Famine de 1949 au Nyassaland
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La famine de 1949 au Nyassaland touche les hauts plateaux de la Shire, dans la Région Sud du Nyassaland (actuel Malawi) et une partie de la Région centrale. Elle débute en 1949 et se fait sentir jusqu'au début de 1950. La cause immédiate est une sévère sécheresse de décembre 1948 à janvier 1949 ainsi qu'en mars 1949, qui détruit la plupart des cultures de maïs dont dépendent les habitants. Cela survient après deux années de pluies erratiques et de mauvaises récoltes qui ont vidé les greniers. Les effets des mauvaises récoltes sont aggravés par le fait que le gouvernement colonial se montre incapable de constituer des réserves suffisantes, qu'il tarde à importer des biens de consommation et qu'il exige un paiement pour l'aide qu'il apporte. Officiellement, le nombre de morts dû à la faim est de deux cents personnes, ce qui est sous-estimé et ne comptabilise pas les morts dues aux maladies exacerbées par la sous-alimentation[1].
Les causes sous-jacentes sont discutées. Dans un premier temps, sont mises en cause l'agriculture intensive qui entraîne l'érosion des sols et le choix de la culture du tabac au détriment de la production alimentaire[2]. Ultérieurement, le sous-développement lié à l'accaparement des terres et à la sous-rémunération du travail et des productions agricoles est mis en avant[3]. Plus récemment, l'accent est mis sur l'inégal développement économique et social du protectorat dans les années 1930 et 1940. Cette période voit un accroissement important du nombre d'employés et de commerçants qui doivent acheter leur nourriture. Ils dépendent pour cela des incertains surplus liés à l'agriculture de subsistance alors que les agriculteurs produisent en premier lieu pour l'exportation plutôt que pour la consommation domestique et que le gouvernement, loin d'encourager la production de maïs, la décourage en sous-payant les producteurs. En outre, ces changements sociaux font que certaines personnes deviennent vulnérables à la pénurie alimentaire car elles ne peuvent pas cultiver leur propre nourriture et n'ont pas accès à un emploi sûr ; il y a beaucoup de femmes parmi elles[1].