Hongrie
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La Hongrie (en hongrois : Magyarország, /ˈmɒɟɒɾoɾsaːg/Écouter) est une république constitutionnelle unitaire située dans la région sud-est de Europe centrale. Elle est située aux confins de l’Europe de l’Est, l’Europe centrale et l'Europe du Sud-Est[8],[9],[10]. Elle a pour capitale Budapest, pour langue officielle le hongrois et pour monnaie le forint. Son drapeau est constitué de trois bandes horizontales, rouge, blanche et verte, et son hymne national est le Himnusz. D'une superficie de 93 030 km2, elle s'étend sur 250 km du nord au sud et 524 km d'est en ouest. Elle a 2 009 km de frontières avec l'Autriche à l'ouest, la Slovénie et la Croatie au sud-ouest, la Serbie au sud, la Roumanie au sud-est, l'Ukraine au nord-est et la Slovaquie au nord.
Hongrie
(hu) Magyarország
Drapeau de la Hongrie |
Armoiries de la Hongrie |
Hymne |
en hongrois : Himnusz (« Hymne ») |
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Fête nationale | 20 août |
· Événement commémoré |
Fondation de la Hongrie par saint Étienne () |
Forme de l'État | République parlementaire |
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Président de la République | Tamás Sulyok |
Premier ministre | Viktor Orbán |
Parlement | Assemblée nationale |
Langue officielle | Hongrois[1] |
Capitale | Budapest |
Plus grande ville | Budapest |
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Superficie totale |
93 028 km2 (classé 110e) |
Superficie en eau | 0,74 % |
Fuseau horaire | Heure d'été : UTC+2 (HAEC) |
Gentilé | Hongrois |
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Population totale (2020[2]) |
9 771 827 hab. (classé 93e) |
Densité | 105 hab./km2 |
PIB nominal (2022) |
197,813 milliards de $ + 7,17 %[3] |
---|---|
PIB (PPA) (2022) |
398,278 milliards de $ + 10,23 % [3] |
PIB nominal par hab. (2022) |
20 335,818 $ + 7,20 %[4] (57e) |
PIB (PPA) par hab. (2022) |
40 944,278 $ + 10,27 % [4] (48e) |
Taux de chômage (2022) |
4,2 % de la pop. active + 4,88 % |
Dette publique brute (2022) |
Nominale 47 260,253 milliards de Ft + 9,91 % Relative 75,935 % du PIB - 2,78 % |
Monnaie |
Forint (HUF ) |
IDH (2021) | 0,846[5] (très élevé ; 46e) |
---|---|
IDHI (2021) | 0,792[5] (33e) |
Coefficient de Gini (2020) | 29,7 %[6] |
Indice d'inégalité de genre (2021) | 0,221[5] (55e) |
Indice de performance environnementale (2022) | 55,1[7] (33e) |
Code ISO 3166-1 |
HUN, HU |
---|---|
Domaine Internet | .hu, .eu[alpha 1] |
Indicatif téléphonique | +36 |
Code sur plaque minéralogique | H |
Organisations internationales |
ONU : OTAN : COE : UE : ESA : AIIB : CD : CPLP (observateur) Conseil turcique (observateur) |
Après des siècles où le territoire actuel de la Hongrie était habité par les Celtes, les Romains, les Huns, les Slaves, les Gépides et les Avars, la Hongrie est fondée à la fin du IXe siècle par le prince et commandant militaire Árpád après la conquête du territoire (honfoglalás). Son arrière-petit-fils Étienne Ier de Hongrie, en l'an 1000, convertit le pays au catholicisme. En 1526, après la bataille de Mohács, la Hongrie perd sa souveraineté au profit de l'Empire ottoman (1541–1699). Elle fut sous la tutelle des Habsbourg et, plus tard, fit partie de l'Empire austro-hongrois (1867–1918).
La Hongrie partage des frontières avec sept pays (dont cinq sont, comme elle, membres de l'Union européenne), 2 189 km au total[2]. Elles sont toutes tracées pour délimiter la deuxième république de Hongrie, fin 1918 et début 1919, à la suite de la dislocation de l'Autriche-Hongrie et de la première république hongroise. À deux exceptions près (environs de Sopron en 1922, et de Bratislava en 1946), la délimitation est effectuée par la commission internationale Lord où des géographes comme Robert Seton-Watson (en), Emmanuel de Martonne ou encore l'historien Ernest Denis jouent un rôle important. Ces frontières sont officialisées par les traités de Trianon (1920) et de Paris (1947)[11]. Pour l'opinion hongroise, le traité de Trianon est une tragédie nationale (que le gouvernement envisage de commémorer solennellement en 2020[12]), car, par rapport à son territoire antérieur, le pays a perdu 71 % de sa superficie et 32 % des magyarophones, devenus citoyens autrichiens (dans le Burgenland), tchécoslovaques (aujourd'hui slovaques ou ukrainiens), roumains ou yougoslaves (aujourd'hui slovènes, croates ou serbes).
La situation de ces populations hongroises se retrouvant hors des nouvelles frontières du pays motive de la part de la Hongrie une politique explicitement irrédentiste et explique ainsi le ralliement du pays à l'Allemagne nazie lors de la Seconde Guerre mondiale. L'ancienne domination hongroise dans le bassin des Carpates ainsi que le sort des minorités hongroises sont toujours au cœur des relations que la Hongrie entretient avec ses pays voisins. Pendant les quatre décennies de communisme (1947–1989), le pays attire l'attention internationale avec la révolution de 1956 et l'ouverture de la frontière du rideau de fer avec l'Autriche en 1989, qui accélère la chute du bloc soviétique.
Peuplée d'environ 10 millions d'habitants, la Hongrie est une puissance moyenne à l'échelle de l'Europe. Elle est dotée d'une économie de type capitaliste mais garde un secteur public encore important. Comme de nombreux pays anciennement communistes, son modèle productif a longtemps été dominé par l'industrie (fabrication de camions, d'autobus, de matériel ferroviaire et de moteurs dans le cadre du Comecon). Sa capacité agricole est très élevée mais le secteur s'est délesté d'une part importante de sa main-d'œuvre au bénéfice de sa modernisation. La viticulture est bien développée, la Hongrie est un pays vinicole réputé. Comme de nombreux pays européens, l'économie de la Hongrie s'est considérablement tertiarisée ces dernières années. La Hongrie se distingue enfin dans le secteur de la recherche et de l'innovation technologique. Elle compte treize Prix Nobel (John Harsanyi, George de Hevesy, Imre Kertész, Philipp Lenard, etc.) et ses échanges scientifiques sont de haut niveau.
La Hongrie est membre du groupe de Visegrád, de l'Union européenne, de l'OTAN, de l'OMC et de l'ONU.
Étymologie
Le royaume de Hongrie fondé en 1001 et disparu en 1946 portait en hongrois le nom de Magyar Királyság dont est issue l'appellation de la Hongrie contemporaine : Magyarország « le pays des Magyars ». En hongrois, magyar désigne à la fois l'État et le nom du groupe ethnique issu de l'Oural et leurs descendants supposés. Du mot magyar est issu l'adjectif et le substantif « magyar » en français ou encore magyarisch et Magyar en allemand. Dans la plupart des langues du monde, c'est pourtant la racine latine Hungaria qui est utilisée pour désigner l'État, qu'il s'agisse du royaume ou de la république. C'est notamment le cas, outre le français, de l'anglais (Hungary), de l'espagnol (Hungría) ou de l'italien (Ungheria).
En slovaque, en slovène et en croate et serbe, le terme magyar et la racine latine hungaria coexistent et permettent justement de différencier le sens politique (la nation hongroise comme construction politique, ainsi que sa matérialisation géopolitique : l'État hongrois) du sens ethno-culturel (les minorités magyares). Dans ces langues, avant la partition du traité de Trianon en 1920, la « Hongrie » était désignée sur la base latine : Uhorsko (slovaque), Ogrska (slovène) et Ugarska/Угарска (croate et serbe) tandis que depuis 1920, on lui préfère l'adjectif ethnique substantivé : Maďarsko (slovaque), Madžarska (slovène) et Mađarska/Мађарска (croate et serbe). Cette évolution de la désignation du territoire hongrois ne se retrouve pas chez les Autrichiens, les Roumains et les Ukrainiens : respectivement Ungarn, Ungaria et Угорщина (Uhorščyna). Pourtant, les racines latine et hongroise de l'ethnonyme sont bien présentes en roumain pour différencier l'habitant de la Hongrie (ungur) du « Hongrois ethnique », minorité officielle de Roumanie : maghiar.
Quant aux termes « Hongrie » et « hongrois », il semble que leur racine soit issue d'une confusion chez certains peuples (dont les Occidentaux) entre les Magyars et des peuples turcs dont certains s'étaient joints à eux durant les migrations, notamment les Onoghours (en latin Hungari, ou « Hunnougour issus des hordes hunniques » chez Théophylacte Simocatta).
Armoiries, drapeau et fêtes nationales
Les éléments des armoiries de la Hongrie datent du Moyen Âge. Le blason actuel est utilisé pour la première fois sous le règne de Louis Ier (1342–1382). La couronne surplombant le blason apparaît sous le règne de Ladislas Ier Jagellon (1440–1444). Il s'agit à l'origine d'un diadème classique, mais sur le sceau de Matthias Corvin de 1464, elle commence à ressembler davantage à la couronne d'Étienne Ier de Hongrie. La version définitive des armoiries est élaborée sous le règne de Matthias II, au début du XVIIe siècle. Son usage devient régulier sous le règne de Marie-Thérèse d'Autriche.
Blason | Parti, au premier fascé de huit pièces de gueules et d’argent, au deuxième de gueules à la croix patriarcale pattée d’argent, issante d’une couronne d’or, plantée au sommet d’un mont de trois coupeaux de sinople. Le blason est timbré de la couronne de saint Étienne. |
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Détails | Les éléments composant le blason actuel sont apparus selon l'ordre suivant. La croix de Lorraine est le symbole national hongrois, Étienne Ier de Hongrie ayant reçu le titre de roi apostolique du pape Sylvestre II (la croix de Lorraine est appelée également la croix apostolique) en raison de sa participation active à la christianisation du pays. Elle est utilisée depuis le règne de Charles-Robert Ier, membre de la dynastie angevine, détentrice de la couronne hongroise au XIVe siècle. Les trois collines sont le produit des rapports dynastiques avec Naples au XIIIe siècle. Au début, la croix de Lorraine reposait sur trois pieds. Ensuite, ces trois pieds sont devenus des collines blanches, qui se sont encore transformées pour donner celles que nous avons aujourd'hui. L'association de la croix et des collines est également présente dans les armoiries de la Slovaquie. Les bandes rouges et blanches sont apparues à la fin du XIIe, début XIIIe : elles sont les couleurs, disposées ainsi, de la bannière d'Árpád, fondateur de la première dynastie des rois de Hongrie et chef des tribus magyares lors de l'Honfoglalás en 896. La couronne sous la croix de Lorraine est quant à elle présente depuis 600 ans. Statut officiel |
Le drapeau de la Hongrie est composé de trois bandes horizontales rouge (dessus), blanche et verte. Sa forme tricolore est inspirée du drapeau français et des idées de la Révolution de 1789 alors que ses couleurs sont une reprise des armoiries historiques de la Hongrie. Le drapeau fait sa première apparition lors de la Révolution hongroise de 1848 mais ne s'impose au sein de l'Autriche-Hongrie bicéphale qu'en 1867. Jusqu'en 1945, le drapeau est frappé d'une couronne royale en son centre. La loi fondamentale de la Hongrie entrée en vigueur en 2012 donne une interprétation officielle des couleurs : le rouge pour la force, le blanc pour la fidélité, le vert pour l'espoir.
La figuration d'un blason sur sa partie centrale a été l'objet de forts enjeux symboliques durant tout le XXe siècle. Lors de l'insurrection de Budapest en 1956, les insurgés découpent les armes du régime communiste et leur préfèrent un trou symbole de la liberté retrouvée. La forme actuelle du drapeau est ainsi adoptée en 1957. Depuis 1990, la version blasonnée est tolérée et parfois utilisée par les pouvoirs publics.
Il existe trois fêtes officielles en Hongrie. Le 15 mars, le Nemzeti ünnep (« fête nationale ») commémore la Révolution hongroise de 1848. Le 20 août, le Szent István ünnepe (« fête de saint Étienne », fête de l'État) célèbre la fondation de l'État hongrois en 1000. Enfin, le 23 octobre, le Forradalom ünnepe est organisé en l'honneur de l'insurrection de Budapest de 1956. Selon l'article J de la nouvelle loi fondamentale, le 20 août occupe désormais le premier rang puisque c'est la seule « fête d'État officielle » (hivatalos állami ünnep).
Regalia
Les regalia sont les symboles de la souveraineté hongroise. Elles sont constituées de plusieurs pièces : la couronne de saint Étienne (Szent István Korona), le sceptre (jogar), l'orbe (országalma), le manteau du couronnement (palást) et l'épée (kard).
La couronne des rois de Hongrie était utilisée depuis le XIIIe siècle. Chaque couronnement fait référence à celui d’Étienne Ier, couronné roi de Hongrie le avec une couronne envoyée par le pape Sylvestre II. La couronne avait été apportée par le légat Astéric (ou Anastase), futur archevêque d’Esztergom. La couronne que l’on peut voir aujourd’hui est différente de l’original. Étienne Ier perdit son fils unique et renvoya avant de mourir sa couronne au Vatican, en signe de soumission. Depuis, elle a été volée et on perd sa trace au XVIe siècle.
Les spécialistes considèrent que la couronne actuelle se compose d’une partie byzantine (corona græca), datant des années 1070. Cette dernière a été offerte par le basileus Michel VII à la princesse Synadene, qui était l’épouse du roi Géza Ier. L’autre partie est plus récente et a probablement été ajoutée au XIIIe siècle, sous le règne de Béla III de Hongrie.
La légende veut que la croix surmontant la couronne du roi de Hongrie soit penchée en raison d'un voyage mouvementé entre Rome et la Hongrie, le pape Sylvestre II ayant fait envoyer ladite couronne par une escorte à cheval. Abîmée au cours de ce voyage, la couronne aurait été apportée ainsi au roi Étienne Ier (István Ier). Il pourrait s'agir aussi du fait que lorsque les Turcs ont envahi le pays, elle aurait été enterrée pour être cachée, mais déformée.
Cas unique en Europe, les regalia médiévales de Hongrie sont toutes parvenues jusqu’à nos jours, mis à part les chausses qui ont brûlé pendant la Seconde Guerre mondiale. Depuis le , elles sont conservées au Parlement hongrois, sauf le manteau du couronnement qui est visible au musée national hongrois. Le sceptre du Xe siècle est surmonté d’une boule de cristal gravée de lions. L’épée est une production italienne du XIVe siècle. L’épée du couronnement d’Étienne Ier est gardée dans la cathédrale Saint-Vitus depuis 1368.