Jeux olympiques
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Les Jeux olympiques (JO), aussi appelés Jeux olympiques modernes, puisqu'ils prolongent la tradition des jeux olympiques de la Grèce antique, sont des événements sportifs internationaux majeurs, regroupant les sports d’été ou d’hiver, auxquels des milliers d’athlètes participent à travers différentes compétitions tous les quatre ans, pour chaque olympiade moderne.
Sport | Sport olympique |
---|---|
Création |
Athènes 1896 (rénovation des Jeux antiques) 1924 (Jeux d'hiver) |
Organisateur(s) | Comité international olympique |
Périodicité | quatre ans entre deux éditions de Jeux d'été, quatre ans entre deux éditions de Jeux d'hiver, deux ans entre Jeux d'été et Jeux d'hiver |
Nations | 206 pays représentés |
Participants |
environ 10 500 (Jeux d'été) environ 3 000 (Jeux d'hiver) |
Disciplines |
51 (Jeux d'été)[1] 16 (Jeux d'hiver)[1] |
Épreuves |
environ 300 (Jeux d'été) environ 100 (Jeux d'hiver) |
Statut des participants |
professionnels (depuis 1981)[2] et amateurs hommes et femmes |
Site web officiel | olympics.com |
Originellement tenus dans le centre religieux d’Olympie, dans la Grèce antique du VIIIe siècle av. J.-C. au IVe siècle apr. J.-C., les Jeux sont rénovés par le baron français Pierre de Coubertin en 1894 lorsqu’il fonde le Comité international olympique (CIO). Depuis lors, le CIO est devenu l’organisation gouvernant le mouvement olympique dont la structure et les décisions sont définies par la Charte olympique.
Les premiers Jeux olympiques modernes se déroulent en 1896 à Athènes et l'instauration des Jeux olympiques d'hiver date de 1924 à Chamonix. Ils ont lieu la même année tous les quatre ans, souvent dans le même pays sous réserve qu'il possède un territoire montagneux, puis sont décalés de deux ans à partir de 1994[n 1]. Annulés en 1916, 1940 et 1944 pour cause de guerres mondiales, les Jeux ont vu leur édition de 2020 reportée d'un an en raison de la pandémie de Covid-19.
Pendant le XXe siècle, le CIO adapte les Jeux à sa perception des changements économiques, politiques et techniques du monde. Ainsi, les Jeux olympiques sont, comme le voulait Pierre de Coubertin, d'abord réservés aux purs amateurs, le règlement du CIO interdisant la participation de sportifs professionnels[3]. Bien que malmenée par les supercheries (notamment l'amateurisme marron) autour du statut faussement « amateur » de nombreux sportifs, l'exclusion du professionnalisme reste en vigueur jusqu'en 1981. Si le passage de l’amateurisme pur au professionnalisme est dans les faits progressif, le XIe Congrès olympique en 1981 marque une révolution pour l'olympisme, avec l'admission des sportifs officiellement professionnels[2],[4]. Une autre évolution importante concerne la féminisation des épreuves, d'aucune femme en compétition en 1896 et un fort déséquilibre par la suite, jusqu'à une quasi-parité de nos jours.
Le CIO adapte aussi les Jeux aux changements sociaux qui se produisent au XXe siècle. Certains de ces ajustements incluent l'instauration des Jeux olympiques d’hiver, des Jeux paralympiques ou encore des Jeux olympiques de la jeunesse et la création de nombreuses épreuves mixtes. En outre, l’importante croissance des médias de masse apporte aux Jeux des sources de financement considérables, entraînant parfois des problèmes de corruption[5],[6].
Actuellement, le mouvement olympique comprend les fédérations sportives internationales, les comités nationaux olympiques et la mise sur pied de comités d'organisation locaux pour chaque édition des Jeux olympiques. La ville hôte est chargée d’organiser les Jeux olympiques de manière qu’ils soient en accord avec la Charte olympique. Le CIO décide aussi des sports présents ou non à chaque édition. La célébration des Jeux inclut de nombreux rituels et des symboles, comme le drapeau olympique et la flamme olympique, le relais de la flamme, ainsi que les cérémonies d’ouverture et de clôture. Les trois meilleurs athlètes ou équipes de chaque compétition reçoivent respectivement une médaille d’or (1re place), d’argent (2e place) et de bronze (3e place). Pour les Jeux d'été, la participation est plafonnée à environ 10 500 athlètes et à 28 sports se déclinant en plus de 300 épreuves.
Les Jeux olympiques sont devenus si importants que presque chaque nation est représentée. Une telle ampleur a causé de nombreux défis, comme le boycott, le dopage, la corruption et le terrorisme. Tous les deux ans, les Jeux et leur exposition médiatique permettent à des athlètes d'acquérir une notoriété nationale, voire mondiale dans certains cas. Les Jeux sont aussi une excellente occasion pour la ville hôte et le pays d'accueil d'assurer leur promotion sur la scène internationale.
Le sportif le plus médaillé des Jeux olympiques, été comme hiver, est le nageur américain Michael Phelps, qui gagne entre 2004 et 2016, vingt-huit médailles dont vingt-trois en or. Aux Jeux d'hiver, la fondeuse norvégienne Marit Bjørgen détient un record de quinze podiums, dont huit médailles d'or.
Jeux olympiques antiques
De nombreuses légendes entourent l'origine des Jeux olympiques antiques. L'une dit qu'Héraclès construisit le stade olympique ainsi que les bâtiments alentour en l'honneur de son père Zeus, après avoir accompli ses douze travaux, et aurait organisé avec ses quatre frères une course dont il couronna le vainqueur d'une branche d'olivier[7]. Il aurait également défini la longueur du stade olympique en l'arpentant avec la longueur de son pied en avançant de 600 pas.
Les premiers Jeux olympiques sont réputés pour avoir pris place en 776 av. J.-C. sur l'initiative d'Iphitos, roi d'Élide. Cette année marque le début du calendrier olympique, selon lequel les années sont regroupées en olympiades, et l'an 1 du calendrier grec adopté en 260 av. J.-C. Toutefois, il est probable que les Jeux aient été encore plus anciens, compte tenu de l'abondance des offrandes de l'époque géométrique retrouvées à Olympie. Dès lors, les Jeux gagnèrent en importance dans toute la Grèce antique, mais il existe près de 300 réunions sportives du même type, les agônes. On passe à plus de 500 sous l'Empire romain. Les Jeux olympiques forment, avec les Jeux pythiques, les Jeux néméens, et les Jeux isthmiques, un cycle des jeux sacrés dont l'un revient chaque année. L'athlète qui gagne des prix à ces quatre Jeux panhelléniques est désigné par le titre de « periodonikès »[8].
Le programme des compétitions comprend des épreuves hippiques (chars à deux ou quatre chevaux) et des épreuves athlétiques dites de gymnastique (course à pied sur plusieurs distances, lancer du disque, saut en longueur, lancer du javelot, pentathlon[9], lutte, pugilat et pancrace). Disque, longueur et javelot ne donnent pas de titre olympique, mais font partie des cinq épreuves du pentathlon avec la course du stade et la lutte[10].
Corèbe d'Élis[11] ouvre le palmarès olympique officiel en remportant la course pédestre du stade en 776 av. J.-C. Parmi les autres principaux athlètes grecs des Jeux antiques, citons Milon de Crotone (lutte, VIe siècle av. J.-C.), Diagoras de Rhodes (boxe, Ve siècle av. J.-C.), Polydamas de Scoutoussa (pancrace, VIe siècle av. J.-C.), Léonidas de Rhodes (course, IIe siècle av. J.-C.) et Mélancomas de Carie (boxe, au Ier siècle). À partir de la septième olympiade (752 av. J.-C.), le champion olympique reçoit une couronne d’olivier sauvage, une branche de palmier et un ruban de laine rouge appelé la tænia. Le Messénien Daikles est le premier champion olympique honoré ainsi.
Réservés d'abord aux seuls citoyens grecs masculins et riches, les Jeux entraînent une trêve olympique. Cette dernière n'arrête pas les conflits, mais autorise les athlètes et spectateurs à traverser librement des zones de guerre sans être inquiétés[12]. La portée d'un titre olympique est considérable. Les champions sont d'authentiques héros populaires et sont couverts de cadeaux et d'honneurs à leur retour dans leur cité. Ils sont de plus pleinement professionnels[13] depuis le Ve siècle av. J.-C. et peuvent décider de défendre les couleurs d'une autre cité. Ces changements d'allégeance provoquent souvent des troubles, parfois importants, dans la cité « trahie ». On peut ainsi citer le cas de Astylos de Crotone (6 titres olympiques), qui passe de Crotone à Syracuse en 484 av. J.-C., provoquant de graves troubles à Crotone.
Un serment olympique en quatorze points[14] régit l'organisation des Jeux depuis 338 av. J.-C. Le Xe point concerne les cas de tricheries qui sont nombreux et durement sanctionnés.
- I. Être sujet hellène libre, ni esclave, ni métèque ;
- II. N'être ni repris de justice, ni d’une moralité douteuse ;
- III. S’inscrire à l’avance au stage d’un mois du gymnase d’Elis ;
- IV. Tout retardataire sera hors concours ;
- V. Interdiction aux femmes mariées d’assister aux Jeux ou de se montrer dans l’Altis sous peine d’être précipitées du rocher du Typaion ;
- VI. Pendant les exercices, les maîtres (entraîneurs) des athlètes devront être parqués et nus ;
- VII. Défense de tuer son adversaire, ou de chercher à le tuer ;
- VIII. Défense de le pousser hors des limites ;
- IX. Défense de l’intimider ;
- X. Toute corruption d’arbitre ou d’adversaire sera punie ;
- XI. Tout concurrent contre lequel ne se présentera pas l’adversaire désigné sera déclaré vainqueur ;
- XII. Défense aux concurrents de manifester contre le public ou contre les juges ;
- XIII. Tout concurrent mécontent d'une décision peut en appeler au Sénat contre les arbitres : ceux-ci seront punis ou leur décision annulée si elle est jugée erronée ;
- XIV. Sera hors concours tout membre du Collège des Juges.
À la suite de l'invasion romaine, les Jeux s'ouvrent aux non-Grecs. Le prestige des Jeux est tel que plusieurs empereurs y prennent part. Sur les conseils de l'évêque Ambroise de Milan, l'empereur Théodose Ier interdit les Jeux en 393-394 en raison de leur caractère païen. Cette interdiction ne vise d'ailleurs pas spécifiquement les Jeux olympiques mais de façon générale les Jeux du cirque dont ceux-là sont un événement particulier.
Rénovation des Jeux
Les Jeux olympiques connaissent quelques timides tentatives de rénovation entre la fin du XVIIIe siècle, époque à laquelle on découvre les ruines des sites d'Olympie, et la fin du XIXe siècle. Citons ainsi l'Olympiade de la République qui se tient à Paris en 1796, 1797 et 1798. Esprit-Paul de Lafont-Pouloti réclame même le rétablissement des Jeux olympiques. Il va jusqu'à présenter un projet à la municipalité parisienne, qui rejette l’idée. Le CIO honora la mémoire de ce visionnaire en 1924. Parmi les autres tentatives, citons les Jeux du petit séminaire du Rondeau à Grenoble à partir de 1832, les Jeux scandinaves (en 1834 et 1836), les festivals olympiques britanniques (depuis 1849) comme les Jeux de Much Wenlock, les Jeux athlétiques disputés à Montréal (Canada) en 1843 et qui sont rebaptisés Jeux olympiques pour les éditions 1844 et 1845 et les jeux olympiques de Zappas à Athènes en 1859 et 1870. L'Allemagne tient également un rôle important dans cette rénovation en étant déterminante en matière de fouilles archéologiques menées par Ernst Curtius sur le site d'Olympie et en devenant, très tôt, favorable à la rénovation[15].
Il faut préciser que la rénovation des Jeux olympiques n'est pas seulement inspirée par les Jeux antiques. L'actualité de cette fin de XIXe siècle influence nettement l'esprit de ceux qui vont lancer le nouveau mouvement olympique : la défaite grecque contre les Turcs en 1897, celle des Français contre les Allemands en 1870 incitent les gouvernements à réformer l'éducation de leur jeunesse en favorisant le sport et l'éducation physique pour endurcir les corps, fortifier les esprits et préparer cette jeunesse à combattre pour la revanche[16]. C'est cependant la volonté de Pierre de Coubertin de favoriser les interactions culturelles entre les pays et de promouvoir les valeurs éducatives et universelles du pays qui l'oriente vers son projet de rénover les Jeux[17]. De même, l'inspiration puise également ses sources dans des pratiques profondément ancrées dans la culture européenne comme celle des joutes chevaleresques médiévales[18]. Cette tradition nobiliaire explique que les Jeux olympiques attendent de leurs athlètes qu'ils aient l'étoffe d'aristocrates en cultivant le fair-play des gentlemen, les attitudes gestuelles et l'amateurisme éthique (seuls les athlètes issus des classes les plus favorisées pouvant consacrer leur temps à faire du sport, notamment l'escrime, le yachting, le tennis ou l'équitation, épreuves phares des premiers Jeux olympiques) qui se développe en réaction à la professionnalisation du sport par les classes populaires, le « shamateurisme » (de shame, « la honte », et d'amateurisme) des sportifs roturiers étant perçu comme une subversion[19] des codes de l'amateurisme[20],[21].
La fédération omnisports française d'athlétisme USFSA fête son cinquième anniversaire le dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne à Paris. À cette occasion, Pierre de Coubertin appelle à la rénovation des Jeux olympiques. Deux ans plus tard, du 16 au , se tient également à la Sorbonne le « Congrès pour le rétablissement des Jeux olympiques ». Devant l’absence de réactions à son appel deux ans plus tôt, Pierre de Coubertin parvient à convaincre les représentants britanniques et américains, mais aussi d'autres nations, notamment la Jamaïque, la Nouvelle-Zélande ou la Suède. Plus de 2 000 personnes représentant douze nations assistent finalement au congrès, qui vote à l’unanimité la rénovation des Jeux olympiques. L'autre décision importante prise à l’occasion de ce Congrès est la condamnation des règlements sportifs de certaines fédérations (britanniques notamment) excluant les ouvriers et les artisans au nom d’un élitisme social qui allait à l’encontre des idéaux égalitaires français.
Jeux olympiques modernes
À l'origine, les Jeux sont exclusivement estivaux. Le patinage artistique et le hockey sur glace font ainsi des apparitions au programme olympique avant même la création de Jeux d'hiver, en 1924.
Après le succès initial des épreuves à Athènes en 1896, les olympiades de Paris en 1900 (qui virent pour la première fois des femmes participer aux épreuves, Charlotte Cooper étant la première championne olympique) et de Saint Louis en 1904 sont noyées dans les programmes des expositions universelles. Le premier athlète noir à participer, à remporter une médaille et à être champion olympique est l'Haïtien d'origine Constantin Henriquez, en 1900.
Les Jeux olympiques intercalaires de 1906 d'Athènes, non reconnus ultérieurement par le CIO, marquèrent un regain d'intérêt du public et des athlètes, avec une participation très internationale alors que 80 % des sportifs ayant pris part aux Jeux de Saint-Louis étaient américains. Les nations européennes avaient en effet renoncé à faire le long et coûteux déplacement outre-Atlantique.
De 241 athlètes de quatorze nations en 1896[22], les Jeux passent à 10 568 sportifs représentant 204 délégations lors des Jeux olympiques de Londres en 2012. C'est désormais l'un des événements les plus médiatisés. Les Jeux de Sydney en 2000 réunissent ainsi plus de 16 000 journalistes et diffuseurs. La dimension de l'épreuve est telle que cela pose des problèmes financiers aux villes hôtes, que le sponsoring ne couvre que partiellement. Les villes hôtes profitent en effet des Jeux pour s'équiper notamment en transports en commun et en équipements sportifs. À titre d'exemple, le budget estimé des Jeux de Londres en 2012 est de neuf milliards de livres sterling.
Sous la tutelle du CIO ont également lieu des jeux régionaux. Les plus anciens sont les Jeux d'Amérique centrale et des Caraïbes, tenus pour la première fois à Mexico en 1926[23].
- Notes
- Ce numéro compte ainsi le nombre de périodes de quatre ans qui séparent les Jeux d’une année donnée des premiers Jeux d’Athènes en 1896 (qui portent le numéro I) : la numérotation ne tient ainsi pas compte du fait que des Jeux ont été supprimés, comme en 1916, 1940 et 1944, en raison des deux guerres mondiales.
- Jeux olympiques de 1906 ne sont plus reconnus comme officiels par le CIO et sont qualifiés d'intercalaires.
- Les Jeux olympiques de 1916 ont été annulés à cause de la Première Guerre mondiale
- Les Jeux olympiques d'été de 1940 puis de 1944 ont été annulés à cause de la Seconde Guerre mondiale
- Les Jeux olympiques d'été de 2020 ont été reportés en 2021, à la suite de la pandémie de Covid-19.
- Ce numéro enregistre ainsi le numéro de l’édition des Jeux d’hiver : il est en conséquence indépendant du fait que des Jeux d’hiver ont été supprimés, comme cela a été le cas en 1940 et 1944, en raison de la seconde guerre mondiale, puisque ceux-ci ne sont pas comptés. La méthode de comptage apparaît donc différente de celle des « Jeux olympiques » — qualifiés de « Jeux olympique d’été » à partir de 1924 — comme cela a été expliqué en haut du tableau précédent.
- Les Jeux olympiques d'hiver de 1940 puis de 1944 ont été annulés à cause de la Seconde Guerre mondiale