Vannes
ville et commune française (chef-lieu du département du Morbihan en Bretagne) / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
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Pour les articles homonymes, voir Vanne (homonymie).
Vannes /van/[Note 1] Écouter est une commune française située dans l’ouest de la France sur la côte sud de la région Bretagne. La ville, située en Basse-Bretagne, est la préfecture du département du Morbihan, et le siège d'une agglomération de 79 795 habitants. Centre économique et destination touristique[1] à la tête d’une aire urbaine de 158 549 habitants au [i 1], et d'une population municipale de 54 017 habitants au [i 2], Vannes est la 4e agglomération de la région Bretagne[i 3] en nombre d'habitants, et le 3e pôle universitaire de Bretagne[2].
La ville est bâtie en amphithéâtre au fond du golfe du Morbihan ; la vieille ville est enfermée dans ses remparts, groupée autour de la cathédrale Saint-Pierre ; elle a été aménagée en zone piétonne et offre des commerces installés dans des demeures à pans de bois, dites aussi à colombages.
Après la guerre qui opposa les Vénètes aux légions de César, l’administration romaine fait de Darioritum, nom antique de la ville, la civitas des Vénètes à la fin du Ier siècle av. J.-C. sous le règne d'Auguste[3]. La ville accueille l’évêché et les ordres religieux catholiques en 465 lors du concile de Vannes. Ce concile consacre Patern, saint patron de la cité, saint fondateur de Bretagne et premier évêque attesté de Vannes[4],[5].
Au cœur d'un comté qui forme un espace-frontière, la cité est conquise en 578 par le roi Waroch qui organise le Bro Waroch, espace politique dont Vannes est la capitale. Sa position centrale en Bretagne-sud confère à Vannes et à ses chefs politiques et religieux un rôle prédominant. Les comtes et évêques de Vannes sont des personnages clés de l'équilibre entre la Bretagne et la France.
Ville du missus Nominoe, cité royale de Bretagne à la fin du Ier millénaire, Vannes devient après la guerre de Succession de Bretagne le siège de la puissance ducale. Théâtre de l'Union de la Bretagne à la France en 1532, Vannes connaît un essor religieux exceptionnel au cours des XVIe et XVIIe siècles avant de sombrer dans la langueur jusqu'aux années 1870 et l'installation de régiments. L'après Première Guerre mondiale marque le temps des mutations alors que l'après Seconde Guerre mondiale marque celui de la croissance économique et démographique.
Vannes, la cité des Vénètes, constitue un point de départ pour les excursions vers la célèbre « petite mer ». Quant à la vieille ville médiévale regroupée autour de sa cathédrale Saint-Pierre et entourée de remparts, elle est visitée pour son patrimoine architectural[6]. Ce quartier compte de nombreuses rues piétonnes surplombées par de très vieilles maisons à colombages.
Localisation
Vannes se situe sur les rives nord du golfe du Morbihan, sur l'estuaire de la Marle au sud-centre de la péninsule armoricaine. La ville, située sur le littoral sud breton entre le golfe du Morbihan au sud et les landes de Lanvaux au nord, est à la fois en bord de mer et à l'intérieur des terres en étant distante de 15 km de l'océan Atlantique en direction du sud-ouest. Desservie par la RN 165, l'agglomération vannetaise est localisée sur un axe qui comprend quelques-unes des plus grandes agglomérations de Bretagne : Brest, Quimper, Lorient, Vannes et Nantes.
Vannes est située à 400,7 km à l'ouest de Paris[7]. Les deux aéroports proposant des vols réguliers vers d'autres villes françaises sont l'aéroport de Nantes-Atlantique et l'aéroport de Lorient-Bretagne-Sud. Par la route, Vannes se situe à 60 km de Lorient, 110 km de Rennes, de Nantes, à 120 km de Quimper et à 460 km de Paris (soit cinq heures[8] par l'autoroute).
Vannes s'est développée autour du centre historique qui se trouve à la jonction de trois collines : la colline du Mené où est situé l'intra-muros de la ville, la colline de Boismoreau où est situé le quartier Saint-Patern et la colline de la Garenne qui accueille l'hôtel de la préfecture, les jardins de la préfecture, le parc de la Garenne ainsi que le siège du conseil général du Morbihan.
La porte Saint Vincent, principale porte d'entrée de la vieille ville, baigne au pied du port de plaisance dont l'accès se fait par un chenal (direction sud-nord) de 1 500 mètres qui mène les bateaux du pont de Kérino au bassin à flot.
Communes limitrophes
Plescop | Saint-Avé | Saint-Nolff |
Ploeren | Theix-Noyalo | |
Arradon | Golfe du Morbihan | Séné |
Toutes sont situées dans la communauté d'agglomération Golfe du Morbihan - Vannes Agglomération. À l’extrémité sud de la ville, au-delà de l’estuaire de la Marle, se trouve l’île d’Arz qui accueille la commune du même nom (254 habitants).
Topographie
Source[9].
Hydrographie et hydrologie
Située au nord de l'estuaire de Vannes où se jettent les rivières de la Marle, du Vincin et de Séné, la ville est bâtie au fond du golfe du Morbihan. Le golfe est classé parmi les baies fermées, c'est-à-dire celles qui ne communiquent avec la mer que par un étroit goulet. Le golfe connaît un cycle de marée perturbé, il est sillonné par des courants et des contre-courants qui s'alternent créant tourbillons et remous. D'autre part, le marnage (amplitude maximale entre la haute et la basse mer) est plus faible à l'intérieur qu'à l'extérieur puisque l'ouverture du golfe est faible et le bassin étendu. Cette diminution du marnage est sensible dans le golfe du Morbihan (110 km2 pour une ouverture de 900 m). Avec une hauteur d’eau de 4,5 m, le marnage moyen est relativement faible à Vannes. Avec 5 m à Port-Navalo et 4,5 m à Vannes, le marnage du golfe est très faible par rapport à celui de pleine mer (environ 8 m).
L'étroitesse du goulet de Port-Navalo et la configuration topographique du golfe créent des courants parmi les plus violents du littoral français. Les courants marins les plus violents peuvent atteindre 3,8 m/s (plus de 13 km/h ou 7 nœuds) dans la Passe des Moutons, entre Locmariaquer et Port-Navalo lors des forts coefficients (120).
Le golfe du Morbihan, qui est classé en zone conchylicole, appartient au Réseau Natura 2000[10] en tant que Zone spéciale de conservation dans son ensemble et Zone de protection spéciale pour l'estuaire de la Marle, la réserve naturelle nationale des marais de Séné, la partie Est et le marais de Pen an Toul situé au Sud de Baden. C'est un site remarquable par la qualité de son milieu marin et sa forte productivité biologique. Des mammifères marins y sont présents, par exemple le grand dauphin et la loutre. On y trouve aussi des chauves-souris, notamment le grand murin, le grand et le petit rhinolophe.
Climat
Pour des articles plus généraux, voir Climat de la Bretagne et Climat du Morbihan.
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[11]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Bretagne orientale et méridionale, Pays nantais, Vendée, caractérisée par une faible pluviométrie en été et une bonne insolation[12]. Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Littoral doux », exposée à un climat venté avec des étés cléments[13].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 12 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 11,9 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 787 mm, avec 12,7 jours de précipitations en janvier et 6,3 jours en juillet[11]. Pour la période 1991-2020 la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Saint-Avé à 4 km à vol d'oiseau[14], est de 12,9 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 034,4 mm[15],[16]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[17].
Voies de communication et transports
Dès l'Antiquité, Darioritum était située sur la route de l'Océan, voie romaine reliant Lyon à Brest. La capitale des Vénètes était un important carrefour d’où convergeaient six voies romaines, la première vers Locmariaquer, la seconde vers Hennebont, la troisième vers Corseul, avec embranchement sur Carhaix, la quatrième vers Rennes, la cinquième vers Rieux, et la sixième vers Arzal, avec embranchement sur Port-Navalo.
Réseau routier
Vannes est située sur un carrefour entre l'axe autoroutier qui relie Nantes à Brest (RN 165) et l'axe rapide RN 166 vers Ploërmel puis RN 24 vers Rennes. Vannes est également située sur la route européenne 60 qui relie Brest à Nantes.
La portion de la RN 165 limitée à 90 km/h, qui commence au niveau de la commune de Séné et se termine peu après la frontière qui sépare Vannes de la commune de Ploeren constitue la rocade de Vannes. La rocade de forme semi-circulaire est située au nord du centre-ville de Vannes et sert de frontière entre les deux parties de la ville. À l'ouest de la ville, la rocade dessert les deux grandes zones commerciales : la ZC de Parc Lann au nord et la ZC de Kerlann au sud. À l'est, deux sorties desservent des zones d'activités : la zone industrielle du Prat au sud et les zones artisanales et commerciales de Pentaparc et du Chapeau Rouge au nord. Les sorties « centre-ville » se situent, d'une part et d'autre, au niveau du centre d'incendie et de secours et de la piscine Vanocéa.
En plus de la RN 165, une série de voies urbaines sert de rocade en faisant le tour quasi complet de la ville.
Entre 1988 et 2016, le pont de Kerino, situé à l'embouchure de la Marle, au sud du port de plaisance, permettait aux véhicules de franchir la rivière. Depuis le 24 juin 2016, le tunnel de Kerino permet de ne plus interrompre le trafic des véhicules pour laisser passer les bateaux.
Réseau ferroviaire
Vannes est une destination desservie par la ligne Savenay - Landerneau longeant la côte sud de la Bretagne, qui constitue l'essentiel de la relation Nantes - Brest. Une gare routière, située à proximité immédiate de la gare ferroviaire, permet de gagner les communes non desservies par les voies ferrées, la gare maritime de Vannes, l'aéroport de Vannes. La gare de Vannes a fait l'objet, de 2006 à 2009, de profondes transformations avec intégration d'une verrière, mise aux normes pour les personnes handicapées et aménagement des parkings environnants.
Les trains de l'Intercités Hendaye - Quimper et de l'Intercités de nuit Lyon - Quimper desservent la gare de la ville, construite en 1862. La ville est également desservie par les lignes 2 (Rennes-Quimper), 3 (Quimper-Nantes), 12 (Vannes-Lorient), 19 (Redon-Vannes) et 27 (Saint-Brieuc-Vannes-Lorient) du TER Bretagne[18].
Le TGV dessert Vannes sur la ligne Paris - Quimper. À partir du 2018, le parcours Paris - Vannes se fait en moyenne en 2 h 30.
Vélos
Vannes possède un réseau cyclable de 54 km[19]. dont l'expansion et la modernisation est l'un des objectifs du plan de déplacements urbains. Par ailleurs, Vannes a été dotée, entre juin 2009 et juin 2017, d'un système de vélopartage baptisé Vélocéo et géré par Transdev pour le compte de la municipalité, remplacé en 2018 Vélocéo, un système de vélos en libre-service à assistance électrique.
Transports aériens
Vannes dispose d'un aéroport situé sur la commune de Monterblanc[20]. L'aéroport de Vannes officiellement appelé « Aéroport de Vannes - Golfe du Morbihan », est depuis janvier 2008 la propriété de la Golfe du Morbihan - Vannes Agglomération. La société d’exploitation de Vannes aéroport (SEVA) est le gestionnaire de l’aéroport de Vannes - Golfe du Morbihan depuis le . La SEVA est une filiale du groupe canadien SNC-Lavalin qui gère deux autres aéroports en France.
L'aéroport qui est à usage civil, ouvert au trafic national et international (sur demande) a comme principales activités l'aviation d'affaires, l'aviation de tourisme et l'aviation de loisirs. L'aéroport accueille l'aéroclub de Vannes, le club ULM du Golfe et l'école de parachutisme de Vannes.
Transports collectifs
Le réseau de transport collectif urbain et périurbain de la ville, nommé Kicéo, est exploité par la Compagnie des Transports Golfe du Morbihan - Vannes Agglomération (CGTMVA)[21], une entreprise filiale du groupe RATP Dev. Le réseau est composé de 21 lignes régulières : 15 lignes urbaines (dont une en soirée), 5 lignes périurbaines, une navette de centre-ville ainsi qu'un service de transport à la demande. Le réseau est organisé « en étoile », où presque toutes les lignes passent par le centre-ville de Vannes. L'autorité organisatrice de la mobilité, chargée du développement des transports collectifs et de leur financement à Vannes et son agglomération est la Communauté d'agglomération de Vannes-Golfe du Morbihan.
Vannes est également desservie par 7 lignes d'autocar du réseau BreizhGo[22], le service de transports collectifs interurbains développé et financé par le conseil régional de Bretagne. Vannes compte deux gares routières, l'une située place de la Libération et l'autre à proximité de la gare ferroviaire.
Typologie
Vannes est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 2],[23],[24],[25]. Elle appartient à l'unité urbaine de Vannes, une agglomération intra-départementale regroupant 4 communes[26] et 79 795 habitants en 2017, dont elle est ville-centre[27],[28].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Vannes, dont elle est la commune-centre[Note 3]. Cette aire, qui regroupe 47 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[29],[30].
La commune, bordée par l'océan Atlantique, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[31]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[32],[33].
Morphologie urbaine
Une enquête, dont l'objet est le recensement du patrimoine architectural de Vannes, est réalisée depuis 1997[p 1]. Cette enquête est le fruit d'un partenariat entre l’État et la municipalité vannetaise et a permis le recensement des quartiers de la ville.
La notion de quartier prend plusieurs significations à Vannes. Dans le langage courant, un quartier désigne un espace urbain pourvu d'une identité commune sur le plan architectural, social et fonctionnel. De plus, la mise en place des conseils de quartier s'est basée sur un nouveau découpage de l'espace territorial vannetais.
Occupation des sols
Le tableau ci-dessous présente l'occupation des sols de la commune en 2018, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC).
Type d’occupation | Pourcentage | Superficie (en hectares) |
---|---|---|
Tissu urbain continu | 1,4 % | 47 |
Tissu urbain discontinu | 41,6 % | 1368 |
Zones industrielles ou commerciales et installations publiques | 19,4 % | 638 |
Réseaux routier et ferroviaire et espaces associés | 0,9 % | 31 |
Espaces verts urbains | 1,0 % | 32 |
Équipements sportifs et de loisirs | 4,7 % | 154 |
Terres arables hors périmètres d'irrigation | 7,1 % | 232 |
Prairies et autres surfaces toujours en herbe | 7,2 % | 238 |
Systèmes culturaux et parcellaires complexes | 10,4 % | 342 |
Forêts de feuillus | 0,3 % | 10 |
Forêts mélangées | 4,4 % | 146 |
Landes et broussailles | 1,2 % | 38 |
Zones intertidales | 0,2 % | 5,5 |
Mers et océans | 0,1 % | 3,5 |
Source : Corine Land Cover[34] |
Quartiers
Logement
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Raison : Données obsolètes.
En 2006, on dénombrait à Vannes 29 176 logements : 26 449 résidences principales (soit 90,65 % de l'ensemble des logements), 858 résidences secondaires (soit 2,94 %), 181 logements occasionnels (soit 0,6 %) et 1 689 logements vacants (soit 5,79 %). Sur l'ensemble de ces logements, on dénombre 9 566 logements individuels soit 32,78 % et 19 424 logements dans un immeuble collectif soit 66,57 %[i 4].
Pour ce qui est des résidences principales, leur époque d'achèvement s'établit de la manière qui suit pour l'année 2004. Sur les 25 896 résidences, 4 229 datent d'avant 1949 soit une part de 16,33 % ; 8 392 datent d'une période comprise entre 1949 à 1974 soit 32,40 % ; 5 840 résidences principales datent de 1975 à 1989 soit 22,55 % et 7 435 datent de 1990 à 2004 soit 28,71 %[i 5]. S'agissant du nombre de pièces des résidences principales en 2006, 3 006 en ont une soit 11,37 %, 5 020 en comptent deux soit 18,98 %, 5 280 en possèdent trois soit 19,96 % et 13 144 en possèdent quatre et plus soit une part de 49,7 %[i 4]. Le confort de ces résidences principales n'est pas identique. En effet, cent-quatorze résidences n'ont pas de baignoire, ni douche soit 0,43 %[i 6], 26 202 ont un chauffage central soit près de 99 % des résidences, alors que 247 n'en ont pas soit 1 %[i 7], 17 240 bénéficient d'un garage ou d'un parking soit 65,18 %[i 8].
En 2007, le prix de l'immobilier à Vannes a dépassé celui de Rennes : le prix moyen au mètre carré de l'habitat ancien à Vannes (2 342 €) est nettement supérieur à celui de Lorient (1 606 €). Le prix moyen d'un appartement neuf à Vannes était d'environ (3 500 €/m2). Le centre-ville de Vannes est le quartier le plus cher, quant aux quartiers situés près du Golfe, ils connaissent une augmentation régulière du prix du logement[35].
Un quart des acquéreurs à Vannes sont des retraités et la ville présente la particularité d'avoir des acquéreurs âgés, 49 ans en moyenne. On peut noter qu'en 2007, 32 % des acquéreurs n'étaient pas originaires du Morbihan. Parmi les non-morbihannais, 9 % viennent d'Île-de-France et 6 % d'Ille-et-Vilaine. L'offre concerne pour 62 % des transactions des logements de 2 et 3 pièces. Les habitants d'Île-de-France représentent 25 % des acheteurs sur le littoral du Golfe du Morbihan.
De nombreux organismes d'attribution de logements sociaux sont présents sur la commune. On y trouve des offices publics de l'habitat (OPH) tels qu'Office Public Communal d'HLM Vannes Golfe Habitat[36] ou encore l'office public départemental du Morbihan Bretagne Sud Habitat[37].
Projets d’aménagement
Rive gauche
Une concertation a été initiée en 2017 en vue de l'aménagement de la rive gauche du port[38]. Les décisions relatives à ce projet, initialement attendues en 2019[39], ont été reportées sine die après les élections[40].
Le nom de Darioritum
Dans l'Antiquité, le peuple gaulois des Vénètes s'installe sur la rive sud de la péninsule Armoricaine. Jules César, dans ses Commentaires sur la guerre des Gaules, est le premier auteur à citer le peuple celte mais ne cite aucune capitale pour les Vénètes. Jusqu'au IIe siècle, les auteurs romains et grecs citent à de nombreuses reprises le peuple des Vénètes, mais il faut attendre le IIe siècle et la Géographie de Ptolémée pour mettre un nom sur la capitale sud-armoricaine : Δαριοριτον (var. Δαριοριγον), nom gaulois grécisé signifiant peut-être « gué des chênes »[41].
À l'époque gallo-romaine, ce nom est adapté et latinisé sous différentes formes : Darioritum (la forme la plus courante), Dariorigum, Dartorigum, etc. Darioritum se trouve également sur la Table de Peutinger, copie du XIIIe siècle d'une ancienne carte romaine où figurent les routes et les villes principales de l'Empire romain. Il est cependant remplacé par l'ethnonyme Veneti à partir du IIIe siècle[42].
Le nom de Vannes
Attestations anciennes[43].
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Vannes apparaît sous le nom latin de Benetis dans le document administratif romain Notitia dignitatum datant de 400[44].
Le nom de Vannes provient du peuple des Vénètes qui eurent comme capitale Darioritum, nom antique de la ville pendant la période gallo-romaine. Le nom de Vénètes est commun à plusieurs peuples antiques dont l’un habitait le sud de l’Aremorica (celtique Veneti).
Sous le Bas Empire, lorsque les diocèses ont succédé aux circonscriptions romaines calquées sur les cités gauloises, les chefs-lieux ont pris le nom des peuples gaulois au génitif. César mentionne que le peuple gaulois établi dans le golfe du Morbihan était celui des Vénètes et l'évêché de Vannes est un des plus anciens d'Armorique. C'est pourquoi les linguistes font procéder Vannes du celtique armoricain Venetīi « cité des Vénètes ».
À la fin de l’Empire romain, la ville est couramment appelée civitas Venetum dans les textes, « la cité des Vénètes », d'après le nom du peuple dont sont issus ses premiers habitants. Ce phénomène (l'abandon de l'ancien nom gaulois et l'adoption d'une nouvelle appellation évoquant le nom des habitants) affecte vers le IVe siècle la plupart des anciennes cités gauloises de la moitié nord de la France : ainsi, Paris, ancien Lutetia, vient du nom des Parisii ; Nantes, ancien Condevincum , de celui des Namnètes. Ces mutations toponymiques sont caractéristiques du Bas-Empire romain.
Dans le Notitia Galliarum, compilation du IVe siècle des cités gauloises sous la Tétrarchie, l'auteur nomme la Cité des Vénètes située dans la gaule lyonnaise III : In provintiis gallicanis quæ ciuitates sint, Provintia Luddunensium Tertia : Ciuitas Venetum. Dans le Notitia dignitatum, compilation par un auteur anonyme du Ve siècle de toutes les dignités tant civiles que militaires de l'Empire romain, l'auteur nomme Benetis comme capitale du préfet militaire : Sous les ordres de l’honorable duc de la division Armoricani et Nervicani : - Le commandant des soldats maures chez les Vénètes, à Benetis.
Au cours du Moyen Âge, Venetis devient Vennes, par accentuation sur la première syllabe qui entraîne la disparition du [t][45]. Cette forme va subsister jusqu'au XVIIIe siècle, où les deux formes sont utilisées conjointement dans les écrits de l'époque[Note 4]. Durant cette période, le nom de la ville est également mentionné sous différentes formes : Veneda (en 818), Guéned ou Guenette, Vanes (vers 1300), etc.
Le nom de la ville est Gwened (en breton), prononcé [dzɥinˈjɛt] en breton vannetais ou [gɥinˈjɛt]) et Vann (en gallo). Il est mentionné sous la forme guenet dans le Catholicon[46].
Ce nom se prononce Djuened en breton et s'écrit Gwened ou Wened. Certains ont été tentés de traduire, de façon strictement littéraire, le nom breton de la ville en français, et l'ont interprété comme signifiant « blé blanc »[47] (gwenn « blanc »; ed « blé »). En 2008, dans un communiqué du maire François Goulard[s 1], s'exprimant sur la culture bretonne, on retrouve aussi cette tentative d'y voir le mot breton gwenn, et de donner à Gwened la signification de « La Blanche ». Cette étymologie populaire est fantaisiste[48].
La forme bretonne du toponyme procède de l'éthnonyme gaulois Venet-, brittonisé tout à fait régulièrement en Gwened (par l'intermédiaire d'une forme vieux breton Wened). Par ailleurs, vindo- est la racine gauloise qui signifie « blanc, heureux », c'est le même mot que le celtique insulaire *vindā qui explique le vieux breton guinn « blanc, lumineux » (néobreton gwenn), le vieux cornique guyn « blanc » et le gallois gwynn (féminin gwenn) « blanc ».
Une hypothèse mieux étayée sur le plan phonétique pour expliquer étymologiquement l'ethnonyme Veneti, dont dérive le nom de la ville, est qu'il repose sur la racine indo-européenne *wen « aimer, désirer » (sanskrit van-o-ti, vánati « il aime », van-a « charme »; latin ven-us et Venus, etc.), et signifier « les amis, les compatriotes »[49]. Plus précisément, il s'agit de la forme allongée celtique et indo-européenne occidentale veni- (autrement écrite ueni-) qui désigne le « clan, famille, lignée » (cf. vieux breton guen « race, famille » > breton gouenn « race »; germanique commun *weniz « ami » > vieux norrois vinr, islandais vinur, norvégien venn), mais dont la suffixation en -et- implique le sens dérivé de « apparentés, amicaux » ou « marchands ». Dans cette hypothèse les Vénètes pourraient aussi être « les parents » ou « les marchands »[50].
Vannes est la forme en usage dans la majorité des langues utilisant les caractères latins, sauf dans les langues celtiques comme le gallois ou le gaélique qui privilégient la forme bretonne Gwened.
La ville de Vannes est fondée lors de la Conquête romaine de la Gaule. Le peuple des Vénètes est soumis par César en 56 av. J.-C.. Sous l’Empire romain, elle est appelée Darioritum, mais reprend le nom du peuple dont elle est la civitas à la fin de l’Empire. Des colons bretons (venus de l'actuelle Grande-Bretagne) ainsi que des soldats maures sont installés à cette époque pour protéger la région des pirates saxons. C'est aussi entre le IIIe et le Ve siècle que la ville se fortifie et se christianise.
Vers 465, un concile régional se tient à Vannes et consacre Saint Patern comme le premier évêque de la ville : c'est la naissance de l'évêché de Vannes. Conquise en 578 par Waroch, la ville devient la capitale du royaume du Broërec, avant d’être rattachée à la Bretagne en 851.
En 753, le roi des Francs Pépin le Bref vainc les Bretons et prend Vannes. Pour contenir les Bretons, il organise une zone-tampon sous administration militaire, la Marche de Bretagne composée du Vannetais, du Nantais, du Rennais et d'un bout du Maine. Vannes en est une des capitales. L'empereur Louis le Débonnaire réunit en septembre 818 son armée est assemblée à Vannes[51] (alors souvent appelée Veneda ou Venedia) avant de la lancer à l'assaut des forces du roi Morvan Lez-Breizh qui l'avait défié.
Ville du missus Nominoë, Vannes est une des cités royales de l'éphémère royaume de Bretagne. En partie détruite lors des invasions vikings au Xe siècle, la ville connaît de nombreux sièges jusqu'à la fin de la guerre de Succession de Bretagne avant de devenir la résidence préférée des ducs Jean IV et Jean V.
La Chambre des comptes de Bretagne est créée à Vannes et y siège jusqu'en 1491-1499 ainsi que le parlement de Bretagne qui devient cour souveraine en 1485. Le Parlement reste à Vannes jusqu'en 1553, date à laquelle Nantes et Rennes se le disputent. Il y revient de 1675 à 1690, provoquant un afflux important d'une riche population, de sa domesticité et de ses fournisseurs. Vannes est la première capitale de l'État breton aux XIVe et XVe siècles, et le siège de son administration supérieure. La ville reste pourtant de taille modeste.
Lors de la Révolution française, la ville est partagée entre le parti de la Convention (les Républicains) et la Chouannerie.
Préfecture du Morbihan, Vannes continue son développement depuis le XIXe siècle malgré l'activité maritime qui s'effondre à la même époque. À partir des années 1870, la ville se dote de nouveaux bâtiments publics et connaît un regain d'activité avec l'arrivée du chemin de fer et l’installation de régiments.
Vannes était alors une ville de garnison (le 116e régiment d'infanterie, le 28e régiment d'artillerie et le 35e régiment d'artillerie y étaient basés) c'est desormais le 3e régiment d'infanterie de marine qui occupe la caserne depuis 1963.