Suisse
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La Suisse, en forme longue la Confédération suisse[9], est un État fédéral d'Europe centrale et de l'Ouest, formé de 26 cantons[10], avec Berne pour capitale de facto.
Confédération suisse
(de) Schweizerische Eidgenossenschaft
(it) Confederazione svizzera
(rm) Confederaziun svizra
(la) Confoederatio Helvetica
Drapeau de la Suisse |
Armoiries de la Suisse |
Devise | en latin : Unus pro omnibus, omnes pro uno[n 1] (« Un pour tous, tous pour un ») |
---|---|
Hymne |
Cantique suisse |
Fête nationale | 1er août |
· Événement commémoré |
Le Pacte fédéral () |
Villes majeures | Zurich, Genève, Bâle et Lausanne |
---|---|
Superficie totale |
41 291[3],[4] km2 (classé 133e) |
Superficie en eau | 3,7 % |
Fuseau horaire | UTC +1 (été +2) |
Entité précédente | |
---|---|
Pacte fédéral | Début |
Restauration | |
Guerre du Sonderbund | |
État fédéral |
Gentilé | Suisse, Suissesse |
---|---|
Population totale (30.06.2023) |
8 902 308[5] hab. (classé 100e) |
Densité | 216 hab./km2 |
PIB nominal (2022) |
841,969 milliards de $ +3,62 % (20e) |
---|---|
PIB (PPA) (2022) |
739,494 milliards de $ +8,61 % (37e) |
PIB nominal par hab. (2022) |
96 390,049 $ +2,84 % (4e) |
PIB (PPA) par hab. (2022) |
84 658,442 $ +7,8 % (9e) |
Taux de chômage (2022) |
2,6 % de la pop. active −10,95 % |
Dette publique brute (2022) |
Nominale : 320,856 milliards de CHF +2,33 % Relative : 41,464 % du PIB −1,80 % |
Monnaie |
Franc suisse (CHF ) |
IDH (2021) | 0,962[6] (très élevé ; 1er) |
---|---|
IDHI (2021) | 0,894[6] (4e) |
Coefficient de Gini (2018) | 33,1 %[7] |
Indice d'inégalité de genre (2021) | 0,018[6] (3e) |
Indice de performance environnementale (2022) | 65,9[8] (9e) |
Code ISO 3166-1 |
CHE, CH |
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Domaine Internet | .ch .swiss |
Indicatif téléphonique | +41 |
Organisations internationales |
CERN (1952) AELE (1960) Conseil de l'Europe (1963) FMI (1992) Banque mondiale (1992) OIF (1996) ONU (2002) OSCE (1973) ESA (1975) |
La Suisse est bordée par l'Allemagne au nord, l'Autriche et le Liechtenstein à l'est-nord-est, l'Italie au sud et au sud-est et la France à l'ouest. C'est un pays sans littoral, dont le Rhin, sécurisé par des traités internationaux, constitue l’unique accès direct à la mer[11]. Le pays est géographiquement divisé entre les Alpes, qui occupent 60 % du territoire, le Plateau suisse et le Jura[12]. Sa population dépasse les 8,8 millions d'habitants[13], concentrés principalement sur le Plateau, là où se trouvent les plus grandes agglomérations et centres économiques : Zurich et Genève — qui sont des villes mondiales — puis Bâle (capitale dite culturelle du pays) et Lausanne (qui abrite le Tribunal fédéral). Toutes accueillent des organisations internationales et, pour les trois premières, un aéroport international.
La Fête nationale suisse célèbre chaque la fondation de la Confédération suisse grâce au pacte d'alliance, datée du mois d', entre les trois cantons primitifs : Uri, Schwytz et Unterwald. Le pays a une longue tradition de neutralité politique et militaire et n'a rejoint l'Organisation des Nations unies (ONU) qu'en . Il poursuit cependant une politique étrangère active et s'implique fréquemment dans des processus humanitaires et de construction de la paix dans du monde[14]. La Suisse est le berceau du Comité international de la Croix-Rouge et abrite en outre de nombreuses organisations internationales, dont le deuxième plus grand siège de l'ONU après celui de New York : l'Office des Nations unies à Genève, ainsi que le siège de la Banque des règlements internationaux à Bâle, le siège de l'Organisation mondiale de la santé à Pregny-Chambésy et le siège du Comité international olympique à Lausanne. Dans le domaine européen, elle est un des membres fondateurs de l'Association européenne de libre-échange et membre de l'espace Schengen, mais pas de l'UE ni de l'Espace économique européen.
La Suisse comporte quatre régions culturelles et linguistiques et quatre langues nationales : l'allemand, le français, l'italien et le romanche, cette dernière n'étant que partiellement officielle[10],[15]. En conséquence, les Suisses forment une nation au sens civique du terme (« Willensnation »), n'ayant pas d'unicité forte sur un plan ethnique ou linguistique. Le sens fort de l'identité et de la communauté des Suisses est fondé sur un fond historique commun et le partage de principes politiques et de caractéristiques telles que le fédéralisme, la démocratie directe[16], le symbolisme alpin[17] et des mythes fondateurs. L'intellectuel Ernest Renan la cite notamment comme exemple dans Qu'est-ce qu'une nation ?.
La Suisse, qui est l'une des économies les plus libérales du continent[18], possède l'un des PIB nominaux par habitant et de parité du pouvoir d'achat les plus élevés au monde, ainsi que l'indice de développement humain (IDH) le plus élevé de la planète (0,962). Elle est classée deuxième sur la liste des pays par espérance de vie, publiée par le DAES des Nations unies ; et est considérée comme l'un des pays les moins corrompus, et — pendant plusieurs années — comme le premier en termes de compétitivité économique et touristique, selon le Forum économique mondial.
Dans les autres langues nationales que le français, le pays est appelé Schweiz en allemand, Svizzera en italien et Svizra en romanche. Depuis 1803, le nom officiel de l'entité politique suisse est Confédération suisse en français, Schweizerische Eidgenossenschaft en allemand, Confederazione Svizzera en italien, et Confederaziun svizra en romanche[19].
Au XIXe siècle, le latin servait traditionnellement de langue commune pour les inscriptions officielles. Ainsi, la formule Confœderatio Helvetica se trouve notamment inscrite sur les pièces de monnaie suisses de 5, 10 et 20 centimes et sur les pièces de 5, 10 et 20 francs, mais pas sur les pièces de 50 centimes et de 1 et 2 francs — où ne figure que le nom « Helvetia » — ainsi qu'au fronton du Palais fédéral à Berne. Le sigle CH en est la forme abrégée pour les codes postaux et les extensions de noms de domaine sur Internet[20]. CH figure également sur l'autocollant distinctif de nationalité apposé à l'arrière des véhicules automobiles suisses circulant à l'étranger, en application de la Convention de Vienne sur la circulation routière[21],[22],[23].
Origine
Depuis le milieu du XIVe siècle, le terme de confédération est employé pour qualifier les systèmes d'alliance qui se sont formés sur le territoire de la Suisse actuelle. Le mot français, comme ses équivalents dans les langues latines, est issu du latin foedus, « traité d'alliance », alors que l'allemand Eidgenossenschaft renvoie au « serment devant Dieu », Eid, prêté par des Genossen, « compagnons » de même rang. Le mode d'association ainsi désigné contraste avec la dissymétrie des liens de dépendance féodaux[24].
Le nom Schweiz, d'où dérive le français Suisse, est utilisé dès le XVIe siècle par les Autrichiens, par déformation de celui du canton de Schwytz (Switz ou Sweitz en moyen haut allemand) qui est alors le canton géographiquement le plus proche de Vienne parmi les trois cantons d'origine, pour désigner l'ensemble de la communauté révoltée contre eux. Une confusion régna ensuite pendant plusieurs siècles sur l'orthographe utilisée par les deux toponymes (Schwytz et Schweiz). L'historien suisse Johannes von Müller proposa en de dissocier les deux formes[25]. Le terme de Schwytz, quant à lui, viendrait de celui apparu en pour désigner la population de la région, les Suittes ; ce nom serait lui-même issu du vieux haut allemand swedan signifiant « brûler » (cf. islandais svíða, danois et suédois svide), rappelant ainsi la culture sur brûlis, technique par laquelle les habitants défrichaient les forêts avoisinantes afin de construire ou de cultiver les terrains[26].
Le terme Confédération suisse ne devient courant qu'au XVIIIe siècle, où il n'est encore ni officiel ni unique, puisque les appellations Corps helvétique, Magna Liga, Ligues et Helvetia sont également utilisées pour désigner le pays[19],[27].
Évolution
La proposition de von Müller visant à utiliser l'appellation de Schweiz pour désigner la confédération fut officialisée en , sinon dans l'Acte de Médiation lui-même[25], du moins par le titre de « Médiateur de la Confédération suisse » que prend Bonaparte à cette occasion. Elle est reprise à l'article 15 du Pacte fédéral de 1815 : « les XXII Cantons se constituent en Confédération suisse », puis par les constitutions de 1848, 1874 et 1999[19]. Aujourd'hui, dans la liste des dénominations d'États publiée par les autorités du pays, c'est celle de Confédération suisse qui est retenue, l'adjectif helvétique étant explicitement exclu[28].
Cependant, au cours d'une évolution historique complexe, inscrite depuis 1848 dans le texte de ses constitutions successives, les institutions de la Suisse se sont éloignées de la confédération d'États pour devenir celles d'un État fédéral. Le maintien en vigueur d'une appellation officielle inchangée, bien qu'elle ne leur corresponde plus (du moins dans les langues latines : en allemand Eidgenossenschaft ne désigne pas une forme politique particulière), exprime l'idée d'une continuité de l'histoire suisse, depuis les alliances médiévales jusqu'à l'État contemporain[19].
Polysémie
Confédération, avec ou sans majuscule, désigne trois concepts différents, qui correspondent chacun à un mot différent en allemand :
- confédération, nom commun (allemand Staatenbund) : désigne un « État composé où chaque État-membre conserve son indépendance mais se soumet à un pouvoir central essentiellement constitué par un organisme de coordination dont les décisions doivent être prises à l'unanimité des États-membres »[29]. La Suisse était initialement une confédération, une alliance d'États souverains ligués pour se prêter mutuellement secours[30]. Au XIXe siècle, après l'échec de la République helvétique et face aux nombreux défauts du Pacte fédéral de , des cantons considéraient que cette forme avait fait son temps. Ils ne voulaient cependant pas d'un État unitaire[30]. Ils ont décidé de former un État fédéral, ce qui a été concrétisé par la Constitution fédérale de 1848.
- La Confédération, nom propre (allemand der Bund) : le terme désigne l'État fédéral par opposition aux cantons, les États fédérés. L'État fédéral comprend en particulier l'administration fédérale avec à sa tête le Conseil fédéral, mais aussi l'Assemblée fédérale et les différents tribunaux fédéraux. La Confédération dispose de certaines compétences prévues par la Constitution, comme la monnaie ou l'armée, tandis que les cantons disposent de toutes les compétences non attribuées[31], comme la police, l'enseignement ou la santé.
- La Confédération [suisse], nom propre (allemand die [Schweizerische] Eidgenossenschaft) : nom officiel de l'État suisse, du pays, autrement dit de l'ensemble des 26 cantons et du peuple suisse. Le mot allemand Eidgenossenschaft n'est pas l'équivalent linguistique de confédération. Il est composé de Eid, serment devant Dieu, et Genosse, mot qui désigne jusqu'au milieu du XIXe siècle un compagnon, une personne partageant le même sort, les mêmes intérêts et étant du même rang social. On peut le rendre par « Alliance entre égaux scellée par un serment ». Ce terme ne décrit donc pas un régime particulier[24].
La Suisse est habituellement divisée en trois grandes zones géographiques. Du nord au sud, ainsi que par superficie croissante, sont inclus le Jura, le Plateau suisse et les Alpes suisses. Le Plateau constitue par sa densité de population la zone la plus importante en matière démographique et économique.
Relief
Mis à part les quelques plaines alluviales, du Rhin et du Rhône notamment, chaque région possède un relief plus ou moins marqué, des collines du Plateau et du Jura (1 000 - 1 600 m) aux sommets des Alpes (2 000 - 4 600 m).
Bien que d'importance modeste du point de vue économique, la région alpine comporte les paysages les plus variés et les plus marquants de la Suisse. Elle s'étend sur près des deux tiers du pays (62,5 % du territoire), faisant de la Suisse le pays le plus montagneux d'Europe occidentale. Certains grands cantons se trouvent en totalité ou majoritairement à l'intérieur du périmètre alpin, ce sont le Valais, le Tessin et les Grisons.
Selon la définition de l'Office fédéral de la statistique, un quart de la population de Suisse vit en région de montagne. Cela représente plus de 28 000 km2 répartis entre 814 communes[32].
La topographie, notamment la barrière naturelle que forment les Alpes, est aussi à l'origine d'une grande variété de climats.
Les chaînes de montagne principales (comprenant des sommets supérieurs à 4 000 m) sont quant à elles localisées dans les régions des cantons de Berne (Alpes bernoises), du Valais (Alpes valaisannes) et des Grisons (massif de la Bernina). Ce sont également les chaînes regroupant la plupart des glaciers en Suisse, dont elle est recouverte à hauteur de quelque 3 %. Enfin des sommets tels que le Cervin et l'Eiger ont gagné un statut emblématique de la chaîne alpine.
Hydrographie
La Suisse est située sur la ligne de partage des eaux de quatre bassins versants. Celui du Rhin couvre la plus grande partie du pays et celui du Rhône couvre le Valais, la partie sud du canton de Vaud et Genève. Cependant, des régions de Suisse appartiennent aussi aux bassins du Danube (la haute vallée de l'Inn dans les Grisons), du Pô et de l'Adige en Italie (le canton du Tessin avec notamment la rivière Tessin mais aussi quelques petites vallées des Grisons, avec les rivières Poschiavino, Maira et Rom (val Müstair) ainsi que la vallée de Simplon en Valais avec la rivière Diveria).
Ainsi les eaux coulant en Suisse peuvent se diriger vers la mer du Nord, la mer Méditerranée occidentale, la mer Adriatique ou la mer Noire. Pour cette raison, il est parfois question de la région du Gothard comme du « château d'eau de l'Europe ».
Presque chaque région compte un nombre d'étendues d'eau assez important. Les plus grandes sont situées sur le Plateau, ainsi qu'en bordure du territoire alpin. Les lacs de montagne proprement dits sont d'étendue modeste, mais particulièrement nombreux si les lacs de retenue destinés à la production d'hydroélectricité sont inclus.
Climat
Le climat de la Suisse est un climat tempéré de transition, influencé par le climat océanique d'Europe de l'Ouest, le climat continental humide d'Europe centrale, le climat méditerranéen et le climat montagnard. Les précipitations sont réparties tout au long de l'année, parfois sous forme de neige en hiver. Les quatre saisons sont bien marquées, avec une différence d'environ 20 °C entre la température moyenne du mois le plus chaud (juillet) et le mois le plus froid (janvier).
Les Alpes font effet de barrière climatique et provoquent des différences significatives de température et de quantité de pluie en fonction de la position géographique (microclimats). L'influence du climat méditerranéen est plus marquée au sud des Alpes, où les étés sont plus chauds et les hivers sont plus doux et plus secs par effet de foehn. L'influence du climat continental humide est plus marquée dans la partie est du pays avec des écarts de température plus importants et des pluies plus importantes en été.
La température moyenne diffère en fonction de l'altitude du lieu et de la période de l'année, du fait du relief accidenté, il peut exister plusieurs étages avec des climats et des milieux naturels différents sur les façades d'une montagne. Dans les basses terres telles que le Plateau suisse (500 m) la température dépasse 30 °C durant les jours les plus chauds de l'été — de juin à septembre — et peut descendre en dessous de 0 °C en hiver — de décembre à mars. La température moyenne diminue de 1 degré tous les 300 m. Au-dessus de 1 500 m d'altitude la saison d'hiver dure du mois de novembre au mois d'avril, et la neige subsiste durant toute la saison – condition favorable aux sports d'hiver. Au-dessus de 3 000 m la neige subsiste toute l'année et la température monte rarement au-dessus de 10 °C. L'ensoleillement, élevé dans tout le pays durant l'été, est faible dans les vallées et le plateau durant l'hiver à cause du phénomène de brouillard de vallée.
Par effet de foehn sur les Alpes, lorsque le vent chaud du sud souffle vers le nord, il provoque un temps pluvieux et doux sur la façade sud des Alpes, et un temps sec et chaud sur la façade nord. Quand, au contraire, le vent froid du nord souffle vers le sud, il provoque un temps pluvieux et froid sur la façade nord, et un temps ensoleillé et doux au sud. Située dans les Alpes internes, la région du Valais reçoit de l'air sec toute l'année.
La bise est un vent froid et sec venu du nord-est, fréquent en hiver. Elle provoque une chute de température, un ciel dégagé et une impression de froid accentuée par le souffle des rafales qui peuvent atteindre 100 km/h[35].
Changements climatiques
La Suisse, selon un rapport officiel de 2007[36], est un pays notablement exposé aux conséquences du changement climatique, en raison de l'importance de ses glaciers, lesquels reculent et vont encore reculer et peut-être disparaître d'ici 100 ans[37]. Le risque d'inondation, coulée de boue, glissement de terrain ou chute de pierre augmente. Des cartes de danger ont été établies (fin 2007) pour 30 % du territoire. Le nombre de jours de canicule (température> 30 °C) a fortement augmenté[38], passant au Tessin d'une moyenne d'un à deux jours par an dans les années 1960 à presque 15 aujourd'hui. De même sur le plateau, avec une augmentation encore plus forte à Zurich et à Genève (quatre fois plus de jours de canicule depuis les années 1960). Les hivers se réchauffent aussi, avec moins de jours d'enneigement, surtout à moins de 1 500 mètres. Les chutes de neige sont plus tardives, y compris à haute altitude, ce qui peut avoir un impact sur le tourisme et les sports d'hiver (en 2019, 50 % environ des pistes ont dû recevoir un enneigement artificiel qui n'est pas sans conséquences sur la gestion de l'eau).
Au début des années 2000, la floraison des cerisiers était en moyenne plus précoce de 15 à 20 jours qu'en . Les cours d'eau du Plateau suisse se réchauffent depuis les années 1960 et l'eau y dépasse 18 °C un nombre de jours croissant par an, avec en parallèle une diminution des truites de rivière qui ont besoin d'eau froide et riche en oxygène.
En , la température a augmenté de +2 °C en 150 ans. Depuis les années 2000, la Suisse a connu neufs de ses 10 années les plus chaudes. Comme conséquences, le volume des glaciers suisses a vu une baisse significative de 60 % depuis la moitié du XIXe siècle[39].
Gaz à effet de serre
Les émissions de gaz à effet de serre ont été stabilisées vers 1990, sans toutefois être diminuées (objectif de l'ONU : −6 % par an[40]). La Suisse s'est donné l'objectif de ramener à 0 ses émissions nettes de gaz à effet de serre en 2050. Cela implique de passer de 118,7 Mt équivalent CO2 à 6 Mt (absorption nette de la forêt et des sols envisagée[41]) en 30 ans soit une réduction d'environ −9,5 % par an[42],[43]. Le programme « SuisseÉnergie » incite aux mesures volontaires de l'industrie. Les émissions agricoles ont reculé, alors que les émissions du transport augmentaient, ainsi que celle de l'habitat, en lien avec la croissance (démographique et économique). La surface de référence énergétique des bâtiments certifiés (Minergie et Minergie-P) augmente depuis 1998 plus vite que dans la plupart des autres pays d'Europe, mais en 2006, ne concernait que 0,9 % de la surface de référence énergétique totale du pays.
D'après une enquête du journal Le Temps, la Suisse dépasse régulièrement les pics de pollution autorisés par l'ordonnance sur la protection de l'air, mais les autorités préfèrent ne pas donner l'alerte auprès de la population[44].
Un autre accord a été conclu avec le Pérou pour pouvoir comptabiliser pour la Suisse des puits de carbone réalisés dans ce pays[45].
En 2020, la Suisse a produit plus de 53 millions de tonnes de gaz à effet de serre du principalement au chauffage de logements et aux transports qui sont principalement des voitures à moteurs thermiques[46].
Milieu naturel
La Suisse dispose de milieux naturels de qualité et abrite une biodiversité importante avec environ 50 000 espèces répertoriées (pour la faune, flore et fonge), mais dont 30 à 50 % des indigènes sont menacées[47] (comme dans la plupart des pays européens), alors qu'une centaine d'espèces invasives posent problème[48].
Du fait du relief, la population (à 75 % urbaine) est très concentrée, mais l'urbanisation s'étale (périurbanisation). En 2000, chaque habitant consommait une surface habitable de 44 m2, soit 10 m2 de plus qu'en 1980, alors que le nombre de ménages s'était accru de 27 % dans le même temps. La fragmentation écopaysagère est importante et croissante[49] ainsi que l'artificialisation des milieux. Le nombre de kilomètres parcourus sur la route a presque doublé en 34 ans (de 1970 à 2004), et les surfaces imperméabilisées et construites, routes et parkings ont augmenté simultanément d'environ 10 % de 1982 à 1995.
Environ un milliard de mètres cubes d'eau potable sont distribués annuellement par les robinets (soit l'équivalent en volume du lac de Bienne).
Les énergies renouvelables sont en progression, mais l'énergie finale consommée a augmenté de +11,5 % entre 1990 et 2005, avec une forte hausse (+23 % de 1990 à 2005) de la consommation électrique. Les sols se dégradent ou sont construits (11 hectares de sol agricoles sont quotidiennement perdus et plus de 15 % des sols analysés de 1992 à 1996 dépassaient des valeurs-seuil ou indiquant une pollution pour un ou plusieurs métaux lourds. 61 % des sols arables sont sensibles à l'érosion, 17 % l'étant fortement). Des progrès sont constatés en matière de pollution de l'air (moins de pluies acides, de métaux, de poussières à l'extérieur), mais en 2000, plus de 40 % des habitants étaient chez eux exposés à des taux de poussières fines (PM10) dépassant les valeurs limites. L'ozone (O3) et les oxydes d'azote (NOx) posent également problème[50]. La pollution y est quand même inférieure à celle de la plupart des pays d'Europe tels que la France ou l'Espagne.
En 2018 et 2019, l'ensemble des forêts du nord-ouest de la Suisse est atteinte par la mort en masse des hêtres du fait du changement climatique[51].
- Face nord de l'Eiger, Berne.
- Le lac des Quatre-Cantons, Suisse centrale.
- Le glacier d'Aletsch, Valais.
- Les chutes du Rhin, Schaffhouse.
- Le lac d'Oeschinen, Berne.
- Lacs de la haute Engadine, Grisons.
- Massif du Säntis, Appenzell R. Intérieures.
- Le Piz Bernina, Grisons.
Villes
Zurich, ville la plus peuplée de Suisse avec 421 878 habitants ()[52], se trouve au nord-est du pays, à l'extrémité nord du lac de Zurich. C'est la capitale économique et la principale place bancaire du pays. Elle héberge l'École polytechnique fédérale de Zurich. La ville est desservie par le principal aéroport ainsi qu'un performant réseau de voies ferrées et quelques autoroutes. Avec 360 000 passagers quotidiens, la gare centrale de Zurich est très importante.
Genève, deuxième ville du pays avec 203 856 habitants (2022)[52]et première ville suisse en densité de population, se trouve à l'extrême ouest du pays à la pointe du Léman. L'agglomération se développe également de l'autre côté de la frontière, en France. Genève est le siège de nombreuses organisations internationales, d'organisations non gouvernementales, de banques privées et d'entreprises horlogères.
Bâle, troisième ville avec 173 863 habitants (2022)[52], se trouve au nord-ouest du pays. L'agglomération se développe également de l'autre côté de la frontière, en France et en Allemagne. La ville est traversée par le Rhin et dispose de l'unique port fluvial du pays, ainsi que du troisième aéroport du pays, l'aéroport international de Bâle-Mulhouse-Fribourg. Elle accueille de nombreuses industries pharmaceutiques, l'université la plus ancienne du pays et le siège mondial de la Banque des règlements internationaux. La ville est aussi célèbre pour ses musées, comme le Kunstmuseum (plus ancienne collection d'art publique au monde) ou la Fondation Beyeler à Riehen.
Lausanne, quatrième ville avec 149 490 habitants (Mai 2023)[52],se trouve à l'ouest du pays au bord du Léman. Elle est le siège du Tribunal fédéral, de l'École polytechnique fédérale de Lausanne et du Comité international olympique.
Berne, cinquième ville avec 134 794 habitants (2022)[52], se trouve au centre-ouest. C'est la ville fédérale, siège du gouvernement et des principales institutions fédérales.
La Suisse compte 2 136 communes au [53].
- Bâle.