Sarajevo
capitale de la Bosnie-Herzégovine / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
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Cet article concerne la ville. Pour le film de 1955, voir Sarajevo (film). Pour le téléfilm de 2014, voir Sarajevo (téléfilm).
Sarajevo (/sa.ʁa.je.vo/ ; en bosnien cyrillique : Сарајево, /sǎrajeʋo/ ; anciennement Bosna-Seraï ; en turc : Saraybosna) est la capitale et la plus grande ville de Bosnie-Herzégovine. Traversée par la rivière Miljacka, la ville fait partie du canton de Sarajevo, l'un des dix de Bosnie-Herzégovine.
Sarajevo Сарајево | ||||
Héraldique |
Drapeau |
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De haut en bas, de gauche à droite : panorama de Sarajevo, le pont latin sur le Miljacka, la fontaine Sebilj, la mosquée impériale, la cathédrale du Cœur-de-Jésus, la cathédrale de la Nativité-de-la-Mère-de-Dieu. | ||||
Administration | ||||
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Pays | Bosnie-Herzégovine | |||
Entité | Fédération de Bosnie-et-Herzégovine | |||
Canton | Sarajevo | |||
Municipalité | Sarajevo | |||
Maire Mandat |
Benjamina Karić (SDP) 2021– |
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Code postal | 71 000 | |||
Démographie | ||||
Population | 405 930 hab. (2013) | |||
Population de l'agglomération | 688 437 hab. | |||
Géographie | ||||
Coordonnées | 43° 50′ 51″ nord, 18° 21′ 23″ est | |||
Altitude | 500 m |
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Localisation | ||||
Géolocalisation sur la carte : Bosnie-Herzégovine
Géolocalisation sur la carte : Bosnie-Herzégovine
Géolocalisation sur la carte : fédération de Bosnie-et-Herzégovine
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Liens | ||||
Site web | www.sarajevo.ba | |||
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Sarajevo est le centre politique, financier, social et culturel de la Bosnie-Herzégovine avec une influence régionale dans le divertissement, les médias, la mode et les arts.
En raison de sa longue histoire de diversité religieuse et culturelle, Sarajevo est parfois appelée la « Jérusalem de l'Europe » car les quatre grandes religions vivent ensemble, en harmonie, dans un rayon de 150 m.
C'est l'une des seules grandes villes européennes à avoir une église catholique, une église orthodoxe, une synagogue et une mosquée dans le même quartier.
La ville est considérée comme l'une des plus importantes villes des Balkans et son histoire est particulièrement riche depuis sa création par les Ottomans en 1461. La ville a été le théâtre de l'assassinat par Gavrilo Princip de l'archiduc François-Ferdinand d'Autriche, qui marqua le début de la Première Guerre mondiale.
Plus récemment, elle accueillit les Jeux olympiques d'hiver de 1984 et fut assiégée durant la guerre de Bosnie-Herzégovine dans les années 1990 : entre 1992 et 1996, elle a subi un siège de plus de mille jours qui a fait plus de 11 000 morts. Dans la ville, la guerre a laissé de nombreuses traces visibles sur toutes les façades d'immeuble qui portent des traces d'impacts et de réparations de fortune. Les marques des obus dans les chaussées sont quant à elles précieusement conservées. Le siège reste lui aussi omniprésent dans les conversations.
Avant la guerre, le dernier recensement de 1991 avait évalué la population à 429 672 habitants. En 2013, selon le site officiel de Sarajevo, la population de la ville proprement dite est estimée à 405 930 habitants[1].
Sarajevo a subi une reconstruction après la guerre et est la ville à la croissance la plus rapide de Bosnie-Herzégovine.
En 2006, la série de guides de voyage Lonely Planet considérait Sarajevo comme la 43e meilleure ville du monde[2] et, en décembre 2009, Sarajevo figurait parmi les dix premières villes à visiter en 2010[3].
En octobre 2019, Sarajevo a été désignée ville créative de l'UNESCO pour sa capacité à placer la culture au centre de ses stratégies de développement[4] et est l'une des dix-huit villes du cinéma au monde.
La ville est très polluée pendant l'hiver. La pollution de l'air est à l'origine de près d’un décès sur cinq[5].
Site
Sarajevo est situé à proximité du centre géométrique du triangle que forme la Bosnie-Herzégovine, dans les Alpes dinariques et dans la région de Bosnie. La ville s'est développée dans la vallée éponyme de Sarajevo, principalement urbanisée après la Seconde Guerre mondiale. Elle est entourée de collines densément boisées et de cinq sommets, dont les plus élevés sont le mont Treskavica qui atteint une altitude de 2 088 m, Bjelašnica (2 067 m), Jahorina (1 913 m), le mont Trebević (1 627 m) et le mont Igman (1 502 m). En moyenne, la région de Sarajevo se situe à 500 m au-dessus du niveau de la mer.
La rivière Miljacka traverse la ville d'est en ouest, avant de se jeter dans la rivière Bosna. La Miljacka, parfois appelée la « rivière de Sarajevo », prend sa source près de la ville de Pale, à quelques kilomètres à l'est de la ville. La source de la Bosna (en bosnien : Vrelo Bosne), près d'Ilidža, à l'ouest de Sarajevo, constitue un des principaux pôles d'attraction pour les Sarajéviens et les touristes. Plusieurs autres rivières ou ruisseaux traversent la ville et ses environs.
Climat
Le climat de la capitale bosnienne est mesuré par deux stations météorologiques. La station de Sarajevo-Bjelave a été créée en 1888 et est située à 630 m d'altitude (43° 52′ 00″ N, 18° 26′ 00″ E)[6] ; celle d'Ilidža-Butimir a été établie en 1894 et se trouve à une altitude de 495 m (43° 50′ 00″ N, 18° 19′ 00″ E)[7].
Sarajevo est située au contact des zones climatiques de l'Europe centrale et de la mer Méditerranée ; son climat est de type continental modéré, avec des étés chauds et des hivers froids. Les mois les plus chauds sont les mois de juillet et d'août, avec des températures moyennes respectivement de 19,1 °C et 18,8 °C. Le mois le plus froid de l'année est janvier, avec une température moyenne de −1,3 °C. La température moyenne annuelle est 9,5 °C[8]. La température la plus basse jamais enregistrée à la station de Sarajevo-Bjelave a été de −26,4 °C le et la plus élevée a été de 40,0 °C le [6]. À celle d'Ilidža-Butimir, la température a été de 39,9 °C le et de −30,2 °C le [7].
Sarajevo reçoit en moyenne 825 mm de précipitations par an. Le mois le plus pluvieux est septembre, avec 113,4 mm. Le mois de mars est le mois le plus sec avec 36,7 mm de précipitations[9]. Selon les enregistrements de la station de Sarajevo-Bjelave, le record du mois le plus pluvieux a été en octobre 2003, avec 118,5 mm[6], et, selon ceux de la station de Butimir, en août 1989, avec 98,9 mm[7].
Mois | Janv | Fév | Mars | Avr | Mai | Juin | Juil | Août | Sept | Oct | Nov | Déc |
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Températures moyennes maximales (°C) | 3 | 5 | 12 | 16 | 22 | 25 | 27 | 28 | 20 | 18 | 10 | 4 |
Températures moyennes minimales (°C) | -3 | -2 | 2 | 5 | 9 | 12 | 14 | 14 | 10 | 8 | 4 | -1 |
Précipitations moyennes (mm) | 51,6 | 55,3 | 36,7 | 67,4 | 68,5 | 72 | 79 | 58,2 | 113,4 | 72,6 | 80,7 | 69,9 |
Préhistoire et Antiquité
La région de Sarajevo, particulièrement riche en silex, est habitée depuis le Néolithique. En 1893, lors de la construction de la Faculté d'agriculture de l'Université de Sarajevo, les vestiges d'un village ont été découverts à Butmir, dans l'actuel faubourg d'Ilidža. En raison de l'originalité des céramiques et des poteries mises au jour, présentant des motifs en spirale et des figures humaines et animales, les archéologues ont donné à cette culture le nom de culture de Butmir[10]. Des vestiges remontant à l'âge du bronze ont également été découverts à Zlatište et à Debelo Brdo.
Debelo Brdo atteste aussi de la présence des Illyriens dans la région à l'époque historique[10], ainsi que d'autres sites de la région situés près de la rivière Miljacka et dans la vallée de Sarajevo. Ces Illyriens appartenaient à la tribu des Daesitiates, qui résista à la conquête romaine jusqu'au moment où le futur empereur Tibère les défit en 9 avant Jésus-Christ. Une colonie romaine du nom de Aquae Sulphurae exista à l'emplacement de l'actuelle Ilidža ; ainsi nommée à cause de ses eaux sulfureuses[10], elle fut la seule localité importante du secteur à l'époque romaine et ses ruines font aujourd'hui l'objet d'une protection officielle[11].
Moyen Âge
Les Slaves s'installèrent en Bosnie au VIIe siècle. Une localité du nom de Kratera, située dans la région de Sarajevo et de Kotorac, est citée dans le De administrando Imperio, un ouvrage de l'historien et empereur byzantin Constantin VII, mais son emplacement n'est pas établi avec certitude[réf. nécessaire]. Selon un document signé par le roi Béla IV de Hongrie le , la région de Sarajevo faisait partie de la župa de Vrhbosna, district dans lequel se trouvait la cathédrale Saint-Pierre, construite en 1239 et qui constituait le siège d'un diocèse catholique ; cette église se trouvait probablement près de l'emplacement de l'actuelle mosquée de Brdo[10]. Une localité du nom de Vrhbosna fut fondée vers 1270 mais elle n'est attestée dans des documents qu'en 1379 ; elle se trouvait sans doute à l'emplacement de l'actuelle Bijela tabija, la « Forteresse blanche »[10]. De ce passé médiéval témoignent encore de nombreuses tombes monumentales appelées stećci (au singulier : stećak), dont celles du village de Hreša, aujourd'hui conservées au Musée national de Bosnie-Herzégovine[12].
Période ottomane
Les Ottomans s'emparèrent de la forteresse de Vrhbosna en 1429. L'année communément admise pour la création de la ville est 1461, quand le premier gouverneur ottoman de Bosnie, Isa-beg Išaković, choisit le petit village de Brodac pour en faire le point de départ d'une nouvelle ville. Il y fit construire une mosquée, un marché couvert (bezistan), un bain public (hammam), un pont, une auberge et le palais du gouverneur, Saray, qui donna son nom actuel à la ville. La mosquée, construite en 1462, fut appelée Careva džamija, la « Mosquée de l'empereur », en l'honneur du sultan Mehmed II le Conquérant[13]. La ville se développa et devint l'une des plus importantes de la région, avec une colonie de marchands de Raguse. De nombreux chrétiens catholiques se convertirent à l'islam, mais la ville accueillit également pour la première fois une importante communauté orthodoxe qui y édifia une église. Au début du XVIe siècle, des Juifs séfarades fuyant l'Andalousie vinrent s'y installer, apportant avec eux une Haggadah rédigée au XIVe siècle et connue sous le nom de Haggadah de Sarajevo[14]. Sarajevo devint la ville de quatre religions, ce qui lui valut le surnom de Jérusalem européenne ou de Jérusalem des Balkans[15].
Au XVIe siècle, la ville connut un important développement, notamment sous l'impulsion de donateurs comme Gazi Husrev-beg qui y fit construire l'essentiel de la vieille ville actuelle, connue sous le nom de Baščaršija, ainsi qu'une Sahat-kula, une « tour de l'horloge », construction typique des Balkans ottomans, et tout un complexe comprenant une mosquée (Gazi Husrev-begova džamija), une médersa (école coranique), une bibliothèque et une école de derviches[16],[17]. De son vivant, Gazi Husrev-beg fit construire son propre turbe (tombeau), ainsi qu'un autre plus petit, à côté du sien, pour Murat-beg Tardić, un prisonnier de guerre qu'il libéra parce qu'il avait embrassé l'islam[16]. Sarajevo posséda également son propre système d'alimentation en eau. Grâce à ses fontaines et ses écoles, la ville eut la réputation d'être l'une des plus évoluées d'Europe[réf. nécessaire]. Pendant tout le XVIIe siècle, Sarajevo resta une ville prospère et, en 1660, sa population était estimée à plus de 80 000 habitants, ce qui en faisait la seconde ville de l'Empire ottoman après Constantinople[réf. nécessaire].
La fin du XVIIe siècle constitua une période difficile pour l'Empire ottoman, notamment après sa défaite lors de la bataille de Vienne en 1683. En 1697, après la défaite de la bataille de Zenta, dans une attaque conduite contre l'Empire par le prince Eugène de Savoie, Sarajevo fut brûlée. La ville fut reconstruite en partie par la suite, mais la capitale de la Bosnie fut transférée à Travnik. Jamais la ville ne retrouva sa puissance d'autrefois, même si le XVIIIe siècle reste marqué par une importante vie intellectuelle, avec des écrivains comme Mehmed Mejlija Guranij et Mula Mustafa Bašeskija. Des bibliothèques, des écoles et mosquées furent construites, mais aussi de nouvelles fortifications. En 1785, une épidémie de peste éclata à Sarajevo et, en 1788, un incendie ravagea la ville.
Au début du XIXe siècle, avec l'autonomie de la Serbie vis-à-vis de la Sublime Porte, des mouvements nationalistes se développèrent en Bosnie, ce qui conduisit à la révolte de Husein Gradaščević définitivement matée par les Ottomans dans la plaine de Sarajevo en 1832.
Période austro-hongroise
Après la défaite de l'Empire ottoman dans la guerre russo-turque de 1877-1878 et à la suite du congrès de Berlin, la Bosnie et l'Herzégovine sont placées sous le contrôle de la monarchie austro-hongroise, ces régions restant officiellement intégrées à l'Empire ottoman ; cette décision provoque la formation d'un gouvernement provisoire à Sarajevo et de nombreux mouvements de résistance[18]. Mais, dès la fin d'octobre 1878, les Autrichiens se rendent maîtres de la Bosnie et son territoire est réorganisé. Cette période est marquée par d'importants changements dans la ville qui s'industrialise et s'occidentalise. Un bureau de poste militaire avec station télégraphique est ouvert, identifié par les chiffres romains XXXII[19].
Sur le plan architectural, de nombreux bâtiments publics changent le visage de la ville, comme le bâtiment du gouvernement de Bosnie, construit en 1884 et 1885 sur des plans de l'architecte Josip Vancaš, l'hôtel de ville, construit par Alexander Wittek à partir de 1892, le théâtre national, conçu par Karel Pařík en 1897-1899, la poste centrale, construite par l'architecte Josip Vancaš entre 1907 et 1909 ou les bâtiments actuels du musée national, conçus par Karel Pařík et inaugurés en 1912[10]. Parmi les édifices religieux s'élève la cathédrale du Cœur-de-Jésus, siège de l'archidiocèse de Vrhbosna, construite entre 1884 et 1889 par l'architecte Josip Vancaš[20]. En 1910, Sarajevo compte un peu moins de 52 000 habitants[réf. nécessaire].
Le , le double assassinat à Sarajevo de l’archiduc François-Ferdinand, héritier du trône d’Autriche-Hongrie, et de son épouse Sophie Chotek, duchesse de Hohenberg, par Gavrilo Princip, devient l’événement déclencheur de la Première Guerre mondiale. Les organisateurs de l’attentat sont de jeunes nationalistes « yougoslaves », des Serbes de Bosnie et des Musulmans bosniaques[21], qui effectuent leurs études à Belgrade[22].
De la Yougoslavie à l'indépendance de la Bosnie-Herzégovine
Après la Première Guerre mondiale et la défaite de l'Autriche-Hongrie, à partir d'octobre 1918, Sarajevo, comme le reste des territoires slaves anciennement contrôlés par la double monarchie, fait partie de l'éphémère État des Slovènes, Croates et Serbes, puis, à partir du 1er décembre, du royaume des Serbes, Croates et Slovènes, gouverné par la dynastie serbe des Karađorđević, avec comme capitale Belgrade[23]. Le , le royaume prend le nom de Yougoslavie et de nouvelles divisions administratives sont mises en place[24]. Sarajevo devient le centre administratif de la banovine de la Drina nouvellement créée. Pendant la Seconde Guerre mondiale, en 1941, les puissances de l'Axe occupent la banovine qui est supprimée et son territoire partagé entre l'État indépendant de Croatie, dont la ville de Sarajevo, et la Serbie occupée par les troupes allemandes.
Après la Seconde Guerre mondiale, Sarajevo devient la capitale d'une République populaire puis, en 1963, socialiste de Bosnie-Herzégovine, au sein de la République fédérale populaire, puis, en 1963, socialiste de Yougoslavie. Elle retrouve rapidement de l'importance et devient un important centre industriel. Des quartiers modernes sont construits à l'est de la vieille ville. Sarajevo atteint sa taille maximale au début des années 1980, notamment lors des Jeux olympiques d'hiver de 1984.
En 1990, la ville devient le centre du nouveau pouvoir issu des premières élections libres marquant la fin du régime communiste. Le , Sarajevo est encerclée par les forces serbes. Le siège de la ville dure jusqu'en octobre 1995, période durant laquelle elle subit de nombreuses destructions et une importante baisse de sa population. Pendant toute la guerre, l'avenue centrale de la ville est jalonnée de tireurs embusqués, visant quiconque tente de la traverser pour rallier l'autre côté de la ville. Les accords de Dayton, signés en décembre 1995, mettent fin au conflit et au siège et permettent le rétablissement de l'électricité et du gaz.
La reconstruction de Sarajevo débute dès la fin de la guerre et en 2003, la majeure partie de la ville a été reconstruite : il reste seulement quelques ruines visibles dans le centre-ville et des traces d'impacts de balles dans les banlieues pauvres. Des immeubles modernes ont depuis été construits à travers toute la ville.
Sarajevo est à la fois la capitale de la Bosnie-Herzégovine, de la fédération de Bosnie-et-Herzégovine et du canton de Sarajevo. Parallèlement, elle constitue une des sept villes officielles de Bosnie-Herzégovine (en bosnien et au singulier : grad, au pluriel : gradovi ; en bosnien cyrillique : град/градови), ce qui la dote d'institutions particulières et lui confère au sein de la Fédération un niveau administratif intermédiaire supplémentaire, entre la municipalité (en bosnien : općina ; en bosnien cyrillique : општина) et le canton (en bosnien : kanton)[25].
Subdivisions administratives
La Ville de Sarajevo, Grad Sarajevo, est composée de quatre municipalités. D'est en ouest, ces quatre municipalités sont Novi Grad, Novo Sarajevo, Centar et Stari Grad. Toutes sont intégrées au canton de Sarajevo et sont administrées par l'équivalent d'un maire ; le territoire de chacune, situé dans la fédération de Bosnie-et-Herzégovine, comprend une partie de la ville de Sarajevo proprement dite, ainsi que quelques localités périurbaines. Ces municipalités sont elles-mêmes composées d'unités administratives plus restreintes qui portent le nom de communautés locales (en bosnien : mjesna zajednica). En plus des municipalités qui forment la capitale bosnienne, le canton de Sarajevo englobe les municipalités de Hadžići, Ilidža, Ilijaš, Trnovo et Vogošća.
Après la guerre de Bosnie-Herzégovine et à la suite des accords de Dayton, la ville d'Istočno Sarajevo, « Sarajevo est », a été créée sur le territoire d'anciennes municipalités sarajéviennes d'avant-guerre. Capitale de jure de la république serbe de Bosnie, elle compte sept municipalités : Istočna Ilidža, Istočno Novo Sarajevo, Istočni Stari Grad, Pale, Sokolac et Trnovo (république serbe de Bosnie).
Politique
Chaque niveau administratif (communauté locale, municipalité, canton) dispose d'un président et d'une assemblée élus tous les quatre ans au suffrage universel.
- Liste des maires de Sarajevo (en)
Ville de Sarajevo
Le maire (gradonačelnik), qui représente le chef du pouvoir exécutif dans la ville, assure également des fonctions de représentation[26]. Il est assisté par des adjoints, par un cabinet, ainsi que par diverses institutions comme le service municipal pour l'administration générale (gradska služba za opću upravu), le service municipal des finances (gradska služba finansija), le service municipal pour le développement local (gradska služba za lokalno poslovanje)[27] etc. Depuis avril 2021, le maire de Sarajevo est Benjamina Karić.
La principale entité législative de la ville est le conseil municipal (gradsko vijeće). Les conseillers municipaux sont élus dans les municipalités en proportion de leur population, la municipalité de Novi Grad ayant le plus de siège au conseil municipal et celle de Stari Grad le moins de siège. Le conseil municipal est composé de 28 membres. À la suite des élections municipales de 2008, le conseil était composé de la manière suivante[28] :
Parti | Sièges |
---|---|
Parti social-démocrate (SDP) | 15 |
Parti d'action démocratique (SDA) | 7 |
Notre parti (Naša Stranka) | 2 |
Parti pour la Bosnie-Herzégovine (SBiH) | 2 |
Parti patriotique de Bosnie-Herzégovine (BPS) | 2 |
Marin Ivanišević, du SDP, est l'actuel président du conseil municipal et Tatjana Ljujić-Mijatović, elle aussi membre du SDP, en est la vice-présidente[28].
Institutions fédérales
En tant que capitale de la Bosnie-Herzégovine, Sarajevo abrite un grand nombre d'institutions nationales bosniennes. Le siège de la Présidence de la Bosnie-Herzégovine est situé dans la ville[29], ainsi que le Konak de Bistrik, l'ancienne résidence des gouverneurs ottomans, qui accueille des réceptions et sert de résidence aux invités de la présidence[30] ; on y trouve aussi le siège du Conseil des ministres et les deux chambres de l'Assemblée parlementaire de la Bosnie-Herzégovine. Sur le plan judiciaire, la Cour constitutionnelle de Bosnie-Herzégovine est située à Sarajevo, ainsi que la cour du canton de Sarajevo. Sarajevo accueille également les ambassades des pays étrangers[31].
La ville se compose d'un ancien quartier turc, la vieille ville appelée Baščaršija, datant du XVe siècle ; d'une ville nouvelle du XIXe siècle, regroupant les administrations ; et de quartiers contemporains industriels.
- Ville de Sarajevo :
- Aire urbaine :
- Novo Sarajevo, Stari Grad, Hadžići, Ilijaš, Vratnik (Sarajevo) (en), Vogošća
- Aire métropolitaine :
- Faubourgs :
- Alipašino polje, Babića bašća, Baščaršija , Čengić vila, Dobrinja , Grbavica, Džidžikovac, Hrasno , Koševo, Mejtaš, Marijin dvor, Otoka, Višnjik
- et la partie Est de Sarajevo, faisant partie désormais de la république serbe de Bosnie : Istočno Sarajevo (Sarajevo orientale ou Sarajevo serbe).
Généralités
Aucun recensement général n'a été effectué en Bosnie-Herzégovine depuis 1991. De ce fait, ni la population de la ville de Sarajevo ni celle du canton dont elle est le centre n'est connue exactement. Le recensement comportait la structure ethnique de la population mais, par la volonté de Tito aucune catégorie ne représentait les populations actuellement déclarées comme bosniaques de la ville ou de l'agglomération ; la majorité d'entre elles était comptabilisée sous la catégorie Musulmans.
Évolution historique de la population
Population
Selon des données du recensement de 1991, l'agglomération de Sarajevo comptait 527 049 habitants[32] et la ville de Sarajevo intra muros 416 497[33]. La dernière estimation réalisée par le gouvernement du canton de Sarajevo, datant du , faisait état d'une population de 421 389 habitants dans l'ensemble du secteur cantonal[34]. En 2009, selon le site officiel de Sarajevo, la population de la ville proprement dite est estimée à 297 416 habitants[1].
Dans l'agglomération de Sarajevo (1991) et dans l'actuel canton de Sarejevo (2008), la population était répartie de la manière suivante :
Nom | Population 1991[32] | Population 2008[34] | Urbaine/périurbaine |
Centar | 79 286 | 70 303 | Urbaine |
Hadžići | 24 200 | 22 379 | Périurbaine |
Ilidža | 67 937 | 52 896 | Périurbaine |
Ilijaš | 25 184 | 17 738 | Périurbaine |
Novi Grad | 136 616 | 123 200 | Urbaine |
Novo Sarajevo | 95 089 | 73 379 | Urbaine |
Pale[35] | 16 355 | ||
Stari Grad | 50 744 | 37 832 | Urbaine |
Trnovo | 6 991 | 2 554 | Périurbaine |
Vogošća | 24 647 | 21 108 | Urbaine |
Total | 527 049 | 421 389 |
Selon les statistiques officielles du gouvernement, la densité de la population de Sarajevo est de 2 470,1 habitants par km2. La partie la plus densément peuplée est la municipalité de Novo Sarajevo (7524,5 hab km²), et la moins densément peuplée est la municipalité de Stari Grad (742,5 hab. km²)[réf. nécessaire].
Selon les estimations de 2008 et dans l'ensemble du canton, sur un total estimé de 421 389, on comptait 70 141 habitants âgés de 0 à 14 ans (16,64 %), 282 407 de 15 à 64 ans (67,02 %) et 68 841 de plus de 65 ans (16,34 %)[34]. Pour l'ensemble de la fédération de Bosnie-et-Herzégovine chacune de ces catégories représentait respectivement (18,06 %), (67,88 %) et (14,06 %)[34].
Nationalités
Avant la guerre de Bosnie-Herzégovine, Sarajevo était une ville multiculturelle brassant des populations serbes orthodoxes, croates catholiques et bosniaques musulmans, plus encore avant la Seconde Guerre mondiale où figuraient également des Juifs, pour la plupart massacrés au camp de concentration de Jasenovac. En 1991, les 527 049 habitants recensés dans l'agglomération se répartissaient de la manière suivante[32] :
Nationalité | Nombre | % |
Bosniaques | 259 470 | 49,23 |
Serbes | 157 143 | 29,82 |
Yougoslaves | 56 470 | 10,71 |
Croates | 34 873 | 6,62 |
Inconnus/Autres | 19 093 | 3,62 |
Toutes les municipalités comptaient une majorité absolue ou relative de Bosniaques, à l'exception de celle de Pale qui était à majorité serbe (68,99 %)[32].
Dans la ville elle-même, les 416 497 habitants se répartissaient de la manière suivante[33] :
Nationalité | Nombre | % |
Bosniaques | 208 827 | 50,14 |
Serbes | 108 074 | 25,95 |
Yougoslaves | 51 875 | 12,46 |
Croates | 30 839 | 7,40 |
Inconnus/Autres | 16 882 | 4,05 |
Pendant la guerre de Bosnie-Herzégovine et après les accords de Dayton, de nombreux mouvements de population ont eu lieu, entraînant d'importants changements dans la structure de la population. La guerre a fait environ 10 000 morts et provoqué le départ de la ville de nombreux Serbes[36]. Des secteurs à majorité serbe, dont la municipalité de Pale, ont été rattachés à la république serbe de Bosnie. De ce fait, en 1998, la ville de Sarajevo comptait désormais 78,3 % de Bosniaques (les anciens Musulmans du recensement de 1991) sur une population évaluée à l'époque à 274 526 habitants[37]. Après la guerre, sur les 157 000 Serbes que comptait Sarajevo, il n'en restait plus qu'environ 10 000[36]. Sous l'impulsion de l'Office du Haut représentant international en Bosnie-Herzégovine, la Déclaration de Sarajevo a été signée le , avec comme but de faire de la capitale bosnienne « un modèle de coexistence et de tolérance pour le reste du pays »[38]. Cet accord, notamment signé par les membres de la Présidence de la Bosnie-Herzégovine[38], prévoyait pour 1998 20 000 retours minoritaires ; on en a officiellement enregistré 4 934[36].
Religions
La ville foisonne de mosquées, d'églises catholiques, orthodoxes et quelques synagogues car ces dernières ont été pour la plupart détruites ou reconverties après la disparition presque totale de la communauté juive.
- La nouvelle église orthodoxe serbe