Système de propriété foncière en Éthiopie
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L’Éthiopie s’est accommodée au cours de son Histoire d’un grand nombre de systèmes fonciers différents caractérisés par une relative complexité. Comme dans toutes les sociétés à dominante agraire, la politique de la terre constitue une des modalités centrales du pouvoir.
Certains auteurs[1] notent que le système foncier prévalant durant la période impériale est une des combinaisons les plus complexes de système de propriété terrienne prévalant en Afrique. On a pu par exemple, dans la province du Wollo uniquement, dénombrer jusqu’à 111 types de systèmes fonciers différents[2]. La rareté des terres cultivables dans les régions du Nord de l’Éthiopie, a en effet très tôt dans l’Histoire conduit à développer un système foncier relativement élaboré. Certaines chroniques datant de l’époque axoumite décrivent déjà l’utilisation des terres en Éthiopie[3].
Par ailleurs, par le rejet du colonialisme qui caractérise l’Éthiopie au sein de l’Afrique, on ne trouve pas contrairement aux autres pays africains d’héritage lié au colonialisme résultant de l'accaparement de terres par des colons formalisant la notion de propriété privée de la terre dans sa conception capitaliste[4].
John Markasis[5], en particulier, remarque que ce système occupe une place centrale au sein de nombreux évènements majeurs qui jalonnent l’Histoire de l’Éthiopie. On peut noter à cet égard, la révolution de 1974 sur la base de la réforme agraire, le développement de la rébellion dans le Tigré conduisant à la chute du régime de Mengistu, et pour des auteurs comme Tsegaye Tegenu, les différences dans le recrutement des armées sous Yohannes IV et Ménélik II ainsi que la restructuration de l’Empire sous ce dernier ayant conduit à la victoire d’Adoua.
Un ministère de l’agriculture voit le jour en 1909 sous Ménélik II. La diversité des systèmes fonciers de l’Empire prévaut jusqu’en 1964, date de création du Ministère de l’Administration et du régime foncier sous le règne de Hailé Sélassié, en réponse à des pressions politiques aussi bien intérieures qu’extérieures. Au cours de la révolution de 1974, les systèmes féodaux de l’administration des terres sont définitivement abolis par la réforme agraire.