Singapour
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Singapour, en forme longue la république de Singapour (en anglais : Singapore et Republic of Singapore, en chinois : 新加坡 (Xīnjiāpō) et 新加坡共和国 (Xīnjiāpō Gònghéguó), en malais : Singapura et Republik Singapura, en tamoul : சிங்கப்பூர் (Ciṅkappūr) et சிங்கப்பூர் குடியரசு (Ciṅkappūr Kudiyarasu)), est un pays d'Asie du Sud-Est. La superficie de cette cité-État est de 724,2 km2[9]. Elle comprend 63 îles, dont la principale est Pulau Ujong (584,8 km2). Cette île est très densément urbanisée, mais la végétation luxuriante – même en plein centre-ville – a valu à Singapour le surnom de « ville jardin ». Cette abondance de verdure découle en partie d'un climat équatorial, uniformément chaud et orageux tout au long de l'année. Sa densité de population est la deuxième plus élevée au monde parmi les États indépendants (après Monaco).
République de Singapour
(en) Republic of Singapore
(zh) 新加坡共和国
(ms) Republik Singapura
(ta) சிங்கப்பூர் குடியரசு
Drapeau de Singapour |
Armoiries de Singapour |
Devise | en malais : Majulah Singapura (« En avant, Singapour ») |
---|---|
Hymne |
en malais : Majulah Singapura (« En avant, Singapour ») |
Fête nationale | |
· Événement commémoré |
Indépendance vis-à-vis de la fédération de Malaisie () |
Forme de l'État | République parlementaire |
---|---|
Président | Tharman Shanmugaratnam |
Premier ministre | Lee Hsien Loong |
Parlement | Parlement |
Langues officielles | Anglais, malais, mandarin standard et tamoul |
Capitale | Singapour |
Plus grande ville | Singapour |
---|---|
Superficie totale |
719 km2 (classé 190e) |
Superficie en eau | 1,4 % |
Fuseau horaire | UTC +8 |
Entité précédente | |
---|---|
Indépendance | Malaisie |
Date |
Gentilé | Singapourien, Singapourienne |
---|---|
Population totale (2020[1]) |
6 209 660 hab. (classé 113e) |
Densité | 8 358 hab./km2 |
PIB nominal (2022) |
424,431 milliards de $ + 6,91 %[2] (44e) |
---|---|
PIB (PPA) (2022) |
701,804 milliards de $ + 10,47 %[3] (41e) |
PIB nominal par hab. (2022) |
79 575,891 $ + 9,31 %[4] (8e) |
PIB (PPA) par hab. (2022) |
131 580,166 $ + 12,95 %[4] (3e) |
Taux de chômage (2022) |
2,4 % de la pop. active - 8,57 % |
Dette publique brute (2022) |
Nominale 758,770 milliards de SGD + 5,22 % Relative 130,856 % du PIB - 1,46 % |
Monnaie |
Dollar de Singapour (SGD ) |
IDH (2021) | 0,939[5] (très élevé ; 12e) |
---|---|
IDHI (2021) | 0,817[5] (27e) |
Coefficient de Gini (2017) | 45,9 %[6] |
Indice d'inégalité de genre (2021) | 0,040[5] (7e) |
Indice de performance environnementale (2022) | 50,9[7] (44e) |
Code ISO 3166-1 |
SGP, SG |
---|---|
Domaine Internet | .sg, .新加坡, .சிங்கப்பூர்[8] |
Indicatif téléphonique | +65 |
Organisations internationales |
ONU ASEAN OMCAIIB |
L'État de Singapour est situé à l'extrême sud de la péninsule malaise, dont il est séparé au nord par le détroit de Johor, et borde au sud le détroit de Singapour. Il est connu et souvent montré en exemple pour son extraordinaire réussite économique. Après l'indépendance de l'Empire britannique en 1958, le rattachement à la Malaisie en 1963, puis l'indépendance en 1965, Singapour a su devenir, avec très peu de ressources naturelles et des problèmes socio-économiques importants – émeutes raciales, chômage massif, difficultés de logement et d'accès à l'eau –, l'un des pays les plus développés et les plus prospères du monde, en matière d'économie, d'éducation, de santé, de sécurité et d'urbanisme. Cette prospérité repose toutefois en partie sur l'exploitation de la main d'œuvre immigrée (40 % de la population active) qui ne bénéficie généralement en rien de ces conditions de vie[10]. La ville, cité souveraine, est un réduit chinois au cœur même du monde malais : la population est majoritairement composée de Chinois (74,3 %). De cette confrontation ethnique sont nés en partie les troubles qui ont accéléré son retrait de la Malaisie, le [11].
Dans les années 1980, le pays fait partie, avec Hong Kong, la Corée du Sud et Taïwan, des quatre dragons asiatiques, des États en transition et au développement économique effréné. En 2011, Singapour est le troisième pays au monde en termes de produit intérieur brut à parité de pouvoir d'achat (PPA) par habitant après le Qatar et le Luxembourg[12]. Plaque tournante commerciale et financière entre la zone Pacifique et l'Europe, la ville doit son essor à sa situation maritime exceptionnelle à l'extrémité est du détroit de Malacca, qui lui vaut le surnom de : « Cité marchande aux confins de l'Orient ». Elle possède le deuxième port au monde (après Shanghai) en matière d'exportations et de trafic maritime. La population singapourienne dispose d'un très haut niveau de vie et la Cité-État est souvent surnommée « La Suisse d'Asie »[13]. En 2009, Singapour affichait ainsi la plus forte concentration de millionnaires rapportés à la population totale devançant Hong Kong (Chine), la Suisse, le Qatar et le Koweït[14].
Présentant une stabilité politique remarquable, Singapour est considérée aujourd'hui comme une « démocratie autoritaire » ou « dictature bienveillante », avec la même famille au pouvoir depuis l'indépendance. En plus de soixante-dix ans, Singapour n'a connu que trois premiers ministres, dont Lee Kuan Yew (de 1959 à 1990), son fils Lee Hsien Loong, en poste depuis 2004, et Goh Chok Tong (1990 à 2004). La cité-État est donc considérée comme un pays pratiquant le libéralisme économique sans le libéralisme politique.
Le centre-ville est situé dans le sud de l'île de Pulau Ujong, à l'embouchure de la rivière Singapour (Singapore River). Il comprend un centre d'affaires qui a fait de la ville la quatrième place financière au monde, ainsi que différents quartiers ethniques (chinois, malais, et indien) et une grande zone commerciale autour d'Orchard Road.
« Tumasik » (de « tasik », « mer » en javanais), l'ancien nom de l'île où se trouve Singapour, est attesté dès le XIVe siècle. Le Nagarakertagama, un poème épique écrit en 1365 dans le royaume javanais de Majapahit, le mentionne parmi les quelque cent « contrées tributaires » du royaume. En réalité, le territoire contrôlé par Majapahit ne s'étendait que sur une partie de l'est et du centre de Java. Les « contrées tributaires » étaient en fait des comptoirs formant un réseau commercial dont Majapahit était le centre. Majapahit y envoyait des dignitaires dont le rôle était de s'assurer que ces comptoirs ne s'adonnaient pas à un commerce privé qui échapperait au royaume.
Il semble que Tumasik ait été un objet de contentieux entre Majapahit et le royaume d'Ayutthaya (l'actuelle Thaïlande), auquel la ville finit par prêter allégeance. À la fin du XIVe siècle Parameswara, un prince de Palembang dans le sud de l'île indonésienne de Sumatra qui refusait la suzeraineté de Majapahit après une attaque de celui-ci en 1377, se serait exilé à Tumasik. Il aurait assassiné le gouverneur de la cité et rebaptisé la cité « Singapura » (« ville du lion » en sanskrit)[15]. En fait, il n'y a jamais eu de lion sur l'île, mais des tigres. Les explorateurs étaient probablement tombés sur un fauve de la jungle et l'ont assimilé à un lion. L'animal symbolique de Singapour est d'ailleurs un lion à queue de poisson, le Merlion. Ayutthaya serait ensuite intervenu, obligeant Parameswara à quitter la cité.
Après cette attaque d'Ayutthaya, l'activité commerciale de Singapour cesse. L'île devient un repaire de pirates qui entretient des relations avec le sultanat de Malacca fondé par Parameswara, et sombre dans l'oubli, presque vide d'habitants. Elle entre dans le domaine colonial néerlandais vers 1685 (Indes orientales néerlandaises). Mais le territoire n'est pas mis en valeur, les Néerlandais se concentrent alors sur Malacca.
Un capitaine britannique, Alexander Hamilton, raconte qu'en 1703, le sultan Abdul Jalil de Johor lui offre l'île de Singapura. Hamilton décline l'offre. Parmi les motivations supposées derrière cette offre, sont évoqués la nouvelle situation créée par l'assassinat du précédent sultan en 1699, la détérioration des liens entre le sultanat et leurs alliés traditionnels, les Orang Laut (gens de la mer) et le désir de contrebalancer la domination des Hollandais de la VOC dans la région[16].
En 1810-1811, quand le royaume des Pays-Bas tombe sous domination napoléonienne, Singapour, l'actuelle Malaisie, ainsi que certaines parties de l'Indonésie (ces dernières pour une très courte période), dont Java et surtout la côte ouest de Sumatra, sont occupées par la Grande-Bretagne. Singapour et ses environs furent dans l'Empire colonial néerlandais de 1684 à 1811.
Après le traité de Vienne de 1815, les régions au sud de Singapour (Indes néerlandaises, actuelle Indonésie) sont restituées aux Pays-Bas (confirmation par le traité de Londres de 1824), tandis que les régions au nord (Singapour et future Malaisie), passent sous contrôle britannique, ce qui est effectif dès 1817. L'île passe alors nominalement sous le contrôle du sultan de Johor. Les militaires britanniques envisagent de construire un port, fondations de la future ville que sera Singapour.
En 1819, le britannique sir Thomas Stamford Raffles achète — pour 33 000 dollars espagnols (pesos) — l'île au Sultan de Johor, Hussein Shah, et en prend le contrôle pour faire face à une éventuelle domination commerciale des Néerlandais dans la région. En 1824, le traité de Londres entre les Britanniques et les Néerlandais accorde à ces derniers le contrôle des territoires revendiqués par les Européens au sud de Singapour. En 1826, Singapour, Malacca et Penang constituent les colonies des détroits ou Straits Settlements. Ainsi, Singapour devint une base navale britannique importante, qui permettait de contrôler le passage à travers le détroit de Malacca tandis que les Néerlandais reviennent définitivement dans certaines zones de Java et Sumatra au début de 1826. En effet, une grande part des ressources économiques des Indes néerlandaises est sous contrôle des Britanniques, dont les investissements sont les plus visibles à Sumatra (surtout sur la côte ouest). Les Néerlandais seront, en effet, durant quelques années maintenus plus au sud, pour éviter toute tentative colonialiste française. Les Britanniques renonceront définitivement à la colonisation de Sumatra vers 1850, au bénéfice des Néerlandais. Ces derniers, très fragilisés, ne seront pleinement maîtres de l'Indonésie qu'au début du XXe siècle.
Plus au nord, on retrouve donc les colonies de Malaya (Malaisie) et Singapour, qui deviennent une seule colonie (Straits Settlements = établissements du détroit).
Cependant, cet arrangement plaça la colonie sous la bureaucratie étendue et la hiérarchie complexe de la Compagnie britannique des Indes orientales. Plus tard, des commerçants firent pression sur les Britanniques pour réformer la législation, car il y avait un besoin croissant de nouvelles mesures contre le crime et la piraterie. Singapour a été déclarée « colonie de la couronne » en 1867, ce qui signifie une domination de la couronne britannique sur Singapour qui durera jusqu'à l'indépendance en 1965, hormis la parenthèse de l'occupation japonaise.
Durant la colonisation britannique, l'immigration se développa. En effet, les Britanniques firent venir dans la région des travailleurs chinois et indiens pour développer le commerce et travailler dans les plantations d'hévéas. En raison de l'interdiction faite aux étrangers d'acheter des terres agricoles en Malaisie, ces communautés s'installèrent à Singapour, qui était alors surnommée en Angleterre « le Gibraltar de l'Extrême-Orient ». Pour défendre les intérêts britanniques en Asie de l'Est, la stratégie de Singapour fut imaginée, devant faire de la ville une grande base navale capable de résister à une offensive japonaise, mais cette stratégie fut un échec.
Durant la Seconde Guerre mondiale, à partir du , l'île est soumise à l'expansionnisme du Japon Shōwa et intégrée dans la sphère de coprospérité de la Grande Asie orientale, à la suite d'une invasion dirigée depuis les terres, alors que les défenses de la ville étaient orientées surtout vers la mer. Ce dispositif était appelé « Syonan-To » (en français « lumière des Sud »). Au cours des massacres dits « de Sook Ching », on estime qu'entre 20 000 et 100 000 Chinois furent tués en tant qu'« éléments anti-Japonais » pendant l'occupation. Les historiens locaux appellent cette période « les années les plus sombres de l'histoire de Singapour ». L'armée impériale japonaise y implanta également l'unité de recherche bactériologique 9420, une filiale de l'unité 731, où des chercheurs nippons pratiquaient des expérimentations sur des cobayes humains. Dans le même temps, un camp de prisonniers de guerre existait à Singapour, appelé « camp de Changi ». Des militaires britanniques, américains et australiens, principalement, capturés dès 1942 ou durant la guerre, y furent détenus. Les pertes humaines y furent élevées, à cause de l'hygiène déplorable et de la famine essentiellement.
L'Empire britannique ne récupéra Singapour que le lors de l'opération Tiderace. Après la Seconde Guerre mondiale, l'insurrection communiste malaise, issue de la résistance à l'occupation japonaise, ébranle la domination britannique dans la région. Londres envoie renforts et armes, proclame l’état d’urgence, impose la loi martiale et la mise hors la loi des communistes. À Singapour, où la contestation sociale paralyse les activités portuaires, la répression frappe les grévistes et leurs organisations politiques et syndicales.
En 1959, les Britanniques dotent Singapour d'une Constitution propre et Lee Kuan Yew est élu Premier ministre, et restera à la tête du pays jusqu'en 1990. Son parti, le People's Action Party (« Parti d'action populaire »), propose alors l'intégration à la fédération des États de Malaisie, ce qui fut fait le . Peu après, les Malais de la péninsule forcent Singapour à quitter la Fédération (contre le gré de Lee Kuan Yew), dès 1964, des troubles éclatent, et l'indépendance de la république de Singapour vis-à-vis de la Fédération est proclamée le [17].
Singapour, sous le régime de Lee, fut caractérisée par l'un des taux de peine de mort les plus élevés au monde, et par un usage généralisé de la détention administrative, illimitée et sans jugement, infligée tant aux délinquants qu'à des opposants politiques[18]. Le régime, fondé sur la surveillance généralisée et la répression permanente, a servi de modèle pour la Chine communiste[19].
En 1997[20], comme les autres États asiatiques, Singapour fait face à un afflux massif de capitaux étrangers[21] qui se retirent ensuite, déstabilisant la monnaie puis l'économie des pays[22].
Singapour a atteint une certaine prospérité grâce à l'industrie électronique et surtout son activité bancaire, constituant un paradis fiscal particulièrement opaque entre Asie et Occident. Le pays est toujours sous la coupe autoritaire du People's Action Party[23].
Singapour se situe entre la Malaisie au nord et l'Indonésie au sud. La cité se trouve à 317 km au sud-est de Kuala Lumpur, la capitale malaisienne, à 909 km au nord-nord-ouest de Jakarta, à 1 435 km au sud-sud-est de Bangkok, à 2 394 km au sud-ouest de Manille et à 10 740 km à l'est de Paris. Pulau Ujong, l'île principale, est reliée à la péninsule Malaise par deux ponts. Le premier, la chaussée Johor-Singapour, arrive à la ville frontalière de Johor Bahru en Malaisie. Le second, le Malaysia-Singapore Second Link, à l'ouest, relie la périphérie de Johor Bahru aux quartiers de la région de Tuas (en).
Outre l'île principale, l'État singapourien est aussi formé de 64 autres petites îles dont les plus importantes sont l'île de Jurong (industrielle), l'île de Sentosa (à vocation touristique), Pulau Ubin, et la plus grande, Pulau Tekong. Bien que Singapour ne soit qu'une seule ville, les limites administratives correspondent aux circonscriptions électorales. Celles-ci sont revues à chaque élection législative pour prendre en compte l'évolution démographique.
De nombreux réservoirs d'eau potable (Bukit Timah, MacRitchie…) ont été disséminés dans l'île pour permettre à l'État une autonomie d'approvisionnement en cas de conflit avec son voisin malaisien, dont il dépend actuellement à 80 % pour l'eau.
Climat
Le climat de Singapour[24] est de type équatorial pur caractérisé par une chaleur humide tout au long de l'année sans véritable saison sèche et donc des précipitations élevées (souvent sous forme d'orages), l'alternance des phénomènes aérologiques de la zone de convergence intertropicale (ZCIT) et des alizés maritimes, avec prépondérance de la ZCIT, et enfin par l'absence de cyclone tropical due à la très faible latitude (1° N, 21° E). Les températures oscillent généralement entre 24 à 25 °C, le matin, et 32 à 34 °C, l'après-midi. Les températures record sont respectivement de 19,4 °C et 36,0 °C. Le temps est très changeant : un soleil radieux peut laisser la place à une violente averse en l'espace de quelques minutes et inversement. Juillet et février sont les mois les plus ensoleillés, et décembre le plus couvert.
De novembre à janvier sévit la mousson de nord-est, lorsque des vents chargés d'humidité apportent des pluies abondantes, et par conséquent des températures un peu plus basses (un peu en dessous de 30 °C en décembre) et un ciel plus couvert. La mousson de sud-ouest, de juin à septembre, est nettement plus insignifiante sur le plan des précipitations bien qu'elle apporte parfois quelques orages matinaux violents du nom de « Coups de Sumatra ». Les températures y sont alors très légèrement moindres que de février à mai, période la plus chaude de l'année où les températures dépassent fréquemment 32 °C, allant parfois jusqu'à 36,0 °C comme c'est déjà arrivé au mois de mars.
La durée du jour est presque constante au cours de l'année, avec des journées de 12 h en décembre comme en juin. Par conséquent, il n'y a pas à Singapour d'heure d'été, mais le fuseau horaire choisi agit en pratique comme une heure d'été permanente : le soleil se lève et se couche tous les jours à environ 7 h et 19 h respectivement. Les orages, accompagnés de précipitations, sont très fréquents : la zone est l'une où il y a le plus d'orages au monde.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | 23,1 | 23,5 | 23,9 | 24,3 | 24,6 | 24,5 | 24,2 | 24,2 | 23,9 | 23,9 | 23,6 | 23,3 | 23,9 |
Température moyenne (°C) | 25,8 | 26,4 | 26,8 | 27,2 | 27,5 | 27,4 | 27,1 | 27 | 26,8 | 26,8 | 26,3 | 25,7 | 26,7 |
Température maximale moyenne (°C) | 29,9 | 31 | 31,4 | 31,7 | 31,6 | 31,2 | 30,8 | 30,8 | 30,7 | 31,1 | 30,5 | 29,6 | 30,9 |
Précipitations (mm) | 198 | 154 | 171 | 141 | 158 | 140 | 145 | 143 | 177 | 167 | 252 | 304 | 2 150 |
En 2015, Singapour compte 5,535 millions d'habitants[26], contre moins de 1 000 000 habitants[27] en 1947, répartis par communautés dans les ruelles des anciens quartiers malais, chinois ou indien. En 1957, la cité-État comptait 1 445 900 habitants, et en 1980, 2 413 900.
Après Monaco, Singapour a la densité de population la plus élevée au monde.
Évolution démographique
Depuis 1950, l'évolution de la population de Singapour a été :
1950 | 1955 | 1960 | 1965 | 1970 |
---|---|---|---|---|
1 022 100 | 1 305 500 | 1 646 400 | 1 886 900 | 2 074 500 |
1975 | 1980 | 1985 | 1990 | 1995 |
---|---|---|---|---|
2 262 600 | 2 413 900 | 2 736 000 | 3 047 100 | 3 524 500 |
2000 | 2005 | 2010 | 2015 | 2020 |
---|---|---|---|---|
4 027 900 | 4 265 800 | 5 076 700 | 5 535 000 | 5 685 800 |
Histogramme de l'évolution démographique de Singapour |
La diversité ethnique de la population singapourienne est importante : les Chinois composent 74,3 % de la population ; les Malais, qui constituent le peuple autochtone, représentent 13,3 % ; les Indiens forment 9,1 % et le reste provenant de divers pays, notamment d'Occident (3,3 %). Les métis eurasiens sont reconnus comme une ethnie et, comme les autres ethnies, portent cette mention sur leur carte d'identité. Les cartes d'identité singapouriennes portent plus exactement la mention de la race.
Les personnes d'origine européenne possédant la nationalité singapourienne sont environ 10 000 dont surtout des descendants de Britanniques.
Le pays a appliqué un programme de contrôle de la natalité. Imaginé dans les années 1970, le slogan « Deux, c'est assez » a été suivi avec beaucoup de succès. En conséquence Singapour a l'un des plus faibles taux de fécondité au monde avec 1,24 enfant par femme en 2015[26]. Le pays a besoin d'immigrants pour maintenir la population et, à plus forte raison, pour assurer une croissance démographique.
La superficie du pays est quasiment équivalente à la superficie de l'agglomération lyonnaise, mais il est quasiment cinq fois plus peuplé que celle‑ci, du fait de ses nombreux gratte-ciels et de sa population dense.
Langues
Langue pratiquée en famille[29] | ||||
---|---|---|---|---|
Langue | Pourcentage | |||
Anglais | 48.3% | |||
Mandarin | 29.9% | |||
Malais | 9.2% | |||
Autres langues chinoises | 8.7% | |||
Tamoul | 2.5% | |||
Autres | 1.4% |
Les langues officielles sont l'anglais, le mandarin, le malais et le tamoul. Le malais est aussi symboliquement la langue nationale (utilisé pour l'hymne national). Sans être officielles, les langues régionales chinoises hokkien, teochew, hakka et cantonais, venant du sud de la Chine, sont également très parlées.
Le parti dirigeant a préféré toutefois promouvoir l'usage de l'anglais comme langue fédérant les communautés et les échanges extérieurs. Plus récemment, la place du mandarin s'est vue renforcée dans l'enseignement et l'affichage public.
L'anglais enseigné et promu suit la norme du Royaume-Uni. Toutefois, sur place, cette langue a connu une certaine inflexion de sa forme. Cet anglais de Singapour, appelé singlish, se caractérise par une accentuation reprenant les tonalités du chinois hokkien, par l'utilisation de nombreux mots hokkien et malais, et par certaines simplifications grammaticales. La population est à plus de 70 % d'origine de la province du Fujian en Chine, ce qui explique cette influence. 85 % de la population sait parler l'anglais à des degrés divers, du fait de la scolarisation obligatoire : la langue est apprise dès la maternelle. L'anglais est utilisé comme langue véhiculaire, pour éviter de favoriser une ethnie par rapport à une autre, éviter de mettre en concurrence le chinois contre le malais, et enfin, pour faire l'union nationale. Toutefois, un grand nombre de Chinois parlent malais, en seconde langue, mais le plus grand nombre, pour communiquer, parlera le plus souvent en anglais.
Religions
Religion à Singapour en 2020[29] | ||||
---|---|---|---|---|
Religion | Pourcentage | |||
Bouddhisme | 31.1% | |||
Athéisme | 20.0% | |||
Christianisme | 18.9% | |||
Islam | 15.6% | |||
Taoïsme | 8.8% | |||
Hindouisme | 5.0% | |||
Autres religions | 0.6% |
D'après le recensement de 2020, 31,1% des habitants de Singapour sont bouddhistes, 18,9% chrétiens, 15,6% musulmans, 8,8% taoïstes, 5% hindouistes, 0,6% ont une autre religion et 20% n'en ont aucune[30].
Religions selon l'appartenance ethnique, d'après le recensement de 2010 :
- Chinois : bouddhisme 43 %, christianisme 20 %, taoïsme 14,4 %, islam 0,5 %, autres religions 0,3 %, sans religion 21,8 % ;
- Malais : islam 99,6 %, christianisme 0,2 %, autres religions 0,1 %, sans religion 0,1 % ;
- Indiens : hindouisme 58,9 %, islam 21,7 %, christianisme 12,8 %, autres religions 5,4 %, sans religion 1,1 %.
- La cathédrale anglicane Saint Andrew.
- Homme portant un kavadis lors de la fête de Thaipusam.
- Temple de Sri Srinivasa Perumal.
- Sculptures du dieu Shiva représenté avec 8 bras, dansant Sathura et Santhiya Thandavam, vu sur la façade extérieure du temple dédié à Ganesh Sri Senpaga Vinayagar à Singapour.
- Intérieur du temple taoïste Leong San See à Singapour. .
La première église catholique fut fondée par la Mission portugaise en 1825[31].
Le temple de Sri Srinivasa Perumal est un des principaux lieux de culte de Singapour. Datant de 1855, ce temple hindou est dédié au culte de Vishnou (aussi appelé Perumal). Il est composé d'une simple salle de prière et d'une mare (comblée plus tard pour des raisons écologiques)[réf. nécessaire]. En 1966, lors de sa consécration, le temple de Sri Srinivasa Perumal fut doté d'une tour impressionnante haute de 20 mètres (gopuram) et comptant six niveaux de sculptures.
Le temple de Sri Srinivasa Perumal est également le point de départ de la fête annuelle de Thaipusam. Cette dernière est un hommage à Murugan, dieu de la bravoure, de la puissance, de la beauté et de la vertu. Lors de cette fête, les hommes portent des kavadis (structure en métal) richement ornés, fixés à leurs torses par des crochets. Les femmes, elles, portent des pots de laits, accomplissant également des vœux de pénitence. Au son de mélopées et de chants, ils se rendent à pied au temple de Sri Thendayuthapani dans Tank Road, à environ 3 kilomètres de là.
La Singapour d'aujourd'hui, en particulier son modèle d'urbanisation, fait l'envie de nombreuses villes et pays. En l'espace de 50 ans, la cité-État est passée de pays du tiers monde au statut de ville mondiale dont le niveau de modernité est comparable à celui des grands pays industrialisés. Elle est souvent citée comme un « modèle de planification urbaine sous capitalisme d'État »[32]. L'intérêt du modèle singapourien vient du fait qu'il propose une façon efficace de jumeler développement économique et aménagement urbain, tout en offrant aux citoyens un environnement durable et de qualité.
Capitale industrielle, commerciale et financière de l'Asie du Sud-Est, tout y est extrêmement efficace. Aujourd'hui saturée par sa propre croissance, Singapour est aussi le cœur d'une agglomération urbaine transfrontalière d'environ 8 millions d'habitants, s'étendant dans les espaces limitrophes de Johor Bahru en Malaisie au nord, et à Batam en Indonésie, au sud.
Tout comme Hong Kong, Singapour a tablé pour son développement sur les infrastructures portuaires desservies par des secteurs financiers et de services implantés par les Britanniques, ce qui a contribué à son urbanisation rapide et sa transition industrielle. Troisième centre mondial de raffinage de pétrole[33] et premier port mondial de ravitaillement[34] des navires, Singapour s'est engagée en 2008 à préserver l'environnement dans le cadre du Protocole de Kyoto. Elle restructure son économie et son urbanisme vers le développement durable et s'est engagée dans des investissements et l'innovation pour y parvenir[35].
Grâce à son initiative « Smart Nation », Singapour est un leader parmi les « villes intelligentes ». Les urbanistes considèrent aujourd'hui Singapour comme une « ville mondiale », dont l'influence tient à son espace stratégique, dense et organisé, en hauteur comme en souterrain[36], articulé en permanence au reste du monde grâce à des réseaux techniques la mettant en connexion[37].
Planification et aménagement du territoire
Les prémisses de l'urbanisation de Singapour ont débuté avec l'arrivée des Britanniques en 1819, moment où le tout premier plan d'aménagement de la ville a été dessiné et implanté. L'urbanisation n'a réellement progressé qu'à compter du retrait des Britanniques en 1959.
Le sol de Singapour appartient à l'État. La planification rigoureuse de l'occupation de son territoire restreint, le développement économique et la coexistence harmonieuse de sa population issue d'ethnies diverses sont au cœur des décisions qui ont orienté son modèle d'urbanisation. En raison de sa superficie limitée, la cité-État a privilégié très tôt un modèle de planification urbaine à haute densité. La forme urbaine[38] qu'a adoptée Singapour reflète aussi la volonté politique claire de l'État de promouvoir une certaine forme de vie sociale au sein de l'environnement urbain[39].
Deux organismes d'État sont au cœur de la planification urbaine :
- l'Urban Redevelopment Authority (URA) élabore le Plan d'urbanisme[40] qui optimise l'utilisation des ressources territoriales, tout en conservant une réserve foncière, existante ou à gagner sur la mer, pour les besoins et opportunités futures des générations à venir. Ce plan résulte des efforts concertés de plusieurs ministères et agences gouvernementales et des commentaires du public[41]. Il est établi notamment à partir des projections démographiques et s'appuie sur les critères découlant des recherches du Centre for Liveable Cities. L'utilisation du territoire à long terme sur 30 à 40 ans y est définie. Cette vision est ensuite précisée dans un plan directeur[42] d'utilisation du territoire établi pour 10 à 15 ans, mais révisé aux 5 ans. Les plans détaillés pour chaque arrondissement en découlent ;
- le Housing and Development Board (HDB)[43] construit et gère le logement social, qui constitue environ 80 % du parc immobilier du pays. Il participe au volet « habitat » de la planification urbaine.
Depuis l'indépendance, la politique de logement social[44] est au cœur du processus de développement urbain. Au cours des années 1960, le Housing and Development Board (HDB) construisit plus de 100 000 logements sociaux et y relocalisa les habitants. Cette opération de déplacement massif de la population a libéré de grandes étendues pour le développement industriel et d'infrastructures. Encore de nos jours, certains quartiers sont démolis et leurs habitants relocalisés à proximité, lorsque le terrain est requis pour d'autres fins par l'État[45].
La population de Singapour est à 100 % urbaine. L'environnement bâti représentait 50,51 % de son territoire en 2015, le plus élevé au monde[46]. La densité de population s'élève à 7 876 habitants au kilomètre carré en 2019. Mais nombreux sont ses quartiers (subzones) où elle dépasse largement les 20 000 habitants/km2, atteignant même 46 031 habitants/km2 dans Jurong West Central (en)[47]. Le plan d'urbanisme (Concept Plan) actuel prévoit une déconcentration des infrastructures et des habitations de la région centrale vers la périphérie, où des zones d'habitation se développent à proximité de nouvelles grappes industrielles. Débutée au centre-ville, la construction d'infrastructures souterraines permettra d'augmenter la densification en périphérie, tout en y conservant des espaces de vie agréables[48], comme en témoigne la planification de l'arrondissement de Tengah[49].
Organisation territoriale
Singapour est divisée en 5 régions administratives : Région centrale, Région de l'est, Région de l'ouest, Région du nord-est, Région du nord. Chacune des régions est divisée en 55 arrondissements ou zones de développement urbain (planning areas), qui se subdivisent à leur tour en 344 quartiers (subzones).
Dans la région centrale, le centre historique, situé à la pointe sud de l'île, abrite le quartier des affaires et le cœur touristique du pays. Certains quartiers à valeur patrimoniale y sont maintenus et rénovés.
Les installations portuaires, les chantiers navals et une grande partie de la zone industrielle sont localisés à l'extrémité sud-ouest, dans l'arrondissement de Tuas (en) et sur l'île de Jurong. Le port, dont les activités sont hautement soutenues par des techniques de pointe, accueille environ 130 000 navires annuellement[50]. Les raffineries de pétrole, les usines pétrochimiques et des centres de recherche industrielle sont concentrés sur l'île de Jurong, hors des zones d'habitation. Au large de Jurong est installée la décharge publique, sur l'île de Semakau. Cette installation innovatrice prendra d'ici 2040 une vocation écologique.
L'aéroport international de Changi est situé à l'extrémité sud-est. Les îles Pulau Tekong et Pulau Sudong, au large de Changi (en), abritent les installations militaires. Un complexe industriel et de recherche aérospatiale est situé dans la région nord-est, dans la zone de développement urbain de Seletar (en).
L'île de Sentosa, à proximité du centre-ville, est dédiée au tourisme. Certaines îles abritent aussi quelques aménagements touristiques : les îles de St-John, et Kusu, au large de Sentosa, sont appréciées notamment pour leurs plages ; Pulau Ubin au nord-est, est demeurée complètement à son état naturel.
Immeubles et bâtiments d'habitation
Avec la silhouette originale de l'Hôtel Marina Bay Sands, les gratte-ciels de son Central Business District et son « Merlion », le centre-ville (Downtown Core) de Singapour possède aujourd'hui l'une des lignes d'horizon urbaines les plus spectaculaires et reconnaissables au monde, la « vitrine » de Singapour[51]. Situé au cœur historique développé par les Britanniques, le centre-ville a été considérablement transformé, non par la démolition des vieux quartiers, qui ont plutôt été généralement conservés, souvent grâce à la gentrification, mais par les superficies gagnées aux dépens de la mer[52]. Presque tous les immeubles y ont moins de 15 ans et plusieurs ont été dessinés par des architectes de renommée mondiale à la suite de concours internationaux. La ville a créé dans ce secteur prestigieux un environnement dynamique, attrayant pour la population et les touristes, lieu des événements d'envergure nationale et internationale, et où l'esthétisme et la verdure sont omniprésents, dont les fameux Gardens by the Bay.
Avec les immeubles de bureaux, il y a plus de 480 gratte-ciel à Singapour, qui est la ville d'Asie du Sud-Est qui comprend le plus de gratte-ciels après Hong Kong, Shanghai, Chongqing, Pékin, Shenzhen, Canton et Bangkok.
- Maisons colorées à Koon Seng Road appelées « compartiments chinois » (en anglais : shophouses) de style sino-portugais
Singapour présente une grande variété de types d'habitats. La cité-État a fait construire par le Housing and Development Board (HDB), maître d'œuvre de la politique de l'habitat, des milliers de logements collectifs pour une grande partie de la population. Dans chaque bloc HDB, la mixité sociale est de règle, mais le mélange culturel est savamment dosé : les habitants sont « rangés » par immeuble en fonction de quotas ethniques. Des espaces de socialisation sont intégrés à chacun des blocs. 80 % des habitants vivent dans ces logements publics, communément appelés « HDB ». Il faut être de nationalité singapourienne ou être résident permanent (PR) pour y avoir droit. Les blocs d'habitation construits par le HDB alternent avec des tours à condominiums, des zones pavillonnaires, des maisons individuelles (même dans la City) ou des villas cossues. Les immeubles collectifs du HDB sont de bonne qualité et bien entretenus. Ils ne dépassent en général pas 25 étages.
Les plans d'urbanisme des vingt dernières années ont profondément transformé les vieux quartiers de la cité-État, en état constant de modernisation et d'épuration de l'espace urbain[53]. Les formes architecturales des « HDB » récents sont innovantes et se comparent avantageusement avec celles des tours à condominium de luxe.