Danemark
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Ne doit pas être confondu avec Danemark (pays constitutif).
Le Danemark, en forme longue le royaume de Danemark ou le royaume du Danemark[11] (en danois : Danmark /ˈtænmɑk/[12] Écouter et Kongeriget Danmark), est un pays d’Europe du Nord et de Scandinavie[13]. Son territoire métropolitain est situé au sud de la Norvège, de laquelle il est séparé par le Skagerrak, au sud-sud-ouest de la Suède, le Cattégat faisant office de frontière naturelle avec cette dernière et au nord de l'Allemagne, seul pays avec lequel il partage une frontière terrestre, outre le Canada depuis la résolution du conflit portant sur l'île Hans. Sa capitale et plus grande ville est Copenhague.
Royaume de Danemark
(da) Kongeriget Danmark
Drapeau du Danemark |
Armoiries du Danemark |
Devise |
Forbundne, forpligtet, for Kongeriget Danmark (en français : « Reliés, engagés pour le royaume du Danemark ») |
---|---|
Hymne |
en danois : Der er et yndigt land[1] (« Il se trouve un beau pays ») en danois : Kong Christian stod ved højen mast[1] (« Le roi Christian se tenait au pied du haut mât ») |
Fête nationale | 5 juin |
· Événement commémoré |
Entrée en vigueur de la Constitution de 1849 |
Forme de l'État | Monarchie constitutionnelle (Unité du Royaume) |
---|---|
Roi | Frederik X |
Première ministre | Mette Frederiksen |
Parlement | Folketing |
Langues officielles | Danois, groenlandais, féroïen |
Capitale | Copenhague |
Plus grande ville | Copenhague |
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Superficie totale |
2 210 579 km2 (classé 12e) |
Superficie en eau | 1,6 % |
Fuseau horaire | UTC +1 |
Entité précédente | |
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Unification de l'État | vers |
Union de Kalmar | – |
Traité de Kiel | |
Première Constitution | |
Libération de l'occupation allemande |
Gentilé | Danois |
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Population totale ([2],[3],[4]) |
5 873 420 hab. (classé 108e) |
Densité | 2,657 hab./km2 |
PIB nominal (2022) |
399,100 milliards de $ + 0,85 % [5] (39e) |
---|---|
PIB (PPA) (2022) |
406,011 milliards de $ + 8,71 % |
PIB nominal par hab. (2022) |
68 093,996 $ + 0,49 % [5] (6e) |
PIB (PPA) par hab. (2022) |
69 273,251 $ + 8,33 %[5] (20e) |
Taux de chômage (2022) |
5,1 % de la pop. active + 0,33 % |
Dette publique brute (2022) |
Nominale 887,791 milliards de DKK + 4,36 % Relative 33,681 % du PIB + 9,73 % [6] |
Monnaie |
couronne danoise (DKK ) |
IDH (2021) | 0,948[7] (très élevé ; 6e) |
---|---|
IDHI (2021) | 0,898[7] (3e) |
Coefficient de Gini (2020) | 27,5 %[8] |
Indice d'inégalité de genre (2021) | 0,013[7] (1er) |
Indice de performance environnementale (2022) | 77,9[9] (1er) |
Code ISO 3166-1 |
DNK, DK |
---|---|
Domaine Internet | .dk, .eu[alpha 1] |
Indicatif téléphonique | +45 |
Code sur plaque minéralogique | DK |
Organisations internationales |
ONU : [10] OTAN : COE : UE : ESA : Conseil nordique : BAD : AIIB : GGGI : |
Le royaume de Danemark est aussi composé de trois pays constitutifs réunis sous l'entité politique de l'Unité du Royaume :
- le Danemark métropolitain, constitué de la péninsule continentale du Jutland, ainsi que 443 autres îles dont une vingtaine seulement se situent en mer Baltique (îles danoises). Les plus grandes îles sont Seeland, sur laquelle est située Copenhague, Vendsyssel-Thy et la Fionie ;
- les îles Féroé, dans l'océan Atlantique Nord ;
- le Groenland, séparé du Canada par la baie de Baffin, et le détroit de Davis.
Le Danemark métropolitain couvre une superficie de 42 924 km2, ce qui en fait le plus petit État de Scandinavie, mais il a une superficie totale de 2 210 579 km2 en incluant les îles Féroé et le Groenland. II est peuplé, en 2023, de 5,9 millions d'habitants. Son territoire, au relief peu accidenté, est composé essentiellement de surfaces propices aux activités agricoles et de buttes issues de dépôts glaciaires.
Monarchie constitutionnelle depuis 1849, le Danemark est une démocratie parlementaire et le monarque, en 2024, le roi Frédérik X, n'exerce qu'un rôle symbolique dans le fonctionnement de ses institutions.
Le Danemark existe en tant que tel depuis le Xe siècle, lorsque Harald, premier roi de Danemark, a réalisé l'unité de la région. Son histoire est intrinsèquement liée à celle du reste du continent européen. Participant des invasions vikings jusqu'au XIe siècle, le Danemark connaît des luttes d'influence incessantes en vue du contrôle de territoires et de lieux stratégiques (Petit Belt notamment), en premier lieu avec la Suède et la Norvège, formant avec cette dernière une union personnelle, le royaume de Danemark-Norvège jusqu'en 1814. Cette même union lui permet d'acquérir les îles Féroé, le Groenland et un temps l'Islande. Des mouvements nationalistes à partir du XIXe siècle agitent le pouvoir absolu de la monarchie. Une Constitution est instaurée en 1849, parallèlement à un « âge d'or » des arts et des sciences ainsi qu'une industrialisation poussée.
Le pays s'oppose durant deux guerres à la Confédération germanique et est défait à l'issue de la seconde guerre du Schleswig de 1864, au terme de laquelle il est contraint de céder son territoire méridional, le duché du Schleswig, qu'il ne recouvrera qu'en partie après la Première Guerre mondiale bien que le pays y soit demeuré neutre. Le Danemark est envahi par le Troisième Reich pendant la Seconde Guerre mondiale. Il connaît un développement, au cours du XXe siècle, de son État-providence basé sur un haut degré de protection sociale, l'un des plus avantageux au monde. Son économie est au XXIe siècle l'une des plus développées au monde, le PIB nominal par habitant en 2013 étant au sixième rang. Avec son haut niveau de vie, le Danemark est régulièrement dans le peloton de tête des classements des indicateurs de performance sociale (ex. : IDH)[14], et la population danoise est souvent citée comme la plus heureuse du monde[15].
Membre fondateur de l'OTAN, du Conseil nordique, et des Nations unies, le Danemark est membre de l'Union européenne depuis 1973 et de l'espace Schengen. Néanmoins il n'est pas membre de la zone euro et continue d'utiliser sa propre monnaie, à savoir la couronne danoise.
Danmark signifierait littéralement « le champ des Danes », soit une région peuplée par les Danes, un peuple scandinave installé sur l'actuelle péninsule du Jutland. Ce champ correspondrait à sa position entre la Germanie et les pays nordiques[16]. Cette étymologie est encore sujette à débats par les linguistes.
"Dan" pourrait dériver d'une racine germanique signifiant "plaine", "terre plate"[17]. "Mark" pourrait être similaire au français "marches" (au sens de "limite", "frontière")[18]. Il est devenu Danemark en français.
Le Danemark a toujours tenu un rôle majeur en Europe du Nord. Son histoire est intrinsèquement liée à celle-ci, aux termes de luttes d'influence et de contrôle de territoires sur toute la région de la Scandinavie.
Préhistoire et Antiquité
Les premières traces humaines au Danemark remontent à l'Âge de pierre. Le Jutland et les îles danoises sont peuplés depuis plusieurs milliers d’années, la Culture de Bromme, des tribus utilisant des outils en pierre, à la fin du Paléolithique supérieur (à partir de 11 300 av. J.-C.) ayant été découverte à l'ouest du Seeland. Une étude de 2024 relève une stabilité génétique des populations mésolithiques (liées aux chasseurs-cueilleurs d'Europe occidentale) entre 10 500 et 5 900 avant présent malgré la succession des cultures Maglemose, Kongemose et Ertebølle. Puis une vague néolithique originaire d'Anatolie a produit un renouvèlement important de la population et le développement de la culture des vases à entonnoir. Un millénaire plus tard, vers 4 850 avant présent, la population est à nouveau submergée par une vague Yamna (une population pastorale ayant ses origines chez des chasseurs-cueilleurs vivant il y a 7 300 ans dans la région du Don)[19] et a donné naissance à la culture Single Grave (en). La population danoise actuelle reste proche de celle issue de cette 3e vague[20].
L'âge du bronze danois se situe entre - 1400 et - 450. Les spécialistes pensent que les chars solaires illustrent un important fondement mythologique de l'âge du bronze. C'est à cette époque que se forment des communautés rurales notoires. Pendant l'âge du fer (500 av. J.-C. - 1 av. J.-C.), le climat du Danemark et de la Scandinavie méridionale devient plus frais et plus humide, limitant l'agriculture et forçant les groupes indigènes à émigrer vers le sud, en Germanie. La culture nordique subit fortement l'influence de la civilisation romaine, notamment apportée par les provinces romaines de Germanie, proches du Danemark avec lesquelles il entretient des relations commerciales. C'est à la même époque qu'émerge le monde germanique, caractérisé notamment par des langues communes.
La région connait une grande période de migration à partir du Ve siècle à la suite de la chute de l'Empire romain et la montée en puissance des « royaumes barbares ». Une tribu, appelée Daner, vraisemblablement originaire de la Scanie, s'installe au Jutland et dans les îles alentour, ainsi que d'autres tribus germaniques. Leur instabilité chronique et leurs divisions incessantes au cours du VIe siècle et des suivants s'expliquent par les luttes d'influence entre les peuples de la Baltique.
Époque viking, christianisation, naissance du Danemark
La population danoise se sédentarise tôt en comparaison des autres populations d'Europe du Nord, à partir du VIIIe siècle et apparaissent les premières villes, notamment Ribe et Hedeby[21].
Plusieurs tentatives d'union du Danemark ont été réalisées avec plus ou moins de succès. La première en 705, avec une succession de rois danois plus ou moins légendaires, comme Harald Hildetand.
Jusqu’au XIe siècle, les Danois participèrent aux expéditions vikings, colonisant, commerçant et pillant partout en Europe : Grande-Bretagne, empire carolingien, mais aussi Espagne[22]. Cette activité essentiellement privée, qui n'est pas uniquement destructrice, opère une colonisation et une installation au long des rivages de l'Atlantique.
La christianisation du Danemark se recoupe en partie avec l'époque Viking. En 725, l'archevêque d'Utrecht se rend au Danemark, tentant en vain de convertir le roi. Les évangélisations sont interrompues sous Charlemagne qui interdit que les missionnaires se rendent dans des territoires non soumis à son autorité. Sous le règne de Louis le Pieux elles reprennent à partir de 823, notamment sous l'impulsion de l'archevêché de Hambourg. L'archevêque Anschaire de Brême reçoit en 847 l'autorisation d'ériger une église au Schleswig. Le roi Harald Ier fonde, dès son entrée au pouvoir avec son père Gorm l'Ancien aux environs de 940, trois évêchés au Danemark : Schleswig, Ribe et Aarhus.
Le nom de Danemark apparaît pour la première fois sur les pierres de Jelling. Les inscriptions runiques commémorent à la fois l’unité du pays et sa christianisation réalisée par Harald « à la dent bleue » (Harald Blåtand)[22] qui règne sur un territoire s'étendant du Jutland à la Scanie. Il se fait baptiser vers 965[23] ; cette nouvelle religion, qui permet au pouvoir royal de recevoir un certain soutien de la part du Saint-Empire, lui permet aussi d'asseoir son pouvoir en organisant la purge d'opposants adorant les divinités païennes. Peu à peu, la religion chrétienne, d'abord le fait de missionnaires venus du reste de l'Europe, s'implante localement et l'Église danoise commence elle-même à se livrer à l'action missionnaire.
Moyen Âge, luttes d'influences en Scandinavie
L'Église ne cesse d'étendre son influence séculaire. La société agricole de 700 000 personnes est à la fin du XIe siècle une société aux normes apparemment féodales : un clergé puissant, une noblesse séculière de grands propriétaires terriens qui constitue le noyau de la défense du royaume, une bourgeoisie qui grandit en même temps que les villes et une paysannerie très nombreuse. Sous le règne de Knut IV le Saint (1080-1086), la monarchie s'enrichit considérablement et contribue au rayonnement du Royaume, mais son pouvoir est contesté par son frère, Oluf Ier de Danemark, qui appuie des révoltes paysannes voyant d'un mauvais œil cet essor. Knut IV est assassiné en 1086.
Un moment fief du Saint-Empire entre 1153 et 1162, le royaume de Danemark redevient indépendant sous Valdemar le Grand qui impose une monarchie héréditaire. Sous son égide, le royaume entreprend au début du XIIIe siècle des conquêtes militaires vers la Baltique, comme l'Estonie, et l'Allemagne du Nord, devenant une puissance incontournable. À un moment ou à un autre, le royaume contrôla l’Angleterre, la Suède, la Norvège, la mer Baltique et des territoires en Allemagne.
La peste noire décime la population danoise à partir de 1350, entraînant par là-même une crise économique et des bouleversements sociaux : la dynastie régnante, les Esthrithides, éteinte, entame une lutte de succession résolue sous l'impulsion de Marguerite Ire de Danemark, qui, à partir de 1387, devient reine de Danemark, de Norvège et de Suède avant de céder sa place à son petit-neveu, Éric de Poméranie, couronné le . Naît alors l'Union de Kalmar, où les trois royaumes qui conservent leur autonomie juridique et leur administration, s'accordent pour avoir le même roi et posséder des organes administratifs communs. Cette union, interrompue plusieurs fois, marquera un rapprochement culturel indéniable entre ces trois pays de la Scandinavie. Le Danemark prend la tête économique et politique de cet ensemble[22], face à la puissance des villes de la Hanse.
La Suède recouvre son indépendance grâce à Gustave Vasa en 1523, notamment en mettant à profit le conflit entre la noblesse suédoise et le roi Christian II[22] et force les Danois à quitter le territoire suédois. L'Union de Kalmar prend définitivement fin. La couronne de Norvège, en revanche, demeure unie à celle du Danemark pour former le Royaume de Danemark-Norvège.
Période moderne, une puissance européenne majeure
La Réforme luthérienne s'impose après une guerre civile de 3 années déclenchée par une crise de succession : l'Église catholique refuse en 1533 de reconnaître l'élection de Christian III, converti au luthéranisme, mais cède finalement, et la Réforme devient religion d'État en 1536[22]. Le Danemark s'enrichit durant le XVIe siècle, en grande partie grâce à l'accroissement du trafic maritime dans l'Øresund. Le pays contrôlant les deux côtes du détroit du Petit Belt, il profite de la manne que représente la taxation des commerçants l'empruntant depuis la mise en place du péage en 1429[22]. Sous les règnes de Frédéric II et de Christian IV, le pouvoir royal s’attelle à la modernisation de l'économie du pays, notamment de l'agriculture, de la flotte marchande et du commerce maritime (la marine de guerre, pour sa part, connaît elle aussi une modernisation). Les nouvelles conditions favorisent l'apparition d'une noblesse aisée qui réduit les paysans au servage. Mais ce développement, encore accéléré par l'immigration massive de réfugiés hollandais après la guerre de Quatre-Vingts Ans aux Pays-Bas, se fait parallèlement à une rivalité persistante avec la Suède contre laquelle le Danemark entre en guerre à six reprises entre 1563 et 1720 : la partie sud de la Suède moderne, appelée Scanie (Skåne), sera cédée par le Danemark à la suite du traité de Roskilde en 1658.
Mais ces guerres incessantes causent dommages et destructions, et laissent les finances du pays exsangues, que le roi veut renflouer par la convocation des états généraux en 1660. La bourgeoisie et le clergé las des faveurs accordées à la noblesse par une monarchie élue par elle, provoque une insurrection qui conduit à l'hérédité de la succession et permet à Frédéric III d'instaurer une monarchie absolue durant cette même année[22].
Le Danemark entame un nouveau mouvement d'expansion à partir du XVIIe siècle : il commerce avec le reste de l'Europe grâce à sa flotte marchande qui échange toutes sortes de produits avec des contrées de plus en plus lointaines : Chine, comptoirs aux Indes, Antilles. Le Royaume conserve le Groenland et l'Islande (dans l'Atlantique nord), colonies dont la couronne avait hérité des Norvégiens, mais il s'engage aussi dans la course aux terres à coloniser dans le reste du monde : il s'établit notamment à Tranquebar, sur la côte sud de l'Inde, en 1620, ou à Saint-Thomas dans les actuelles Îles Vierges américaines en 1671. Les compagnies coloniales danoises prospèrent particulièrement aux Indes et dans l'Afrique de l'Ouest notamment grâce aux comptoirs établis le long des côtes africaine pour le commerce des esclaves.
XIXe siècle à 1945, déclin relatif, nationalisme et démocratie
Le XIXe siècle voit un déclin relatif de la puissance danoise. Allié forcé de Napoléon Ier pendant les guerres napoléoniennes, le Danemark est bombardé par l'Angleterre en 1807 et encerclé par un blocus portuaire par la flotte britannique.
William Turner se rendit à Portsmouth en 1807, pour voir l'arrivée de deux navires danois capturés et faire des croquis sur lesquels cette peinture était basée. Le titre original de l'œuvre était Spithead : deux navires danois capturés, entrant dans le port de Portsmouth. Au moment où le tableau a été exposé à la Royal Academy en 1809, le tollé politique contre l'opération était tel qu'il jugea opportun de changer le titre en «L'équipage du bateau récupérant l'ancre». Cette huile sur toile est conservée à la Tate Britain à Londres[24].
L'économie danoise souffre énormément du blocus, ce qui conduit à la faillite de l'état danois en 1814. La Suède de Charles-Jean en profite pour attaquer le Danemark[25], forçant Frédéric VI à signer le traité de Kiel le transférant le royaume de Norvège à la Suède, à l'exception du Groenland, de l'Islande et des îles Féroé, qui sont laissées au Danemark.
Exsangue de ces revers militaires et économiques, en 1831, le pays dirigé par Frédéric VI instaure des assemblées d'État provinciaux. Mais le mouvement nationaliste au Danemark devient de plus en plus puissant tout au long du XIXe siècle. Dans le sillage des révolutions européennes de 1848, le Danemark devient une monarchie constitutionnelle avec la signature d'une première Constitution parlementaire le : la diète se compose de deux assemblées, le Folketing (Chambre du peuple) et le Landsting (Chambre des grands propriétaires).
Le règlement de la future succession au trône donne lieu en 1848 à des troubles entre nationalistes danois et activistes allemands, le Schleswig, le Holstein et le Lauenbourg ayant tenté à cette occasion de se séparer du Danemark, avec l'appui de la Prusse. À la mort de Frédéric VII de Danemark (1863), l'Allemagne réunie à Francfort réclame l'indépendance du Holstein et du Schleswig, ce qui donne lieu à deux guerres des Duchés dont la seconde en 1864 est désastreuse pour le Danemark : il est contraint de céder ces trois duchés.
De 1815 à 1914, plus de trois cent mille Danois émigrent définitivement, la plupart vers les États-Unis[26]. En 1901, le régime parlementaire est instauré de facto. Durant les premières décennies du XXe siècle, le nouveau Parti radical et le plus ancien Parti libéral se partagent le pouvoir. Les femmes obtiennent le droit de vote en 1915 et quelques-unes des colonies danoises sont vendues aux États-Unis. Durant cette période, le Danemark inaugure d'importantes réformes sociales et du marché du travail, jetant les bases de l'état-providence actuel.
Resté neutre pendant la Première Guerre mondiale, le pays est néanmoins considérablement affecté par le conflit mondial : le commerce a été largement interrompu, suivi par l'instabilité financière en Europe. Néanmoins, le Danemark a repris en 1920 une partie du Schleswig-Holstein, le Nord-Schleswig à l'issue de deux plébiscites prévus par le Traité de Versailles[22].
Bien que le Danemark se soit déclaré neutre au début de la Seconde Guerre mondiale, le , la Wehrmacht envahit son territoire, sans rencontrer de résistance, le roi Christian X étant conscient de la supériorité militaire du Troisième Reich. Le roi propose en vain à Adolf Hitler le régime du protectorat[réf. nécessaire]. Le pays fut occupé pendant toute la Seconde Guerre mondiale, dans des conditions toutefois beaucoup moins drastiques que dans les autres pays d'Europe : le Parlement put initialement maintenir ses sessions et la police resta sous contrôle danois. Malgré cela la population devint de plus en plus hostile aux Allemands ; les actes violents de résistance et l'organisation du sauvetage des Juifs, qui permit de faire évacuer et de protéger quelque 99 % de la population juive, conduisirent l'Allemagne nazie à considérer le Danemark comme territoire ennemi dès 1942 et à dissoudre le gouvernement danois en 1943.
En 1944, l'Islande rompt l'union personnelle avec le Danemark, qui reconnait la séparation à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le pays fut libéré en .
Depuis 1945, le Danemark contemporain
En 1948, les Îles Féroé obtiennent un statut autonome. En 1953, d'autres réformes politiques sont effectuées avec l'adoption d'une nouvelle constitution : le Landsting, la chambre haute du parlement, est supprimé, le statut de colonie du Groenland est aboli et les femmes obtiennent le droit de monter sur le trône.
Après la guerre, le Danemark renonce à sa neutralité sous la menace grandissante de l'URSS. Il s'installe résolument dans le bloc de l'Ouest : il devient membre fondateur de l'Organisation des Nations Unies et de l'OTAN, même s'il a tout d'abord essayé de former une union de défense scandinave avec la Norvège et la Suède[22].
Le , une nouvelle constitution, à régime unicaméral, à possibilité de succession féminine au trône, à régime parlementaire de jure, est signée par le roi Frédéric IX[22].
Le pays participe activement à la construction de l'Europe politique et économique. En 1960, le Danemark devient membre de l'Association européenne de libre-échange (AELE). En 1972, les Danois acceptent par référendum de rejoindre la Communauté européenne et le Danemark en devient membre le . Depuis lors, le Danemark est un membre hésitant de l'Europe, rejetant de nombreuses propositions et refusant notamment par référendum le traité de Maastricht le (50,7 % de votes négatifs)[22] et l'euro le (53,2 % de votes négatifs). Le Danemark refuse aussi de participer à la Politique de sécurité et de défense commune mais demeure membre de l'espace Schengen. Le pont de l'Øresund, pont ferroviaire et routier à la fois, relie depuis 2000, Copenhague à la ville de Malmö en Suède, symbole de cet ancrage du pays au sein de l'Europe.
En 2011, le Danemark élit sa première femme Premier ministre, Helle-Thorning Schmidt[27].
Le pays n'est pas épargné par la menace terroriste présente en Europe occidentale depuis la décennie 2010 : les et , deux fusillades éclatent (attaques islamistes[28]), la première lors d'une conférence nommée « Art, blasphème et liberté d'expression » (danois : Kunst, blasfemi og ytringsfrihed), la seconde le lendemain devant la Grande Synagogue de Copenhague, faisant au total 2 morts plus l'assaillant et 5 blessés.