Coupe du monde de football 2014
20e édition de la Coupe du monde de football / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
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Mondial 2014
Sport | Football |
---|---|
Organisateur(s) | FIFA |
Édition | 20e |
Lieu(x) | Brésil |
Date |
du au |
Nations |
32 (204 en phases qualificatives) |
Épreuves | 64 rencontres |
Affluence |
3 386 810 (moyenne 52 919) |
Site(s) | 12 stades |
Site web officiel | http://fr.fifa.com/worldcup/ |
Tenant du titre | Espagne (1) |
---|---|
Vainqueur | Allemagne (4) |
Finaliste | Argentine |
Troisième | Pays-Bas |
Buts | 171 (moyenne 2,67) |
Meilleur joueur | Lionel Messi |
Meilleur(s) buteur(s) | James Rodríguez (6 buts) |
La Coupe du monde de football 2014 est la 20e édition de la Coupe du monde de football, compétition organisée par la FIFA et qui réunit les trente-deux meilleures sélections nationales de football. La phase finale a lieu au Brésil du au 2014. L'Allemagne remporte le titre en s'imposant en finale contre l'Argentine.
Avec le pays organisateur, toutes les équipes championnes du monde depuis 1930 (Uruguay, Italie, Allemagne, Angleterre, Argentine, France et Espagne) se sont qualifiées pour cette compétition. Elle est aussi la première compétition internationale à laquelle participe la Bosnie-Herzégovine. Le tirage au sort des huit groupes de quatre équipes du premier tour est effectué le à Costa do Sauípe.
Le Brésil ouvre la compétition par une victoire 3-1 face à la Croatie le 12 juin 2014 à l'Arena Corinthians de São Paulo. S'ensuit une victoire éclatante (5-1) des Néerlandais face aux Espagnols tenants du titre, sortis dès la phase de poules, la défaite du Portugal (également éliminé au premier tour) face à l'Allemagne (0-4), ainsi que la victoire de la France sur la Suisse (5-2). Le premier tour est en outre marqué par les éliminations de l'Angleterre, puis de l'Italie, quadruple championne du monde. 136 buts sont marqués lors de cette première phase du tournoi, pour une moyenne de 2,83 buts par match ce qui constitue le record pour une Coupe du monde à 32 équipes.
Huit équipes des Amériques (du nord/centrale et du sud), six équipes européennes et deux équipes africaines sont présentes en huitièmes de finale. Depuis l'élargissement du tournoi à 32 sélections, il s'agit de la première fois où les huit équipes ayant terminé en tête de leur poule au premier tour se retrouvent toutes en quarts de finale. Le Brésil, l'Allemagne, l'Argentine et les Pays-Bas, présents en demi-finales de la compétition après avoir éliminé la Colombie, la France, la Belgique et le Costa Rica, cumulent vingt et une finales de Coupe du monde et dix titres remportés. L'Allemagne est par ailleurs la première formation de l'histoire à atteindre quatre fois de suite le dernier carré du Mondial.
La demi-finale du Brésil face à l'Allemagne est marquée par le score historique de 7-1 en faveur de la Mannschaft. En finale au stade Maracanã de Rio de Janeiro, l'Allemagne et l'Argentine s'affrontent une troisième fois pour le titre après 1986 et 1990 et les Allemands s'imposent 1-0 (comme en 1990) en prolongation sur un but de Mario Götze, remportant leur quatrième Coupe du monde. L'Allemagne devient le premier pays européen à remporter une Coupe du monde sur le continent américain.
Le Colombien James Rodríguez est le meilleur buteur de ce Mondial avec six buts, l'Argentin Lionel Messi est désigné meilleur joueur, l'Allemand Manuel Neuer meilleur gardien de but et le Français Paul Pogba meilleur jeune.
Désignation du pays organisateur
Le , la FIFA annonce que la Coupe du monde sera organisée en Amérique du Sud pour la première fois depuis l'Argentine en 1978, en accord avec sa nouvelle politique, qui veut que l'organisation de la phase finale de la coupe tourne à travers les différentes confédérations continentales[1], poursuivant ainsi sur la lancée des dernières compétitions, Asie en 2002 avec le Japon et la Corée du Sud, Europe en 2006 avec l'Allemagne et Afrique en 2010 avec l'Afrique du Sud.
Le , les différentes fédérations de la Confédération sud-américaine de football (CONMEBOL) adoptent le Brésil comme candidat unique de la zone et ce à l'unanimité. Le Brésil dépose sa candidature officielle le . Le , la Colombie se porte candidate mais le , elle retire sa candidature en raison des nombreux soutiens à la candidature brésilienne[2].
Durant le mois de mai 2007, la candidature de la Bolivie crée la polémique. Elle est écartée par la FIFA, faute d'avoir des stades situés à moins de 2 500 mètres d'altitude, nouvelle norme d'altitude maximale pour les matchs internationaux[3]. L'Argentine, le Venezuela et le Paraguay apportent leur soutien à la Bolivie contre le veto de la FIFA[4] pendant que la Colombie, le Pérou, et l'Équateur menacent, avec la Bolivie, de boycotter la Copa América 2007 au Venezuela[5] puis le Mondial 2010 en Afrique du Sud[6].
Le , le Brésil, seul candidat, est désigné pays hôte de la Coupe du monde 2014[7]. Il s'agit de la seconde Coupe du monde organisée dans ce pays après celle de 1950.
Logo
L'emblème officiel de l’édition brésilienne imite la forme du trophée actuel de la Coupe du monde, composée de trois mains de verrouillage qui se réunissent pour former un ballon. Alors que les trois mains entrelacées symbolisent l’aspect humanitaire, les couleurs de ce logo sont le vert, le jaune et le rouge, mais il existe aussi une version qui inclut le bleu, comme dans le drapeau national[8]. Le design de ce logo intitulé « Inspiration » et créé par l'agence brésilienne Africa est dévoilé le 8 juillet 2010, au Sandton Convention Centre de Johannesbourg, un jury composé de sept personnalités (l'architecte Oscar Niemeyer, le designer Hans Donner (pt), le mannequin Gisele Bundchen, l’auteur Paulo Coelho, la chanteuse Ivete Sangalo, Ricardo Teixeira et le Secrétaire Général de la FIFA, Jérôme Valcke) ayant choisi le vainqueur parmi les 125 propositions de vingt-cinq agences brésiliennes[9].
Le choix de ce logo a fait l'objet de controverses. L'Association brésilienne des graphistes s'est plainte d'être exclue du projet. Certains critiques ont comparé le logo au geste consistant à se couvrir le visage avec les mains lors de frustration, de déception ou d'embarras, tel le graphiste brésilien Alexandre Wollner (pt) qui a déclaré « en y regardant de plus près, on peut distinguer un visage honteux caché derrière les mains »[10]. Cette interprétation a pris tout son sens après l'élimination de l'équipe locale en demi-finale.
- Logo de la candidature brésilienne.
- Logo de la Coupe du monde 2014.
Mascotte
La mascotte officielle de la Coupe du monde 2014 est Fuleco (né le ), un tatou à trois bandes du Brésil (Tolypeutes tricinctus)[11], une espèce en voie de disparition. Sa carapace est bleue et le reste de son corps est jaune. Son nom est le mot-valise de futebol (« football ») et ecologia (« écologie »).
Musique officielle
La chanson officielle de la Coupe du monde 2014 est We Are One (Ola Ola). Elle a été composée et coproduite par Pitbull et est interprétée par Claudia Leite, Pitbull et Jennifer Lopez. Elle sort officiellement chez Sony Music le 8 avril 2014 et fait partie intégrante de l'album officiel de la Coupe du monde : One Love, One Rhythm qui est sorti le 12 mai 2014[12] (également produit par Sony Music).
L'hymne officiel, quant à lui, est Dar um Jeito (We Will Find a Way), interprété par Wyclef Jean, Carlos Santana, Avicii et Alexandre Pires[13]. La chanson officielle de la mascotte est Tatu Bom de Bola, interprétée par Arlindo Cruz.
Parmi les musiques faisant partie de l'album officiel de la Coupe du monde 2014, il y a également la chanson vainqueur du concours SuperSong. Ce concours, organisé par Sony Music, était ouvert à n'importe quel résidant de l'un des 33 pays retenus. Les participants devaient se rendre sur le site de SuperSong, remplir un formulaire et fournir le lien vers une vidéo où on les voit chanter leur propre œuvre musicale. Le nom du grand gagnant (déterminé en partie par un vote du public mais surtout par un jury qui déterminent les finalistes puis le vainqueur) a été révélé le 10 février 2014. Il s'agit de Elijah King pour sa chanson Vida dont le morceau a été retravaillé et enregistré avec Ricky Martin[14]. Shakira, après le succès de son titre et chanson officielle de la Coupe du monde 2010 Waka Waka (This Time for Africa), figure à nouveau sur l'album officiel avec une chanson intitulée La La La.
Primes
Le montant des primes versées par la FIFA augmente de 37 % par rapport à l'édition précédente, s'élevant ainsi à 576 millions de dollars américains. Le vainqueur de la compétition recevra 35 millions de dollars, l'autre finaliste 25 millions, le troisième 22 millions et le quatrième 20 millions. Les quatre autres quart-de-finaliste auront chacun 14 millions de dollars. Les équipes étant sorties de leur groupe mais éliminées en huitièmes de finale recevront 9 millions et celles qui ne passent pas la première phase de groupe 8 millions auxquels s'ajoutent 1,5 million de dollars que la FIFA verse à toutes les équipes pour couvrir leurs « frais de préparation »[15].
Les clubs qui fournissent des joueurs pour la Coupe du monde sont également récompensés et se partagent une enveloppe de 70 millions de dollars. Enfin, 20 millions de dollars seront reversés pour des projets liés au football au Brésil.
Ballon officiel
Le ballon officiel de cette Coupe du monde se nomme Brazuca. Fabriqué par Adidas, le nom du ballon a été révélé le 2 septembre 2013 et sa forme définitive a été dévoilée le 3 décembre 2013[16],[17].
Le Brazuca final Rio est le ballon utilisé lors de la finale confrontant l'Argentine et l'Allemagne. Il arbore des couleurs dorées et vertes du trophée de la Coupe du monde de football.
Technologie sur la ligne de but
Pour la première fois dans l'histoire de la Coupe du monde, une technologie dite « sur la ligne de but »[18] a été mise en place pour permettre aux arbitres de savoir si le ballon a franchi intégralement ou non la ligne de but. Celle qui a été retenue pour la coupe du monde 2014 est celle développée par GoalControl. Les douze stades de la compétition ont ainsi été équipés de 14 caméras à haute vitesse (7 par but)[18]. Lors des matchs, un ordinateur analyse en permanence les images et envoie un signal à l'arbitre central si la balle a franchi intégralement la ligne de but. Une restitution en 3D est disponible pour être diffusée par les télévisions et par les écrans des stades. La première utilisation de cette technologie dans l'arbitrage l'a été lors du match du groupe E entre la France et le Honduras où l'arbitre a validé un but du gardien hondurien Noel Valladares contre son camp, à la suite d'une frappe sur un des poteaux de l'attaquant français Karim Benzema.
Spray temporaire
L'usage du spray temporaire est popularisé lors de cette coupe du monde. Cet outil est utilisé par les arbitres qui matérialisent avec une ligne droite l’emplacement du mur lors d’un coup franc pour faire respecter les 9,15 mètres réglementaires, et un arc de cercle devant le tireur de coup franc pour l'empêcher de rapprocher le ballon de la cage de but[19].
Pause fraîcheur
Une autre innovation de cette Coupe du monde est l'introduction de pauses fraîcheur (cooling breaks en anglais), permettant aux joueurs de se désaltérer et de se réhydrater lorsque les conditions météos sont trop exigeantes[20]. Pour pouvoir bénéficier de cette pause d'une durée de 3 minutes, il faut que la température au thermomètre-globe mouillé atteigne ou dépasse 32 °C. Il est laissé à l'arbitre l'opportunité de décider de faire une pause, qui ne pourra se produire qu'après 30 minutes de jeu, en première ou seconde période, et alors que le ballon n'est pas en jeu[21].
Le premier match à en bénéficier est le match États-Unis-Portugal du groupe G, le 22 juin 2014, à Manaus. Le huitième de finale Pays-Bas-Mexique, le 29 juin 2014, à Fortaleza, est le premier match à élimination directe à en bénéficier.
Billetterie
Le prix des 3,3 millions de billets, disponibles à partir du 20 août 2013, est fixé selon une stratégie de catégorisation de la FIFA : prix minimum de 10 euros réservés aux Brésiliens les plus défavorisés (étudiants, personnes âgées et participants au Bolsa Familia, un programme social pour lutter contre la pauvreté) et de 68 euros pour les supporters étrangers, les autres prix variant en fonction du match et de l'emplacement (jusqu'à 750 euros pour la finale au stade Maracanã de Rio)[22],[23].
La FIFA attribue la moitié des billets aux supporters, les autres étant réservés aux officiels, aux entreprises et aux sponsors (600 000 billets, les six grands partenaires étant Adidas, Coca-Cola, Hyundai-Kia Motors, Emirates, Sony et Visa[24]). La FIFA alloue 450 000 billets pour les programmes de relations publiques et se garde 200 000 billets pour les affiliés commerciaux de la FIFA, ses membres et le Comité organisateur local (COL)[25].
Villes et stades
Les douze villes accueillant des matches sont annoncées le [26]. Les villes de Belém, Campo Grande, Florianópolis, Goiânia et Rio Branco ne sont pas retenues.
Belo Horizonte | Brasilia | Cuiabá | Curitiba | |
---|---|---|---|---|
Mineirão Capacité : 62 547[27] (stade rénové) |
Estádio Nacional Capacité : 70 064[27] (stade reconstruit) |
Arena Pantanal Capacité : 42 968[27] (nouveau stade) |
Arena da Baixada Capacité : 41 456[27] (stade rénové) | |
Fortaleza | Manaus | |||
Estádio Castelão Capacité : 64 846[27] (stade rénové) |
Arena Amazônia Capacité : 42 374[27] (nouveau stade) | |||
Natal | Porto Alegre | |||
Arena das Dunas Capacité : 42 086[27] (nouveau stade) |
Estádio Beira-Rio Capacité : 48 849[27] (stade rénové) | |||
São Lourenço da Mata près de Recife | Rio de Janeiro | Salvador | São Paulo | |
Arena Pernambuco Capacité : 44 248[27] (nouveau stade) |
Stade Maracanã Capacité : 76 804[27] (stade rénové) |
Arena Fonte Nova Capacité : 48 747[27] (stade reconstruit) |
Arena de São Paulo Capacité : 65 807[27] (nouveau stade) | |
Écrans géants
Le , la FIFA confirme les emplacements des écrans géants (FIFA Fan Fests) dans les douze villes hôtes[28]:
- Belo Horizonte (Minas Gerais) – Praça da Estação
- Brasilia (District fédéral) – Esplanada dos Ministerios
- Cuiabá (Mato Grosso) – Parque de Exposições
- Curitiba (Paraná) – Parque Barigui
- Fortaleza (Ceará) – Plage d'Iracema (Aterrao)
- Manaus (Amazonas) – Memorial Encontro das Aguas
- Natal (Rio Grande do Norte) – Praia do Forte
- Porto Alegre (Rio Grande do Sul) – Praça Glenio Perez
- Recife (Pernambouc) – Marco Zero
- Rio de Janeiro (Rio de Janeiro) – Plage de Copacabana
- Salvador (Bahia) – Jardim de Alah
- São Paulo (São Paulo) – Vale do Anhagabau
Le 17 juin 2013, des manifestations dans toutes les villes importantes du pays réunissent des dizaines de milliers de personnes pour protester contre les dépenses occasionnées par l'organisation de la Coupe du monde[29]. Le slogan « Brésil réveille-toi, un professeur vaut plus que Neymar ! » vise en particulier les constructions de stades considérées comme inutiles[30],[31]. Selon le journaliste sportif Jérôme Latta (Les Cahiers du football), « le contraste entre les dépenses somptuaires consenties pour l'édification de nouveaux stades et d'infrastructures, et les difficultés rencontrées par les populations […] fait fonction de détonateur de la mobilisation »[32]. Le président de la FIFA Sepp Blatter rejette les accusations des manifestants, les qualifiant d’opportunistes[32]. Plusieurs membres de l'équipe nationale affichent leur soutien aux contestataires, tandis que Pelé appelle au contraire à la fin des manifestations[33]. Le président de l'UEFA Michel Platini dit comprendre les raisons pour lesquelles le peuple brésilien descend dans la rue, mais demande la suspension des manifestations le temps de la Coupe du monde, afin de partager des valeurs positives autour de l'événement, ce qui se réalise.
Parmi les critiques récurrentes apparaissent également le retard de plusieurs chantiers (stades, infrastructures, transports) et la violence endémique[34].
Sont critiquées également les lois adoptées par le gouvernement de Dilma Rousseff, dites « loi générale de la Coupe », qui définissent des zones commerciales exclusives autour des stades au seul bénéfice des partenaires de la FIFA et instaurent des tribunaux d’exception pour sanctionner les atteintes à l'image de la FIFA[35].
Andrade Gutierrez, acteur majeur du BTP au Brésil, reconnait en avoir participé à un cartel pour truquer les marchés d'attribution des travaux de construction ou rénovation d'« au moins cinq stades » du Mondial-2014 de football. « Il existe des indices selon lesquels les marchés d'attribution des travaux d'au moins cinq stades du Mondial ont été manipulés par un cartel », selon le journal Cade, avec qui Andrade Gutierrez a signé un "accord de clémence" par lequel elle s'engage à collaborer activement à l'enquête, a indiqué le Conseil administratif de défense économique. Le groupe de BTP brésilien assure que les marchés des travaux des stades Arena Castelão de Fortaleza (nord-est), Arena das Dunas de Natal (nord) et Arena Fonte Nova, de Salvador de Bahia (nord-est), ont été également entachés d'irrégularités auxquelles il n'avait pas lui-même participé. Les activités frauduleuses de ce cartel se sont étalées entre 2007 et 2011, selon le Cade[36].