Londres
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Londres (/lɔ̃dʁ/[2] Écouter ; en anglais : London, /ˈlʌndən/[3] Écouter) est la capitale et plus grande ville d'Angleterre et du Royaume-Uni[4],[5]. La ville est située près de l'estuaire de la Tamise dans le sud-est de l'Angleterre. Londinium est fondée par les Romains il y a presque 2 000 ans[6]. La Cité de Londres, le noyau historique de Londres avec une superficie de seulement 1,12 mile carré (2,9 km2) conserve des frontières qui suivent de près ses limites médiévales[7]. Londres est gouvernée par le maire de Londres et l'Assemblée de Londres[8].
Pour les articles homonymes, voir Londres (homonymie).
Londres
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À partir du haut et de gauche à droite : la Cité de Londres, Big Ben surplombant une entrée du métro de Londres, Trafalgar Square, le London Eye et le Tower Bridge. | ||||
Administration | ||||
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Pays | Royaume-Uni | |||
Nation | Angleterre | |||
Région | Londres | |||
Comté | Cité et Grand Londres | |||
District | Cité et 32 districts | |||
Statut | Région et subdivision administrative | |||
Force de police | Metropolitan Police | |||
Incendie | London Fire Brigade | |||
Ambulance | London Ambulance Service | |||
Maire Mandat |
Sadiq Khan (Labour) Depuis 2016 |
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Indicatif | 020 | |||
Démographie | ||||
Gentilé | Londonien | |||
Population | 8 799 728 hab. () | |||
Densité | 5 598 hab./km2 | |||
Population de l'aire urbaine | 14 372 596 hab. (2019[1]) | |||
Géographie | ||||
Coordonnées | 51° 30′ 26″ nord, 0° 07′ 39″ ouest | |||
Altitude | Min. 0 m Max. 245 m (Biggin Hill) |
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Superficie | 157 200 ha = 1 572 km2 | |||
Localisation | ||||
Géolocalisation sur la carte : Royaume-Uni
Géolocalisation sur la carte : Royaume-Uni
Géolocalisation sur la carte : Angleterre
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Liens | ||||
Site web | london.gov.uk | |||
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Londres est considérée comme l'une des villes mondiales parmi les plus importantes[9],[10],[11]. En 2008 elle a été classée neuvième dans le classement MasterCard Worldwide. En 2021, elle est classée deuxième ville mondiale selon deux classements[12],[13]. La ville exerce un impact considérable sur les arts, le commerce, l'éducation, le divertissement, la mode, les finances, les soins de santé, les médias, les services professionnels, la recherche et le développement, le tourisme et les transports[14],[15]. Londres se classe 26e sur 300 grandes villes pour ses performances économiques[16]. Il s'agit de l'un des plus grands centres financiers avec New York et Hong Kong[17],[18] et a le plus gros PIB urbain en Europe en 2017, estimé à 801,66 milliards d'euros[19],[20]. En 2011 elle est la ville la plus visitée mesurée par les arrivées internationales[21] et possède le système aéroportuaire le plus fréquenté par le trafic de passagers du monde en 2020[22]. Elle est la première destination d'investissement en 2017[23],[24] et est la ville, en 2015, avec le plus de particuliers avec une situation nette au-dessus de 30 millions de dollars[25]. Les 43 universités de Londres forment la plus grande concentration d'instituts d'enseignement supérieur en Europe[26], et Londres abrite des institutions réputées comme l'Imperial College London en sciences naturelles et appliquées, la London School of Economics en sciences sociales[27],[28],[29]. En 2012, Londres est devenue la première ville à avoir accueilli trois Jeux olympiques d'été modernes[30].
La région de Londres, composée de l'Inner London et de l'Outer London, comptait environ 8 908 000 habitants en 2018 et réalise un cinquième du produit intérieur brut du Royaume-Uni[31]. En 2018, l'aire urbaine de Londres comptait 9 787 426 habitants. En 2018, Eurostat estime que son aire métropolitaine est peuplée de 14 257 962 habitants, la plus peuplée de l'Union européenne[32] quand le pays en faisait encore partie. En Europe, elle est la troisième agglomération après Moscou et Istanbul et la 25e mondiale[33]. Ses habitants s'appellent les Londoniens (en anglais : Londoners).
Londres contient quatre sites du patrimoine mondial : la tour de Londres ; Kew Gardens ; le site comprenant le palais de Westminster, l'abbaye de Westminster et l'église Sainte-Marguerite ; et le village historique de Greenwich où l'Observatoire royal de Greenwich définit le premier méridien (0 ° de longitude) et l'heure moyenne de Greenwich[34]. Les autres monuments incluent le palais de Buckingham, le London Eye, Piccadilly Circus, la cathédrale Saint-Paul, Tower Bridge, Trafalgar Square et The Shard. Londres possède de nombreux musées, galeries, bibliothèques dont le British Museum, la National Gallery, le Natural History Museum, le Tate Modern, la British Library[35]. Le métro de Londres est le plus ancien réseau ferroviaire souterrain du monde.
L'origine exacte du toponyme n'est pas connue avec précision. À l'époque romaine, au moment de sa fondation, la ville est appelée officiellement Londinium, prononcé /lonˈdiː.ni.um/. À la suite de l'arrivée des Anglo-Saxons ce nom a ensuite été adopté en ancien anglais sous la forme Lunden [ˈlun.den], puis a évolué vers la forme moderne London [ˈlʌn.dən].
La forme française Londres [lɔ̃dʁ] s'explique par quatre faits : l'adoption en ancien français de la forme anglaise alors en vigueur (Lunden) ; son adaptation à la phonologie française (Lond(e)n) ; la rhotacisation du n final, fait commun à l'époque (Londre) ; et finalement l'ajout d'un -s final (Londres)[36]. Cette forme a ensuite été adoptée par les langues ibériques, mais avec une prononciation propre (tel le catalan Londres [ˈɫon.dɾəs] ou le portugais Londres [ˈlõ.dɾɨʃ ]).
La ville est fréquemment désignée sous la forme contractée LDN.
Situation
Londres est située à 163 km au sud-est de Birmingham, à 262 km au sud-est de Manchester, à 272 km au sud-sud-est de Leeds, à 344 km au nord-nord-ouest de Paris, à 534 km au sud-sud-est d'Édimbourg et à 556 km au sud-sud-est de Glasgow. La capitale britannique borde la Tamise, un fleuve du Sud de l'Angleterre et dont le cours se termine en mer du Nord méridionale.
Définition de Londres
La dénomination courante Londres peut désigner plusieurs ensembles géographiques ou administratifs différents, pouvant parfois prêter à confusion. Jusqu'en 1889, la définition de « Londres » n'était réservée qu'au mile carré de la Cité de Londres, dont la ville était originaire à l'époque romaine. À la suite de son énorme expansion, qui avait amené le tissu urbain à absorber toute la Cité de Westminster et d'autres banlieues, le plus vaste comté de Londres a été créé en 1889, couvrant 303 km2 et dont l'existence a duré de 1889 à 1965 : à cette période le terme Londres était identifié à cette zone, qui s'appelle aujourd'hui Inner London (Londres intérieure). En 1965, le comté de Londres a été supprimé au profit du Greater London (Grand Londres), beaucoup plus vaste, incorporant des quartiers extérieurs, appelés aujourd'hui Outer London (Londres extérieure): l'ensemble correspond à l'immense ville actuelle qui couvre une superficie de 1 577 km2 et compte 8 631 000 habitants (2017).
L'emploi le plus courant fait référence au Grand Londres, une des neuf subdivisions régionales de l'Angleterre, formé du territoire sous l'autorité du Greater London Authority et du maire de Londres. C'est cet ensemble d'environ 1 600 km2 pour 9 millions d'habitants qui est couramment désigné lorsque l'on parle de la capitale britannique. Le Grand Londres est divisé en deux zones, Inner London et Outer London. Les deux zones sont considérées comme des régions NUTS-2. Cependant, le Grand Londres n'est pas officiellement une cité, dont le statut, strictement défini au Royaume-Uni, est attribué à une ville par le monarque britannique sur des critères précis. Avant sa création en 1965, le territoire du Grand Londres faisait partie des comtés du Kent, Middlesex, Surrey, Essex et du Hertfordshire.
La cité de Londres (City of London, abrégé en City, ou bien Square Mile en référence à sa superficie de 1 mile carré), située au cœur du Grand Londres, correspond à la définition historique de Londres. C'est là que la ville moderne est née et c'est aujourd'hui le plus ancien quartier de la capitale. C'est également une circonscription à part entière avec un statut spécial. La cité de Londres et le reste du Grand Londres[37] forment deux régions dites de « lieutenance » (Lieutenancy areas) différentes.
La vaste agglomération londonienne peut être décrite par la région urbaine de Londres, qui correspond à la zone occupée par les banlieues, et qui occupe un territoire à peu près similaire à la région du Grand Londres mais avec une population légèrement supérieure. Au-delà de la région urbaine se trouve l'aire urbaine de Londres (London commuter belt ou London Metropolitain Area) qui regroupe les territoires habités par des personnes se déplaçant quotidiennement (commuters) pour aller travailler à Londres. La région urbaine de Londres s'est considérablement agrandie durant l'époque victorienne puis de nouveau pendant l'entre-deux-guerres. Son expansion s'est arrêtée dans les années 1940 à cause de la Seconde Guerre mondiale et de la politique dite de la ceinture verte et sa superficie n'a pas beaucoup évolué depuis. Les limites du district de la Metropolitan Police et de la zone desservie par les transports londoniens ont évolué au fil du temps mais correspondent aujourd'hui approximativement à celle du Grand Londres.
D'autres termes tels que Inner London, Outer London, Central London, North London, South London, East London, East End of London, West London ou bien West End of London sont parfois utilisés, non traduits, pour désigner des quartiers, des unités statistiques ou des circonscriptions de Londres.
Contrairement à de nombreuses autres capitales, le statut de « capitale du Royaume-Uni » de Londres n'a jamais été officiellement accordé à la ville par décret ou par charte écrite. Sa position actuelle s'est établie par convention constitutionnelle, Londres étant le siège du pouvoir britannique. Son statut de capitale de facto en fait un élément de la constitution non écrite du Royaume-Uni. La capitale de l'Angleterre a été transférée de Winchester à Londres après la conquête normande.
Il se peut que les Romains aient marqué le centre de Londinium avec la pierre de Londres, toujours visible à Cannon Street[38]. Les coordonnées du centre de Londres (traditionnellement situé à la croix d'Éléonore à Charing Cross, près de l'intersection de Trafalgar Square et de Whitehall) sont approximativement 51° 30′ 29″ N, 0° 07′ 29″ O. Trafalgar Square est également devenu un lieu central de célébration et de manifestation.
Relief et hydrographie
Le Grand Londres se situe à 50 km à l'ouest de l'estuaire de la Tamise et s'étend sur 1 579 km2, ce qui en fait la commune la plus vaste d'Europe après Moscou, et au 37e rang mondial[39].
L'altitude y varie du niveau de la mer jusqu'à 245 m (Biggin Hill, au sud de l'agglomération[40]).
Le fleuve, qui traverse la ville d'ouest en est sur 42 kilomètres, a eu une influence majeure sur le développement de la ville. Londres a été fondée à l'origine sur la rive nord de la Tamise et n'a disposé, pendant plusieurs siècles, que d'un seul pont, le pont de Londres (London Bridge). Le foyer principal de la ville s'est en conséquence cantonné sur cette rive de la Tamise, jusqu'à la construction, au XVIIIe siècle, d'une série d'autres ponts. La ville s'est alors étendue dans toutes les directions, cette expansion n'étant gênée par aucun obstacle naturel, dans une campagne presque dépourvue de reliefs, à l'exception de quelques collines (Parliament Hill, Primrose Hill).
La Tamise était autrefois plus large et moins profonde qu'aujourd'hui. Les rives du fleuve ont été massivement aménagées, la plupart des affluents ont été détournés et sont à présent souterrains, parfois transformés en égouts (ainsi, la rivière Fleet dont le nom subsiste dans Fleet Street, l'ancienne rue des journaux). La Tamise est sujette à la marée et Londres est largement inondable. Les menaces d'inondation augmentent d'ailleurs avec le temps compte tenu de l'élévation régulière du niveau de l'eau à marée haute et de la lente inclinaison de la Grande-Bretagne (relèvement au nord, abaissement au sud) causée par un phénomène de relèvement isostatique. Un barrage, la barrière de la Tamise, a été construit à travers la Tamise à Woolwich dans les années 1970, pour pallier cette menace. En 2005 cependant, il a été suggéré la construction d'un barrage d'une quinzaine de kilomètres de long plus en aval afin de parer les risques futurs d'inondation.
Patrimoine naturel
Avec ses 40% d'espaces verts et aquatiques, Londres est considérée comme une des capitales les plus vertes au monde. La société d'histoire naturelle de Londres y a recensé plus de deux mille espèces de plantes à fleurs à travers la ville ainsi que 60 espèces d'oiseaux, 47 variétés de papillons et 270 sortes d'araignées. Les amphibiens sont également très présents sur l’ensemble de la ville, avec les tritons, les grenouilles rousses et les crapauds notamment. Les reptiles, avec les lézards vivipares, les couleuvres et les vipères se trouvent en revanche quasi exclusivement dans l'Outer London. La ville compte ainsi 38 sites d'intérêt scientifique particulier, deux réserves naturelles nationales ainsi que 76 réserves naturelles locales. Parmi la faune présente à Londres, on trouve également une population de 10 000 renards. Ceux-ci sont nettement moins craintifs que leurs congénères de la campagne. Ils côtoient les piétons dans la rue, et élèvent leurs petits dans les jardins des maisons.
Climat
Le climat de Londres symbolise parfaitement le climat de type océanique. Les précipitations sont régulières toute l'année souvent sous forme de bruine, contrairement à l'Ouest du Royaume-Uni où elles sont d'intensité plus forte. La moyenne annuelle des précipitations s'établit à 622,5 mm[41], février étant le mois le plus sec de l'année. Ce niveau est inférieur à Rome ou Sydney. Londres est en fait une des capitales européennes les plus sèches, disposant de ressources d'eau par personne inférieures à celles d'Israël par exemple[42], l'impression de temps maussade vient surtout du fait que l'ensoleillement annuel est faible. Des villes aussi pluvieuses mais avec un ensoleillement élevé ne provoquent pas cette impression de temps maussade qu'on trouve à Londres.
Les étés sont tempérés, les jours de fortes chaleurs sont rares et les hivers sont froids mais rarement glaciaux. Le mois le plus chaud est juillet avec une température moyenne à Kew Gardens de 18.0 °C n'excédant que rarement les 33 °C, quoique des niveaux plus élevés soient devenus plus fréquents récemment, les températures estivales en journée varient généralement entre 20 et 25 °C. La plus haute température fut de 38,1 °C, mesurée dans les jardins botaniques royaux de Kew, le , pendant la canicule de 2003[43]. Le mois le plus froid est janvier avec des températures moyennes de 2,4 °C à 7,9 °C. La température la plus froide fut de −16,1 °C, le à Northolt[44].
Les chutes de neige abondantes sont presque inconnues. Au cours des hivers les plus récents, la neige a rarement excédé un pouce d'épaisseur (soit moins de 3 cm). Ceci est notamment dû au fait que la vaste agglomération londonienne crée un microclimat, avec une chaleur enfermée par les immeubles de la ville. La nuit, la température y est parfois de 5 à 9 °C supérieure aux zones environnantes[45]. Le célèbre smog londonien, mélange de brouillard et de fumée, est devenu rarissime dans les rues de la capitale anglaise. En 1952, l'épisode de grand smog avait provoqué la mort de 4 000[46] à 12 000 personnes.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
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Température minimale moyenne (°C) | 1,8 | 1,7 | 3,4 | 4,7 | 7,9 | 10,8 | 13 | 12,7 | 10,3 | 7,4 | 4,1 | 2,1 | 6,7 |
Température moyenne (°C) | 5 | 5,2 | 7,5 | 9,6 | 13 | 15,9 | 18,3 | 18 | 15,2 | 11,6 | 7,7 | 5,3 | 11,1 |
Température maximale moyenne (°C) | 8,2 | 8,7 | 11,6 | 14,4 | 18 | 21 | 23,5 | 23,2 | 20 | 15,8 | 11,3 | 8,5 | 15,4 |
Ensoleillement (h) | 59,8 | 79,9 | 118,2 | 173,3 | 205,3 | 203,6 | 218,4 | 211,1 | 146,4 | 117,2 | 70,6 | 49,6 | 1 653,3 |
Précipitations (mm) | 57,2 | 41,9 | 42,8 | 45,3 | 48,8 | 49,3 | 46,8 | 51,2 | 52,2 | 69,7 | 60,6 | 56,6 | 622,5 |
Un rapport de 2013 de la City of London Corporation a déclaré que Londres est la "ville la plus verte" d'Europe avec 14 000 hectares de parcs publics, de bois et de jardins.
Parcs royaux de Londres
Les parcs royaux de Londres sont des parcs qui appartiennent à la Couronne britannique. Ces huit parcs sont des réserves naturelles ainsi que des jardins botaniques[48]. Il s'agit de :
Autres espaces verts
Le jardin botanique de Kew Gardens, avec ses 125 hectares, possède la plus grande collection de plantes vivantes au monde. En 2003, les jardins ont été classés par l'UNESCO liste des sites du patrimoine mondial. Il existe également des parcs administrés par les borough Councils de Londres, comme Victoria Park dans l'East End et Battersea Park dans le centre. Certains plus informels, espaces semi-naturels existent également, comme les 320 hectares de la lande d'Hampstead Heath au Nord ou Wimbledon Common au sud.
Quartiers
On décrit souvent Londres par quartiers (Bloomsbury, Mayfair, Whitechapel par exemple). Ces noms n'ont pas d'utilisation officielle mais désignent souvent des paroisses (parishes) ou des circonscriptions (city wards) et sont restés en usage par tradition, chacun faisant référence à un quartier distinct avec ses propres caractéristiques mais sans délimitation officielle.
Il existe cependant une zone centrale de Londres qui possède une définition et un statut stricts, la Cité de Londres (City of London). Souvent appelée simplement la City, c'est l'un des plus grands quartiers financiers (central business district) mondiaux[49]. La City possède son propre corps gouvernant et ses propres frontières, lui donnant ainsi une complète autonomie politique et administrative. Le nouveau quartier financier et commercial des docklands se situe à l'est de la City et est dominé par Canary Wharf. L'autre quartier d'affaires se trouve dans la Cité de Westminster qui abrite également le gouvernement britannique et l'abbaye de Westminster.
Le West End est le principal quartier commerçant et regroupe les principales attractions telles que Oxford Street, Leicester Square, Covent Garden et Piccadilly Circus. West London regroupe des zones résidentielles huppées telles que Notting Hill, Knightsbridge ou le district de Kensington et Chelsea où le prix moyen d'une maison dans certains quartiers est d'environ 5 500 000 livres[50] et où une maison a été vendue 60 millions de livres[51]. D'après un classement 2007 réalisé par le groupe immobilier Knight Frank et Citi Private Bank, filiale de Citigroup, Londres est la ville la plus chère du monde dans le domaine de l'immobilier résidentiel de luxe : 36 800 euros en moyenne par mètre carré dans ce secteur[52].
Un autre quartier huppé est celui de Hampstead dans le borough de Camden, où vivent d'ailleurs de nombreuses personnalités londoniennes.
Les zones situées à l'est de Londres regroupent l'East End et les banlieues de l'Essex. La zone appelée East London a vu naître le développement industriel de Londres. Les nombreux terrains abandonnés qu'on y trouve aujourd'hui sont en plein re-développement, notamment grâce au plan Thames Gateway, qui inclut London Riverside et la Lower Lea Valley, qui a pu accueillir le parc olympique ainsi que le stade des Jeux olympiques d'été de 2012. North London et South London sont également des termes utilisés pour désigner les deux zones de Londres séparées par la Tamise.
Urbanisation
La densité de population varie considérablement à Londres. Le centre regroupe de nombreux emplois tandis que la périphérie de la ville regroupe des zones résidentielles plus ou moins densément peuplées, la densité étant plus élevée dans la proche banlieue (Inner London) que dans les banlieues plus éloignées (Outer London). Les zones densément peuplées regroupent principalement des immeubles de grande hauteur et les gratte-ciel de Londres sont concentrés dans les deux quartiers d'affaires, tels que le 30 St Mary Axe, Tower 42 et l'immeuble de la Lloyd dans la Cité de Londres, One Canada Square, 8 Canada Square et 25 Canada Square à Canary Wharf.
Récemment, la construction de très grands bâtiments a été encouragée par le plan londonien et de nombreux hauts bâtiments devraient voir le jour, particulièrement dans la Cité de Londres et à Canary Wharf[53]. Le Shard London Bridge, de 310 m pour 72 étages, près de London Bridge station, la tour Bishopsgate Tower de 288 m ainsi que 30 autres projets de gratte-ciel de plus de 150 m de hauteur proposés ou en construction, tels que le One Blackfriars de 163 m, pourraient transformer l'apparence de la ville.
Au nombre des bâtiments remarquables de Londres figurent également la mairie à Southwark, le muséum d'histoire naturelle de Londres[54], la British Library à Somers Town, la grande cour du British Museum et le Dôme du millénaire près de la Tamise à Canary Wharf. La centrale électrique de Battersea, aujourd'hui désaffectée mais en voie de réhabilitation, est un symbole marquant, tandis que certaines gares, notamment Saint-Pancras et Paddington, sont de bons exemples de l'architecture victorienne.
Il n'existe pas un unique style architectural permettant de décrire Londres. Différents styles et influences se sont accumulés et mélangés au fil des années. De nombreux bâtiments sont construits en briques de couleur rouge-orangé ou brun foncé comme à Downing Street, décorés de ciselures et de moulures. Nombre de quartiers sont caractérisés par des bâtiments en stuc ou blanchis à la chaux. Peu de constructions sont antérieures au grand incendie de 1666 à l'exception de quelques restes romains, de la tour de Londres et de quelques restes de l'époque Tudor. La majorité des constructions datent de l'époque édouardienne ou victorienne.
De nombreux monuments célèbrent des personnalités ou des événements qui ont marqué la ville. Le Monument, situé dans la Cité de Londres, commémore le grand incendie de 1666, offrant une vaste perspective sur le cœur historique de la ville, où l'incendie a débuté. Marble Arch et Wellington Arch, situées respectivement à l'extrémité nord et sud de Park Lane, sont liées à la monarchie britannique de même que l'Albert Memorial et le Royal Albert Hall à Kensington. La colonne Nelson est un monument national situé à Trafalgar Square et sert généralement à marquer le centre de Londres.
Paysage urbain
- Vue du Parlement britannique et de Big Ben au premier plan à droite, la London Eye au premier plan à gauche et le Shard avec le quartier de Canary Wharf au dernier plan en septembre 2014.
- Vue du Tower Bridge à droite et du Shard à gauche en avril 2017.
- Cité de Londres en 2020.
- Le quartier d'affaires Canary Wharf dans l'East End de Londres en 2019.
- Vue aérienne de Londres en 2019.
- Bâtiment de Bedford Square, Bloomsbury
Londres à l'époque romaine
Les régions aux alentours de Londres (aujourd'hui situées à l'intérieur des frontières du Grand Londres) semblent avoir été habitées par des Bretons insulaires depuis les temps préhistoriques, mais aucune trace archéologique n'a été mise au jour au nord du pont de Londres, lieu où la ville est véritablement née et d'où elle s'est développée. Les plus anciennes traces certaines d'installations durables remontent à l'an 43 et sont dues aux Romains qui, à la suite de leur conquête de la Bretagne, y bâtissent une première ville[55]. Ce premier campement est appelé Londinium. Le pont de Londres se trouvait au centre du tout nouveau réseau de routes créé par les Romains et était un lieu de passage privilégié pour traverser la Tamise, ce qui a attiré de nombreux commerçants et ainsi contribué à la croissance de la ville. Londres est vite devenue un important centre d'échanges et de commerce, la Tamise permettant d'acheminer facilement des marchandises jusqu'au cœur de la ville[56].
Seulement 18 ans après la fondation de la ville par les Romains, la reine Boadicée, à la tête du peuple celte des Iceni, se dresse contre l'invasion romaine et prend Londres pour cible[57]. Le gouverneur Suetonius Paulinus, alors occupé à exterminer les druides sur l'île d'Anglesey, ne peut constituer à temps une armée pour contrer l'invasion celte. La ville est partiellement évacuée, mais des milliers de commerçants sont tués. Londres est alors totalement pillée et détruite. Des fouilles archéologiques ont permis de mettre au jour la présence de débris brûlés recouvrant des pièces et des poteries datant de 60, à l'intérieur des limites de la ville romaine[57].
La ville est rapidement reconstruite et prospère de nouveau, à l'image du commerce en Bretagne, remplaçant Colchester en tant que capitale de la province romaine de Bretagne. Il n'existe cependant pas d'informations permettant de dater et d'expliquer le transfert de la capitale. Vers le IIe siècle, la ville s'entoure de murailles : le mur de Londres. Pendant plus d'un millénaire, les frontières de la ville sont marquées par ce mur qui délimite une zone largement englobée aujourd'hui par celle de la City. À son apogée au IIIe siècle, la population de Londinium atteint entre 45 000 et 60 000 personnes suivant les sources. Lorsque l'Empire romain commence à décliner, les troupes protégeant la ville sont rappelées sur le continent, Londres commence à péricliter et sa population diminue. Il existe peu d'informations sur cette période appelée Dark Ages of London (« Les âges sombres de Londres »), mais après le départ des Romains de Grande-Bretagne en 410, il est largement établi qu'au Ve siècle, Londres est en ruine et pratiquement abandonnée[58].
L'occupation anglo-saxonne
La position privilégiée de la ville sur la Tamise en fait un lieu stratégique et vers l'an 600, les Anglo-Saxons fondent une nouvelle ville, Lundenwic, à environ 1 km en amont de la ville romaine, à l'endroit où se trouve aujourd'hui Covent Garden[58]. Un port de pêche et de commerce est probablement localisé à l'embouchure de la rivière Fleet. Lundenwic prospère jusqu'en 851, lorsque la ville est envahie et complètement rasée par les Vikings. Après cette occupation viking, Alfred le Grand rétablit la paix et fait déplacer la ville dans les murailles de la vieille cité romaine (alors appelée Lundenburgh) en 886. La ville originale est devenue Ealdwic (« vieille ville »), dont le nom a survécu jusqu'à aujourd'hui pour donner Aldwych.
Ensuite, sous le contrôle de plusieurs rois anglais, Londres connaît une nouvelle phase de prospérité, devenant un lieu de pouvoir ainsi qu'un centre d'échanges et de commerce. Cependant, les raids vikings reprennent au Xe siècle et atteignent leur apogée en 1013, lorsque la ville fut assiégée par le Danois Knut le Grand et que le roi Æthelred le Malavisé est contraint de s'enfuir. Lors d'une contre-attaque, l'armée du roi Æthelred remporte une victoire en détruisant le pont de Londres alors que la garnison danoise se trouve dessus. Knut finit cependant par devenir roi d'Angleterre et ses descendants règnent jusqu'en 1042. Un roi saxon, Édouard le Confesseur, leur succède et refonde l'abbaye de Westminster ainsi que le palais de Westminster. À cette époque, Londres est devenu la cité la plus grande et la plus prospère d'Angleterre, bien que le siège du gouvernement se trouve toujours à Winchester.
Londres médiévale
Après la bataille d'Hastings, le duc de Normandie Guillaume le Conquérant est couronné roi d'Angleterre dans la toute nouvelle abbaye de Westminster, le jour de Noël 1066. Il accorde certains privilèges aux habitants de Londres tout en construisant, dès la fin 1066, un château en terre et en bois au sud-est de la ville derrière les remparts pour maintenir le contrôle sur la population et se mettre à l'abri en cas d'émeute. À la place de ce réduit castral, Guillaume, bâtira plus tard un énorme donjon : la tour Blanche (en anglais : White Tower). Ce château, agrandi par les rois suivants, sert de résidence royale puis de prison et est aujourd'hui connu sous le nom de tour de Londres[59].
En 1097, Guillaume le Roux commence la construction du hall de Westminster, près de l'abbaye du même nom. Ce hall est à l'origine du palais de Westminster, la résidence royale tout au long du Moyen Âge. Westminster devient le siège de la cour royale et du gouvernement, tandis que la Cité de Londres voisine forme un centre d'échanges et de commerce prospère sous l'autorité de sa propre administration, la Corporation of London. Les villes aux alentours se développent et forment la base du cœur de Londres moderne, remplaçant Winchester en tant que capitale du royaume d'Angleterre au XIIe siècle.
Le , le prince Louis (futur Louis VIII) s'empare de la ville qu'il conservera jusqu'en 1217.
Londres aux temps modernes
Après la défaite de l'Invincible Armada espagnole en 1588, une certaine stabilité politique en Angleterre permet à Londres de se développer davantage. En 1603, Jacques VI d'Écosse monte sur le trône d'Angleterre et s'efforce d'unifier les deux pays. Ses lois anticatholiques le rendent très impopulaire et il est victime d'une tentative d'assassinat le , la fameuse conspiration des poudres.
Plusieurs épidémies de peste noire touchent Londres au début du XVIIe siècle, culminant avec la grande peste de Londres de 1665, qui tue environ 20 % de la population. L'année suivante, le grand incendie de 1666 détruit une grande partie des maisons en bois de la ville. La reconstruction de Londres occupe toute la décennie suivante.
L'époque contemporaine
De 1825 à 1925, Londres est la ville la plus peuplée au monde[60]. Cette croissance est accélérée par la construction des premières lignes de chemin de fer à Londres, rapprochant considérablement les villes avoisinantes. Porté par un essor boursier exceptionnellement rapide, ce réseau ferroviaire s'étend rapidement et permet à ces villes de croître tout en permettant à Londres de s'étendre et d'englober les villages aux alentours, à l'image de Kensington. L'apparition des premiers embouteillages en centre-ville mène à la création, en 1863, du premier système de transport souterrain au monde, le métro de Londres, accélérant encore le développement de l'urbanisation[61]. Grâce à cette croissance rapide, Londres devient l'une des premières villes à dépasser le million d'habitants et la première à dépasser les cinq millions.
Le gouvernement local de Londres éprouve des difficultés à gérer l'expansion rapide de la ville, surtout au niveau des infrastructures. Entre 1855 et 1889, le Metropolitan Board of Works supervise la croissance des infrastructures. Il est remplacé par le comté de Londres, géré par le London County Council, la première assemblée élue au niveau de la ville, jusqu'en 1965.
Le Blitz et les bombardements allemands de la Luftwaffe durant la Seconde Guerre mondiale entraînent la mort d'environ 30 000 personnes[62] et la destruction de nombreuses habitations et bâtiments dans la ville. La reconstruction dans les années 1950, 1960 et 1970 se caractérise par une absence d'unité architecturale, typique du Londres moderne. En 1965, les limites de Londres sont modifiées pour tenir compte de l'expansion de la ville en dehors du comté de Londres. Le nouveau territoire agrandi, administré par le Greater London Council, prend le nom de Grand Londres.
Dans les décennies qui suivent la Seconde Guerre mondiale, une large immigration provenant des pays du Commonwealth décolonisés fait de Londres une des villes européennes les plus ethniquement cosmopolites. L'intégration des nouveaux immigrants ne se fait pas toujours en douceur, avec par exemple l'émeute de Brixton de 1981, mais elle se déroule mieux que dans d'autres régions britanniques. Après l'abolition du Greater London Council en 1987, Londres est privé d'une administration centrale jusqu'à la création, en 2000, de la Greater London Authority et du poste du Maire de Londres (Mayor of London).
Le renouveau économique des années 1980 rétablit Londres sur le devant de la scène internationale. En 2012, Londres devient la première ville à accueillir les Jeux olympiques modernes pour la troisième fois[63], tandis qu'en 2015 la population municipale dépasse 8,63 millions d'habitants, son plus haut niveau depuis 1939[64]. En 2016, Londres est la première capitale occidentale à élire un maire musulman, le travailliste Sadiq Khan[65].
En tant que siège du gouvernement et principale agglomération du Royaume-Uni, la ville connaît de nombreux épisodes terroristes. L'IRA provisoire tente de mettre le gouvernement britannique sous pression au sujet des négociations en Irlande du Nord, interrompant fréquemment les activités de la ville avec des alertes à la bombe ou des attentats jusqu'au cessez-le-feu de 1997. Le , une série d'attentats est perpétrée dans les transports en commun londoniens par des kamikazes islamistes, 24 heures seulement après que l'organisation des Jeux olympiques de 2012 est confiée à la ville. Le , un attentat revendiqué par l'État islamique est commis par Khalid Masood sur le pont de Westminster et dans l'enceinte du Parlement ; il fait 3 morts (4 si on compte le terroriste) et une cinquantaine de blessés[66],[67]. La Police métropolitaine a précisé que Masood ne faisait pas partie d'une organisation terroriste et qu'il a agi seul[68]. Trois mois plus tard, une autre attaque terroriste touche le centre de la ville, faisant huit morts.