Coupe du monde de football 2022
22e édition de la Coupe du monde de football / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
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Mondial 2022
Pour les articles homonymes, voir Coupe du monde 2022.
Sport | Football |
---|---|
Organisateur(s) | FIFA |
Éditions | 22e |
Lieu(x) | Qatar |
Date |
du au |
Participants |
32 équipes 210 en phases qualificatives |
Épreuves | 64 rencontres |
Site(s) | 8 stades |
Site web officiel | Site officiel |
Tenant du titre | France (2) |
---|---|
Vainqueur | Argentine (3) |
Finaliste | France |
Troisième | Croatie |
Buts | 172 (2,69 par match) |
Meilleur joueur | Lionel Messi |
Meilleur(s) buteur(s) | Kylian Mbappé (8 buts) |
La Coupe du monde de football 2022 est la 22e édition de ce tournoi quadriennal. Organisée par la FIFA, elle se déroule au Qatar du au , jour de la fête nationale. Le tournoi n’est pas organisé lors des mois habituels, juin et juillet, en raison du climat et des trop fortes chaleurs régnant dans le pays organisateur à cette période. C'est le septième et dernier Mondial comptant 32 participants (depuis 1998). Il est remporté le 18 décembre par l'Argentine qui s'impose en finale aux tirs au but (3-3 après prolongation) face à la France. L'Albiceleste gagne ainsi sa troisième Coupe du monde après 1978 et 1986.
Cette coupe du monde fait l'objet d'un certain nombre de controverses. Son attribution au Qatar est contestée en raison de soupçons de corruptions à la FIFA. Dépourvu d'infrastructures sportives adaptées, l'État qatari doit engager de grands travaux de construction qui soulèvent de fortes critiques. Plus de 37 ouvriers étrangers trouvent la mort sur les chantiers du Mondial 2022 selon les sources gouvernementales, un chiffre que de nombreuses organisations et journalistes estiment fortement sous-évalué avec un nombre allant jusqu'à 6 500 morts[1].
Seule des trente-deux sélections nationales masculines qualifiées à faire sa première apparition dans la Coupe du monde, le Qatar (qui était qualifié d'office en tant que pays hôte) est éliminé au premier tour après avoir perdu ses trois rencontres. Championne d'Europe en titre, l'Italie est absente après son élimination en barrages face à la Macédoine du Nord. L'invasion de l'Ukraine par le pays en entraîne l'exclusion de la Russie alors engagée dans ces mêmes barrages.
Le premier tour de la phase finale de la compétition est marqué par les qualifications du Japon aux dépens de l'Allemagne, et du Maroc, premier d'un groupe qui voit la Belgique (troisième en 2018) quitter prématurément le tournoi. Plusieurs victoires de prestige sont à signaler : l'Arabie saoudite sur l'Argentine (2-1), la Tunisie face à la France (1-0) et le Cameroun contre le Brésil (1-0), toutes trois ne permettant cependant pas à ces équipes de se qualifier pour les huitièmes de finale.
Finaliste de la précédente édition, la Croatie passe les huitièmes de finale aux tirs au but contre le Japon avant d'éliminer le Brésil de la même manière en quart. Guidée par Lionel Messi, l'Argentine domine l'Australie (2-1) en huitièmes puis au tour suivant, résiste à une égalisation de dernière minute des Pays-Bas (2-2 à la fin du temps règlementaire) en sortant vainqueur de la séance de tirs au but. Dans l'autre partie du tableau, la France (tenante du titre) atteint le dernier carré après une large victoire sur la Pologne (3-1) et un succès difficile contre l'Angleterre (2-1). Elle y est opposée au Maroc qui, après avoir éliminé l'Espagne aux tirs au but puis le Portugal au tour suivant (1-0), devient la première équipe africaine à atteindre les demi-finales d'une Coupe du monde. L'Argentine bat la Croatie 3-0 et la France la rejoint en finale en prenant le meilleur sur le Maroc 2-0.
En finale, l'Argentine, dominatrice, prend un avantage de deux buts en première mi-temps et semble avoir le match bien en main, lorsqu'à dix minutes de la fin du temps règlementaire, Kylian Mbappé marque deux buts en quatre-vingt-dix-sept secondes pour ramener la France à égalité. La rencontre s'emballe et s'équilibre, chaque équipe ayant l'occasion de faire la différence. En deuxième période de prolongation, l'Argentine reprend l'avantage par Lionel Messi mais la France égalise à nouveau sur un penalty de son attaquant parisien. Le score final est de 3 à 3, et pour la troisième fois de l'histoire, une Coupe du monde se joue aux tirs au but. L'Argentine fait un sans faute au cours de la séance (4-2) et remporte son troisième titre mondial. Lionel Messi, auteur de deux des trois buts argentins, est le capitaine qui soulève le trophée. Il gagne aussi le ballon d'or du meilleur joueur du tournoi, tandis que ses coéquipiers Enzo Fernandez et Emiliano Martínez sont également distingués (respectivement meilleur jeune et meilleur gardien de but). Kylian Mbappé, auteur d'un triplé rarissime en finale, remporte le soulier d'or du meilleur buteur (8 buts).
Désignation du pays organisateur
Fédérations candidates | 1er tour | 2e tour | 3e tour | 4e tour |
---|---|---|---|---|
Qatar | 11 | 10 | 11 | 14 |
États-Unis | 3 | 5 | 6 | 8 |
Corée du Sud | 4 | 5 | 5 | - |
Japon | 3 | 2 | - | - |
Australie | 1 | - | - | - |
Total des votes | 22 | 22 | 22 | 22 |
Cinq pays sont candidats pour l'organisation de la Coupe du monde 2022 : l'Australie, le Japon, le Qatar, la Corée du Sud et les États-Unis.
Le Qatar est officiellement désigné comme pays hôte le . En choisissant ce petit pays du Moyen-Orient, la FIFA continue à varier la géographie des pays organisateurs, après avoir opté pour l'Asie en 2002 (Japon-Corée du Sud), l'Europe en 2006 (Allemagne), l'Afrique en 2010 (Afrique du Sud), l'Amérique du Sud en 2014 (Brésil), puis à nouveau l'Europe et l'Asie en 2018 (Russie)[2].
État pétrolier, mais surtout premier exportateur mondial de gaz naturel liquéfié, l'émirat mise tout sur sa puissance financière et son positionnement géographique, au centre d'un marché télévisuel qu'il estime à près de 3,2 milliards de téléspectateurs.
Suspicion de corruption
Une enquête est ouverte par la FIFA sur les conditions d'attribution des Mondiaux 2018 en Russie et 2022 au Qatar à la suite des accusations de corruption des membres de la Fédération qui ont voté le pour le Qatar et la Russie[3]. Le , au lendemain de l'attribution de la compétition au Qatar, des accusations de corruption sont lancées par le Sunday Times puis par la BBC. The Sun fait sa une en affichant « Truqué ! », The Times écrit quant à lui que « le système de désignation des pays hôtes de la Coupe du monde est atrocement corrompu. »
En , le président de la CONCACAF (du football aux Amériques), Jack Warner, ainsi que le président de l'AFC (du football en Asie), le Qatarien Mohammed Bin Hammam, sont arrêtés à la suite des déclarations à la justice américaine de Chuck Blazer, secrétaire général de la CONCACAF. Warner est accusé d'avoir organisé, à la demande de Bin Hammam, une réunion avec les autres membres de la CONCACAF, au cours de laquelle Bin Hammam aurait donné 40 000 dollars en l'échange de leur voix lors de l'élection du futur président de la FIFA. C'est à la suite de cette affaire que le FBI va enquêter sur les affaires de corruption à la FIFA et donc sur l'attribution de l'organisation de la Coupe du Monde 2022[4].
Ce choix du Qatar est vivement critiqué, notamment par le président américain Barack Obama, indiquant qu'il s'agit selon lui d'une « mauvaise décision »[5]. L'État du Qatar est aussi le pays organisateur le moins peuplé à ce jour, après l'Uruguay en 1930[6]. De plus, il n'a jamais participé à une Coupe du monde de football et est classé 101e au classement FIFA de . Bien qu'ayant vocation à être démontés à la fin de la compétition et remontés dans des pays en développement, les stades sont aussi sujet à controverse à cause de leur impact environnemental. Ils seront en effet totalement fermés et climatisés, la température moyenne au Qatar pouvant atteindre les 50 °C en été. Les critiques de corruption justifiant le choix qatarien se répandent dans la presse dès 2010[7]. L'Américaine Pheadra Almajid, qui était attachée de presse du comité de candidature qatarien, affirme que le président du comité qatari a versé à trois membres africains du comité exécutif de la FIFA (chargé de l'attribution de l'organisation de la Coupe du monde) 1,5 million de dollars chacun, en échange de leurs votes pour la candidature du Qatar, lors du congrès de la CAF en [4]. Ce congrès aurait de plus été financé, à hauteur de 1,8 million de dollars, par le comité de candidature qatarien, selon le rapport Garcia publié en 2014[4].
En , la polémique rebondit en France avec la publication dans le bi-hebdomadaire France Football d'une enquête intitulée « Qatargate »[8] reprenant les propos de Guido Tognoni comparant la FIFA à « une petite mafia »[9]. Le journaliste Éric Champel, qui a suivi l'affaire pour France Football, pointe les failles du système et déclare que « l'éthique a été plusieurs fois bafouée par le Qatar dans la façon dont il a obtenu la Coupe du Monde 2022 »[4]. En , dans une interview accordée à la télévision suisse, Sepp Blatter reconnaît que le fait d'avoir accordé au Qatar l'organisation du Mondial 2022 était une erreur en précisant que « c'était la volonté politique, aussi bien en France, qu'en Allemagne. […] De grandes entreprises françaises et allemandes interviennent au Qatar, vous savez[10]. »
En 2013, l'hebdomadaire France Football et le mensuel So Foot évoquent une réunion secrète à l'Élysée qui aurait été organisée le , soit une dizaine de jours avant le vote de la FIFA, entre Nicolas Sarkozy, alors président de la République, Tamim ben Hamad Al Thani, prince du Qatar, Michel Platini, président de l'UEFA, ainsi que Sébastien Bazin, représentant de Colony Capital, alors propriétaire du Paris Saint-Germain[11]. Le cheikh Hamad Ben Jassem, Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Claude Guéant, secrétaire général de l'Élysée, tout comme Sophie Dion, conseillère de Nicolas Sarkozy chargée des sports, font également partie des protagonistes de ce déjeuner selon la justice française[12]. Le journal France Football écrit :
« Au cours de cette réunion, il a tour à tour été question du rachat du Paris Saint-Germain par les Qatariens (devenu effectif en juin 2011)[13], d'une montée de leur actionnariat au sein du groupe Lagardère, de la création d'une chaîne de sport (la future BeIn Sports) pour concurrencer Canal+ — que Sarkozy voulait fragiliser —, le tout en échange d'une promesse : que Platini (président de l'UEFA) ne donne pas sa voix aux États-Unis, comme il l'avait envisagé, mais au Qatar[3]. »
Sepp Blatter, président du comité d'éthique sur les conditions d'attribution, déclare à l'hebdomadaire allemand Die Zeit :
« Des chefs de gouvernement européens ont conseillé à leurs membres qui pouvaient voter de se prononcer pour le Qatar, parce qu'ils étaient liés à ce pays par des intérêts économiques importants[14]. »
Il accuse en particulier le gouvernement français. Il évoque « un arrangement diplomatique » qui aurait dû aboutir à l'attribution des éditions 2018 et 2022 à la Russie et aux États-Unis. Selon lui, « l'interférence gouvernementale de [Nicolas] Sarkozy » aurait annulé cet arrangement. Nicolas Sarkozy a nié être intervenu dans ce processus[12].
Michel Platini démentira certaines informations, et en minimisera d'autres. On évoque également des tensions entre Sepp Blatter et Michel Platini, tous deux candidats probables au poste de président de la FIFA en 2015[15].
Fin 2013, le quotidien L'Équipe affirme que la FIFA pourrait retirer l'organisation du mondial au Qatar, pour la confier finalement aux États-Unis[16] sans refaire un nouveau vote, ce qui enfreindrait le règlement de la FIFA qui stipule que si un membre votant est corrompu, alors les attributions des deux coupes du monde 2018 et 2022 devront être remises en cause puisque les mêmes membres ont voté pour l'attribution des coupes du monde 2018 et 2022.
En , le Sunday Times précise être en possession de milliers d'emails et d'autres documents qui attestent des versements d'argent présumés effectués par le Qatarien Mohammed Bin Hammam, alors membre du Comité exécutif de la FIFA et radié à vie en 2012 pour corruption[17]. Ce que ce dernier dément, parlant lui de simples cadeaux tels que des montres de luxe.
Michael J. Garcia (en), ancien procureur fédéral américain nommé en à la tête de la chambre d'instruction de la Commission d'éthique de la FIFA, est chargé d'enquêter sur l'attribution des Coupes du monde 2018 et 2022. En , le juriste Hans-Joachim Eckert (de), président de la chambre de jugement de la Commission d'éthique, relève dans le rapport Garcia des « comportements douteux » mais pas de quoi remettre en cause le processus d'attribution du Mondial au Qatar. Garcia qui voulait voir son rapport publié dans son intégralité, dénonce une présentation « erronée et incomplète » de son enquête et fait appel. En , l'appel de Garcia est rejeté, il démissionne[18].
En , le Conseil de l'Europe demande à la FIFA la désignation d'un nouveau pays hôte pour la compétition[19].
En , le média mexicain Record estime que la FIFA pourrait retirer l'organisation du Mondial au Qatar en raison des répercussions potentielles de la crise diplomatique de entre l'émirat et ses voisins[20].
Dans le cadre de l'enquête menée par le Parquet national financier sur « des faits présumés de corruption active et passive de personne n’exerçant pas de fonction publique » à l'occasion de l'attribution de cette Coupe du monde, Michel Platini et Sophie Dion sont placés en garde à vue le [12] tandis que l'ancien secrétaire général de l’Élysée sous la présidence Sarkozy, Claude Guéant, est auditionné sous le statut de « suspect libre »[21].
Le format en question
En 2018, la FIFA envisage la possibilité d'anticiper le passage du tournoi à 48 équipes prévu pour 2026 et de l'appliquer en 2022[22],[23]. Mais elle renonce à cette idée dès le printemps 2019 en raison de trop grandes difficultés à surmonter pour modifier et adapter une organisation initialement prévue pour accueillir 32 équipes et non 48[24].
Choix du logo
Le logo officiel de la compétition est révélé par la FIFA le . Son design :
« incarne les valeurs d'un événement qui connecte et unit le monde entier, en plus de rassembler des éléments qui évoquent la culture arabe et le football. Les ondulations de l'emblème font allusion aux dunes des déserts de sable si caractéristiques du pays hôte, tandis que sa forme est à la fois celle du chiffre huit — comme le nombre d'enceintes qui accueilleront la compétition — et celle du symbole de l'infini, qui vient souligner les innombrables interconnexions qu'implique la compétition. Reprenant les contours du trophée de la Coupe du Monde, l’emblème de la compétition s’inspire en son sommet du foulard traditionnellement porté au Qatar[25]. »
— Communication officielle de la Fifa
Ballon officiel
Le , Adidas et la FIFA dévoilent le ballon de la compétition qui se nomme Al Rihla[26]. D'après la FIFA, « Al Rihla, qui signifie « le voyage » en arabe, tire son inspiration de la culture, de l’architecture, des bateaux traditionnels et du drapeau du Qatar. Le dynamisme et la vivacité des couleurs sur fond perlé est à l’image du pays hôte de la Coupe du Monde et de la vitesse croissante du football ».
Le ballon est élaboré à partir d’encres et de colles à base d'eau, ce dernier est l'un des ballons les plus respectueux de l'environnement jamais conçu pour une Coupe du Monde[27].
Pour le carré final de la compétition, un nouveau ballon est utilisé et qui se nomme Al Hilm[28]. D'après la FIFA, « Al Hilm, qui signifie « le rêve » en arabe, proposant un design, où prédominent des teintes dorées et des motifs triangulaires, il s'inspire des étendues désertiques de la région de Doha, de la couleur du Trophée de la Coupe du Monde de la FIFA et du drapeau qatarien ».
Mascotte
La mascotte officielle de la compétition est dévoilée le : il s'agit d'un keffieh (coiffe traditionnelle arabe) se nommant « La'eeb » (ce qui signifie « joueur super talentueux »)[29].
Musique officielle
Le premier hymne officiel de la compétition est Hayya Hayya (Better Together), composée par Davido, chanteur nigérian, Aisha et Trinidad Cardona, chanteur R&B américain. Il a été dévoilé lors de la cérémonie du tirage au sort de la compétition. Un second est dévoilé en août 2022, Arhbo, interprété en duo par Gims et Ozuna.
Bénévoles
Itinéraire des supporteurs
Afin de pouvoir accueillir l'ensemble des supporters et touristes durant l'événement, le Qatar a conclu un accord avec la compagnie MSC Croisières pour disposer de trois paquebots sur le port de Doha. Avec le MSC Opera, le MSC Poesia et le MSC World Europa, plus gros paquebot d'Europe, le port accueillera plus de 11 500 supporters[30].
Afin de lutter contre les températures extrêmes de la région, le Qatar développe un système novateur de climatisation dans les stades, lequel fait néanmoins l'objet de critiques quant à sa consommation énergétique[31].
Il construit six nouveaux stades et en modernise deux autres dans le cadre d'un budget d'investissement de quatre milliards de dollars[32].
La finale de la compétition aura lieu au stade de Lusail.
Le stade Al-Bayt est situé à Al-Khor, à cinquante kilomètres au nord de Doha. Il est doté d'une capacité totale de 45 330 places, dont 19 830 faisant partie d'un niveau supérieur modulaire et temporaire. Le stade Al-Janoub situé à Al Wakrah, dans le sud du Qatar, a une capacité totale de 45 120 places. Il contient au niveau supérieur, une tribune temporaire de 25 500 places. Le stade est entouré par de grands panneaux solaires et décoré d'art islamique.
Les stades Al-Wakrah et Al-Khor auraient été construits même si la Coupe du monde n'avait pas été attribuée au Qatar. Cependant, les tribunes temporaires des niveaux supérieurs, non prévues initialement, sont ajoutées afin d'accueillir davantage de spectateurs lors du tournoi. Les travaux du stade Al-Wakrah sont achevés en 2018[33].
La rénovation du stade international de Khalifa se termine en [34].
La distance maximum entre les stades est de 50 kilomètres[35].