Hexaples
œuvre d'Origène / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
Hexaples (du grec ancien Ἑξαπλά [hexapla], « sextuple »); en français nom masculin pluriel (Dictionnaire de l'Académie française) est un terme désignant une Bible polyglotte réunissant six versions différentes. Il désigne en particulier l'édition exégétique de l'Ancien Testament réalisée par Origène avant 245, qui plaçait côte à côte les versions suivantes [1]:
- Le texte consonantique hébreu ;
- La translittération de l’hébreu en caractères grecs ;
- La traduction grecque d’Aquila de Sinope (sigle Α');
- La traduction grecque de Symmaque l’Ébionite (sigle Σ') ;
- La traduction grecque des Septante (sigle Ο', ne pas confondre avec la 'Quinta' ci-après);
- La traduction grecque de Théodotion (sigle Θ');
Certains n'intègrent pas l'Hébreu dans le décompte de l'ordre des colonnes, d'où des variations de dénomination des colonnes, compliquées par le fait que certains livres de la Bible intègrent des révisions complémentaires:
- (7) Pour les Psaumes et quelques autres livres, révision grecque anonyme 1:'Quinta' ou 5e révision grecque;
- (8) Pour les Psaumes et quelques autres livres, révision grecque anonyme 2: 'Sexta' ou 6e révision grecque.
Cet ouvrage, souvent cité dans les premiers temps du christianisme, avait pour but de mettre un terme aux disputes qui s'élevaient sans cesse entre les Juifs et les Chrétiens au sujet de l'interprétation des Écritures[2],[3].
La cinquième colonne est une version critique de la Septante dans laquelle des annotations et des signes permettaient d'indiquer les différences par rapport au texte hébreu, la traduction de Théodotion étant utilisée pour combler les lacunes des versions courantes[4]. Au VIIe siècle elle a été traduite en syriaque sous le nom de Syrohexaplaire. D’autres colonnes sont ajoutées dans certains passages.
Conservé dans la bibliothèque de Césarée jusqu'à sa destruction par les Arabes en 640 l'exemplaire original d'Origène n'a pas fait l'objet de copies intégrales et ne subsiste que par bribes et citations éparses dans la tradition directe de la Septante et la tradition indirecte des Pères grecs et latins ainsi que dans les chaînes exégétiques, non sans qu'une traduction syriaque ait pu être faite de la LXX dans les premières décennies du VIIe siècle. Seuls quelques fragments avaient pu être rassemblés par Montfaucon (1713)[5], Bahrdt (Leipzig, 1769)[2] et Frederick Field (it) (1875).
Ils sont actuellement réédités (avec de nouveaux fragments découverts depuis) par un groupe de spécialistes internationaux de la Septante dans le cadre du Hexapla Project[6],[7].