Poder Popular). C'est l'organe suprême du pouvoir de l'État, doté des droits de voter les lois et de modifier la Constitution. Ses 614 membres sont élus pour cinq ans au scrutin uninominal majoritaire à deux tours. L'Assemblée nationale élit en son sein le Conseil d'État et son président par un vote à bulletin secret. Selon la Constitution, les députés doivent rendre des comptes régulièrement à leurs électeurs et sont révocables par ceux-ci[36].
Élections
Les dernières élections municipales se sont tenues le 25 avril et 2 mai 2010, ayant désigné un peu plus de 15 000 délégués dans les 169 assemblées municipales. Selon la Constitution cubaine, c'est le seul scrutin permettant aux électeurs cubains de désigner directement leurs candidats lors de réunions publiques. En pratique, les délégués n’ont obtenu aucun pouvoir supplémentaire lors de la réforme constitutionnelle de 1992[37],[38]. De plus, selon une étude de Christian Nadeau, le Parti communiste cubain serait affecté par des problèmes de corruption[39].
En avril 2023, Miguel Díaz-Canel est réélu président de la République par l'Assemblée nationale avec 97,66 % des voix[40].
Forces armées
L'armée cubaine, appelée « Forces armées révolutionnaires », a été très développée durant la guerre froide avec l'aide massive de l'URSS, ainsi l’armée cubaine compta 162 000 hommes en 1985. Elle est en forte régression depuis 1990, son effectif était de 105 000 militaires en 1995 et de 49 000 soldats en 2004.
En 2003, le budget de la défense était à 4 % du produit intérieur brut[41] et estimé à 380 millions de dollars[42].
Le gouvernement cubain s'appuie également sur plusieurs forces paramilitaires et milices tels la Ejército Juvenil del Trabajo (armée des jeunes travailleurs), les Milicias de Tropas Territoriales (milices territoriales) et Comités de Defensa de la Revolucion (comités de défense de la révolution) sous contrôle du ministère de l'Intérieur[43].
Elle a été massivement engagée dans plusieurs pays d'Afrique dès les années 1960[44]. Elle a notamment participé à la bataille de Cuito Cuanavale.
Répressions politiques
Salim Lamrani rapporte que pour la majorité des spécialistes de l'histoire de Cuba, ce pays est victime d'une pression économique et politique menée par l'administration américaine à son encontre : occupation d'une partie de son territoire géographique depuis 120 ans, mise sous tutelle dès la naissance de la république (amendement Platt), coactions économiques diverses. Mais depuis six décennies, ce serait une véritable guerre (baie des Cochons) sous toutes ses formes, principalement économique[45], que subirait non seulement le régime cubain mais aussi la population, qui souffre de pénuries qui, sans le système de santé[46], d'alimentation et de logement solidaires, entre autres, souffrirait dans des proportions bien plus massives encore[47].
Selon Amnesty International, les libertés fondamentales d'expression, d'association et de circulation[48] sont réduites, ce qui aurait contribué à provoquer l'exode de centaines de milliers de Cubains, réfugiés notamment en Floride. Selon Christian Nadeau, professeur de philosophie politique, dans les années 1990, le pouvoir a maintenu un contrôle strict de la société civile, notamment par le biais des Comités de défense de la révolution, et augmenté la présence policière[38]. Toujours selon Christian Nadeau, en 1996, Raúl Castro a proclamé la fermeture politique totale de Cuba et la réforme constitutionnelle de 2002 a verrouillé toute possibilité de dissidence[49]. Selon Yannick Bovy, la répression s'est alors intensifiée à l’égard de toute opinion contraire à celle du gouvernement[50],[51].
Un autre point de vue consisterait à juger ou évaluer le gouvernement cubain en partant du principe qu'il subit la plus longue, voire la plus intense coaction de l'histoire économique, politique et diplomatique contemporaine : faire abstraction des lois Torricelli et Helms-Burton, par exemple, permet des jugements hors-sol comme le rappellent les chercheurs Rémy Herrera, Jean Lamore[52], Christine Pic-Gillard[53] ou Julie Amiot et Clémentine Lucien[54].
Des opposants au régime sont en prison : selon Amnesty, 62 personnes étaient incarcérées pour des raisons politiques fin 2007[48]. Cependant, selon Salim Lamrani, Amnesty précise que ces personnes ont accepté de toucher de l'argent de l'étranger, ce qui, en droit international, en fait des « agents stipendiés par une puissance étrangère » ; ils sont alors justiciables de la loi pénale[55]. Et en effet ces personnes ont été condamnées par un tribunal cubain pour avoir reçu de l'argent de la Section des Intérêts des États–Unis à La Havane[56], pour avoir collaboré clandestinement avec des médias américains et avoir diffusé de fausses nouvelles sur l’île, ce qui relève de l'entente avec une puissance étrangère et de la trahison. Trahison aussi et surtout parce que les informations rémunérées[57] par l'administration américaine et diffusées par ces collaborateurs permettent aux États-Unis de justifier en partie le maintien de l'embargo sur Cuba. Cet épisode est un aspect de la guerre politique et économique entre les États-Unis et Cuba depuis six décennies, où le vrai du faux est difficile à appréhender. Les détracteurs du gouvernement cubain les qualifient de « prisonniers politiques », tandis que ses partisans préfèrent le qualificatif de « mercenaires ».
Ignacio Ramonet du Monde diplomatique souligne pour sa part que lorsque Raúl Castro arriva à la tête de l'État en 2008, il lança un vaste débat à l'échelle du pays pour déterminer les attentes principales de la population. De nombreuses critiques y furent formulées contre certains aspects de la politique menée[58].
À la Commission des droits de l'homme de l'ONU, Cuba était souvent l'objet de critiques pour violations des droits de l’Homme[59]. Sur ce point, Cuba a dénoncé une « manipulation » de la part du gouvernement américain : les résolutions condamnant Cuba étaient présentées par les États-Unis et leurs alliés, et votées à une courte majorité, sous pression du gouvernement américain selon Cuba[60].
En juin 2007, le Conseil des droits de l'homme a supprimé le poste de rapporteur spécial de l'ONU pour les droits de l'homme à Cuba, occupé par la juriste française Christine Chanet. En 2006, Cuba est élue membre du Conseil par l'Assemblée générale de l'ONU, lorsque celui-ci remplace la Commission. Le 12 mai 2009, Cuba a été réélue pour une seconde période de trois ans.
Bien que Cuba n'ait pas aboli la peine de mort, la dernière exécution en date remonte à 2003. En 2010, l'île ne compte plus aucun condamné à mort, les dernières condamnations ayant été commuées[61].
Selon l'ONG des droits de l'homme Amnesty International, 8 600 personnes ont été arrêtées pour des motifs politiques en 2015, pour des durées allant généralement de 1 à 30 heures[62]. En 2019, Amnesty International considère que Miguel Díaz-Canel maintient un dispositif répressif, au moins 70 personnes sont condamnées pour délit d'opinion[63].