Qatar
émirat du Moyen-Orient / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
Cher Wikiwand IA, Faisons court en répondant simplement à ces questions clés :
Pouvez-vous énumérer les principaux faits et statistiques sur Qatar?
Résumez cet article pour un enfant de 10 ans
Le Qatar[N 1] Écouter (en arabe : قطر / qaṭar), en forme longue l'État du Qatar (en arabe : دولة قطر / dawlat qaṭar), est un émirat du Moyen-Orient d'une superficie de 11 586 km2. Le Qatar est situé sur une petite péninsule s'avançant dans le golfe Persique et reliée à la péninsule Arabique au sud, où elle a une frontière terrestre avec l'Arabie saoudite. Sa capitale est Doha, sa langue officielle l'arabe, et sa monnaie le riyal qatarien.
État du Qatar
(ar) دولة قطر / Dawlat Qaṭar
Drapeau du Qatar |
Hymne |
en arabe : لسلام الأميري (As Salam al Amiri, « Paix à l'émir ») |
---|---|
Fête nationale | |
· Événement commémoré |
Prise du pouvoir du Cheik Jassim bin Mohammed Al Thani, fondateur du Qatar () |
Forme de l'État | Monarchie absolue |
---|---|
Émir | Tamim ben Hamad Al Thani |
Premier ministre | Mohammed ben Abderrahmane Al-Thani |
Parlement | Conseil consultatif |
Langues officielles | Arabe |
Capitale | Doha |
Plus grande ville | Doha |
---|---|
Superficie totale |
11 586 km2 (classé 165e) |
Superficie en eau | Infime |
Fuseau horaire | UTC +3 |
Entité précédente | |
---|---|
Indépendance | Royaume-Uni |
Date |
Gentilé | Qatarien, Qatarienne |
---|---|
Population totale (2020[1]) |
2 444 174 hab. (classé 143e) |
Densité | 211 hab./km2 |
PIB nominal (2022) |
225,716 milliards de $ + 25,69 %[2] (52e) |
---|---|
PIB (PPA) (2022) |
301,231 milliards de $ + 9,91 %[2] (58e) |
PIB nominal par hab. (2022) |
84 514,142 $ + 23,23 %[3] |
PIB (PPA) par hab. (2022) |
112 789,349 $ + 7,75 %[3] (3e) |
Dette publique brute (2022) |
Nominale 378,051 milliards de QAR - 0,85 % Relative 46,014 % du PIB - 21,20 % |
Monnaie |
Riyal qatarien (QAR ) |
IDH (2021) | 0,855[4] (très élevé ; 42e) |
---|---|
Coefficient de Gini (2007) | 41,1 %[5] |
Indice d'inégalité de genre (2021) | 0,220[4] (54e) |
Indice de performance environnementale (2022) | 33,0[6] (137e) |
Code ISO 3166-1 |
QAT, QA |
---|---|
Domaine Internet | .qa |
Indicatif téléphonique | +974 |
Organisations internationales | AIIBFPEGGGGI |
En 2014, le Qatar est le cinquième producteur de gaz naturel du monde après la Russie, les États-Unis, le Canada et l'Iran. Il est le premier exportateur de gaz naturel liquéfié. Le pays est aussi un producteur de pétrole, mais de taille moyenne. Il est membre de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) entre 1961 et 2018. Il est membre associé de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF) depuis le sans être passé par le statut d'observateur[7].
Préhistoire et Antiquité
Les traces d'habitation humaine au Qatar remontent à 50 000 ans[8]. Des colonies et des outils datant de l'âge de pierre ont été mis au jour dans la péninsule. Des objets mésopotamiens, datant de la période d'Obeïd (vers 6500-3800 av. J.-C.), ont été découverts dans des établissements côtiers abandonnés[9].
En 224 après J.-C., l'empire sassanide prend le contrôle des territoires entourant le golfe Persique[10]. Les territoires de l'actuel Qatar ont joué un rôle dans l'activité commerciale des Sassanides, contribuant notamment à l'apparition de deux produits : les perles précieuses et les colorants[11].
Ère musulmane
En 628, le prophète de l'islam Mahomet envoie un émissaire musulman à un dirigeant en Arabie orientale nommé Munzir ibn Sawa Al Tamimi et demande que lui et ses sujets acceptent l'islam[12]. Munzir accepte et, par conséquent, la plupart des tribus arabes de l'est se convertissent. Après l'adoption de l'islam, les Arabes mènent la conquête musulmane du Moyen-Orient, notamment de la Perse, causant la chute de l'Empire sassanide.
Par la suite, le Qatar fera systématiquement partie des différents empires arabes qui se succéderont : Califat des bien guidés, Califat omeyyade, Califat abbasside, etc.
Portugais et Ottomans
Malgré un climat aride et difficile, le Qatar a toujours connu une présence humaine durant des milliers d'années. Cette présence est le fait de plusieurs tribus nomades ou sur les côtes avec de petits villages de pêche. Les tribus ont longtemps combattu pour les terres les plus riches, formant et cassant ainsi des coalitions.
Au XVIe siècle, les Portugais occupent le détroit d'Ormuz, puis Mascate et Bahreïn, d'où ils sont en concurrence avec l'Empire ottoman. En 1517, ils prennent le Qatar et imposent leurs contrôles maritimes et commerciaux dans le Golfe. En 1538, le Qatar a été rattaché à l'Empire ottoman, rattachement qui a duré quatre siècles[13].
Les Ottomans n'imposent pas la langue turque aux habitants, cette langue restant l'apanage de la seule administration ; de même leur domination demeure relativement lointaine et surtout administrative. Au cours du XVIIe siècle, le pays est marqué par de violentes rivalités entre les tribus désirant contrôler le territoire. Ces conflits se poursuivent jusqu'au début du XIXe siècle, quand les Britanniques décident d’intervenir[14].
Protectorat britannique
Les Britanniques considèrent tout d'abord le Qatar et le golfe Persique comme une position intermédiaire stratégique pour leurs intérêts coloniaux en Inde, mais la découverte de pétrole et d'hydrocarbures cent ans plus tard change cette vision.
Pendant le XIXe siècle, période de développement des entreprises britanniques, la famille Al Khalifa règne sur la péninsule qatarienne et l'île de Bahreïn. Bien que le Qatar soit une possession légale, des contestations naissent, le long du littoral oriental dans les villages de pêche de Doha et d'Al Wakrah, contre la domination des Bahreïniens Al Khalifa.
En 1867, les Al Khalifa lancent une offensive massive contre les rebelles qatariens en envoyant une force navale à Wakrah. Malgré le succès de l'opération, l'agression bahreïnienne viole un traité de 1820 entre le Royaume-Uni et les Bahreïniens. La réponse diplomatique britannique ne se fait pas attendre, le colonel Lewis Pelly, responsable du protectorat, commence des pourparlers avec un responsable du Qatar. Ces pourparlers aboutissent à une séparation tacite du statut du Qatar d'avec celui de Bahreïn. L'homme choisi pour négocier avec le colonel Pelly est un entrepreneur respecté et un résident de longue date de Doha : Mohammed Ben Thani. La famille Al Thani a jusqu'alors été relativement inactive dans la politique du Golfe, mais cet événement lui assure l'ascendant sur le Qatar en tant que famille régnante, toujours en place à ce jour.
Indépendance
La Seconde Guerre mondiale remet en cause l'emprise des Britanniques sur leur Empire, particulièrement quand l'Inde devient indépendante en 1947. L'incitation à un retrait semblable des émirats du Golfe s’accélère pendant les années 1950, et les Britanniques accueillent bien la déclaration d'indépendance du Koweït en 1961.
Sept ans plus tard, ils annoncent officiellement qu’ils se désengagent (politiquement, mais pas économiquement) du Golfe dans un délai de trois ans. Le Qatar, Bahreïn et sept autres États forment une fédération. Néanmoins, des conflits régionaux amènent le Qatar à déclarer son indépendance vis-à-vis de la coalition qui devient les Émirats arabes unis. 1971 marque la naissance du Qatar comme État souverain, qui devient membre de l'Organisation des Nations unies.
De 1995 à 2013, le Qatar est dirigé par l’émir Hamad ben Khalifa Al Thani, qui a pris les commandes du pays en renversant son père Khalifa ben Hamad Al Thani, alors que celui-ci était en vacances en Suisse (qui vécut en exil en France puis en Italie jusqu’à son retour au Qatar en 2004).
Sous l’émir Hamad ben Khalifa Al Thani, le Qatar semble enregistrer des réformes sociales (droits des femmes) et politiques ; le nouvel émir apparaît comme plus libéral que son père. Il dote aussi le pays d'une nouvelle constitution, et il crée Al Jazeera, la CNN arabe, qui est pour beaucoup dans la notoriété du pays.[réf. nécessaire]
En 2004, un attentat tue Zelimkhan Iandarbiev, le président de Tchétchénie, exilé au Qatar. En 2005, un attentat-suicide visant un petit théâtre à Doha tue un ressortissant britannique, professeur d'anglais et de théâtre. Cet événement choque le pays, qui n'avait jamais auparavant connu d’acte terroriste. En 2009, les autorités qatariennes refusent d'arrêter le président soudanais Omar el-Bechir, en visite officielle dans le pays, malgré un mandat d'arrêt émis à son encontre par la Cour pénale internationale pour crimes de guerre et génocide. Le , le Qatar est désigné pour organiser la Coupe du monde de football 2022, et, le , il est désigné pour organiser le championnat du monde masculin de handball 2015.
Politique intérieure
Le gouvernement qatarien maintient un certain nombre de restrictions sur la liberté d'expression et les mouvements pour l'égalité.
Au Qatar, la famille régnante, Al Thani (آل ثاني), continue de détenir seule le pouvoir depuis l'indépendance du pays en 1971. L'émir, qui est le chef de l'État, gère le pays en s'appuyant sur sa famille.
En 1970, la base des lois du Qatar institutionnalise les coutumes locales enracinées dans l'héritage conservateur wahhabite (son influence a diminué aujourd'hui) du Qatar, conférant à l'émir un très grand pouvoir. Le maintien des traditions de consultation, gérées par consensus, et du droit du citoyen de faire appel personnellement à l'émir, influencent le rôle de l'émir. Celui-ci, tandis qu'il n'est soumis à aucun individu, ne peut violer la charia (la loi islamique) et, en pratique, doit prendre en compte les opinions des dirigeants notables et de l'autorité religieuse. Le Conseil consultatif, un groupe aux membres désignés qui assiste l'émir dans l'élaboration de nouvelles politiques, institutionnalise la position de ces genres de groupes d'influences. Aucun parti politique n'existe dans le pays.
En , le Premier ministre, Khalifa ben Hamad Al Thani, destitue son cousin, l'émir Ahmad ben Ali Al Thani, et assume tous les pouvoirs. Les membres importants de la famille Al-Thani soutiennent sa décision, exécutée sans aucune violence ni signe d'agitation politique.
Le , le Premier ministre, Hamad bin Khalifa Al Thani, destitue son père, l'émir Khalifa, sans violence[15], et s’est fixé pour objectif la visibilité du Qatar sur la scène régionale et, autant que possible, internationale[16]. L'émir Hamad et son père se réconcilient en 1996, mais le souverain renversé ne revient au pays qu'en 2004, après avoir séjourné en France puis en Italie. La liberté de la presse s'est étendue, et la station de télévision Al Jazeera située au Qatar, a acquis une réputation unique en tant que source libre et non-censurée de l'information dans les pays arabes. En 1999, les premières élections pour un Conseil communal sont organisées, candidature pour tous les adultes, femmes comprises, et en avril 2003 le pays se dote d'une constitution, dont la rédaction a duré quatre ans. Sa principale nouveauté : l'institution d'un Majlis Al-Choura (conseil consultatif) dont trente des quarante-cinq membres seront élus au suffrage universel direct, les quinze autres étant nommés par l'émir (article 77). La première élection de ce Parlement a eu lieu en 2004. La nouvelle Constitution n'autorise pas pour autant la formation de partis politiques. L'un des articles les plus novateurs est celui qui garantit la liberté de culte, sans la restreindre aux religions monothéistes[17]. Lors de la guerre contre l'Irak, le pays a servi de base à l’état-major américain (Commandement central américain de Tampa, Floride, CENTCOM, responsable des opérations de guerre en Irak)[15].
Le , est signé, avec les États-Unis, un accord de coopération militaire relatif à l’utilisation de la base aérienne d’Al-Eideïd par les forces américaines[16]. En 2011, le Qatar a envoyé ses avions Mirage combattre les forces libyennes de Mouammar Kadhafi aux côtés des troupes occidentales, il a quitté le terrain de la médiation pour celui de l'action.
Après avoir progressivement préparé sa succession pendant deux ans en l’impliquant dans les dossiers les plus importants, l’émir Hamad ben Khalifa Al Thani, de santé fragile, abdique le en faveur de son fils Tamim ben Hamad Al Thani qui devient, à 33 ans, le plus jeune chef d'État du monde arabe[18].
Politique extérieure
En 2011, le Qatar soutient les révolutions du Printemps arabe[19]. En Syrie, en Égypte, en Libye et en Tunisie, il appuie principalement les mouvements liés aux Frères musulmans[19],[20],[21],[22]. Ce soutien provoque cependant de fortes tensions avec l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, très hostiles à ces mouvements[19],[20],[21],[22]. Par contre, le Qatar soutient la répression des soulèvements populaires à Bahreïn. Cette apparente contradiction s'explique par la lecture confessionnelle qui sous-tend la géopolitique du Qatar. Le Qatar soutient les révolutions sunnites et la répression des printemps chiites[23].
En Syrie, le Qatar, qui entretenait jusqu'alors des relations cordiales avec le régime syrien, ne bascule en faveur de l'opposition qu'au bout de plusieurs semaines[24],[25]. Comme dans d'autres pays, il appuie ouvertement les Frères musulmans[19]. Il finance de nombreux groupes rebelles, ainsi que la Coalition nationale des forces de l'opposition et de la révolution (CNFOR)[19]. Cependant les Qatariens sont écartés de la CNFOR en 2013, après l'élection d'Ahmad Jarba, soutenu par les Saoudiens[19]. En septembre 2014, le Qatar rejoint la coalition internationale contre l'État islamique.
Le Qatar est régulièrement accusé d'être l'une des principales sources financières du terrorisme islamique[26]. Il est notamment avancé que l'association humanitaire Qatar Charity, étroitement liée au gouvernement qatarien, finance dans le monde entier et notamment en Europe des groupes et des projets fondamentalistes islamistes[27],[23]. Le Qatar est accusé de soutenir des groupes comme l'État islamique ou al-Qaïda, ce qu'il nie vigoureusement[19],[28]. Ces accusations sont formulées par ses rivaux : l'Iran[29], l'ancien Premier ministre irakien et proche allié de l'Iran Nouri al-Maliki[30] et les Émirats arabes unis — qui, selon Ignace Dalle et Wladimir Glasman, financeraient une campagne de communication pour accuser les Qatariens de soutenir des groupes terroristes[19]. En 2018, une enquête administrative conduite par l'Unité FARA de la Section du contre-espionnage et du contrôle des exportations (CES basée au sein de la Division "Sécurité nationale" du département de la justice américaine) a montré (en 2018) qu'une officine de lobbying Andreae and Associates a travaillé avec « PIC Media » (filiale d'une autre agence de lobbying PIC (« Policy Impact Communications » où travaille Alex Braha, qui est la seule associée déclarée de « Andreae and Associates ») et avec une société dénommée « Lapis Communications » (organisme basé aux Émirats arabes unis, et identifié comme fournissant des « services » au ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale des Émirats arabes unis) à la production et la diffusion d'un film scénarisé, produit et diffusé par PIC Media, mais aussi d'un site internet et d'une campagne médiatique d'influence intitulée « Qatar: A Dangerous Alliance », faisant passer le message que le Qatar soutenait le terrorisme[31],[32]. Ce soutien au terrorisme est devenu, selon l'ambassadeur du Qatar à Paris, un « présupposé communément admis » au sein du débat sur l'extrémisme en Europe[26]. Des groupes djihadistes bénéficient de soutiens financiers venus d'acteurs privés, activités au sujet desquelles, le Département d'État des États-Unis accuse le pays de vigilance « inexistante »[33],[34] ou, pour Les Échos de « fermer les yeux »[26].
Selon Pierre-Jean Luizard, historien et chercheur au CNRS : « L'État qatari ne soutient pas plus le terrorisme que l'État saoudien : aucun des deux ne le fait de façon directe. Beaucoup de fonds privés venus d'Arabie saoudite et des Émirats arabes unis financent l'Etat islamique. Ce n'est pas le cas au Qatar, qui ne veut pas gâcher sa course économique par des compromissions qui risqueraient de le voir accusé de complicité de terrorisme. Mais il est vrai que le Qatar a accueilli des prédicateurs salafistes, et ceux-ci diffusent dans le pays un discours djihadiste contre lequel l'Etat qatari ne fait rien, devenant ainsi la base arrière de beaucoup de prédicateurs salafistes »[35].
Pour François Burgat, directeur de recherche à l'Institut de recherches et d’études sur le monde arabe et musulman (IREMAM), ni le Qatar, ni l'Arabie saoudite ne soutiennent financièrement Al-Qaïda ou l'État islamique : « Sachant que les monarchies pétrolières sont la toute première des cibles régionales de Daech ou d'Al-Qaïda, l'idée que leurs élites gouvernantes les soutiendraient me paraît totalement hors de propos. Cela ne préjuge bien sûr pas de l'attitude des opposants à ces monarchies dont certains peuvent être tentés, par la voie de la révolution djihadiste »[36].
En Syrie, le Qatar soutient de nombreuses factions rebelles comme Ahrar al-Cham[37], le Liwa al-Tawhid[38], le Front islamique de libération syrien[38], la Brigade Ahfad al-Rassoul[39],[40], Faylaq al-Rahmane[41] ou Faylaq al-Cham[42]. En 2017, L'Orient-Le Jour indique que « selon les analystes et des factions sur le terrain » le Hayat Tahrir al-Cham pourrait avoir des liens avec le Qatar, ce que le Qatar dément formellement[37].
Lors de la Deuxième guerre civile libyenne, le Qatar soutient le gouvernement de Tripoli, dominé par les Frères musulmans, et finance la coalition militaire Fajr Libya[43],[44].
En Égypte, le Qatar soutient Mohamed Morsi et condamne le coup d'État mené par l'armée qui porte le maréchal Abdel Fattah al-Sissi au pouvoir[45],[20].
Le , le Qatar signe un accord de défense avec la Turquie[19].
Le , David Cohen, sous-secrétaire américain au Trésor, chargé de la lutte contre le financement du terrorisme, a révélé que le Qatar, pourtant un allié américain de longue date, finance depuis de nombreuses années le mouvement palestinien Hamas[46],[33]. Cependant, les responsables qatariens ont déclaré qu'ils fournissaient une aide financière à la bande de Gaza en pleine coordination avec les Nations unies et les États-Unis[47].
En 2017, une crise diplomatique secoue les pays du Golfe après des propos conciliants attribués à l'émir du Qatar envers l'Iran, le Hamas et le Hezbollah[48],[49],[50],[51],[52],[21],[22]. Bien que l'émir Tamim ben Hamad Al Thani ait démenti avoir formulé de telles déclarations, l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, l'Égypte, Bahreïn, le gouvernement yéménite d'Abdrabbo Mansour Hadi, le gouvernement libyen de Tobrouk, la Mauritanie, les Maldives, les Comores et l'île Maurice annoncent à partir du la rupture de leurs relations diplomatiques avec le Qatar, en l'accusant de soutenir « les Houthis, [...] les Frères musulmans, Daech et Al-Qaïda »[49],[50],[51],[53],[54],[55],[21],[22]. Le Qatar est exclu de la coalition qui mène alors l'« opération redonner espoir » au Yémen[49],[51]. Il est également mis sous quarantaine avec la fermeture des frontières terrestres, aériennes et maritimes[50],[22]. Plusieurs compagnies aériennes Etihad, Emirates, Flydubai et Air Arabia, ainsi que la Saudia et Gulf Air suspendent leurs vols en direction du Qatar[56]. L'Arabie saoudite annonce la fermeture des bureaux de la chaine Al Jazeera de Riyad[57].
Le , un accord de défense et de coopération militaire est signé entre le Qatar et la Russie, ainsi qu'un mémorandum d'entente concernant la coopération dans le domaine de la défense anti-aérienne et les fournitures d'armes[58].
En , les relations diplomatiques avec les autres pays arabes de la région et en particulier avec l'Arabie saoudite sont rétablies[59].
En décembre 2022, après des accusations de corruption concernant notamment l’ancienne vice-présidente du Parlement européen, la Grecque Éva Kaïlí, le Qatar menace l’Union européenne d’un « effet négatif » sur « la sécurité énergétique mondiale »[60]. Le Qatar a nié toute implication dans une affaire de corruption en cours d'investigation par les autorités belges[61].
Armée
Bien que le Qatar soit un très petit pays, il possède une armée importante, et détient même le record mondial des armements toute catégorie, par rapport à son nombre d'habitants[62]. Outre ses 27 500 soldats, le Qatar a entamé en 2018 l'embauche de 25 000 mercenaires contractuels étrangers, venus essentiellement du Pakistan, de Turquie et de quelques autres pays amis. Hormis les officiers supérieurs, la grande majorité des forces armées qatariennes sont composées de soldats étrangers[63].
L'armée qatarienne est surtout pourvue d'un équipement extrêmement sophistiqué, constitué notamment d'avions français et américains, de chars Leopard allemands, et de missiles chinois[62].
Le pays abrite une énorme base militaire américaine à Al-Udeid, et constitue le siège de l'United States Central Command[62].
Les importations d'armes au Qatar ont augmenté de 166 % entre 2013 et 2017 comparativement à la période 2008-2012[63].
Droits de l'homme
La situation des droits de l'homme au Qatar est une préoccupation importante de plusieurs organisations non gouvernementales, bien que des améliorations significatives aient été enregistrées depuis que Hamad ben Khalifa Al Thani s'est emparé du pouvoir, au milieu des années 1990. Sous son gouvernement, l'émirat a connu une période de rapide libéralisation et de modernisation, tout en conservant néanmoins son identité islamique. Entre autres choses, le Qatar est connu pour être le premier pays des États arabes du Golfe à donner aux femmes le droit de vote[64],[65]. La possibilité pour les femmes d'occuper des postes qualifiés s'est également accrue, y compris celle de briguer et de tenir des mandats électifs.
Cependant, la situation de la très nombreuse population de travailleurs migrants est très préoccupante. Selon Human Rights Watch, en juin 2012, des centaines de milliers de travailleurs migrants, pour la plupart en provenance d'Asie du Sud et employés au Qatar sur des chantiers de construction, courent le risque d'une grave exploitation et de maltraitance, au point que l'on peut parler de travaux forcés[66] ou d'esclavage[67]. Les fortes réactions suscitées dans le monde par les morts sur les chantiers de la Coupe du monde de football 2022 et la crainte que les conditions de travail sur ces chantiers n'occasionnent la mort de plus de 4 000 travailleurs étrangers avant même le début de la Coupe du monde[67] ont amené le gouvernement du Qatar à promettre une nouvelle législation qui abolirait le système de « parrainage », le kafala, au cœur des problèmes constatés. En 2016, en dépit des promesses du Qatar d'améliorer les conditions de vie des travailleurs migrants, la présence de travail forcé, de violences, les « logements insalubres et étroits » demeurent prépondérants[68],[69]. Un rapport d'Amnesty International de mai 2017 évoque également ces problèmes[70]. En novembre 2017, l'Organisation internationale du travail (OIT) décide de clore la plainte qui visait le Qatar sur la violation des droits des travailleurs immigrés[71].
Le , à la suite de l’adoption de la loi no 18 de 2020, le Qatar adopte une réforme de son Code du travail. Les travailleurs immigrés peuvent désormais changer de travail avant la fin de leur contrat sans avoir à obtenir au préalable un certificat de non-objection de la part de leur employeur. Cette nouvelle loi qui s’ajoute à l’abandon plus tôt cette année des obligations en matière de permis de sortie du territoire, conduit au démantèlement effectif du système de parrainage connu sous le nom de « kafala », marquant ainsi le début d’une ère nouvelle pour le marché du travail au Qatar[72].
Pour ce qui est du droit de la nationalité, le Qatar veille particulièrement à ne pas permettre aux travailleurs immigrés d'obtenir la nationalité qatarienne. Les enfants n'acquièrent pas la nationalité qatarienne lorsqu'ils naissent au Qatar, même si leur mère est elle-même qatarienne. La peine de mort reste en vigueur, ainsi que les punitions corporelles, notamment la flagellation.
La liberté d'expression a subi une atteinte grave avec la condamnation à la prison à vie du poète qatarien Mohammed al-Ajami du fait des critiques qu'il avait formulées contre le gouvernement du Qatar lors de la Conférence de Doha de 2012 sur les changements climatiques[73]. Une certaine liberté de culte est admise en faveur des travailleurs étrangers et des touristes, à condition que la pratique religieuse reste discrète et s'abstienne de tout signe extérieur ostentatoire.
Dans le domaine de la vie privée, la charia interdisant toute relation sexuelle hors mariage, les relations extraconjugales sont interdites, et les actes homosexuels sont passibles de la peine de mort au Qatar[74].
Subdivisions administratives
Depuis 2004, le Qatar comprend sept subdivisions appelées baladiyat (arabe : بلدية baladiyah, pluriel بلديات baladiyat) :
Le Qatar est une presqu'île de 11 586 km2 située sur la rive sud du golfe Persique. Il est limitrophe de l’Arabie saoudite au sud et est bordé par le golfe de Bahreïn à l'ouest, il partage une frontière maritime avec Bahreïn au nord-ouest. Le pays s'étend sur 160 km de longueur et 80 km dans sa plus grande largeur. Ses 563 km de côtes furent jusqu'au XXe siècle la source de ses principales richesses, tirées de la pêche et des huîtres perlières.
La majeure partie de la péninsule qatarienne est une plaine stérile recouverte de sable. Au sud-est se trouve Khawr al Udayd ou « la mer intérieure ». Le pays est très majoritairement plat. Son point culminant est le Qurayn Abu al Bawl. Il est situé dans le Jebel Dukhan et ne dépasse guère 90 m. C’est dans ce secteur que l’on trouve les principaux gisements terrestres de pétrole du Qatar, alors que les gisements de gaz naturel sont en mer, au nord-ouest de la péninsule.
Le climat du Qatar est désertique, chaud en été et très doux en hiver. Pendant l’été, les températures varient de 40 à 50 °C. Les averses hivernales sont minimes et la pluviométrie n’excède pas 75,2 mm par an. La végétation du Qatar est typique d’un tel climat : maigre, éparse, constituée de quelques broussailles épineuses et de quelques arbres d’espèces peu variées (parmi lesquelles prédominent les palmiers…). Les pluies d’hiver et de printemps viennent chaque année reverdir le désert, mais seulement pendant quelques semaines.
Doha, la capitale du Qatar, est aussi sa principale ville. Elle concentre la moitié de la population qatarienne et la quasi-totalité des infrastructures hôtelières et sportives du pays, et abrite le Palais royal (Diwan Emiri).
En 1986, un contentieux régional est ravivé lorsque les forces qatariennes occupent l'îlot de Fecht el-Dibel, également revendiqué par Bahreïn ; il est finalement apaisé par les termes d'un accord de paix. La découverte de gisements pétroliers, au début des années 1990, est le prétexte à de nouveaux différends territoriaux concernant la région de Zubarah et les îles Hawar situées à l'ouest du pays. Le règlement proposé par la Cour internationale de justice en mars 2001 déclare[75] :
- à l'unanimité que le Qatar dispose de la souveraineté sur Zubarah ;
- dit par douze voix contre cinq que Bahreïn a souveraineté sur les îles Hawar ;
- rappelle à l'unanimité que les navires du Qatar jouissent dans la mer territoriale de Bahreïn séparant les îles Hawar des autres îles bahreïnies du droit de passage inoffensif consacré par le droit international coutumier ;
- dit par treize voix contre quatre que le Qatar a souveraineté sur l'île de Janan, y compris Hadd Janan ;
- dit par douze voix contre cinq que Bahreïn a souveraineté sur l'île de Qit'at Jaradah (en) ;
- dit à l'unanimité que le haut-fond découvrant de Fasht ad Dibal relève de la souveraineté du Qatar.
Le règlement est accepté par les deux pays et le Qatar déclare fériés les deux jours suivant la proclamation de la décision.
Pendant l'été 2018, l'Arabie affirme sa volonté de construire le Canal Salwa qui transformerait le pays en île.
Environnement
Le Qatar est en 2017, le pays rejetant le plus de CO2 par habitant dans l'atmosphère[76]. Ces rejets étaient de l'ordre de 45,4 tonnes par habitant en 2014, quand la moyenne mondiale s'élevait à 5,0 tonnes[77]. Ceci est dû à la fois à un niveau de consommation par habitant très élevé, supérieur à celui des pays développés, et à une forte extraction d'hydrocarbures, très énergivore.
En 2019, le Qatar a la pire empreinte écologique des pays figurant au classement de Global Footprint Network, le « jour du dépassement » tombant le 11 février [78].
En 2012, le pays a accueilli deux rencontres internationales sur le thème de l’environnement et du développement durable : le troisième sommet qatarien sur les énergies alternatives[79] et le sommet 2012 sur le climat sous l'égide des Nations unies[80].
95 % de la population du pays se concentre sur moins de 10 % de la superficie du pays, surtout à Doha et sa grande banlieue, et la côte nord. Donc, moins de 5 % de la population vit sur une surface de plus de 90 % du territoire, surtout des Bédouins, en des terres très arides et désertiques, ce qui laisse vide d'hommes la majeure partie du territoire.
La température moyenne a augmenté de deux degrés depuis la période préindustrielle et peut dépasser 46 degrés en été. En raison de la chaleur extrême, les rues sont climatisées, aggravant encore le réchauffement. Alors que 60 % de la consommation d'électricité est destinée à la climatisation, la consommation électrique pourrait presque doubler au cours de la décennie 2020 selon certaines projections[81].
Sécurité alimentaire
Le Qatar a peu de terres cultivables sur son territoire et importe 90 % de ses besoins alimentaires[82]. Il met en place en 2009 le Programme national pour la sécurité alimentaire.
Par ailleurs, le Qatar crée en 2012 l'Alliance mondiale des pays désertiques, une coalition de gouvernements de pays secs, dont font partie l'Algérie, l'Égypte, l'Irak et le Mexique.
L'unité monétaire est le riyal qatarien, divisible en cent dirhams.
Le taux de croissance annuel était de 6,2 % en 2012[83].
Jusqu'en 2014 le Qatar possède la croissance économique la plus vive de la région du Golfe grâce aux renchérissements des cours du pétrole mais aussi depuis quelques années à la mise en place de son programme gazier mais l'économie du pays reste très dépendante du pétrole qui représentait en 2014 plus de 66 % de ses revenus. Aussi le krach sur le cours du baril qui passe de 127 $ fin 2014 à 30 $ en janvier 2016[84], a mis le budget 2015 en déficit, le budget 2016 étant prévu en déficit de 12,77 milliards de dollars[85]. Le pays est à la onzième place au palmarès des producteurs OPEP pendant la décennie 2010, derrière l'Arabie saoudite et l'Irak, l'Iran et les Émirats.
En 1920, le Qatar était essentiellement une région de pêche et de culture de perles. Après l’arrivée de la perle japonaise sur le marché mondial dans les années 1920 et 1930, l’industrie de la perle au Qatar stagne du fait de cette nouvelle concurrence. C'est la découverte du pétrole dans les années 1940, qui va complètement transformer l'économie du pays. Les ressources principales du Qatar proviennent maintenant des exportations de pétrole et de gaz naturel. À fin 2013, les réserves de pétrole du pays sont estimées à 25,1 milliards de barils (2,6 milliards de tonnes), soit 1,5 % des réserves prouvées mondiales[86], ce qui le classe parmi les vingt premières puissances pétrolières de la planète, juste devant la Chine et le Brésil. Le Qatar détient actuellement les troisièmes réserves de gaz (24 700 milliards de mètres cubes soit 13,3 % des réserves prouvées mondiales à fin 2013)[86] après l’Iran et la Russie. Il est le quatrième producteur loin derrière les États-Unis et la Russie et à peu près au même niveau que l'Iran et le Canada[86].
Le pays accueille la première bourse des matières énergétiques du Moyen-Orient, Energy City. La ville s'étendra sur 2 km2 et accueillera les bureaux des sociétés du secteur, ainsi qu’une myriade de services : laboratoires, banques, assurances, centres de formations, hôtels pour un coût de construction global de 2,6 milliards de dollars[87]. La dépendance à l’égard du gaz et, dans une moindre mesure, du pétrole, a incité les autorités qatariennes à s’orienter vers une diversification de l’économie. Elles entendent ainsi développer le tourisme et se confronter à la concurrence de Dubaï[16], notamment avec la construction de The Pearl, un archipel artificiel dédié au tourisme. Le Qatar est par ailleurs le premier émetteur mondial de CO2 par habitant, avec une émission par habitant trois fois supérieure à celle des États-Unis.
En 2023, le Qatar est classé en 50e position pour l'indice mondial de l'innovation[88].
En 2023, le secteur technologique du Qatar a stimulé le dynamisme de l’économie numérique[89].
PIB
Au PIB nominal, le Qatar, avec un PIB estimé à 173 milliards en 2012, est cependant très loin derrière les dix grandes puissances que sont (dans l'ordre) les États-Unis, la Chine, le Japon, l'Allemagne, la France, le Royaume-Uni, le Brésil, la Russie, l'Inde, et l'Italie. Il est également derrière des moyennes puissances comme la Colombie, l'Argentine, le Nigeria, l'Indonésie ou l'Afrique du Sud. De ce fait, le Qatar n'est classé qu'au 50e rang des puissances économiques.
L'économie du Qatar dépend en grande partie d'une importante main-d'œuvre étrangère travaillant principalement dans le secteur de la construction. Le PIB du Qatar a plus que triplé en cinq ans, atteignant le chiffre de 173 milliards de dollars en 2013. En outre, le pays génère de très confortables excédents financiers, ce qui lui permet de lancer de grands programmes industriels. Les hydrocarbures emploient 38 % de la population et génèrent 60 % du PIB, le secteur des services (tourisme, construction) emploie quant à lui 59 % de la population[90].
À côté du pétrole et du gaz, l’agriculture, l’élevage et la pêche, ressources traditionnelles du Qatar, sont également à l’ordre du jour, grâce à l’implantation de fermes expérimentales de l’État. La pêche, quant à elle, satisfait à 90 % la demande locale. Défendant cependant le principe de la libre entreprise, il encourage l’investissement privé par certaines incitations fiscales comme la suppression d’impôt sur le revenu des personnes physiques. Quant aux sociétés étrangères, elles sont imposées de 5 % à 35 % sur les bénéfices qu’elles réalisent sur place, encore que nombre d’entre elles fassent exception à la règle, soit parce qu’elles sont des coentreprises, soit parce qu’elles sont sous contrat avec l’État[91].
Le PIB par habitant atteint, selon le FMI, 78 260 $ en 2009[réf. nécessaire]. Sur 1,7 million d'habitants estimés en avril 2010, plus de 350 000 sont des Népalais (selon l'ambassade, en 2011), formant la deuxième communauté d'expatriés après les Indiens[92]. L'immense majorité n'est pas ou peu qualifiée et 61 % d'entre eux gagnent entre 114 et 152 € par mois[92].
En moins d'une génération, l'émirat a connu un enrichissement sans précédent, notamment grâce à Hamad ben Khalifa Al Thani[réf. nécessaire]. Au pouvoir de 1995 à 2013, l'émir a fait de cette péninsule l'un des États les plus prospères du monde. Gratte-ciel, centres commerciaux, hôtels, lotissements chics, villas luxueuses, universités, musées… La capitale, Doha, a triplé en superficie depuis la fin des années 1990, et n'en finit pas de grignoter le désert. En 2012, elle accueille à elle seule la moitié de la population.
Qatar Airways est l'une des quatre compagnies aériennes mondiales classées cinq étoiles Skytrax et élue meilleure compagnie aérienne au monde en 2011, 2012, 2015, 2017 et 2019[93].
En ce qui concerne la population active, 69 % travaillent dans le secteur des services, 28 % dans l’industrie et 3 % dans l’agriculture. L'agriculture réalise uniquement 1 % du PNB. Malgré d'importants investissements, principalement dans le système d'irrigation, le pays n'est pas autosuffisant[94].
Le premier client du Qatar est de loin le Japon. Les fournisseurs sont plus diversifiés : Japon, Royaume-Uni, France, États-Unis et Allemagne. Le pays est doté d'un réseau routier assez développé, de 1 230 km de routes et 418 km d'autoroutes. Il possède un aéroport international à Doha, agrandi et rénové à l'occasion des Jeux asiatiques de 2006. La capitale, Doha, et Mesaieed (pour les industries pétrolières) sont les deux ports importants du pays.
Le taux de chômage du Qatar est presque nul puisqu'il avoisine 0,1 % en 2017. En 2015, les Qatariens occupent moins de 2 % de l'ensemble des emplois (la plupart des travailleurs sont des immigrés)[63].
Jusqu'en 2016, les travailleurs migrants sont soumis à la « kafala ». Celle-ci peut s'apparenter à une sujétion où le salarié n'a aucun droit, étant placé sous la tutelle d'un « parrain », généralement son employeur. La médiatisation internationale de la dureté des conditions de travail sur les chantiers, notamment les stades en construction pour la coupe du monde de football 2022, a poussé l'émirat à entreprendre certaines réformes. La "Kafala" est officiellement abolie et la poursuite du travail lorsque la température dépasse les 40 °C est interdite. Toutefois, les syndicats restent interdits, le ministère du travail n'a guère d'inspecteurs pour faire respecter la loi, et les peines encourues (400 euros d'amende) sont peu dissuasives. Les employés peuvent difficilement se risquer à présenter leur cas devant les tribunaux ; une femme de ménage qui dénoncerait des mauvais traitements pourrait facilement être expulsée[95].
Le juriste égyptien Adnan Fayçal souligne que « le Qatar, comme ses voisins, est plus sensible aux législations du monde anglo-saxon. L’État est un simple arbitre, un modérateur des relations au sein de l'entreprise. En l'absence de syndicats, interdits, c'est un paradis pour les employeurs[95]. »