Bataille de France
invasion des Pays-Bas, de la Belgique, du Luxembourg et de la France par le Troisième Reich / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
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La bataille de France ou campagne de France désigne l'invasion des Pays-Bas, de la Belgique, du Luxembourg et de la France, par les forces du Troisième Reich, pendant la Seconde Guerre mondiale. L'offensive débute le 10 mai 1940, mettant fin à la « drôle de guerre ». Après la percée allemande de Sedan et une succession de reculs des armées britannique, française et belge, ponctuées par les batailles de la Dyle, de Gembloux, de Hannut, de la Lys et de Dunkerque, elle se termine par la retraite des troupes britanniques et la demande d'armistice du gouvernement français, qui est signé le , les militaires ayant refusé la capitulation.
Matériel abandonné dans le nord de la France
Armées allemandes défilant à Paris
Soldats britanniques examinent un PaK 36 allemand
Panhard 178 française détruite
Soldats français en route vers les camps de prisonniers de guerre allemands
Panzer II (premier plan) et Panzer I (second plan) allemands traversant les ArdennesDate |
– (1 mois et 15 jours) |
---|---|
Lieu | Pays-Bas, Luxembourg et Belgique puis France |
Issue |
Victoire décisive de l'Axe
|
151 divisions[1] 4 204 chars 14 000 pièces d'artillerie[1] 1 453 avions 3 300 000 hommes |
135 divisions (dont 42 de réserve)[1] 2 445 chars 7 378 pièces d'artillerie[1] 3 578 avions 3 350 000 hommes |
France : 58 829 tués au combat officiellement[2] 123 000 blessés 1 800 000 prisonniers 1 875 blindés Belgique : 7 500 tués 15 850 blessés 600 000 prisonniers Royaume-Uni : 4 206 tués 16 815 blessés 47 959 prisonniers[3] 1 029 avions Totalité du matériel lourd terrestre Pays-Bas : 2 890 tués 6 889 blessés Pologne : 6 000 tués et blessés |
Allemagne : 27 074 morts et 18 384 disparus[4]- 63 682 tués[source insuffisante][5] 111 034 blessés 1 290 avions 1 158 blindés Italie : 1 247 tués et/ou disparus 2 631 blessés 2 151 hospitalisés |
Batailles
Le territoire des quatre pays est alors occupé militairement selon différentes modalités : en France, une zone occupée par le Troisième Reich au Nord et à l'Ouest, une zone très réduite occupée par l'Italie dans le Sud-Est et une zone libre sous l'autorité du gouvernement de Vichy. Dans la zone nord de la France occupée, une zone dite « zone interdite » se compose des départements du Nord rattachés au gouvernement militaire de la Belgique occupée, sous les ordres du général von Falkenhausen, qui a tous les pouvoirs. Les cantons d'Eupen et de Malmedy, partie germanophone de la Belgique, à l'est du pays, devenus belges en 1919, sont annexés à l'Allemagne de facto ; il en est de même pour l'Alsace et le département de la Moselle ainsi que pour le Grand-duché de Luxembourg. Les Pays-Bas sont sous l'autorité d'un gouverneur issu du parti nazi, un gauleiter, qui dispose de tous les pouvoirs par délégation spéciale de Hitler. L‘ensemble de ces territoires n'est libéré par les offensives alliées qu'à partir de juin 1944 ; les derniers ne le seront qu'en mai 1945[N 1].
- 18 juillet 1936 au 1er avril 1939[6] : la guerre d'Espagne. Le Premier ministre britannique Neville Chamberlain refuse d'aider le gouvernement républicain espagnol et le gouvernement de Léon Blum ne peut déroger aux accords de l'Entente cordiale franco-britannique[7], ce qui permet au général Franco d'établir son emprise en Espagne, et à Hitler et Mussolini d’intervenir aux côtés des nationalistes et de tester leurs armes de guerre respectives. L'Union soviétique, quant à elle, soutient à partir d' les républicains espagnols en vendant du matériel de guerre et en envoyant des formateurs militaires pour organiser leur résistance[8],[9] ;
- 30 septembre 1938 : les accords de Munich[10] avalisent l'annexion des Sudètes à Hitler. Avant de signer cet accord, le Premier ministre britannique Neville Chamberlain avait rencontré trois fois Hitler, sachant que le Royaume-Uni n'était pas suffisamment armé pour faire face aux ambitions du Troisième Reich et que les populations britannique et française ne voulaient pas d'une nouvelle guerre.
Lors de son retour à Londres, Chamberlain déclare : « Mes bons amis, pour la deuxième fois de notre histoire, un Premier ministre britannique revient d'Allemagne apportant la paix dans l'honneur. Je crois que c'est la paix pour notre temps… Retournez à la maison et dormez paisiblement. » (« My good friends, for the second time in our history, a British Prime Minister has returned from Germany bringing peace with honour. I believe it is peace for our time… Go home and get a nice quiet sleep. »).
De son côté, Édouard Daladier, président du Conseil français, amer et lucide, confie dans l'avion du retour à Alexis Léger, alias Saint-John Perse, secrétaire général du Quai d'Orsay : « Les cons ! Ah les cons ! S'ils savaient ce qui les attend… »[11]
- 15 mars 1939 : invasion par le Troisième Reich de la Bohême-Moravie, partie occidentale de la Tchécoslovaquie[12].
- 23 août 1939 : signature du pacte de non-agression germano-soviétique, où les deux pays s'entendent notamment sur un partage de la Pologne et dans un premier temps, sur la « neutralité » de l'URSS dans le conflit à venir à l'ouest de l'Europe[13].
- , à 4 h 45 : les troupes allemandes envahissent la Pologne[14], sans déclaration de guerre, et après d'intenses bombardements. Le Royaume-Uni et la France déclarent la guerre à l'Allemagne deux jours plus tard le .
- 17 septembre 1939 : l'armée soviétique attaque la Pologne sans déclaration de guerre préalable, soit seize jours après le début de la campagne de Pologne par l'Allemagne nazie.
- Fin septembre, la Pologne est occupée par l’Allemagne et son alliée l’URSS qui se partagent son territoire selon leurs accords du mois d'août.
La « drôle de guerre »
Après l'invasion de la Pologne commencée le , les Alliés déclarent la guerre à l'Allemagne le , le jour même des troupes de reconnaissance françaises sont envoyées sans autorisation en territoire allemand.
Quatre jours après la déclaration de guerre à l'Allemagne, l’Armée française commandée en chef par le général Gamelin franchit la frontière allemande le 7 septembre 1939 pour pénétrer en Sarre, les troisième, quatrième et cinquième armées constituant le 2e groupe d'armées (GA2) sous le commandement du général Prételat, soit neuf de ses 102 divisions).
À la suite de l’offensive de la Sarre, les troupes françaises avancent de dix kilomètres en territoire allemand, où les populations civiles allemandes ont été évacuées et mises à l'abri des combats. De plus, tout ce qui permet de se ravitailler est emporté ou saboté, des dizaines de milliers de mines antipersonnel (S-Mine) et antichars (Teler-Mine) sont installées sur les routes, les chemins, les ponts, les places et dans les maisons. Le , les deux groupes de reconnaissance sont atteints par les mines, conduisant les survivants à renoncer. Le à 3 h 50 du matin, quatre divisions blindées lancent une offensive dans le secteur de la Sarre et de la Blize. Les Allemands font immédiatement sauter tous les ponts sur les cours d'eau. Plusieurs dizaines de chars français sont détruits par des mines.
La Première armée allemande reçoit l'ordre de ne pas contre-attaquer, de laisser les unités françaises avancer et de n'opposer qu'une guerre de sabotage et d'escarmouches.
Le l'Allemagne et l'URSS annoncent qu'elles ont signé le Pacte germano-soviétique de non-agression, mais gardent secret le partage envisagé de la Pologne. L'Armée polonaise sera donc prise en étau.
Le , les divisions françaises progressent de 8 kilomètres et établissent un front large de 25 kilomètres. L'armée française est à 4 kilomètres de la ligne Siegfried, bientôt à portée de l'artillerie de son ennemi. Le général Gamelin se rend compte qu'il ne dispose pas d'une artillerie de rupture, il a aussi appris que la Pologne a été envahie à l'est par l'URSS qui est passée à l'offensive le .
Les opérations sur le front franco-allemand sont arrêtées, la ligne de front est fortifiée, et la presse internationale est invitée à constater la victoire éclatante remportée par l'armée française malgré la défense acharnée des troupes allemandes. Les centaines de soldats français tués, en particulier ceux de la 11e division, dite « Division de Fer », sont rapatriés discrètement pour être enterrés à Sarreguemines où on peut toujours voir le monument. Environ 2 000 soldats français ont été tués pendant cette campagne qui a duré dix jours[15].
Les commandements français et britannique avaient estimé l'armée polonaise capable de tenir tête plusieurs mois à l'armée allemande, c'est-à-dire jusqu'au printemps. Mais après la défaite polonaise fin septembre 1939, les troupes françaises quittent les avant-postes de la Sarre et se replient derrière la ligne Maginot.
Les états-majors britannique et français sont persuadés qu'ils peuvent bloquer les Allemands comme lors de la Première Guerre mondiale. Les forces du Royaume-Uni, qui avait envoyé sur le continent un corps expéditionnaire britannique (en anglais British Expeditionary Force ou BEF en abrégé), s'installent dans l'attente du prochain mouvement allemand, en maintenant un blocus maritime afin de provoquer l’effondrement allemand comme en 14-18. Stratégie de blocus absolument illusoire puisque l'URSS livre des centaines de milliers de tonnes d'aliments et de matières premières au Reich, qui importe aussi massivement du fer norvégien et du pétrole roumain. Au , la RAF engage 416 avions dont 92 chasseurs et 192 bombardiers sur le sol français. Cette force aérienne, la BAFF (British Air Forces in France) était sous le commandement de l'Air Marshal Barratt et se subdivisait à son tour en Advanced Air Striking Force (AASF) dont la mission était de renforcer l'Armée de l'air française et l'Air Component of the British Expeditionary Force (BEF) chargée de soutenir le Corps expéditionnaire britannique.
Au 30 mai 1940, 35 chasseurs (sur 650 possédés par le Royaume-Uni) et 40 bombardiers (sur 286) étaient en France.
Cette période de trêve tacite, que l'on surnomma la « drôle de guerre », dure jusqu'au , date de l'opération Weserübung lancée par l'Allemagne sur le Danemark et la Norvège, pour devancer les Alliés qui prévoyaient d'envoyer un corps expéditionnaire à Narvik afin de priver l'industrie allemande de l'approvisionnement du minerai de fer de la mine de Kiruna, en Suède, qui se transportait par le port de Narvik l'hiver, quand la navigation à travers la mer Baltique était empêchée par la glace pendant quatre ou cinq mois[16].
Hitler, qui voulait une attaque sur l'Europe occidentale le juste après l'invasion de la Pologne, est convaincu par son État-major de la reporter à l'année suivante. La Wehrmacht prépare pendant ce temps les plans d'invasion.
Genèse du plan allemand
À l'origine, l’Oberkommando der Wehrmacht (grand état-major de la Wehrmacht) ou OKW envisageait une attaque du front ouest en préconisant une stratégie d'enveloppement des armées alliées par le nord ; en quelque sorte une reprise du plan Schlieffen de 1914 qui aurait amené le puissant groupe d'armées B, celui du général von Bock, stationné au nord du front allemand, à déborder les unités franco-britanno-belges sur leur aile gauche, par une offensive blindée à travers la Belgique et les Pays-Bas, et d'en rabattre les éléments défaits sur la région lorraine. Dans un deuxième temps, il était envisagé de prendre en tenaille les troupes alliées restantes ; le groupe d'armées B venant de l'ouest les repoussant sur le groupe d'armées A du général von Rundstedt, placé entre le groupe d'armées B et le groupe d'armées C du général von Leeb, lui-même au sud du front vers l'Alsace[17], et qui aurait joué le rôle d'une enclume sur laquelle auraient été définitivement écrasées les meilleures divisions alliées. Les Alliés eurent connaissance de ce plan initial par les Belges, à la suite de l'atterrissage forcé d'un avion de la Luftwaffe, à Mechelen-aan-de-Maas (en français : Malines-sur-Meuse), en Belgique, le et à la saisie de documents dont était porteur un officier allemand[18],[19].
À la suite de l'attaque de la Pologne, Hitler, dont les plans d'expansion à l'est, élaborés de longue date (1922)[20], étaient de soumettre la Russie afin de permettre la conquête d'un « espace vital » pour le peuple allemand (le Lebensraum), ainsi que la « destruction de la puissance juive »[20] dont elle était censée être le berceau[20], et qui espérait pour cela le concours du Royaume-Uni[20],[21], fut surpris de sa réaction et de celle de la France[22] car il avait fait l'erreur de croire à la passivité des puissances occidentales, comme lors de ses précédentes agressions, en particulier contre la Tchécoslovaquie (le ses armées occupent le reste du pays (Bohême et Moravie) et il instaure le protectorat de Bohême-Moravie) et pensait qu'il en serait de même pour sa revendication sur le Corridor de Dantzig[22].
Bien que la déclaration de guerre des Alliés occidentaux contrariât ses plans initiaux — la guerre contre l'Union soviétique attendrait —, il souhaitait profiter de l'effet de sa victoire éclair sur la Pologne pour « infliger une défaite cuisante à la France et […] forcer la Grande-Bretagne à reconnaitre sa faiblesse et à trouver un accommodement »[22]. Une fois la guerre gagnée à l'ouest, il pourrait se retourner contre le « judéo-bolchevisme »[22] de l'Est et conquérir la Russie afin d'assurer l'avenir à long terme du Reich, par les ressources immenses de ces territoires[22]. Cependant ses généraux ne mettaient pas la guerre à l'ouest sur le même plan que la bataille de Pologne, laquelle fut tout de même coûteuse en matériel détruit (la moitié des chars et véhicules à moteurs avaient été mis hors d'état)[22]. Ils craignaient la puissance défensive de la France (son immense armée et sa ligne Maginot) ainsi que le bloc que constituait l'alliance avec la Grande-Bretagne et son Empire. Ils considéraient que les forces armées allemandes n'étaient pas prêtes pour un conflit, qui, à leurs yeux, ne pouvait que durer[22]. Hitler, dans un premier temps, enragea devant leurs hésitations mais finit par s'incliner devant leurs arguments sur les mauvaises conditions climatiques annoncées (à l'automne 1939) et les problèmes de transport[22]. Il accepta donc de nombreux reports pour le début de l'offensive (un total de 29)[22]. L'intervention en Scandinavie fut ensuite une priorité[22]. Toute la période de la « drôle de guerre » permit, en fin de compte, un renforcement très important des moyens militaires allemands et la mise au point d'un plan d'attaque audacieux[22]. Ce plan, issu d'une idée du général von Manstein, consistait à attaquer à l'endroit le plus inattendu[22]. Hitler le fit sien[22],[23].
Le plan de Manstein, baptisé par Winston Churchill « Sichelschnittplan » (coup de faucille), prenait le contre-pied de la théorie précédente et préconisait une attaque en force venue, non plus du nord, mais du centre. Il partait de l'hypothèse qu'il fallait surprendre l'adversaire au défaut de la cuirasse puis, la surprise passée, le prendre de vitesse dans une avance rapide vers la Manche : le pivot de l'offensive ne pouvait se trouver qu'à travers le massif boisé de l'Ardenne, région défendue, dans la partie belge, par des unités d'avant-garde, les chasseurs ardennais, et, du côté français, dans la région de Sedan, par des unités françaises de réservistes mal armés et sous-équipés. Or, Sedan est le lieu précis où l'on avait arrêté la construction de la ligne Maginot. Ce nouveau plan, par sa hardiesse même et sa logique tant tactique que stratégique, enthousiasma Hitler qui l'imposa à un OKW réticent.
Dès lors, le Fall Gelb (plan jaune)[24] vit le jour ; désormais le poids du succès reposait sur le groupe d'armées du centre, le groupe d'armées A de Rundstedt[18], dont on s'empressa de renforcer les capacités opérationnelles en mettant à sa disposition les deux tiers des forces blindées de toute l'armée (sept divisions blindées et trois divisions mécanisées[18]). Pendant que le groupe d'armées B du général von Bock envahissait la Belgique et les Pays-Bas[18], entraînant l'intervention des armées alliées dans ce secteur du front, le groupe d'armées de Rundstedt, constitué de trois armées et des blindés de Kleist[18], devait attaquer plein ouest depuis les frontières belge et luxembourgeoise, percer sur la Meuse, entre Sedan et Namur, en franchissant les Ardennes[18]. Tandis que le groupe d'armées C, de Leeb, fixait les unités françaises de la ligne Maginot et du Rhin[18].
Nation | nombre de divisions | nombre de canons | nombre de blindés | nombre d'avions |
---|---|---|---|---|
France | 86 | 10 700 (a) | 2 268 | 1103[25] |
Royaume-Uni (b) | 13[25] | 1 300 | 310 | 460 |
Belgique | 22 | 1 400 | 280[26] | 250 |
Pays-Bas | 13[25] | 700 | 1 | 175 |
Luxembourg | 0 | ? | ? | ? |
Pologne | 1[25] | ? | 45 | 75 |
Total des armées alliées | 135 | 14 100 | 2 724 | 2 285 |
Allemagne | 141 | 7 000 | 2 574 | 4 020 (c) |
- (a) En ce qui concerne la France, si le chiffre des matériels en date du 1er septembre 1939 est exactement établi, il en va différemment pour celui du . Ainsi l'Armée française disposait, dès , de 2 946 blindés, dont 2 300 chars et 650 automitrailleuses, sans compter les 1 590 chars obsolètes Renault FT, les 8 Chars FCM 2C[27] et 3 700 chenillettes de transport et ravitaillement, inutilisables au combat. En outre, de à mai 1940, 2 909 nouveaux blindés (dont 1 597 chars ; 314 lourds) avaient été produits, dont 264 livrés à la Turquie et la Roumanie, et une autre partie inachevés et restés au parc du matériel de Gien (environ 700). Quoi qu'il en fût, au , la France possédait un minimum de 3 700 chars plus ou moins modernes, sans compter plusieurs milliers d'autres véhicules blindés légers, automitrailleuses, chars obsolètes ou chenillettes d'infanterie. Si certains modèles de chars français (B1 bis, Somua S-35) surclassaient les chars allemands en termes de blindage et d'armement , les unités de chars souffraient toutefois de graves défauts d'ordre technique et tactique : absence quasi totale de radios, visibilité et ergonomie intérieure des chars médiocres, manque de fiabilité des moteurs, équipages de trois hommes (ce qui surchargeait de tâches le chef de char dans la tourelle APX très mal conçue), approvisionnement en carburant problématique, etc. Les unités de chars manquaient gravement de protection anti-aérienne — de DCA comme de liaison avec les escadrilles de chasse. Même vainqueurs en plusieurs combats contre les panzers allemands, les chars français étaient donc désarmés contre les Stukas. Enfin, si dès le milieu des années 1930 l’état-major français avait décidé de créer des divisions cuirassées équipées de chars rapides et puissants pour l'attaque en profondeur, la mise sur pied de ces grandes unités avait progressé lentement, contrariée à la fois par les hésitations politiques, la multiplication de projets n'aboutissant pas ou lentement, les contraintes budgétaires et par le conservatisme d'une partie des généraux ; et plus profondément par la difficulté à introduire des innovations radicales dans une armée de conscription, où les soldats ne sont opérationnels que quelques mois, à la fin de leur service.
- (b) Ne sont pris en compte que l'armement et effectifs du BEF (British Expeditionary Force) en France au .
- (c) Ce chiffre ne prend en compte que le nombre d'avions réellement opérationnels.
Les armées françaises, britanniques, belges et néerlandaises totalisent quelque 135 divisions sur le front nord/nord-est, soit environ 2 900 000 hommes[28]. Mais elles ne forment pas un ensemble cohérent — il n'y a, notamment, aucune unité d'action avec les armées belge et néerlandaise. La Wehrmacht, bien soudée sous un commandement unique, comporte 137 divisions, soit 2 750 000 hommes[28]. Sur le front sud, l'Italie alignera 22 divisions[29] appartenant à la première et quatrième armée Italienne face aux 5 divisions françaises de l'armée des Alpes, ce rapport de force restera le même durant tout le mois de mai et le mois de juin.
État des forces blindées allemandes au 1er septembre 1939 et au :
Modèles | Au | Au |
---|---|---|
Pz I | 1 445 | 523 |
Pz II | 1 223 | 955 |
Pz III | 98 | 349 |
Pz IV | 211 | 278 |
Skoda.35 (t) | 0 | 166 |
Skoda.38 (t) | 0 | 228 |
Pz de commandement | 0 | 135 |
Totaux | 2 977 | 2 574 |