Aconitum carmichaelii
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Aconit de Carmichael
Règne | Plantae |
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Clade | Angiospermes |
Clade | Dicotylédones vraies |
Ordre | Ranunculales |
Famille | Ranunculaceae |
Genre | Aconitum |
Aconitum carmichaelii ou Aconit de Carmichael[1], est une espèce de plante à fleurs de la famille des Ranunculaceae dont l’aire d’origine est la Chine et la zone côtière du Vietnam.
Elle comporte une tige de 0,60 à 1,50 m de haut, terminée par une inflorescence portant des fleurs en forme de casque de Jupiter, d'un bleu-mauve intense. Elle possède à la partie supérieure de la racine, un renflement tubérisé (le caudex) d'environ 2 à 4 cm qui se renouvelle tous les ans et produit de nouveaux caudex latéraux, très recherchés par les distributeurs de plantes médicinales chinoises d’Asie.
Connu dans les pays tempérés comme plante horticole, l’aconit de Carmichael est considéré en Asie orientale comme un médicament essentiel de la médecine traditionnelle chinoise. C’est une plante décrite par tous les ouvrages de matière-médicale chinois, depuis les premiers siècles. Toute la plante est toxique, en raison d’alcaloïdes diterpéniques diester comme l’aconitine. La plante connue sous le nom de Fuzi (附子) en chinois[n 1], est principalement cultivée dans certaines provinces montagneuses du sud-ouest et du centre de la Chine, pour son emploi médicinal.
Les alcaloïdes de l’aconit de Carmichael très toxiques ont cependant à doses thérapeutiques, de réels effets anti-inflammatoires, anti-arythmiques et analgésiques. La plante est en conséquence utilisée en Chine pour soulager les patients souffrant de rhumatismes, de douleurs articulaires, d’œdèmes, de gastro-entérite, d'asthme, de douleurs abdominales et de certains troubles gynécologiques[2]. Mais l’utilisation de cette plante très toxique n’est pas sans risque, comme l’indique le nombre d’empoisonnement de patients, régulièrement rapportés en Chine, en raison de surdosage.
La méthode empirique par essais-erreurs de la médecine chinoise utilisée pour sélectionner les remèdes efficaces ne permet pas de faire un dosage précis des alcaloïdes toxiques, qui selon la dose peuvent, soit être sans aucun effet soit soigner les patients soit les intoxiquer et même les tuer. Les différentes méthodes traditionnelles de détoxification de l’aconit, non contrôlées quantitativement et chimiquement, peuvent en outre complètement changer la composition du remède, et produire éventuellement un produit sans aucun intérêt ou avec d’autres propriétés que celles recherchées.
Les techniques de pharmacologie moderne permettent de suppléer à ces problèmes en fournissant des remèdes à base de fuzi dont les niveaux d’alcaloïdes diterpéniques, déterminés par chromatographie en phase liquide à haute performance (HPLC), se situent dans des limites sûres[3]. Pour aller plus loin dans l’intégration cohérente de ces méthodes scientifiques à la MTC, les chercheurs chinois ont proposé un nouveau paradigme de la MTC, basé sur la pharmacologie[4].