Shanghai
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Shanghai ou Shanghaï (chinois : 上海 ; pinyin : Shànghǎi ; Wade : Shang⁴hai³ ; EFEO : Chang-haï ; cantonais Jyutping : Soeng⁶hoi² ; cantonais Yale : Seuhnghói ; litt. « sur la mer » prononciation ; shanghaïen : Zanhe) est une des municipalités autonomes chinoises situées sur le fleuve Huangpu près de l'embouchure du Yangzi Jiang. Son port était en 2021 le deuxième port au monde avec un trafic cargo de 769,7 millions de tonnes et reste pour la même année le premier port à conteneurs avec 47 millions d'EVP[4].
Shanghaï
Shanghai 上海 (zh) | |
Panorama urbain de Pudong. | |
Administration | |
---|---|
Pays | Chine |
Statut administratif | Municipalité autonome |
Secrétaire du PCC | Chen Jining |
Maire | Gong Zheng (en) (龚正) |
Code postal | 200000 - 202150[1] |
Indicatif | +86 (0)021[1] |
Immatriculation | 沪A |
Démographie | |
Gentilé | Shanghaïen(s), Shanghaïenne(s)[2] |
27 796 000 hab. (2021) | |
Densité | 4 384 hab./km2 |
Population de l'agglomération | 70 547 437 hab. (2017) |
Géographie | |
Coordonnées | 31° 13′ 56″ nord, 121° 28′ 09″ est |
Altitude | 4 m |
Superficie | 634 000 ha = 6 340 km2 |
Divers | |
PIB total | 3 870,1 G¥ ()[3] |
Localisation | |
Liens | |
Site web | www.shanghai.gov.cn |
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Shanghai est remarquable par sa taille démesurée. Elle est la ville la plus peuplée de Chine avec 27 796 000 habitants, en 2021, sur l'étendue de la municipalité, ou municipalité au rang de province[5],[6]. Elle est également l'une des plus grandes mégapoles du monde. Certains géographes estiment même qu'il s'agit de la ville la plus peuplée du monde avec environ 80 millions d'habitants si, au lieu de tenir compte des limites administratives, est prise en compte l’agglomération humaine[7].
L'autre caractéristique de Shanghai est sa place majeure dans l'économie mondiale. L'émergence de la ville comme centre financier de l'Asie-Pacifique a d'abord eu lieu dans les années 1920 et 1930, concomitamment au développement des concessions européennes. La ville servait alors de porte d'entrée à la Chine. Shanghai connut également à cette époque un formidable essor culturel. Le quartier du Bund sur la rive gauche du Huangpu est le témoin de cet âge d'or. Mais pendant la guerre sino-japonaise et la guerre civile, la ville a été bombardée et gravement endommagée. Shanghai a été finalement libérée en .
Au tournant des années 1980, la ville a repris son développement à la suite des réformes économiques initiées par Deng Xiaoping. Shanghai est alors redevenue la fenêtre de la Chine sur le monde. La ville profite simultanément de la rapide croissance économique chinoise et de son insertion croissante dans la mondialisation.
Elle est aujourd'hui l'une des métropoles les plus puissantes du monde au même titre que New York, Londres, Tokyo, Paris ou Singapour. Lujiazui, le quartier de gratte-ciel de Pudong face au Bund, est la cristallisation de cette puissance retrouvée.
Origines
La transcription « Shanghai » est souvent prononcée /ʃɑ̃.gaj/ ou /ʃɑ̃ŋ.gaj/ en français — on voit aussi, dans une moindre mesure, les graphies Shanghaï[8],[9] et Chang-Haï[10] —, mais en chinois mandarin le nom 上海 se prononce shàng hǎi /ʂɑŋ.xaɪ/ avec tonèmes : /ʂɑŋ˥˩.xaɪ˨˩˦ /. En dialecte shanghaïen, le nom de la ville se prononce zanhe /zɑ̃he/.
La Commission d’enrichissement de la langue française recommande la graphie « Shanghai »[11].
Au temps de la concession française, le nom français de la ville s'écrivait « Changhaï »[12] en cohérence avec la transcription de l'EFEO.
Les deux sinogrammes dans le nom « Shanghai » (上, shàng ; et 海, hǎi) signifient littéralement « sur, au-dessus de, en haut, monter » et « mer ». La première apparition de cette dénomination remonte à la dynastie Song (XIe siècle), époque à laquelle il existe déjà une confluence et une ville à cet endroit. Il y a des différends sur la façon dont ce nom doit être interprété, mais l'histoire locale officielle a toujours dit que cela signifie « le cours supérieur de la mer ». Une traduction tout à fait neutre donnerait donc « Haute-Mer ».
À cause du changement du littoral, les historiens chinois ont conclu que durant la dynastie Tang, Shanghai était littéralement sur la mer, d'où l'origine du nom[13]. Une autre lecture, en particulier en mandarin standard, suggère également le sens de « aller sur la mer », qui est cohérent avec le statut de port de la ville. Un nom plus poétique pour Shanghai intervertit l'ordre des deux caractères, Hǎishàng (海上), et il est souvent utilisé pour les termes liés à l'art et la culture de Shanghai.
Abréviation
Shanghai est communément abrégée en chinois par Hù (沪). Ce caractère apparaît sur toutes les plaques d'immatriculation des véhicules provenant de la municipalité. En effet, chaque province chinoise peut être désignée par un seul caractère, que l'on retrouve sur les plaques d'immatriculation, ou encore dans les dénominations des lignes autoroutières ou ferroviaires.
Hù (沪) est dérivé de Hu Du (沪渎), le nom de l'ancien village de pêche qui se tenait pendant la dynastie Tang au confluent de la Suzhou et du Huangpu[13]. Le sinogramme Hu est souvent combiné avec le sinogramme Sōng (淞) (de l'ancien nom de la rivière Suzhou) pour former le surnom Sōng Hù (淞沪). Par exemple, l'attaque japonaise de Shanghai en est communément appelée « bataille de Songhu ». Un autre ancien nom pour Shanghai était Hua Ting (华亭), qui est maintenant le nom d'un luxueux hôtel de la ville[13].
Un autre surnom commun est Shēn (申) qui vient du nom de Chunshen Jun (春申君), un noble et héros local du royaume de Chu au cours du IIIe siècle av. J.-C., dont le territoire incluait Shanghai. Les équipes sportives et les journaux utilisent souvent le sinogramme Shēn (申) dans leurs noms. Shanghai est également appelée Shēnchéng (申城, « la cité de Shēn »).
En Occident, Shanghai est également surnommée la « Perle de l'Orient » ou le « Paris de l'Orient ».
Situation
Shanghai est située sur le fleuve Huangpu, et se compose donc de deux parties distinctes, Puxi et Pudong (qui signifient respectivement à l'ouest et à l'est du Pu). Elle se trouve à 611 km au nord-nord-est de Fuzhou, à 690 km à l'est de Wuhan, à 1 069 km au sud-sud-est de Pékin et à 1 213 km au nord-est de Canton. La ville s'est développée tout d'abord exclusivement à Puxi mais depuis 1990, sous l'impulsion du gouvernement, Pudong est devenu une zone de construction de hautes technologies où les entreprises et autres gratte-ciels se multiplient. Le territoire de la municipalité borde au nord-est l'embouchure du Changjiang (ou Yang-Tsé-Kiang), à l'est la mer de Chine orientale et au sud la baie de Hangzhou.
L'avenue de Nanking (cinq kilomètres) fut autrefois la grande artère de la concession dite étrangère. Elle est considérée maintenant comme le vrai centre de Shanghai et elle offre souvent dans sa partie est, près du fleuve, le spectacle d'une indescriptible cohue de piétons.
Le paysage urbain se transforme rapidement depuis quelques années. Des quartiers entiers, comme celui de Dun Hui Fang, sont rasés pour être reconstruits. Les expulsions concernent des dizaines de milliers de personnes depuis le milieu des années 1990 et un total de 20 millions de mètres carrés d'habitations ont été démolis[14].
Selon le rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) paru en 2019, si les émissions mondiales de CO2 demeurent aux niveaux actuels, Shanghai pourrait faire face à une élévation du niveau de la mer de 2,6 millimètres par an dans la deuxième moitié du XXIe siècle (soit un total de 13 cm), bien au-dessus de ce qui est attendu en moyenne dans le monde. En conséquence, la valeur des biens menacés devrait atteindre 1 700 milliards de dollars d'ici 2070[15].
Géologie
Shanghai est situé dans un vaste delta, formé par l'embouchure du fleuve Yangzi Jiang qui se jette dans la mer de Chine orientale. Les basses terres qui se trouvent des deux côtés du fleuve sont composées de lœss d'alluvions, qui est formé par les sédiments du Yangzi. Construit de boue, sillonné de canaux et de barrages, le delta est l'une des zones les plus fertiles de Chine, et également son principal fournisseur de coton.
La formation de la terre est probablement due au remplissage d'une ancienne partie de la mer, et les nombreuses petites montagnes sur les îles de la région étaient à l'origine de vraies îles. La formation du delta a renvoyé Shanghai, une ville portuaire à l'origine construite sur la mer, à 30 km à l'intérieur des terres.
Climat
Shanghai bénéficie d'un climat subtropical humide. Les étés sont très chauds et humides et les hivers sont doux mais peuvent être parfois froids. En été, les températures peuvent facilement dépasser les 35 °C avec un taux d'humidité très important qui donnera un ressenti indice de chaleur pouvant dépasser les 45 °C ; de plus les températures baissent peu la nuit. De fortes averses très chaudes peuvent se produire, combinées à des températures élevées. Le record de chaleur est de 39,9 °C le 6 et le , néanmoins un record de 40,8 °C fut enregistrée le à l'aéroport international hongqiao, et le record de froid est de −10,1 °C le .
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | 2,1 | 3,7 | 6,9 | 11,9 | 17,3 | 21,7 | 25,8 | 25,8 | 22,4 | 16,8 | 10,6 | 4,7 | 14,1 |
Température moyenne (°C) | 5,1 | 6,9 | 10,4 | 15,7 | 21,1 | 24,8 | 29 | 28,7 | 25,2 | 19,9 | 14 | 7,9 | 17,4 |
Température maximale moyenne (°C) | 8,1 | 10,1 | 13,8 | 19,5 | 24,8 | 27,8 | 32,2 | 31,5 | 27,9 | 22,9 | 17,3 | 11,1 | 20,6 |
Record de froid (°C) | −10,1 | −7,9 | −5,4 | −0,5 | 6,9 | 12,3 | 16,3 | 18,8 | 10,8 | 1,7 | −4,2 | −8,5 | −10,1 |
Record de chaleur (°C) | 22,1 | 27 | 29,6 | 34,3 | 35,5 | 37,5 | 39 | 39,9 | 38,2 | 34 | 28,7 | 23,4 | 39,9 |
Ensoleillement (h) | 114,3 | 119,9 | 128,5 | 148,5 | 169,8 | 130,9 | 190,8 | 185,7 | 167,5 | 161,4 | 131,1 | 127,4 | 1 775,8 |
Précipitations (mm) | 74,4 | 59,1 | 93,8 | 74,2 | 84,5 | 181,8 | 145,7 | 213,7 | 87,1 | 55,6 | 52,3 | 43,9 | 1 166,1 |
Nombre de jours avec précipitations | 9,9 | 9,2 | 12,4 | 11,2 | 10,4 | 12,7 | 11,4 | 12,3 | 9,1 | 6,9 | 7,6 | 7,7 | 120,8 |
Humidité relative (%) | 74 | 73 | 73 | 72 | 72 | 79 | 77 | 78 | 75 | 72 | 72 | 71 | 74 |
Origines
La ville de Shanghai ne s'est pas toujours appelée Shanghai. Jusqu'à la dynastie Sui (581-618), elle était appelée "village de Hua Ting" (華亭鎮). Elle prit ensuite le nom de "préfecture de Huating" avant d'être désignée sous son nom actuel à partir de la dynastie Song (960-1234).
Étant donné sa situation stratégique à l'embouchure du Yangzi Jiang, au centre de la Chine, et la proximité avec des villes aux productions artisanales réputées (Suzhou, Hangzhou), Shanghai est devenue très tôt un lieu d'intenses échanges économiques.
Au milieu du XIXe siècle, la ville est, à l'échelle de la Chine, un centre administratif de moyenne importance. Elle est peuplée d'environ 200 000 habitants et son marché jouit d'un rayonnement régional indéniable[16].
Présence étrangère
Cependant, ce n'est qu'après les guerres de l'opium et la présence étrangère que le développement économique de la ville a pris l'envergure qui a fait sa réputation. Pendant la première guerre de l'opium, les forces britanniques ont temporairement tenu la ville. Américains et Français suivront, précédant les Russes et les Japonais. La guerre a cessé en 1842 avec le traité de Nankin, établissant l'ouverture commerciale des ports chinois, dont Shanghai. Les Britanniques vainqueurs y aménagent l'un des cinq ports ouverts qui leur seront alors concédés. Avec le traité du Bogue, en 1843, et le traité sino-américain de Wangxia, en 1844, des nations étrangères ont eu le droit de s'établir sur le territoire chinois : c'est le début des concessions étrangères.
La petite enclave française de Shanghai s'est établie sur une zone marécageuse en 1849. Elle fut à la fois un havre pour les réfugiés de toutes les nationalités et un lieu de culture et de plaisirs.
Avec la révolte des Taiping en 1850, Shanghai fut occupée par une triade associée au mouvement appelé Société des Petites Épées. La guerre faisant rage dans les campagnes, de nombreux Chinois se réfugièrent dans la ville, qui leur était théoriquement inaccessible : en 1854, de nouvelles lois permirent aux Chinois d'y acquérir des terrains, provoquant une inflation immobilière. Cette année-là eut également lieu la première réunion du conseil municipal de Shanghai, afin de gérer les concessions étrangères établies de facto. En 1863, les concessions américaine et britannique se rejoignirent pour former la Concession internationale, alors que les Français restèrent autonomes dans leur propre concession.
En mars 1854, l'empire chinois a signé un accord avec les Européens présents dans les concessions leur demandant de construire rapidement de nombreux logements, une grande partie de la ville ayant été détruite par une révolte[17]. C'est ainsi que se construiront les lilongs, jusqu'en 1949.
Jeu, opium et prostitution sont alors les activités les plus lucratives de cette ville qualifiée alors de « plus grand bordel du monde ». Son parrain le plus connu, Du Yuesheng, menait ses trafics en collaborant étroitement avec la police de la concession française.
Après la guerre sino-japonaise de 1894-1895, le traité de Shimonoseki permit aux Japonais de s'ajouter aux forces occupantes. Ils établirent à Shanghai les premières usines de la ville.
Cette période d'occupation a profondément marqué l'identité culturelle de la ville, tout en contribuant dans les années 1920 et 1930 à l'essor des arts, cinéma, théâtre, et la naissance du premier groupe de jazz chinois. En 1920, on y recensait un million d'habitants, dont vingt six mille huit cents étrangers de nationalités diverses. Ils façonnèrent les rues à leur goût, mêlant les styles néogothique, classique, victorien, Art déco... La chanteuse et actrice Zhou Xuan, fille de Weiwei Wang, était sans doute la figure la plus emblématique de cette période. C'est aussi à Shanghai que fut créé le Parti communiste chinois en 1921 et qu'ont été organisées les premières grèves ouvrières. La plupart, coolies et ouvriers, demeurèrent dans la pauvreté et vinrent grossir les rangs du Parti communiste chinois. En 1927, dans le cadre de l'expédition du Nord de pacification de la Chine, les ouvriers chinois, mobilisés par les communistes, prirent Shanghai aux seigneurs de la guerre avant même l'arrivée des troupes gouvernementales. Tchang Kaï-chek, inquiet de la mobilisation réussie par les communistes, décida de se retourner contre ses alliés et lança les triades contre les ouvriers, déclenchant le massacre de Shanghai, qui signa le début de la guerre civile chinoise.
Sous le régime de la république de Chine, Shanghai devint une ville spéciale en 1927, et une municipalité en . Elle fut alors le centre financier de l'Asie, où les dollars mexicains par exemple s'échangeaient en masse après la crise boursière de 1929. La marine japonaise bombarda la ville le , officiellement pour réprimer les protestations étudiantes ayant suivi l'incident de Mandchourie, déclenchant la « guerre de Shanghai ».
À compter du mois d', à l'aube de la seconde guerre sino-japonaise, Shanghai fut soumise par la marine et l'armée nippones à une série de bombardements qui entraînèrent la mort et l'évacuation de plusieurs milliers de civils. Disposant de forces terrestres et navales bien supérieures à l'armée chinoise, les troupes impériales prirent possession de la ville en novembre (bataille de Shanghai), puis se dirigèrent vers Nankin où elles se livrèrent à un terrible carnage (massacre de Nankin).
Selon les travaux de l'historien Zhiliang Su, au moins 149 « maisons de confort » hébergeant des esclaves sexuelles furent établies à Shanghai pendant l'occupation nipponne[18].
En 1938, Shanghai fut considérée comme le cinquième port mondial[19] ; les plus grandes firmes occidentales y étaient désormais représentées.
Durant la Seconde Guerre mondiale, Shanghai devint temporairement un centre pour les réfugiés d'Europe : c'était alors la seule ville ouverte inconditionnellement aux Juifs. En 1941, sous pression de leurs alliés nazis, les Japonais reçurent les réfugiés juifs dans un ghetto, où les maladies pullulaient[20],[21]. L'immigration juive fut finalement stoppée par les Japonais le .
Les Japonais prirent le contrôle total de la Concession internationale à la suite de sa déclaration de guerre aux États-Unis d'Amérique le . Durant l'occupation japonaise, les citoyens des pays Alliés travaillant pour l'administration municipale demeurèrent à leur poste jusqu'en , date à laquelle ils furent internés. Quant à la concession française, elle resta sous le contrôle de la France jusqu'au , date à laquelle le consul général de France transféra, sur ordre de Vichy, l'administration civile de celle-ci au maire de Shanghai entièrement dévoué à la cause des occupants japonais. Mais les troupes françaises du Détachement français de Changaï (ancienne graphie de Shanghai) restèrent sur place et en armes jusqu'au où elles furent désarmées et internées par les Japonais, comme toutes les autres unités françaises de Chine (ce, simultanément à celles stationnées en Indochine). Ses tirailleurs indochinois furent d'ailleurs perméables à la propagande japonaise et plus de la moitié d'eux fera cause commune avec les ex-gardes du bataillon de supplétifs tonkinois et passèrent, le , sous l'autorité militaire des Japonais.
Entre 1942 et 1945, sous l'effet combiné de la corruption du gouvernement de Nankin et de l'occupation japonaise, le nombre de banques atteint 300, soit le double de celui de 1936[22].
Durant la guerre, le conseil municipal des concessions étrangères fut aboli deux fois, à quelques mois d'intervalle, par deux gouvernements ennemis. En , le gouvernement du Royaume-Uni signa avec la république de Chine un traité acceptant le principe d'une rétrocession. En juillet de la même année, les Japonais rétrocédèrent le conseil municipal au gouvernement collaborateur de Wang Jingwei. Après la guerre, une commission de liquidation fut mise en place pour gérer la rétrocession à la république de Chine.
Les huit années d'occupation, puis la victoire, en 1949, de Mao Zedong qui capture la ville entre le 15 et le 27 mai[23] sur les troupes du général Tchang Kaï-chek précipitèrent le déclin de la ville.
Révolution culturelle
Après la victoire des communistes, la ville a été considérée comme le symbole du capitalisme étranger, elle sommeillait, et le monde l'avait presque oubliée[réf. souhaitée], avant d'être revalorisée à la suite du mouvement de réformes de Deng Xiaoping.
Autrefois tête de pont des puissances coloniales dans une Chine agonisante, Shanghai est devenue le premier centre industriel du pays, en même temps que l'une des plus grandes métropoles du monde.
Pendant la révolution culturelle, Shanghai connut des troubles politiques et sociaux : à la fin , la municipalité fut renversée. Les plus importantes grèves de l'histoire de la ville[24] paralysèrent la vie économique. Les rebelles et les gardes rouges désiraient mettre en place un système semblable à la Commune de Paris. La Commune populaire de Shanghai est ainsi fondée en . Le bilan de la révolution culturelle fut considérable : 150 000 logements furent confisqués rien qu'à Shanghai[25]. Entre 1968 et 1976, un million de Shanghaiens furent ruralisés de force[26].
Renaissance de la « Perle de l'Orient »
Au début des années 1990, en une décennie, la « Perle de l'Orient » est redevenue un centre économique de première importance, qui compte en 2005 pour 20 % de la production industrielle nationale pour seulement 1,5 % de la population. Elle se destine aujourd'hui à devenir le centre financier de la Chine, grâce au quartier de Lujiazui.
Le , Chen Liangyu (46 ans) a été élu maire de Shanghai par les délégués de la cinquième session du 11e Congrès du peuple de la Municipalité de la grande métropole de l'Est de la Chine. Il est ensuite devenu Secrétaire du Parti de la Municipalité autonome en , à la place de Huang Ju. Ce poste particulièrement important va habituellement de pair avec un siège au Bureau politique du Parti. C’est le cas pour Chen Liangyu depuis le XVIe Congrès du Parti communiste chinois. En , Chen Liangyu est limogé à la suite d'un scandale de corruption.
Avant cela, le , la métropole chinoise a été désignée pour organiser l'Exposition universelle de 2010, qui se tient donc, pour la première fois depuis 151 ans, dans un pays en voie de développement. Depuis l'Exposition universelle de 2010, rien ne semble arrêter le développement de Shanghai.
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Parmi les grandes métamorphoses, le district de Pudong dont la superficie devrait doubler dans les cinq prochaines années, passant de 520 km2 à 1 210 km2. Avec la création d'un jardin digne de Central Park et un opéra prévu pour 2015, ce quartier d'affaires veut aussi devenir le poumon vert de la ville et un temple de la culture. Sur les dix nouvelles lignes de métro qui desserviront Shanghai en 2012, cinq passeront par ce district. Le réseau, 510 kilomètres au total, se hissera alors parmi les trois plus longs du monde.
En 2013 y survient l'apparition de l'influenzavirus A sous-type H7N9.
La clique de Shanghai est le nom donné à un groupe d’officiels du Parti communiste chinois qui ont dû leur promotion à leur appartenance à l’administration municipale de Shanghai sous l’égide de l’ancien maire de Shanghai et président Jiang Zemin[27].
Depuis le , le maire de Shanghai est Gong Zheng, né en 1960 et originaire de Suzhou[28].
Subdivisions administratives
La municipalité de Shanghai est un territoire administratif ayant le statut provincial : elle comprend plusieurs districts comprenant le centre-ville historique de Shanghai et des villes-nouvelles en satellite.
Le territoire compte environ 23 millions d'habitants dans son agglomération d'après le recensement de 2010. Shanghai comptait 16,7 millions d'habitants en 2000[29].
La municipalité de Shanghai exerce sa juridiction sur dix-sept subdivisions de districts.
Sept districts sont situés dans le Puxi, à l'ouest du Huangpu, zone urbaine centrale de Shanghai :
- le district de Huangpu - 黄浦区 Huángpǔ Qū , qui a fusionné avec le district de Nanshi (南市区 Nánshì Qū ) en 2000 et avec le district de Luwan (卢湾区 Lúwān Qū) en 2011 ;
- le district de Xuhui - 徐汇区 Xúhuì Qū ;
- le district de Changning - 长宁区 Chángníng Qū ;
- le district de Jing'an - 静安区 Jìng'ān Qū, qui a fusionné avec le district de Zhabei (闸北区 Zháběi Qū) en 2015 ;
- le district de Putuo - 普陀区 Pǔtuó Qū ;
- le district de Hongkou - 虹口区 Hóngkǒu Qū ;
- le district de Yangpu - 杨浦区 Yángpǔ Qū.
Un district gouverne principalement le Pudong, i.e. à l'est du Huangpu :
- le nouveau district de Pudong - 浦东新区 Pǔdōng Xīn Qū (xian de Chuansha avant 1992), qui a fusionné avec le district de Nanhui (南汇区 Nánhuì Qū, xian de Nanhui avant 2001) en 2009
- le district de Baoshan - 宝山区 Bǎoshān Qū (xian de Baoshan avant 1988) ;
- le district de Minhang - 闵行区 Mǐnháng Qū (xian de Shanghai avant 1992) ;
- le district de Jiading - 嘉定区 Jiādìng Qū (xian de Jiading avant 1992) ;
- le district de Jinshan - 金山区 Jīnshān Qū (xian de Jinshan avant 1997) ;
- le district de Songjiang - 松江区 Sōngjiāng Qū (xian de Songjiang avant 1998) ;
- le district de Qingpu - 青浦区 Qīngpǔ Qū (xian de Qingpu avant 1999) ;
- le district de Fengxian - 奉贤区 Fèngxián Qū (xian de Fengxian avant 2001).
L'île de Chongming, située dans l'estuaire du Yangzi Jiang (Chang Jiang), est gouvernée par un seul district :
- le district de Chongming - 崇明区 Chóngmíng Qū (xian de Chongming avant 2016).
Ces districts sont eux-mêmes divisés (en 2003) en 220 subdivisions de niveau canton, comprenant 114 bourgs, 3 cantons et 103 sous-districts.
Démographie
La population de la municipalité de Shanghai est de 27 058 479 habitants. D'après la population totale de la municipalité, Shanghai est la seconde plus grande municipalité de la république populaire de Chine, après Chongqing[30] et devant Pékin[31]. En RPC, une municipalité (直辖市 en pinyin: zhíxiáshì) est une ville avec un statut équivalent aux provinces chinoises.
Le recensement de 2000 positionnait la population de Shanghai à 16,738 millions, dont 3,871 millions de migrants. Par rapport au recensement de 1990, la population totale avait augmenté de 3,396 millions d'individus, soit une croissance de 25,5 %. Les hommes représentent 51,4 % et les femmes 48,6 % de la population. 12,2 % des Shanghaïens sont âgés de 0 à 14 ans, 76,3 % entre 15 et 64 et 11,5 % ont plus de 65 ans.
En 2017, l'espérance de vie était de 83,37 ans (80,98 pour les hommes et 85,85 pour les femmes). La même année, le revenu moyen annuel des résidents de Shanghai était de 85 582 yuans[32].
Présence étrangère
En 2017, on comptait 163 363 étrangers dans la métropole chinoise alors qu'une année plus tôt ils étaient 175 674. Il convient de signaler que, pour des raisons politiques, le Shanghai Municipal Statistics Bureau ne considère pas les Taïwanais comme des ressortissants étrangers.
Pays d'origine | Effectifs |
---|---|
Japon | 28 870 |
États-Unis | 21 903 |
Corée du Sud | 20 823 |
France | 8 659 |
Allemagne | 7 583 |
Canada | 7 439 |
Australie | 6 995 |
Britanniques | 5 993 |
Singapour | 5 786 |
Enseignement
L'université Fudan est l'une des universités de premier plan en république populaire de Chine. Elle a été fondée par le jésuite Joseph Ma Xiangbo en 1905 sous le nom de Collège catholique Fudan. Ma Xiangbo lui donne ce nom d'après une citation des classiques confucéens. En 1917, elle est transformée en université privée. Au début de la guerre anti-japonaise en 1937, l'université est transférée à Chongqing, à l'intérieur de la Chine. Elle prend son nom actuel en 1946 quand elle revient à Shanghai. Elle fusionne avec l'université l'Aurore en 1952, après le départ des jésuites.
L'École normale supérieure de l'Est de la Chine, ou plus simplement ECNU, est l'une des plus prestigieuses universités en Chine. Fondée en 1951 à Shanghai, elle fut la première école normale supérieure de la république populaire de Chine. Le premier établissement sino-américain d'enseignement supérieur - université de New York à Shanghai (NYU Shanghai) – a été cocréé par l'université de New York et l'ECNU.
L'université Tongji est l'une des plus célèbres universités chinoises de Shanghai. Elle a été fondée en 1907 à l'initiative du consul général allemand Wilhelm Knappe comme une école allemande médicale et dirigée par le médecin Erich Paulun. En 1923, elle devient une université et en 1937 elle est déménagée à cause de la guerre, d'abord dans la province de Zhejiang. Lorsque le front approche, elle déménage vers la province de Jiangxi, puis Yunnan, et plus tard même pour le Sichuan. Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, elle revient de nouveau à Shanghai, en 1946.
L'université des études internationales de Shanghai est une institution importante dans le pays. Elle est issue de l'Institut des langues étrangères de Shanghai, fondé en 1949. Depuis 1983, l'université entretient une coopération active avec l'université de Heidelberg. Depuis 2002 il existe un programme allemand des affaires, qui a été conçu conjointement avec l'université de Bayreuth.
Voici une liste des autres principaux instituts et universités présentes à Shanghai :
- l'université Jiao-tong de Shanghai (上海交通大学), qui est célèbre pour publier, chaque année, un classement académique des universités mondiales ;
- l'université des Sciences et Technologies de la Chine de l'Est (华东理工大学) ;
- l'université de Donghua (东华大学) ;
- l'université de Shanghai (上海大学).
Les écoles internationales sont également nombreuses à Shanghai. Il en existe 3 types[34] : les écoles publiques chinoises internationales (réservées aux enfants de nationalité chinoise), les écoles privées chinoises (acceptant à la fois les enfants chinois et étrangers) et enfin les écoles internationales qui sont principalement à destination des étrangers. Parmi ces dernières on peut notamment citer :
- la Shanghai American School (en) ;
- la British International School (en) ;
- le Lycée français de Shanghai ;
- la Deutsche Schule Shanghai (de) ;
- le Wellington College (en) ;
- la Shanghai Japanese School (en) ;
- la Concordia International School (en) ;
- la Shanghai Community International School (en) ;
- le Dulwich College (en) ;
- la Britannica International School (en) ;
- la Yew Chung International School (en).
Langues
La langue officielle de Shanghai, comme dans l'ensemble de la Chine est le chinois mandarin. Cependant, la langue historiquement parlée est, dans le delta du Yangzi Jiang (长江) et les régions environnantes, le wu. La variété parlée à Shanghai est le shanghaïen.
Les campagnes de promotion du mandarin et la scolarité effectuée exclusivement en mandarin conduisent à un recul progressif de l'usage du dialecte. Celui-ci reste cependant largement utilisé dans la communication informelle. Il est à noter dans le domaine de la communication informelle le basculement du shanghaïen vers le mandarin chez la jeune génération de Shanghaïens, qui ne maîtrise plus guère la langue locale ou de façon erratique.
Certaines lignes de bus proposent des annonces en chinois mandarin, en shanghaïen et en anglais.
Sports
Shanghai possède d'importantes infrastructures sportives. Le stade de Shanghai peut ainsi accueillir 80 000 personnes et constitue le troisième plus grand stade en Chine[35]. Il a été utilisé au cours des jeux olympiques d'été de 2008 pour accueillir plusieurs matchs du tournoi de football. Le stade de Hongkou compte quant à lui 31 000 places.
En 2005, la SMP subventionne un vaste chantier pour construire le plus grand Skate Park au monde: le SMP Park (ou SMP Skate Park). Ce dernier, d'une superficie totale de 13 700 m2 regroupe 4 zones de glisse dont une zone de compétition vaste de 2 000 m2 visant à accueillir des compétitions internationales.
La ville organise également chaque année les Masters de Shanghai, une compétition de tennis masculin, qui fait partie des Masters 1000 de l'ATP World Tour depuis 2009, au même titre que les Masters de Madrid, Masters de Monte-Carlo ou encore Masters de Paris-Bercy. Chaque année, les meilleurs joueurs de tennis mondiaux se retrouvent donc en octobre pour s'affronter dans la salle du Qizhong Forest Sports City Arena.
Depuis 2010, Shanghai accueille également la seconde étape de la Ligue de diamant avec le meeting Shanghai Golden Grand Prix. Cette ligue réunit les meilleurs athlètes du monde qui, au cours de 14 meeting dans le monde, s'affrontent pour engranger le plus de points possibles et gagner en fin de saison un diamant de 4 carats d'une valeur d'environ 80 000 dollars.
La ville possède également plusieurs clubs sportifs professionnels qui évoluent dans les principales compétitions sportives du pays :