Minorité dominante
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Une minorité dominante est un sous-ensemble minoritaire d'une population qui détient un pouvoir prédominant et disproportionné dans les domaines militaire, religieux, foncier, financier, commercial, politique, médiatique… Il peut s'agir d'une minorité d'aristocrates, de gros propriétaires de terres ou de troupeaux, de mines, d'esclaves, d'usines, de maisons de commerce, de caravanes, de navires ou de banques.
Une minorité dominante peut être purement sociale, non-différente de la majorité dominée par sa culture (cas, en Afrique, des Tutsi qui partagent la même langue, histoire, tradition et religion que les Hutu, ou encore cas des Brahmanes en Inde : on parle alors de « classe » ou de « caste ») ou bien, en outre, être définie par des caractères culturels propres (origines, mythes fondateurs, religion, « race », culture ou nationalité différents de la majorité : on parle alors de groupe ethnique)[1]. En Grèce antique, quatre termes définissaient les groupes humains : γένος / genos signifiant « clan dominant, noble », ἔθνος / éthnos signifiant « gens de même origine », δῆμος / dêmos signifiant « peuple du lieu, citoyens » et λάος / laos signifiant « peuple assemblé, foule » : les grandes familles patriciennes (genos) constituaient initialement les minorités dominantes, tels les mythiques Atrides d’Homère ou les réels Eupatrides de l’Athènes antique[2].
La minorité dominante peut être d’origine exogène lorsqu’elle est issue d’une immigration conquérante, comme dans le cas des Celtes (terme signifiant « les meilleurs »)[3] arrivés en Europe occidentale au VIe siècle av. J.-C.[4] ou encore des colons européens dans les empires coloniaux. Elle peut aussi être d’origine endogène, comme les « élites » structurées par conversion à l’exemple des protestants d’Irlande avant l’indépendance du sud de l’île ou bien fonctionnant par cooptation à l’exemple de la gentry de l’Occident[5], de l’armée birmane qui combat vigoureusement le peuple dont elle est issue[6] ou de l’oligarchie des systèmes communistes[7] convertie à l’économie de marché, mais non à la démocratie[8].