Élections législatives françaises de 2012
élection de la XIVe législature de la Ve République / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
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Les élections législatives françaises de 2012 se tiennent sur deux tours les et (en France d'outre-mer et pour les Français établis hors de France, les élections sont avancées de quelques jours) avec pour but de renouveler pour cinq ans, selon un mode de scrutin uninominal majoritaire à deux tours, les 577 sièges de députés de l'Assemblée nationale, chambre basse du Parlement français, et d'élire la XIVe législature de la Cinquième République.
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Élections législatives françaises de 2012 | ||||||||||||||
577 députés de l'Assemblée nationale (majorité absolue : 289 sièges) | ||||||||||||||
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et | ||||||||||||||
Corps électoral et résultats | ||||||||||||||
Votants au 1er tour | 26 369 126 | |||||||||||||
57,22 % 3,2 | ||||||||||||||
Votants au 2d tour | 23 952 486 | |||||||||||||
55,40 % | ||||||||||||||
Majorité présidentielle – Jean-Marc Ayrault | ||||||||||||||
Voix au 1er tour | 10 347 043 | |||||||||||||
39,86 % |
8,6 | |||||||||||||
Voix au 2e tour | 11 497 651 | |||||||||||||
49,93 % |
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Députés élus | 331 | 119 | ||||||||||||
Union de la droite et du centre – Jean-François Copé | ||||||||||||||
Voix au 1er tour | 8 994 349 | |||||||||||||
34,66 % |
10,9 | |||||||||||||
Voix au 2e tour | 10 161 218 | |||||||||||||
44,12 % |
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Députés élus | 229 | 116 | ||||||||||||
Front national – Marine Le Pen | ||||||||||||||
Voix au 1er tour | 3 528 663 | |||||||||||||
13,60 % |
9,3 | |||||||||||||
Voix au 2e tour | 842 695 | |||||||||||||
3,66 % |
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Députés élus | 2 | 2 | ||||||||||||
Front de gauche – Jean-Luc Mélenchon | ||||||||||||||
Voix au 1er tour | 1 793 192 | |||||||||||||
6,91 % |
2,6 | |||||||||||||
Voix au 2e tour | 249 498 | |||||||||||||
1,08 % |
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Députés élus | 10 | 5 | ||||||||||||
Mouvement démocrate – François Bayrou | ||||||||||||||
Voix au 1er tour | 458 098 | |||||||||||||
1,77 % |
5,8 | |||||||||||||
Voix au 2e tour | 113 196 | |||||||||||||
0,49 % |
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Députés élus | 2 | 1 | ||||||||||||
Carte des circonscriptions | ||||||||||||||
Assemblée nationale élue Par groupes | ||||||||||||||
Liste au (modifications ultérieures)
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Gouvernement | ||||||||||||||
Sortant | Élu | |||||||||||||
Dernière séance de l'Assemblée : Fillon III Majorité présidentielle (UMP, NC, RAD, DVD) Après l'élection présidentielle : Ayrault I Majorité présidentielle (PS, PRG, EELV, MRC) |
Ayrault II Majorité présidentielle (PS, PRG, EELV, MRC) | |||||||||||||
Législature élue | ||||||||||||||
XIVe de la Ve République | ||||||||||||||
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Ce scrutin fait partie de la même séquence électorale que l'élection présidentielle des 22 avril et 6 mai 2012, remportée par le candidat socialiste François Hollande. Il voit la victoire de la nouvelle majorité présidentielle et donne une assise à la coalition gouvernementale du gouvernement Ayrault, le Parti socialiste et ses alliés obtenant une majorité absolue pour la première fois depuis les élections de 1997 ; il s'agit de la première fois sous la Cinquième République que la gauche remporte des élections législatives ordinaires et non anticipées à la suite d'une dissolution de l'assemblée nationale.
Cinq des 577 circonscriptions voient leur résultat annulé, ce qui conduit à l’organisation de législatives partielles dans les mois qui suivent.
Ces élections législatives font partie d'une même séquence électorale que l'élection présidentielle. En effet, dans un premier temps, le mandat présidentiel quinquennal est instauré en 2000 par voie référendaire, en lieu et place du septennat en vigueur depuis la loi du 20 novembre 1873. Ensuite, la loi organique du fixe au 3e mardi du mois de juin la fin des pouvoirs de l'Assemblée nationale, cinq ans après son élection[1], soit quelques semaines après l'élection du président de la République, l'objectif affiché de cette concordance étant de réduire le risque de cohabitation[2],[3] et de confirmer le principe de « légitimité subordonnée », la seconde élection servant à confirmer la première[4]. Pour l'année 2012, cinq semaines séparent le second tour de l'élection du président de la République, le 6 mai, du premier tour de celle des députés français, le 10 juin.
Ces élections sont aussi marquées par deux changements importants :
- Le redécoupage des circonscriptions législatives de 2010 pour tenir compte de l'évolution de la démographie française et répondant à une demande du Conseil constitutionnel, demande renouvelée depuis 1999 aux différents gouvernements qui se sont succédé. Le nombre total de députés, 577, désormais inscrit dans la Constitution depuis la réforme de la constitution française de juillet 2008, reste cependant inchangé. L'ordonnance no 2009-935 a été ratifiée par le Parlement, après deux navettes, le , et validée par le Conseil constitutionnel le 18 février suivant[5].
- L'élection pour la première fois de députés représentant les Français établis hors de France[6]. En effet la réforme de juillet 2008 de la Constitution française établit que « les Français établis hors de France sont représentés à l'Assemblée nationale et au Sénat » (article 24). Un projet de loi a donc été présenté en septembre 2008 en Conseil des ministres pour que les Français établis hors de France soient désormais représentés à l'Assemblée nationale avec, si le projet est adopté en l'état, l'élection de députés au scrutin uninominal majoritaire à deux tours (identique au mode d'élection des autres députés) avec de nouvelles circonscriptions hors du territoire français. Jusqu'à présent, les Français de l'étranger n'étaient représentés qu'au Sénat avec 12 sénateurs élus par l'Assemblée des Français de l'étranger. Ces députés pourront être élus par internet[7], ce qui a fait réagir certains partis[8], notamment sur les problématiques de sécurité du vote, d'impossibilité du recomptage des voix et de possibilité de coercition des votants. Par ailleurs, un électeur inscrit à l'étranger peut détenir trois procurations d'électeurs inscrits à l'étranger, ou deux d'électeurs inscrits à l'étranger et une d'électeur inscrit en France, alors qu'un électeur inscrit en France ne peut en avoir que deux[9],[10].
Dépôt des candidatures
Pour la métropole, les candidatures étaient à déposer entre le 14 mai et le à 18 h[11].
En revanche, pour les candidats aux postes de représentants des Français de l'étranger, le dépôt des candidatures se fit entre le 7 mai et le à 18 h (heure de Paris)[12], pour le premier tour et entre la proclamation des résultats par la commission électorale et le mardi à 18 h pour le second tour.
En Polynésie française, les candidatures devaient être déposées avant le vendredi 11 mai 2012 pour le premier tour de scrutin.
Dates du scrutin
Les deux tours se déroulent respectivement les dimanches 10 et en France métropolitaine, à La Réunion, à Mayotte et en Nouvelle-Calédonie.
Toutefois, en raison des décalages horaires, ils ont lieu les samedis 9 et dans les Antilles françaises (Guadeloupe, Martinique, Saint-Martin et Saint-Barthélemy), en Guyane et à Saint-Pierre-et-Miquelon.
Dans les ambassades et consulats à l'étranger, le premier tour se déroule le dimanche , alors que le vote par Internet est ouvert du mercredi 23 mai au mardi 29 mai. De même, le vote par Internet pour le second tour est possible du mercredi 6 juin au mardi 12 juin (vote à l'urne le dimanche 17 juin). Font exception les postes diplomatiques et consulaires situés sur le continent américain, y compris Hawaï, ainsi que la Polynésie française, où le premier tour se déroule le samedi 2 juin et le second tour le samedi . Deux semaines sont en effet nécessaires pour la campagne entre les deux tours, le territoire de la Polynésie française étant éparpillé sur une surface équivalente à celle de l'Europe.
Mode de scrutin
L'élection des députés à l'Assemblée nationale se déroule selon un mode de scrutin uninominal majoritaire à deux tours[13] dans chacune des 577 circonscriptions[14]. Pour être élu dès le premier tour, le candidat doit réunir la majorité absolue des suffrages exprimés et un nombre de voix au moins égal au quart des électeurs inscrits[15]. Si aucun des candidats ne satisfait ces conditions, un second tour est organisé, pour lequel ne peuvent se maintenir que les candidats du premier tour ayant réuni au moins 12,5 % des électeurs inscrits. Si cette exigence est satisfaite par aucun ou un seul candidat, les deux candidats ayant recueilli le plus grand nombre de suffrages peuvent se présenter à ce second tour[16].
Depuis les débuts de la Ve République, quand les élections législatives se sont déroulées dans la foulée de son investiture, le président élu a toujours disposé à l'Assemblée nationale d'une majorité absolue ou relative[17],[18].
Sondages
Le scrutin a lieu sur le mode du scrutin uninominal majoritaire à deux tours, ce qui rend difficile les projections en sièges, d'où la prudence des sondeurs, qui concentrent leurs efforts sur les projections en total des voix pour l'ensemble des partis.
En octobre 2011, Le Monde publie avec l'Observatoire de la vie politique et parlementaire une étude qui, à partir de l'analyse des scrutins locaux canton par canton depuis 2007, prévoit une majorité de gauche quel que soit le résultat de l'élection présidentielle. Selon cette étude, la gauche peut raisonnablement espérer emporter 300 sièges, sachant que la majorité absolue est 289 sièges[19].
C'est même Alain Marleix, le ministre chargé de la nouvelle carte électorale, qui a prévenu Nicolas Sarkozy des difficultés qu'il y aurait à faire « voter quatre fois de suite pour le même camp », alors qu'il y a des dissensions nombreuses : premièrement trop de dissidents en outre-mer ; ensuite, le même schéma en métropole dans des circonscriptions à droite ; enfin et surtout, le centre et l'extrême droite qui pourraient provoquer de nombreuses triangulaires favorables à la gauche[20].
À l'inverse, Martial Foucault, professeur de sciences politiques à l'Université de Montréal, estime, à partir de facteurs sociaux, économiques et démographiques, ainsi que les différences idéologiques, que la présidentielle sera plus serrée que prévu[21], mais qu’il n'y a pas de raison de croire à l’hypothèse d’un président vainqueur en mai mais sans soutien majoritaire en juin[22].
Les candidats ont la possibilité de se rattacher à l'un des 44 partis dont la liste figure dans un arrêté du ministère de l'Intérieur[23], afin de bénéficier d'une aide de l'État au financement de la campagne électorale. Pour ces élections, 6 611 candidatures validées par le ministère de l'Intérieur ont été déposées en métropole et outre-mer[24]. Après désistements et invalidations, ce sont 6 603 candidats qui se sont présentés aux électeurs, soit moins que les 7 600 de 2007 ou les 8 400 de 2002[25] ; parmi eux, 2 649, soit 40 %, sont des femmes[26].
Durée et supports
La campagne commence en métropole le 21 mai[27], la veille pour les DOM-TOM, le 14 en Polynésie française (où les distances rendent l'acheminement plus lent).
À la télévision, les clips de campagne sont diffusés pendant trois semaines (deux semaines avant le premier tour et entre les deux tours) sur les chaînes de France Télévisions, qui les produit. La majorité sortante bénéficie de 3 heures au premier tour et 1 h 30 au second (dont : les trois quarts pour l'UMP, un quart pour le Nouveau Centre), de même pour l'opposition sortante (dont : les trois quarts pour la majorité présidentielle, un quart pour le Front de gauche). Les autres mouvements ayant présenté plus de 75 candidats bénéficient de 7 minutes au premier tour et 5 minutes au second.
Gouvernement
Différents scénarios peuvent changer le rapport de forces du Parlement vis-à-vis de l'exécutif Hollande-Ayrault[28].
- Le Parti socialiste remporte, seul, une majorité absolue, à partir de 289 députés ;
- Le Parti socialiste n'obtient qu'une majorité relative, mais une majorité absolue est obtenue en incluant Europe Écologie Les Verts ou les radicaux de gauche, au gouvernement, cependant tout groupe parlementaire (à partir de 15 députés) bénéficie d'une autonomie accrue dans les débats ;
- Le gouvernement compose avec quatre partis : les trois suscités, ainsi que le Front de gauche, en mesure d'avoir un groupe parlementaire (le premier ministre n'excluant pas une participation gouvernementale[29]) ;
- Le gouvernement compose avec 3 partis et recherche une majorité texte après texte, avec le Front de gauche et des centristes du MoDem ;
- La majorité de droite sortante est reconduite et, étant capable de censurer le gouvernement Ayrault, l'élection entraîne une cohabitation (objectif du secrétaire général de l'UMP Jean-François Copé[30]) ou une union nationale.
Deux autres cas dignes d'être remarqués :
Période de remplacement
Un article du Nouvel Obs faisait remarquer que deux dispositions constitutionnelles favoriseront l'opposition au gouvernement en début de session[31]. Premièrement, d'après l'article 23, un ministre ne peut être député et s'il est élu député, il doit laisser son siège à son remplaçant. Deuxièmement, l'article LO153 du Code électoral[32], datant de 1964, précise que le droit de vote à l'assemblée est retiré au ministre pendant un mois à compter de sa nomination, mois à l'issue duquel le ministre peut décider de laisser son siège à son suppléant.
Or 26 ministres du gouvernement sont en campagne. Si — selon la nouvelle tradition — une victoire dans leur circonscription les maintenait au gouvernement, elle n'apporterait aucune voix aux projets et propositions de lois socialistes soumises à l'Assemblée pendant le mois suivant les élections législatives.
D'après Michel Rocard, qui vécut la même expérience en 1988 : « face au blocage systématique, rien n'est possible ».
Révisions constitutionnelles
Le nombre de députés d'un camp (droite ou gauche) qui doivent être élus pour effectuer des révisions constitutionnelles sans le soutien de l'autre sont de 378 députés pour la gauche et 384 pour la droite[33], c'est-à-dire largement au-dessus de ce qui est envisagé. François Hollande a lui-même admis lors du débat de l'entre-deux-tours que la mise en place en 2013 du droit de vote des étrangers aux élections municipales de 2014 requerrait des voix de droite[34].
Extrême gauche
Lutte ouvrière présente des candidats dans 552 circonscriptions, incluant les 539 circonscriptions de la métropole, cinq circonscriptions réunionnaises et huit candidatures communes avec Combat ouvrier aux Antilles[35].
Le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) est lui présent dans 339 circonscriptions, dont une trentaine réservées à son courant minoritaire, la Gauche anticapitaliste, qui s'est souvent affiliée à une association de financement distincte de celle du NPA : Solidarité, écologie, gauche alternative (SEGA)[36]. Le NPA soutient en tout 364 candidats, des accords locaux ayant pu être passés avec d'autres organisations (principalement les Alternatifs et le Mouvement des objecteurs de croissance, mais aussi le Front de gauche dans quelques circonscriptions en Bretagne et dans le Limousin)[37].
Le Parti ouvrier indépendant présente pour sa part 106 candidats[38]. Le parti avait préféré se concentrer sur les élections législatives, et ne pas présenter de candidat à l'élection présidentielle de 2012, pour exprimer leur rejet des institutions « antidémocratiques »[39].
Front de gauche
Le Front de gauche a investi des candidats dans 547 circonscriptions, et sera donc présent au premier tour dans la quasi-intégralité des circonscriptions de métropole et dans toutes les circonscriptions des Français établis hors de France[40]. Un peu plus de 70 % de ces candidats seront issus du Parti communiste français (PCF) et une centaine du Parti de gauche (PG)[41],[42], un certain nombre de candidatures étant en outre réservées aux autres partis et organisations politiques membres du Front de gauche ainsi qu'à des personnalités d'ouverture sans affiliation partisane. Ces candidatures seront toutes présentées sous l'étiquette politique « Front de gauche soutenu par le Parti communiste français, le Parti de gauche, la Gauche unitaire et les autres formations du Front de gauche »[43]. Le PCF et les « Forces de gauche » (auxquelles seront affiliés les candidats Front de gauche membres d'autres organisations que le PCF) sont inscrits dans la liste des partis publiée au Journal officiel[44].
Le 12 mai, Jean-Luc Mélenchon, ex-candidat du Front de gauche à l'élection présidentielle du mois d'avril, annonce sa candidature dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais, où il sera notamment opposé à la présidente du Front national, Marine Le Pen[45]. Le 18 mai, le PG annonce qu'il se retire de deux circonscriptions comportant un risque d'élimination de la gauche au premier tour, la 7e de la Moselle et la 1re de l'Aube[46].
Europe Écologie Les Verts
EELV présente des candidats dans pratiquement toutes les circonscriptions en fonction de l'accord avec le PS (voir précédemment). En vertu de l'accord, le PS soutient les candidats EELV dans une soixantaine de circonscriptions désignées par les échelons nationaux. En échange, les échelons régionaux se sont accordés sur des circonscriptions où EELV soutient des candidats PS. À la suite de la saisie en référé du TGI de Paris par des militants mécontents, EELV doit procéder à une nouvelle désignation de ses candidats aux élections législatives dans 63 circonscriptions, car la répartition des circonscriptions entre les courants d'EELV n'est pas conforme aux statuts du mouvement[47]
Le 22 mai, EELV annonce avoir investi 471 candidats, avec comme règle une stricte parité femme-homme, y compris au niveau des sièges jugés gagnables[48].
EELV a également passé un accord national avec le MEI, qui affirme avoir obtenu le soutien d'EELV dans une vingtaine de circonscriptions dont celle de son président, Antoine Waechter, qui bénéficiera en outre du soutien du PS à sa propre candidature dans le Haut-Rhin[49]. Le MEI présentera en tout 80 candidats, dont 20 avec le soutien d'EELV, 45 dans les circonscriptions dans lesquelles EELV ne se présente pas et 15 dans des circonscriptions dans lesquelles EELV se présente, faute d'accord local entre les deux partis. 138 candidats en tout seront rattachés au MEI, qui soutient par ailleurs les candidats d'EELV dans 200 circonscriptions[50].
Après le second tour des élections législatives du 17 juin 2012, EELV obtient 17 députés et peut donc constituer un groupe parlementaire. Ce groupe comprend un 18e député, Paul Molac élu dans le Morbihan, soutenu par PS-EELV-UDB à la suite d'un accord entre EELV et l'UDB.
Parti socialiste et alliés
Le Parti socialiste présente ou soutient des candidats dans toutes les circonscriptions. En vertu d'un accord électoral conclu avec EELV en novembre 2011, le PS apporte son soutien à des candidats issus de ce parti dans 60 circonscriptions, assurant à ce dernier l'élection d'au moins 15 députés, soit le nombre requis pour constituer un groupe parlementaire[51]. Afin de rendre possible l'élection de quelques candidats d'origine non européenne (« issus de la diversité ») ainsi que d'un pourcentage élevé de candidates, le Parti socialiste leur a, comme en 2007, réservé des circonscriptions, 22 pour les minorités ethniques, 49 % pour les femmes[52],[53],[54].
Conformément à un accord national signé entre les deux partis[55], le PS soutient également des candidats du Parti radical de gauche (PRG) dans 32 circonscriptions, dont 20 jugées « gagnables », ce qui permettrait au PRG de pouvoir constituer son propre groupe politique en cas de victoire de la gauche[56]. Cet accord de répartition est l'aboutissement d'un processus d'alliance entre les socialistes et les radicaux de gauche qui avait permis au président du PRG, Jean-Michel Baylet, de se porter candidat aux « primaires citoyennes » initiées par le PS.
Le PS soutient également des candidats du Mouvement républicain et citoyen (MRC) de Jean-Pierre Chevènement dans 9 circonscriptions, dont « 4 à 6 gagnables », conformément à un accord politique intervenu entre les deux partis le 7 mars 2012[57].
Le Centre pour la France (Mouvement démocrate)
Le , François Bayrou lance un nouveau rassemblement dépassant le cadre de son parti, le Mouvement démocrate : « le Centre pour la France »[58], les candidats qui porteront cette étiquette devant signer une charte d'engagements[59]. 400 candidats se présentent sous l'étiquette CpF, dont 25 % ne sont pas encartés au MoDem. Le CpF soutiendra également un certain nombre de candidats issus du Nouveau Centre, de l'Alliance centriste, du Parti radical et du Parti radical de gauche ou des socialistes dissidents en fonction des contextes locaux[60].
Partis du centre droit
Les deux principaux partis de centre droit issus de la majorité sortante, le Parti radical et le Nouveau Centre, sont présents aux élections législatives dans le cadre d'un accord national avec l'UMP. La plupart de leurs députés sortants ont reçu l'investiture de l'UMP, et d'autres candidats issus de leurs rangs seront présents en concurrence avec l'UMP dans un nombre restreint de circonscriptions.
Le Parti radical de Jean-Louis Borloo, qui a renoncé à son statut de parti associé à l'UMP en mai 2011, a investi 111 candidats issus de ses rangs le samedi 4 février 2012. 35 d'entre eux devraient obtenir le soutien de l'UMP dès le premier tour[61]. Dans le but de compenser le manque lié à la perte du million d'euros mensuel autrefois versé par l'UMP à son ancien associé, le Parti radical a conclu un accord électoral et financier avec le parti écologiste « Le Trèfle », s'assurant l’obtention d'une somme de 800 000 euros de fonds publics : pour ce faire, 19 parlementaires du PR se sont affiliés au Trèfle, qui reverse au PR l'argent ainsi gagné en vertu des règles d'attribution de la deuxième fraction de fonds publics dévolus aux partis politiques habilités à percevoir des aides publiques[62]. Le 11 avril 2012, est créée l'Union des radicaux, centristes, indépendants et démocrates, association loi de 1901 qui permettra de rattacher des candidats du Parti radical, des centristes et des indépendants comme le maire de Neuilly-sur-Seine.
Le Nouveau Centre a investi de son côté 127 candidats le 8 février 2012, essentiellement « dans des circonscriptions détenues par la gauche, des nouvelles circonscriptions issues du redécoupage électoral et des circonscriptions dans lesquelles le député sortant ne se représentait pas ». Au moins 23 des 24 députés NC sortants se représentent ; dans le Lot-et-Garonne et le Rhône, Jean Dionis du Séjour et Raymond Durand affrontent toutefois la concurrence d'un candidat UMP au premier tour[63]. Le 22 mai, lors d'une conférence de presse commune, le Nouveau Centre et l'UMP ont fait part de leur volonté de mener campagne ensemble, en présentant des candidatures communes dans les deux tiers des circonscriptions[64].
Debout la République
Lors de différentes entrevues, Nicolas Dupont-Aignan a annoncé que le parti qu'il préside Debout la République (DLR) présentera des candidats dans un maximum de circonscriptions[65]. In fine 300 candidats issus de DLR sont finalement présents au premier tour[66] dont 101 dépasseront le seuil de 1 % des voix. Nicolas Dupont-Aignan et François-Xavier Villain sont réélus au deuxième tour.
Union pour un mouvement populaire
Le 28 janvier 2012, la commission nationale d'investiture de l'UMP valide 501 candidatures, dont seulement 28 % de femmes, ce qui devrait valoir au parti une amende d'environ quatre millions d'euros. Les 76 circonscriptions restantes sont « réservées », soit en raison de dissensions locales, soit pour permettre l'investiture de candidats issus d'autres partis[67]. L'UMP a notamment prévu d'accorder son investiture aux députés sortants du Nouveau Centre qui auraient soutenu Nicolas Sarkozy dès le premier tour de l'élection présidentielle[68]. L'UMP s'abstient également de présenter des candidats contre les députés sortants de République solidaire (Jean-Pierre Grand et Guy Geoffroy), et du Parti chrétien-démocrate (Dino Cinieri), de même que la plupart des députés sortants du Parti radical[69].
Front national et alliés
Fin janvier, le FN a confirmé l'investiture de 340 candidats, et prévoyait d'investir les 237 restants entre fin février et début avril. Un tiers du total de ces candidatures sont réservées à des « personnalités de rassemblement » et à de nouveaux adhérents[70]. Le 24 mars, Marine Le Pen annonce le lancement du « Rassemblement bleu Marine » (a également été envisagée l'appellation « Alliance pour un rassemblement national »[71]), étiquette sous laquelle se présenteront « des candidats du FN, des candidats du Siel, mais aussi des candidats individuels qui nous ont rejoints, de partout, de la droite et de la gauche ». Le nom présent sur la liste des partis publiée au Journal officiel reste néanmoins « Front national »[44]. Souveraineté, indépendance et libertés (Siel), parti fondé par l'ancien député européen Paul-Marie Coûteaux, présente une quarantaine de candidats dans le cadre de cette alliance[72]. Dans un article publié le 22 mai, le quotidien Le Monde rapporte que seuls 8 % des 572 candidats investis par le FN n'en sont pas membres, soit une part sensiblement inférieure à celle annoncée au début de l'année[73].
Le , Louis Aliot et Florian Philippot sont nommés porte-parole du Front national pour les élections législatives[74]. Marine Le Pen, excluant tout accord entre partis avec l'UMP, ne se déclare « pas fermée » à une entente et à des discussions au cas par cas avec des candidats UMP[75] si ces derniers ne se trouvent pas impliqués dans des affaires judiciaires[réf. souhaitée].
Autres partis
Le PPLD (Parti pour la décroissance) et le MOC (Mouvement des objecteurs de croissance), présentent une quarantaine de candidats[76].
L'Alliance écologiste indépendante (AEI) affirme le 10 mars 2012 être en mesure de présenter 548 candidats aux élections législatives, dont certains issus d'organisations politiques alliées comme le Parti fédéraliste[77],[78]. L'AEI présente finalement 369 candidats[79].
Le parti Solidarité et progrès de Jacques Cheminade présente 78 candidats, les politologues Florent Gougou et Simon Labouret notant qu'il est le seul parti ayant présenté un candidat aux élections présidentielles à ne pas avoir eu de candidats dans la moitié au moins des circonscriptions[80].
Lors de sa conférence de presse du 18 avril[81], le Parti pirate (PP) annonce avoir 42 candidats confirmés, et d'autres qui continuent d'être investis[82]. Mi-mai, ce chiffre passe à 102 candidats[83]. Le Parti pirate avait déjà participé à des élections législatives partielles. In fine 101 candidats représenteront le parti pirate, dont 25 dépasseront le seuil de 1 % des voix.
L'Union de la droite nationale présente en tout 70 candidats aux élections législatives, essentiellement dans le Nord-Pas-de-Calais, la Picardie et le Sud-Est. 45 de ces candidats sont issus du Parti de la France, 16 du Mouvement National Républicain et 2 de la Nouvelle Droite Populaire[84].
Le 13 février 2012, Christine Boutin annonce que le Parti chrétien-démocrate, qu'elle préside, présentera une centaine de candidats aux élections législatives conformément à une alliance conclue avec l'UMP en échange de son désistement à l'élection présidentielle[85].
L'Alliance royale, parti politique royaliste, espérait présenter 40 candidats sur toute la France grâce aux candidatures de dernières minute. Pour sa première participation à une élection législative, l'Alliance royale présente 34 candidats, ce qui rappelle les élections législatives de 1936, en nombre de candidatures royalistes. Ces candidats sont classés dans catégorie « autres » dans l'affichage des résultats.
Le Parti du vote blanc (PVB) présente 21 candidats + 6 candidats rattachés et obtient une moyenne nationale de 0,44 % des suffrages exprimés. Tous les candidats du PVB sont des volontaires non-professionnels de la politique.
Enjeux financiers
Les allocations publiques des partis politiques ont été abaissées par la loi de finances 2012 de 80 à 76 millions[86]. Sur les 330 partis, 41 reçoivent des fonds, partagés aux trois quarts par l'UMP et le PS. Les règles de financement public sont les suivantes :
- les partis n'ayant pas reçu 1 % des voix aux législatives dans 50 circonscriptions différentes ne sont pas éligibles au financement ;
- les partis éligibles reçoivent une somme d'1,60 € par voix ôtée des pénalités pour manquements à la parité des sexes ;
- un député alloue 42 228 euros au parti qu'il désigne.
C'est normalement la dernière fois que les élections législatives sont seules décideuses des montants alloués, les résultats aux élections territoriales entrant dans le compte à partir de 2014[86].
Sondages nationaux
Des sondages contradictoires donnent alternativement les partis pour une majorité présidentielle de gauche (PS-EELV-PRG), ou bien la droite (UMP-NC) en tête au premier tour[87], mais, du fait de la poussée du Front national, le nombre d'élections triangulaires exploserait, permettant à la gauche de remporter une majorité[88].