Curés rouges
Clergé catholique / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
L'expression curés rouges, prêtres rouges ou prêtres-philosophes est un terme historiographique moderne, qui désigne les prêtres catholiques qui ont soutenu dans une mesure plus ou moins large la Révolution française (1789-1799). La formule « curés rouges » apparait en 1901 sous la plume de Gilbert Brégail[1] et est ensuite reprise par Edmond Campagnac[2]. Elle est anachronique, car la couleur rouge, qui connote les mouvements socialistes depuis 1848, ne connote pas les partisans de la Révolution française, désignés comme « Bleus » à l'époque des guerres civiles (1793-1799), par opposition aux « Blancs ». C'est pourquoi un historien récent propose la formulation de « prêtres-philosophes » pour désigner ce groupe, qui est un terme utilisé à l'époque pour désigner ces prêtres.
Parmi les principaux membres de ce groupe, on peut citer l'abbé Sieyès et l'abbé Grégoire ou Jacques Roux (1752-1794), qui se suicide en prison, alors qu'il a été incarcéré sur ordre du Comité de salut public dirigé par Robespierre, mais ils ont été beaucoup plus nombreux : notamment tous les prêtres qui ont prêté le serment constitutionnel à partir de 1791, les prêtres jureurs (par opposition aux « prêtres réfractaires »). Un certain nombre de prêtres font partie des extrémistes à l'époque de la Terreur.
Souvent issus du bas-clergé (curés et vicaires de paroisse), ils forment un groupe important au sein de l'Église catholique en France au début de la Révolution et soutiennent le gallicanisme, c'est-à-dire l'autonomie voire l'indépendance, en fonction des nuances, de l'Église catholique en France vis-à-vis du pape. Ils sont opposés aux privilèges du haut-clergé et de la noblesse, au pape, au célibat ecclésiastique et à l'intolérance religieuse. Si un certain nombre d'entre eux se défroque, souvent mais pas exclusivement en relation avec la critique du célibat ecclésiastique, une petite minorité entreprend quant à elle des actions de déchristianisation.