Sénégal
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Le Sénégal, en forme longue la république du Sénégal, est un État d'Afrique de l'Ouest.
République du Sénégal
Drapeau du Sénégal |
Armoiries du Sénégal |
Devise | Un Peuple, Un But, Une Foi |
---|---|
Hymne |
Le Lion rouge |
Fête nationale | |
· Événement commémoré |
Accord en vue de l’indépendance vis-à-vis de la France () |
Forme de l'État | République à régime présidentiel |
---|---|
Président de la République | Macky Sall |
Premier ministre | Sidiki Kaba |
Parlement | Assemblée nationale |
Langue officielle | Français |
Capitale | Dakar |
Plus grande ville | Dakar |
---|---|
Superficie totale |
196 722 km2 (classé 88e) |
Superficie en eau | 2,1 % |
Fuseau horaire | UTC 0 |
Entité précédente | |
---|---|
Indépendance |
France Fédération du Mali (–) |
Date |
|
Gentilé | Sénégalais, Sénégalaise |
---|---|
Population totale (2019[1]) |
16 209 125 hab. (classé 61e) |
Densité | 82 hab./km2 |
Taux de chômage (2021) | 24,5 % au quatrième trimestre de 2021 de la pop. active[2] |
---|---|
Monnaie |
Franc CFA (UEMOA) (XOF ) |
IDH (2021) | 0,511[3] (faible ; 170e) |
---|---|
IDHI (2021) | 0,354[3] (136e) |
Coefficient de Gini (2018) | 38,1 %[4] |
Indice d'inégalité de genre (2021) | 0,530[3] (131e) |
Indice de performance environnementale (2022) | 33,9[5] (136e) |
Code ISO 3166-1 |
SEN, SN |
---|---|
Domaine Internet | .sn |
Indicatif téléphonique | +221 |
Organisations internationales | ONU, UA, OHADA, BAD, CEDEAO, CEN-SAD, CPLP (Observateur), ZPCAS, INBAR, CIR, OIF, OMVS, G33, G15, CAMES, UA, OCI |
Il est bordé par l'océan Atlantique à l'ouest, la Mauritanie au nord-nord-est, le Mali à l'est-sud-est, la Guinée au sud-est et la Guinée-Bissau au sud-sud-ouest. La Gambie forme une quasi-enclave dans le Sénégal, pénétrant à plus de 302 km à l'intérieur de ses terres. Les îles du Cap-Vert sont situées à 560 km de la côte sénégalaise.
Le pays doit son nom au fleuve qui le borde à l'est et au nord et qui prend sa source dans le Fouta-Djalon en Guinée. Le climat est tropical et sec avec deux saisons : la saison sèche et la saison des pluies.
Le Sénégal fait partie de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). Intégré aux principales instances de la communauté internationale, le Sénégal fait également partie de l'Union africaine (UA), de la Communauté des États sahélo-sahariens (CEN-SAD), de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF) et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI).
Depuis le , le président du pays est Macky Sall.
L'explication de l'origine du nom Sénégal reste sujette à débats.
Dès 1850, l'abbé David Boilat, quarteron et fils de signare, y voyait dans ses Esquisses sénégalaises une déformation de l'expression wolof suñu gaal, c'est-à-dire « notre pirogue ». Très populaire, cette version est en général relayée par les médias et favorisée par les autorités dans la mesure où elle met en avant la solidarité nationale.
Elle est pourtant contestée depuis les années 1960 et plusieurs autres étymologies ont été avancées, celle considérée actuellement comme la plus plausible rattachant le toponyme à une tribu berbère du Sahara, les Sanhadja (« Zenaga » en berbère).
Localisation, territoire et espaces maritimes
Le Sénégal est positionné par 14° de latitude Nord et 14° de longitude Ouest. Son territoire, plus précisément, est compris entre 12°8 et 16°41 de latitude Nord et 11°21 et 17°32 de longitude Ouest.
S'étendant sur une surface de 196 722 km2, le Sénégal dispose d'une importante façade maritime, à l'ouest, avec l'océan Atlantique (530 km de côtes)[6]. Le fleuve Sénégal constitue, au nord et au nord-est, une frontière avec la Mauritanie, tandis qu'à l'est-sud-est, il constitue une frontière avec le Mali. Au sud-est, la frontière avec la Guinée est traversée par les contreforts du massif montagneux du Fouta-Djalon, et celle avec la Guinée-Bissau, au sud-sud-ouest, est traversée par une forêt tropicale. Au sud, la Gambie forme une enclave et sépare la région de la Casamance du reste du pays. À l'ouest, la presqu'île du Cap-Vert constitue la partie la plus occidentale du pays et de toute l'Afrique continentale.
Le Sénégal partage des frontières maritimes avec le Cap-Vert[7], la Mauritanie, la Gambie et la Guinée-Bissau. Et avec 720 km de côtes, la zone économique exclusive du Sénégal s'étend sur 212 000 km2[8].
États limitrophes
Océan Atlantique | Mauritanie | Mauritanie |
Océan Atlantique Cap-Vert, à 650 km |
Mali | |
Gambie Océan Atlantique |
Guinée-Bissau | Guinée |
Géologie, topographie et hydrographie
Aperçu géologique
Le bassin sédimentaire sénégalais constitue un segment du bassin sénégalo-mauritano-guinéen, vaste bassin côtier de marge continentale passive. Ce bassin sédimentaire est limité à l'est et au sud-est par la chaîne des Mauritanides, et au sud par le bassin de Bové. Long de 1 300 km, dans son extension maximale (Mauritanie-Guinée-Bissau), ce bassin atteint une largeur maximale d'environ 550 km à la latitude de Dakar.
Appuyé sur le craton ouest-africain, le bassin côtier accumule une puissante série sédimentaire, d'origine principalement marine, qui débute au Trias-Lias et se termine au Miocène. Depuis la limite orientale du bassin, proche de Bakel, les dépôts s'épaississent vers l'ouest, d'abord progressivement, puis, passant une flexure localisée entre 15°30'W et 16°30'W[9],[10], leur épaisseur augmente rapidement, pour atteindre, à Dakar, des épaisseurs de plus de 6 000 m à 7 000 m[9],[11]. En Casamance, les profondeurs estimées dépasseraient huit mille mètres.
Malgré le caractère apparemment subhorizontal des couches, les données de l'exploration pétrolière indiquent une forte structuration et une importante compartimentation des dépôts, dont le horst de Diass donne un aperçu. Au Sénégal, la série du Mésozoïque-Cénozoïque affleurante se limite aux niveaux stratigraphiques les plus supérieurs, n'interceptant les roches d'âge Campanien que très marginalement, alors que le Maastrichtien est mieux exposé dans le horst de Diass, malgré la présence d'une puissante cuirasse latéritique.
Les séries cénozoïques sont plus largement représentées à l'affleurement, exposées dans les falaises de la presqu'île du Cap-Vert et aussi dans la falaise à l'ouest et au sud de Thiès et marginalement dans le Sine, où elles sont surtout connues en puits. Les plus beaux affleurements se localisent à la marge passive atlantique. Au cœur du bassin, la série sédimentaire est masquée par la cuirasse latéritique fini-Tertiaire et, vers le nord-ouest, par les dépôts de sédiments éoliens quaternaires. Dans cette région centrale et orientale, les seuls affleurements tertiaires connus sont limités aux rives du lac de Guiers et à la haute vallée du fleuve Sénégal, dans la région de Matam, les grès du « Continental terminal » (renommé Formation du Saloum en 2009) venant largement sceller et masquer la série marine du Paléogène. En Casamance, il est connu, en forage, que la série marine monte jusque dans le Miocène.
Du volcanisme du Miocène apparaît régionalement dispersé dans la presqu'île du Cap-Vert et la région de Thiès ; il est représenté par des laves et des tufs coiffés par la cuirasse ferrugineuse latéritique d'âge fini-Pliocène[12]. Le volcanisme quaternaire, polyphasé, est restreint à la pointe de la presqu'île du Cap-Vert.
De récentes cartes géologiques du Sénégal (2009) ont été élaborées dans le cadre de la coopération Sénégal – Union européenne, suivant les procédures du neuvième Fonds européen de développement (FED) pour le compte de la Direction des Mines et de la Géologie (DMG), et existent aux échelles de 1/500 000 pour les trois quarts du territoire et de 1/200 000 le long du fleuve Sénégal.
Topographie
Hydrographie
Le fleuve Sénégal est long de 1 750 km. Il prend sa source en Guinée à 750 m d'altitude et sert de frontière entre le Mali et la Mauritanie avant de se jeter dans l'océan Atlantique à Saint-Louis. Également, le pays est en partie traversé par le fleuve Gambie. Le pays comprend aussi de nombreux lacs d'eau salée et d'eau douce dont les principaux sont le lac Rose et le lac de Guiers.
- Fleuve Sénégal.
- Fleuve Gambie, traversant une partie du territoire sénégalais.
- Lac Rose.
Climat
Le climat est de type désertique dans le Nord, et de type tropical de savane dans le Sud, avec :
- une saison des pluies de juin à octobre avec un pic en août, septembre est variable selon la latitude (moins de précipitations dans le Nord que dans le Sud). C'est la période des moussons. On ne peut parler de vraie saison des pluies que dans la Casamance, seule région où il y a aussi des forêts dignes de ce nom ;
- une saison sèche de novembre à juin avec des alizés continentaux, avec des températures comprises entre 22 °C et 30 °C, comportant des variations importantes entre le littoral et l'intérieur[13],[14].
Les températures varient avec les saisons[15] :
- en été, période de pluie, souvent appelée abusivement « hivernage » depuis la période coloniale, les températures sont à leur maximum ;
- mais elles sont au minimum en cette période dite aussi, abusivement, « hiver » aux mois de janvier-février. Par contre, on remarque des précipitations plus marquées du sud au nord[13].
Sur le littoral, la mer (avec le courant des Canaries froid) apporte de la fraîcheur, les températures sont de l'ordre de 16 °C à 30 °C mais le centre et l'Est du Sénégal peuvent avoir des températures allant jusqu'à 46 °C.
Pendant l'hiver en Europe, le Sénégal devient une destination appréciée permettant de développer une activité touristique[réf. souhaitée].
Diversité climatique
De manière générale, l'Ouest du pays, représenté par le littoral, connaît des températures plus fraîches que l'Est grâce à l'océan. Le centre et l'Est du pays connaissent des températures continentales très chaudes pendant la journée et fraîches la nuit.
Du nord au sud, il existe cinq types de domaines climatiques appartenant au climat tropical :
- dans la zone sahélienne, au nord dans la région de Saint-Louis, une végétation typique du Sahel représente le domaine de la steppe arborée ou arbustive. De nos jours, la désertification touche cette zone. L'acacia du Sénégal est l'arbre le plus présent avec quelques baobabs ;
- dans la zone sahélo-soudanienne, qui s'étend sur les régions de Dakar, Thiès, Diourbel, Louga, Matam, la steppe fait place à la savane arborée et sèche. Le baobab, l'acacia et le fromager y sont les arbres dominants ;
- dans la zone soudanienne, vers les régions de Fatick, Kaolack, tout le nord et le centre de la région de Tambacounda, la végétation de type savane est beaucoup plus dense que dans la précédente zone : les arbres y sont beaucoup plus présents, et des forêts clairsemées apparaissent. Baobabs, acacias, fromagers et palmiers sont les arbres dominants dans cette zone ;
- dans la zone soudano-guinéenne, au nord des régions de Ziguinchor, Kolda, et au sud de la région de Tambacounda, les forêts sont très présentes ainsi que de grandes savanes très denses. Les arbres sont variés : baobabs, fromagers, palmiers, filaos et rôniers ;
- la zone guinéenne, à cheval sur le Sud des régions de Ziguinchor et Kolda. Étant la zone la plus humide, les forêts y sont denses. Tous les arbres du Sénégal y sont présents.
Environnement
Les problèmes environnementaux du Sénégal sont variés. Selon le The World Factbook, il existe des problèmes pressants en ce qui concerne : la diminution de la faune sauvage menacée par le braconnage, la déforestation, le surpâturage, l'érosion des sols, la désertification et la surpêche.
En 2006, le Sénégal comptait encore 45,1 % — soit environ 8 673 000 hectares de forêt, dont 18,4 % — ou environ 1 598 000 hectares — classés comme forêt primaire. Déjà en 2007, on remarquait que le Sénégal perdait 350 000 hectares de forêt par an en raison de cultures sur brûlis due à la croissance rapide de sa population. Une des conséquences est qu'environ 13 % des terres, hébergeant environ 22 % de la population, sont désormais considérées comme dégradées. En 2016, on estimait que le couvert forestier de la Casamance aurait disparu d'ici à 2018 si l'exploitation forestière illégale se poursuivait.
Les termites (Macrotermitinae) sont redoutés au Sénégal où elles sapent la charpente des habitations, dévastent les champs de canne à sucre ou les cultures vivrières de mil et de sorgho[16].
Dans l'objectif d'améliorer le traitement des déchets, le président Macky Sall a lancé en 2020 les « Cleaning Days », à savoir des journées mensuelles de nettoyage de la ville de Dakar[17].
Biomes
- Savane soudanienne occidentale
- Mangroves guinéennes : Au Sénégal, on estime qu'entre 1980 et 2005, la mangrove a perdu 14 % de sa superficie, en passant de 169 000 à 115 000 hectares[18].
- Mosaïque de forêt-savane guinéenne
Réserves et parcs nationaux
Parcs et réserves naturels représentent 8 % du territoire national[19]. Ils jouent un rôle majeur dans la préservation de l'environnement et contribuent de manière significative à l'essor touristique.
Dans ces aires protégées on dénombre au total 169 espèces de mammifères et 540 espèces d'oiseaux.
Le Sénégal compte six parcs nationaux : le parc national du Niokolo-Koba dans l'Est du pays ; le parc national des oiseaux du Djoudj ; le parc national de la Langue de Barbarie dans la région de Saint-Louis ; le parc national des îles de la Madeleine au large de Dakar ; le parc national du delta du Saloum dans le Sud, ainsi que le parc national de la Basse-Casamance, fermé depuis quelques années en raison des troubles dans la région.
Le pays compte également une trentaine de réserves naturelles de plus petite taille, telles que le parc forestier et zoologique de Hann à Dakar, la réserve de Guembeul, la réserve de Bandia, la réserve naturelle de Popenguine ou l'aire marine protégée de Bamboung.
Réseau routier
Trois axes routiers transafricains passent par Sénégal:
- Transafricaine 1 (TAH 1) (en), Le Caire - Dakar
- Transafricaine 5 (TAH 5) (en), Dakar - N'Djamena
- Transafricaine 7 (TAH 7), Dakar - Lagos
Les réseaux sont plus denses à l'Ouest du pays le long du littoral mais la circulation des marchandises et des personnes est particulièrement difficile vers Dakar et la presqu'île du Cap-Vert. Les infrastructures sont plus rares dans le Sénégal oriental et le désenclavement de ces régions constitue également un défi car les moyens de transport restent souvent traditionnels à l'intérieur du pays.
De gros efforts sont effectués au niveau des équipements. Ainsi, de nombreux projets sont en cours dont un tronçon autoroutier de M'Bour vers Kaolack qui est en chantier depuis novembre 2021 (ouverture prévisionnelle : 2024 / 2025). À terme, la constitution d'un réseau autoroutier de plusieurs centaines de kilomètres sera effective. Une section autoroutière partant du Nord du nouvel aéroport international de Dakar est ouverte à la circulation depuis le 18 décembre 2018 jusqu'à Touba dite ilaa Touba.
Par ailleurs, la construction d'une autoroute à péage entre Dakar et Diamniadio (35 km), terminée le 10 août 2013, permet aussi de relier Dakar à Rufisque en moins de vingt minutes. À moyen terme, elle permettra de créer de nouvelles zones d'habitations grâce à ses nombreuses bretelles de sortie, ceci afin de désengorger Dakar.
Dans la continuité, deux autres tronçons autoroutiers sont terminés de Diamniadio à l'aéroport international Blaise-Diagne (aéroport inauguré le ) et dudit aéroport à M'Bour vers le sud du pays. D'autres projets sont à l'étude ou en travaux dont l'aménagement de Saint-Louis afin d'en faire un port de cabotage[20] et l'aménagement du port de Ziguinchor pour recevoir des conteneurs[21].
Données | Valeurs |
---|---|
Aéroports (2017) | avec piste goudronnée : 10 avec piste en terre : 11 Total = 21 |
Gares ferroviaires :
Réseau ferré (2022) : |
20 (une en chantier ; projets de réhabilitations ou de constructions à venir)
créations pour le futur d'un réseau TER de 870 km dont 56 électrifiés en 25KV dès 2024 / 2025 (TER de Dakar au nouvel Aéroport) |
port avec terminal | Dakar 1 700 km |
Routes (2022) | goudronnées : 6 000 km environ dont 220 d'autoroute (+ 130 km en chantier) non goudronnées : 10 000 km Total = 16 220 km environ |
Gazoduc (2006) : | 43 km |
Infrastructures
L'aéroport international Léopold-Sédar-Senghor était le principal point d'entrée aérien vers le Sénégal jusqu'à son remplacement le 8 décembre 2017 par l'aéroport Blaise Diagne. Le 25 mai 1971, l'avion supersonique Concorde fait un premier vol de démonstration Paris-Dakar en 2 h 52 (dont 2 h 7 en vol supersonique) et le 21 janvier 1976 ouvre pour la première fois sa ligne commerciale Paris-Dakar-Rio.
Le président Senghor assiste à son arrivée à l'aéroport de Dakar ainsi que les premiers passagers supersoniques de l'histoire de l'aviation. Le , c'est la fin de la liaison Paris-Rio.
Créée en 2000, la compagnie aérienne Air Sénégal International, filiale du groupe Royal Air Maroc, proposait depuis le des destinations vers l'Europe et l'Afrique. Membre de l'IATA depuis le 28 mai 2002[22], elle fut sacrée meilleure compagnie aérienne africaine en 2003. À la suite de difficultés financières et de différends entre ses principaux actionnaires, Royal Air Maroc et l'État sénégalais, elle a cependant arrêté tous ses vols le [23].
Une nouvelle compagnie baptisée Sénégal Airlines, dont l'État sénégalais est actionnaire minoritaire, a été créée en octobre 2009. Cette nouvelle compagnie dessert à partir de Dakar, et à compter du début 2010, une vingtaine de destinations africaines. Sénégal Airlines a annoncé en novembre 2009 à l'occasion du salon de Dubaï avoir commandé deux Airbus A330 et quatre Airbus A320. Mais en 2016, l'État retire la concession de commerce de la compagnie à cause du déficit budgétaire de l'entreprise.
En 2016, Air Sénégal est créée en remplacement[24].
Le réseau routier est bon dans l'ouest, mais se dégrade en allant de plus en plus à l'intérieur du pays. Le réseau de transport est bien développé dans les grandes villes avec des taxis, des bus[25] et/ou des « cars rapides » en plus ou moins bon état. Dans les banlieues et les villes secondaires ce sont des taxis collectifs, des « cars rapides » et des calèches qui servent de transport. À l'intérieur du pays, les taxis-brousse sont utilisés pour se déplacer entre petites villes et villages. Le transport interurbain est assuré par des berlines à sept places, des bus interurbains et des cars blancs appelés Ndiaga Ndiaye qui peuvent être pris en allant dans les gares routières.
La gare de Dakar (gare de train) est la plus ancienne du Sénégal. Après une rénovation très importante, cette gare est utilisée pour la nouvelle ligne du TER inaugurée et mise en service le 27 décembre 2021. Ensuite, le service commercial voyageurs débuta dès le 28 décembre 2021 par une période de gratuité s'étalant jusqu'au 17 janvier 2022. Précisons que les 2 voies du TER sont aux normes internationales (électrification 25KV, écartement des rails 1 435 mm, rames TER de dernière génération). Le TER reliera d'ici 2024 / 2025 le nouvel aéroport international de Dakar, le terminus actuel (2022) s'effectuant à Diamniadio. La liaison avec Bamako (au Mali) n'est plus active actuellement mais une voie métrique réservée au transport de marchandises de la gare de Dakar en lien avec le port est rénovée et peut être étendue vers l'Est à l'avenir si nécessaire.
Le transport maritime est constitué de chaloupes pour rejoindre l'île de Gorée à partir de Dakar, de la liaison maritime Dakar-Ziguinchor assurée par le Consortium sénégalais d'activités maritimes, de bateaux pour des croisières sur le fleuve Sénégal (comme le Bou El Mogdad). Il est constitué aussi de gros bateaux de transport de marchandises qui bénéficient du Port autonome de Dakar, qui est l'un des trois ports en eau profonde d'Afrique de l'Ouest, et de son terminal pour les conteneurs.
En 1960, le premier découpage administratif issu de l'indépendance avait créé une certaine disparité entre les sept régions d'origine – celle du Sénégal oriental étant alors onze fois plus étendue que celle du Cap-Vert[26]. Ce déséquilibre a été corrigé par plusieurs réformes successives et notamment par un décret de 1996, dans le cadre de la politique de décentralisation qui a transféré aux collectivités locales certaines compétences d'abord détenues par le pouvoir central.
L'organisation territoriale mise en place en 1996 a subi plusieurs retouches dans l'intervalle, avec la création de la région de Matam en 2001, celle du département de Koungheul en 2006 ou encore, en 2008, l'élection des départements de Kaffrine, Kédougou et Sédhiou en régions à part entière, celle de 10 localités en départements, ainsi que la création de nouvelles communautés rurales et de nombreuses communes.
En 2009[27], le Sénégal comptait 14 régions, 46 départements, 46 communes d'arrondissement, 113 communes de ville et 370 communautés rurales. Dirigés par un chef, les villages restent les cellules de base de cette organisation. On en dénombrait 13 544 lors du recensement de 1988[28].
L'actuel territoire du Sénégal a vu se développer plusieurs royaumes dont le Djolof, vassaux des empires successifs du Ghana, du Mali et Songhaï. Après 1591, il subit le morcellement politique ouest-africain consécutif à la bataille de Tondibi. Au XVIIe siècle, plusieurs comptoirs appartenant à différents empires coloniaux européens s'établissent le long de la côte, ils servent de support au commerce triangulaire. La France prend peu à peu l'ascendant sur les autres puissances puis érige Saint-Louis, Gorée, Dakar et Rufisque en communes françaises régies selon le statut des Quatre communes. Avec la révolution industrielle, la France désirait construire un chemin de fer afin de les relier et entra en conflit avec le Damel du Cayor, Lat Dior. Ce conflit permit à la France de faire officiellement du Cayor un protectorat en 1886, un an après la fin de la conférence de Berlin. La colonisation de l'ensemble de l'Afrique de l'Ouest est alors amorcée et Saint-Louis, puis Dakar deviendront les deux capitales successives de l'Afrique-Occidentale française créée en 1895. Dakar devient ensuite la capitale de la République sénégalaise au moment de l'indépendance en 1960. Contrairement aux autres anciennes colonies de l'Afrique-Occidentale française (AOF), le Sénégal indépendant moderne est donc le résultat du regroupement d'un territoire peuplé d'anciens citoyens français (les Quatre communes) et d'un territoire peuplé d'anciens indigènes (le reste du pays).
Préhistoire
Le plus souvent la préhistoire et protohistoire du Sénégal évoquent avant tout les cercles mégalithiques de Sénégambie ou les amas coquilliers artificiels, tels ceux de l'île de Fadiouth.
Des bifaces en amande du paléolithique inférieur ont été découverts dans la presqu'île du Cap-Vert, ainsi que d'autres objets en pierre plus élaborés (hachereaux, racloirs) dans la région de Rufisque et au bord des rivières du Sénégal oriental.
Au Néolithique, l'outillage se diversifie et la céramique fait son apparition. Les fouilles menées dans les régions côtières ont mis au jour des restes de cuisine qui témoignent d'une importante population de pêcheurs et commerçants (marigot de Khant dans le delta, embouchure du Saloum).
La métallurgie se développe à l'époque protohistorique (Ier millénaire av. J.-C.), où l'on retrouve des tombeaux en forme de tumulus. Dans le centre du pays, débordant sur l'actuelle Gambie, on trouve un ensemble de cercles de mégalithes sur un secteur de 100 km sur 250 km. On retrouve ce type d'alignement dans le nord-est de la république centrafricaine.
Premiers royaumes
Les peuplements se sont progressivement consolidés pour aboutir à la création des premiers royaumes qui se forment au VIIe siècle, les Toucouleurs fondent le Tekrour, le Royaume du Namandirou, puis le Djolof, avec de lointaines parentés avec l'empire du Ghana. Parmi les différents royaumes, le plus puissant au XIVe siècle était l'empire du Djolof qui regroupait le Cayor, le Baol, les royaumes sérères du Sine et du Saloum, le Waalo, le Fouta-Toro et le Bambouk. Au sud du pays, l'État du Kaabu, puis le Fouladou.
Le Djolof était un empire fondé par Ndiadiane Ndiaye, premier bourba (roi) djolof. Il avait été élu comme chef dans ce qui allait devenir le royaume du Oualo, au nord-ouest de l'actuel Sénégal, dans la région du fleuve. Il avait réuni toutes les populations d'ethnie wolof pour fonder cet empire au XIIIe siècle. L'empire s'effondra en 1549, avec la mort du dernier empereur du Djolof, Lélé Fouli Fak, tué par Amary Ngoné Sobel Fall, alors chef de la région du Cayor.
L'islam est introduit au Sénégal pour la première fois entre le VIIIe siècle et le IXe siècle par le biais des commerçants arabo-berbères. Ils diffusent pacifiquement cette religion et convertissent les Toucouleurs, lesquels la propageront partout au Sénégal. Plus tard, au XIe siècle, les Almoravides, aidés des Toucouleurs, tentent d'islamiser les groupes de religion traditionnelle par le Djihad. C'est l'une des raisons qui entraînent la migration des Sérères vers le Sine Saloum, des Wolofs, des Peuls et des Mandingues, qui étaient tous concentrés au Tekrour. Une légende populaire, chantée par les griots et illustrée par le poète-président Senghor, rattache d'ailleurs la filiation du premier Bourba Djolof Ndiadiane Ndiaye à la dynastie des Almoravides (fondatrice de Marrakech et responsable de l'attaque repoussée par le célèbre « Cid »). L'islam se propage très tôt dans l'empire du Djolof. Mais c'est au XIXe siècle qu'il gagne véritablement l'ensemble des populations, pacifiquement, grâce aux marabouts et leurs confréries tels qu'El Hadji Malick Sy pour la tijaniyya ou Ahmadou Bamba, fondateur de la confrérie mouride, qui émerveillent les populations par leur érudition et leurs miracles. C'est également un moyen pour les populations de s'unir et se protéger contre les ravages que connaissent les royaumes au XIXe siècle (djihads répétés, colonisation forcée).
Premiers comptoirs, derniers royaumes et Quatre communes
Le navigateur Alvise Cadamosto explore ces terres pour le compte du Portugal entre 1442 et 1456. En 1444 Dinis Dias passe au large de l'embouchure du fleuve Sénégal pour atteindre le point le plus occidental du continent africain, qu'il nomme Cabo Verde, le Cap-Vert[29], en raison de la luxuriante végétation qu'il y observe. Il atteint également l'île de Gorée que ses habitants désignent sous le nom de Berzeguiche et qu'il baptise Ilha de Palma, l'île des Palmes. Les Portugais ne s'y installent pas de manière permanente, mais utilisent le site pour y faire escale et pratiquer le commerce dans la région[30], dont la traite des Noirs. Ils y construisent néanmoins une chapelle en 1481[31]. Les Portugais doivent par la suite faire face à la concurrence des négociants et négriers britanniques, français et hollandais à travers le Commerce triangulaire.
Les Hollandais fondent un comptoir sur l'île de Gorée en 1588, la France établit en 1659 celui de Saint-Louis qui deviendra la première capitale du Sénégal. En 1677, les Français occupent à leur tour l'île de Gorée (un des principaux centres du commerce des esclaves au Sénégal avec Saint-Louis et le fort de l'île James en Gambie).
Les XVIIIe et XIXe siècles voient l'apogée des signares, de riches commerçantes métisses, centrées à Gorée et à Saint-Louis.
La traite des Noirs est interdite par la France au moment de la Révolution française, le 4 février 1794. Elle est suivie par le Royaume-Uni en 1802. La colonisation proprement dite se fait à la faveur de la mise en œuvre de cette interdiction par ces deux pays, en Gambie et au Sénégal respectivement.
La seconde République de 1848 crée un mandat de député pour Saint Louis. L'ordre colonial s'impose avec Louis Faidherbe, gouverneur du Sénégal (territoire des Quatre communes) de 1854 à 1861 et de 1863 à 1865, qui jette les bases de la future Afrique-Occidentale française (AOF). Il étend l'influence française très au-delà du Sénégal et crée le port de Dakar. La troisième République consacre le statut des quatre communes à Saint-Louis, Gorée, Dakar et Rufisque.
La religion catholique se diffuse avec les missionnaires européens à partir du XIXe siècle, en particulier au Sine Saloum et en Casamance.
Conférence de Berlin et pénétration coloniale (1885-1895)
La conférence de Berlin s'achève le , les puissances européennes se partagent alors l'Afrique et annexent désormais les royaumes situés à l'intérieur des terres. Cette période est marquée par la chute des Royaumes indépendants, l'avancée des colons européens ainsi que par la résistance anticoloniale, illustrée par des personnages tels que Aline Sitoé Diatta, Sidya Ndaté Yalla Diop, Oumar Tall, Mamadou Lamine Dramé, Alboury Ndiaye, Alpha Molo, Maba Diakhou Bâ, Moussa Molo Balde, Djignabo Badji ou encore Lat Dior. La colonisation de l'ensemble de l'Afrique de l'Ouest s'achève quelques années plus tard et l'Afrique-Occidentale française (AOF) est créée en 1895.
Afrique-Occidentale française (1895-1958)
Deux statuts vont alors cohabiter au sein de la population, les habitants des quatre communes sont citoyens Français de plein droit tandis que les populations des territoires nouvellement colonisés seront soumis à l'indigénat. Sous l'influence du député noir Blaise Diagne, un statut particulier peut être choisi par les habitants des quatre communes à partir de 1916. Ces dernières envoient des conscrits pendant les deux conflits mondiaux. En 1919, certains troubles agitent Dakar. Le tirailleur Cheikou Cissé, né au Soudan français et blessé pendant la guerre, est condamné à la peine de déportation perpétuelle et envoyé au bagne de Nouvelle-Calédonie. Mort en 1933, il a fait l'objet d'une lutte de la part des milieux anticolonialistes français (dont le Secours rouge international et la SFIC communiste).
Après Saint-Louis, Dakar devient en 1902 la capitale de l'Afrique-Occidentale française. Dans les années 1950, à la fin du régime colonial, les experts s'opposent au modèle agricole Wolof et mouride, jugé trop destructeur pour les sols agricoles, et posent en modèle-type d'intensification agricole vertueuse, l'agriculture des Sérères.
Fédération du Mali (1959-1960)
Le , la République soudanaise (actuel Mali) et Sénégal fusionnent pour former la fédération du Mali. Un an jour pour jour plus tard, le , est signé l’accord en vue de l’indépendance de la fédération qui devient effective le . Bien que cela soit de la fédération que le Sénégal obtient son indépendance deux mois plus tard, le 20 août, et que l’indépendance de la fédération par rapport à la France ait été réelle le 20 juin, ce n’est aucune de ces deux dates mais le 4 avril, jour de l’accord signé en 1960 en vue de l’indépendance de la fédération, qu’est commémorée chaque année l'indépendance sénégalaise.
Indépendance et régime de Senghor (1960-1980)
Le , le Sénégal se retire de la fédération du Mali et proclame son indépendance.
Alors que le président du Conseil, Mamadou Dia, incarne le sommet de l'État dans un système parlementaire bicéphale du type de la Quatrième République en France (la politique économique et intérieure pour le gouvernement et la politique extérieure pour la présidence), ses relations avec Senghor s'enveniment peu à peu. En 1962, il est arrêté et accusé de « tentative de coup d'État » avec quatre autres ministres, Valdiodio N'diaye, Ibrahima Sar, Joseph Mbaye et Alioune Tall. Alors que le procureur général ne requiert aucune peine, ils sont condamnés à 20 ans d'emprisonnement au centre spécial de détention de Kédougou.
Le procureur général de l'époque, Ousmane Camara, revient sur le déroulement du procès dans une autobiographie publiée en 2010 : « Je sais que cette haute cour de justice, par essence et par sa composition, (ndlr : on y retrouve des députés ayant voté la motion de censure), a déjà prononcé sa sentence, avant même l’ouverture du procès (...) La participation de magistrats que sont le Président (Ousmane Goundiam), le juge d’instruction (Abdoulaye Diop) et le procureur général ne sert qu’à couvrir du manteau de la légalité une exécution sommaire déjà programmée. »[32].
De nombreuses personnalités comme Jean-Paul Sartre, le pape Jean XXIII ou encore François Mitterrand demandent leur libération mais Senghor ne décide de les gracier et de les libérer qu'en ; ils sont amnistiés en , un mois avant le rétablissement du multipartisme au Sénégal. Malgré l'annonce de la révision du procès de Mamadou Dia et de ses acolytes par Abdoulaye Wade au début de son premier mandat présidentiel, cet épisode dramatique de l'histoire du Sénégal reste un sujet délicat car de nombreux politologues et historiens considèrent cet événement comme la première véritable dérive politicienne de la part de Senghor[réf. nécessaire][33],[34],[35].
À la suite de cet événement, Léopold Sédar Senghor met en place le un régime présidentiel fort. En 1966, l'UPS devient le seul parti autorisé. Il faut attendre une dizaine d'années avant le rétablissement du multipartisme au Sénégal en mai 1976. Un mouvement social se déclenche en mai 1968 en faveur de réformes politiques et économiques dans le pays.
Sénégal contemporain (depuis 1981)
Le , à la suite de la démission du président Léopold Sédar Senghor, Abdou Diouf devient le 2e président de la République du Sénégal.
En effet, la Constitution sénégalaise prévoyait que le Premier ministre termine le mandat présidentiel jusqu'à la prochaine élection en cas de vacance du pouvoir. Abdou Diouf poursuit la démocratisation déjà engagée par son prédécesseur, en élargissant le multipartisme, jusque-là limité à quatre formations politiques, mettant ainsi fin au numerus clausus.
Le Sénégal et la Gambie s'unissent en 1982 pour former la Confédération de Sénégambie, mais celle-ci ne fut que théorique et n'a jamais été mise en application. Elle est finalement dissoute en 1989.
Des affrontements ont lieu depuis 1982 de manière intermittente entre les séparatistes installés dans le Sud de la Casamance et les forces gouvernementales. Après plusieurs tentatives infructueuses, un nouvel accord a été signé à Ziguinchor le [36] entre le ministre de l'Intérieur Ousmane Ngom et l'abbé Augustin Diamacoune Senghor, chef de la rébellion du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC).
Un autre foyer de conflit entre des Casamançais et la Guinée-Bissau s'est développé en avril 2007[37].
En 1989, la Mauritanie et le Sénégal ont rejeté violemment et respectivement les communautés du pays voisin alors que la plupart étaient nés depuis longtemps dans leur nouveau pays d'adoption et s'étaient bien implantées dans le tissu social et économique. Selon le HCR, des réfugiés mauritaniens sont établis au Sénégal avant d'être peu à peu rapatriés[38].
Macky Sall succède à Abdoulaye Wade en 2012, et est réélu pour un deuxième mandat présidentiel en 2019[39].