Vienne (Autriche)
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Vienne (prononcé : /vjɛn/ ; en allemand : Wien /viːn/ Écouter ; en bavarois : Wean ; en hongrois : Bécs ; en croate : Beč ; en slovène : Dunaj) est la capitale et la plus grande ville de l'Autriche ; elle est aussi l'un des neuf Länder (État fédéré) du pays (en allemand : Bundesland Wien).
Vienne (de) Wien | |
Héraldique |
Drapeau |
De haut en bas, de gauche à droite : le musée d'Histoire de l'art, le Rathaus, la cathédrale Saint-Étienne, l'opéra d'État, le bâtiment du Parlement. | |
Administration | |
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Pays | Autriche |
Capitale | Vienne |
Landeshauptmann | Michael Ludwig (SPÖ) |
Partis au pouvoir | SPÖ |
Composition du parlement (100 sièges) Mandat |
SPÖ 46 ÖVP 22 Verts 16 NEOS 8 FPÖ 8 2020-2025 |
ISO 3166-2 | AT-9 |
Démographie | |
Population | 1 982 097 hab. (1 janvier 2023) |
Densité | 4 777 hab./km2 |
Géographie | |
Superficie | 41 489 ha = 414,89 km2 |
Liens | |
Site web | wien.gv.at |
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La ville est située dans l'est du pays et traversée par le Danube (Donau). Capitale du duché puis archiduché d'Autriche, elle fut de fait celle du monde germanique durant le règne de la maison de Habsbourg (devenue en 1745 la maison de Habsbourg-Lorraine) sur le Saint-Empire romain germanique (1273 – 1291, 1298 – 1308, 1438 – 1806) puis présida la Confédération germanique (1815 – 1866). Elle fut en même temps celle de l'empire d'Autriche (1804 – 1867) puis de l'Autriche-Hongrie (1867 – 1918). Elle a été le point de départ de la crise bancaire de mai 1873. Depuis plusieurs années, elle figure dans les premières places de nombreux classements internationaux récompensant la qualité de vie des métropoles. Par exemple, la ville est en tête du classement selon l'indice Mercer évaluant le coût de la vie et la qualité de vie de 221 villes dans le monde[1],[2].
Peuplée d'environ 1,9 million d'habitants[3], Vienne est le principal centre culturel, politique et économique de l'Autriche. Jusqu'au début du XXe siècle, elle est la plus grande ville germanophone au monde. Elle est aujourd'hui deuxième derrière Berlin. C'est la 6e plus grande ville de l'Union européenne par la population municipale.
Vienne est un important centre politique international, notamment en raison de la neutralité autrichienne, puisqu'y siègent l'OSCE, l'OPEP et diverses agences de l'ONU, comme l'Agence internationale de l'énergie atomique, l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime ou l'ONUDI. En 1958, Vienne partage avec La Haye le prix de l'Europe. Par ailleurs, la ville a été le lieu de signature d'un grand nombre de conventions et traités internationaux. Entre 2005 et 2010, Vienne a été la première destination mondiale pour les congrès et conventions internationales.
Surnommée la « Ville des rêves » parce que l'inventeur de la psychanalyse, Sigmund Freud, y résida, ou encore la « Ville de la musique », en raison de l'influence considérable que la ville a eue dans le domaine de la musique, notamment à travers le classicisme viennois. Vienne accueille environ 6 millions de touristes chaque année. Grâce à sa riche histoire, elle bénéficie d'un patrimoine culturel et architectural remarquable. Depuis 2001, le centre historique de Vienne est classé au patrimoine mondial de l'UNESCO[4].
Situation
La ville est située dans le bassin de Vienne, au cœur de l'Europe centrale. Traversée par la Vienne qui a donné son nom à la ville et surtout par le Danube, des collines (qui marquent les contreforts des Alpes) bordent la ville à l'ouest. La vallée du Danube et le relief plus plat de l'est offrent un accès à la Petite plaine hongroise. Le massif des Carpates commence également à proximité au nord et à l'est. À l'échelle des capitales européennes, Vienne est située à 1 243 km de Paris, à 651 km de Berlin et à 1 112 km de Bruxelles. Vienne est un carrefour de communications, à 60 km de Bratislava, à 250 km de Budapest, à 350 km de Prague et à 400 km de Munich.
Climat
Le climat de la ville est continental, du même type que dans la plaine hongroise. Les hivers sont froids (−1 °C), avec de faibles chutes de neige contribuant au charme des monuments de la ville vêtus de blanc. Les étés ont une moyenne de 20 °C, mais peuvent être très chauds et orageux.
La pluviométrie est de 620 mm par an, avec un maximum en été et un minimum en hiver. Enfin, à la croisée de plusieurs ensembles géographiques (Alpes, Carpates, Plaine hongroise), la ville est bien exposée aux vents.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | −2 | −0,9 | 2,4 | 5,8 | 10,5 | 13,5 | 15,4 | 15,3 | 11,7 | 7 | 2,4 | −0,5 | 6,7 |
Température maximale moyenne (°C) | 2,9 | 5,1 | 10,3 | 15,2 | 20,5 | 23,4 | 25,6 | 25,4 | 20,3 | 14,2 | 7,5 | 4 | 14,5 |
Précipitations (mm) | 37 | 39 | 46 | 52 | 62 | 70 | 68 | 58 | 53 | 40 | 50 | 44 | 620 |
Nombre de jours avec précipitations | 7,3 | 7,6 | 8,3 | 7,5 | 8,5 | 9,1 | 9 | 8 | 7 | 6 | 8,3 | 8,2 | 94,8 |
Effets du réchauffement climatique
En raison du réchauffement de la planète, les conditions climatiques à Vienne en 2050 pourraient être similaires à celles rencontrées à Skopje aujourd'hui, tandis que Stockholm présentera alors des conditions climatiques similaires à celles de Vienne aujourd'hui[5]. En outre, des calculs modèles montrent que Vienne est l'une des capitales européennes les plus touchées par les vagues de chaleur à la fin du XXIe siècle[6]. Il y aura donc à Vienne un climat qui rappelle davantage le sud de la Méditerranée d'aujourd'hui[6].
Noms du lieu
Le site est mentionné dès l'antiquité sous le nom de Vindobona au Ier s., puis dans l'expression Ad UUeniam en 881 (Salzburger Annalen), lieu d’un combat proche, désigne soit la ville de Vienne soit la Vienne, la rivière qui la traverse.
Historique du nom du lieu
Οϋι[υδ]όβονα (Oui[nd]obona), au IIe s.[7],
Vindobona, au IIIe s.[8],
Vindobona, au IVe s.[9],
Bendobona, au IVe s.[10],
Vindomana, v. 400 [11],
Vindomina, Vendomina, au VIe s.[12]
Interprétation et étymologie
Une voie consiste à considérer que UUenia, nom de la ville issu du nom de la rivière qui la longe au IXe siècle est sans rapport avec Uindobona, site gallo-romain au même emplacement. On a proposé dans le cadre de cette hypothèse pour l'interprétation du nom de la rivière un type d’origine celte *Vedunia, « ruisseau de la forêt » [13].
Une autre voie estime que les dernières formes de Uindobona, Vindomina, Vendomina, seraient à l’origine du nom actuel Wien. On peut expliquer le passage de Uindobona à Wien par une rationalisation phonétique telle que [ųind’om∂n∂], ou [uind'om∂n], ou encore [uind'omņ], changé par les Germains en [ų'indmn], qu’un fort consonantisme simplifie ensuite : [ų'indn] > [ųinn], or [ųin:][14]. Pour les tenants de cette hypothèse, il est admis que Uindobona est aussi d'origine celtique et composé de -vindo-, "blanc", et de -bona-, "fondation", ou -bonna-, "base"[15]. Ces deux entrées sont reprises par la plupart des ouvrages français consacrés à la langue gauloise mais les deux termes sont inégalement attestés dans la littérature étrangère, et si bon, "fondation" est par exemple mentionné, *vindo- ne l'est pas dans un ouvrage de langue allemande[16], à l'inverse si *vindo- l'est dans un ouvrage tchèque de langue anglaise[17] ou *windo- dans un lexique celtique en langue anglaise en cours d'élaboration[18], *bona- ne l'est pas.
Uindobona serait donc "la ville blanche"[19] ou la "ville de Vindos"[20] selon Henri d'Arbois de Jubainville. Cette dernière assertion "m'inspire des doutes", dit Ferdinand Lot. Ils concernent le deuxième terme -bona et, constatant que "Vienne (Wien) est sur la Vienne, et d'ordinaire c'est la ville qui tire son nom de la rivière et non l'inverse"... et que, "à 125 kilomètres au sud-est, on trouve une ville Arabona ou Arrabona, aujourd'hui Raab en Hongrie, située sur un cours d'eau du même nom", il se demande : "Ne serait-il pas plus logique d'interpréter Vindo-bona « rivière blanche », Ara-bona « rivière calme »? C'est peut-être une hérésie. Je la risque tout de même"[21]. Il a bien raison car non seulement Raab (Györ en hongrois) mais aussi Ratisbonne (Bavière), Serbonnes (Yonne), Troyes (Aube), Lillebonne (Seine-Maritime), en fait tous les lieux qui ont -bona comme deuxième terme sont des implantations gallo-romaines sur un cours d'eau secondaire se jetant dans une grande rivière. Il faut donc voir dans -bona une interprétation latine du gaulois *abona, "rivière"[18], associé, comme -magus, -dunum, -durum, etc., à un premier terme.
A Vienne, ce premier terme est Uindo-, présent aussi dans de nombreux toponymes et surtout hydronymes ainsi que dans Vindon(n)us, tel qu’il apparaît dans l' inscription suivante : DEO APOLLINI VINDO[NO] VRBICIVS FLACCVS V(OTVM) [S(OLVIT) L(IBENS)] M(ERITO)[22], ainsi que de manière plus fractionnaire dans : … [VIND]ONNO…[23] et VIND[ONNO]…[24]. Ces trois inscriptions gallo-romaines ont été trouvées à Essarois (Côte-d’Or) près de sources jaillissant dans un cirque naturel au lieu-dit la Truffière au quartier de la Cave. Des ex-voto réalistes représentent des offrandes au dieu ainsi que les différentes parties du corps guéries par les eaux [25] Le rapprochement a pu être fait entre Vindonnus et les scènes de guérisons représentées sur des piliers d’origine romaine de l’église de Mavilly en Côte-d’Or. À 1500 m de là vers le sud se situe la source de l’Avant-Dheune, anciennement appelée la Vandaine[26]. Ce cours d’eau s’appelait en effet Vandana v. 1135, Vandene au XIIIe s., Vandainne en 1468, Vandaine jusqu’au XIXe s. avant qu’une reformation pseudo-savante ne le transforme en Avant-Dheune[27]. Si un mot gaulois *uindo- a pu signifier, « blanc, pur, béni »[19], il paraît le devoir à une racine hydronymique, et donc à caractère religieux par le pouvoir thérapeutique de ses eaux, *uind- dont l'origine serait à rechercher dans deux éléments proto-indo-européens, *u̯en-, avec le sens originel de « chercher à atteindre », puis d’ « aimer, vénérer, désirer »,et *dheu-, celui de couler »[28].
Appartenances historiques
Duché d'Autriche 1156–1251 |
Origines
L'origine de Vienne remonte au VIe siècle avant l'ère chrétienne, lorsque des Celtes y fondent une cité sous le nom Vindobona (ville blanche). En 15 av. J.-C., Vindobona devient un important fort romain de la province de Pannonie, défendant le limes, la frontière de l'Empire romain, qui fait face aux peuples germains situés plus au nord. Les vestiges archéologiques de la période romaine de Vienne sont néanmoins extrêmement modestes.
Capitale impériale
Au cours du Moyen Âge, Vienne devient successivement le siège des Babenberg (comtes puis ducs d'Autriche), puis des Habsbourg. Lorsque ces derniers accèdent au statut d'empereur, la ville devient la capitale du Saint-Empire romain germanique. Elle est cependant rapidement confrontée à la montée en puissance de l'Empire ottoman dont les troupes l'assiégèrent à deux reprises :
- En 1529, lors du premier siège de Vienne par les troupes du sultan Soliman le Magnifique, la résistance des Viennois et des 20 000 soldats permit de sauver la ville.
- En 1683, lors du second siège, Vienne dut son salut à Charles V de Lorraine et à l'intervention des troupes polonaises de Jean III Sobieski lors de la bataille de Vienne. Pour avoir échoué, le grand vizir Kara Mustafa, commandant les troupes turques, fut décapité par le sultan Mehmed IV.
En 1815, grâce au talent de Metternich, la ville est le siège du congrès de Vienne, qui définit la géopolitique pour un demi-siècle d'une Europe juste sortie des guerres napoléoniennes. Vienne est alors capitale d'un empire d'Autriche qui s'étend de Milan à Lwow et de Prague à Raguse, incluant Venise, Zagreb, Cracovie et Budapest. En 1873, la ville accueille une exposition universelle au cours de laquelle démarre la crise bancaire de mai 1873, appelé aussi Krach de Vienne, le plus grand de l'histoire boursière[29].
Capitale de la République d'Autriche
La Première Guerre mondiale met fin à l'empire d'Autriche-Hongrie, dont Vienne était la capitale depuis 1867. De 1918 à 1934, Vienne est surnommée Vienne la rouge, en raison de l'arrivée au pouvoir d'une coalition de sociaux-démocrates et de chrétiens-sociaux. La municipalité sociale-démocrate développa une politique ambitieuse, avec notamment un vaste programme de constructions de logements ouvriers. De plus, des soins médicaux gratuits sont mis en place et une imposition proportionnelle aux revenus est instaurée. La culture est nettement mise en avant : l’ « Arbeiterbildung » (la formation et culture ouvrière) règne en maître, et la ville abrite de nombreux intellectuels et artistes réputés internationalement. En 1934, les sociaux-démocrates sont écrasés par le régime de Engelbert Dollfuss[30]. De nombreux cinémas et théâtres subventionnés par la municipalité ouvrent leurs portes, et le sport se démocratise. Cette expérience socialiste, soutenue par certains intellectuels renommés comme Otto Neurath et Sigmund Freud, inspire également un violent dégout dans les milieux conservateurs. La presse qualifie volontiers Vienne la rouge de « création juive » aux mains du « bolchevisme »[31],[32].
En 1938, Vienne et toute l'Autriche sont rattachées à l'Allemagne nazie lors de l'Anschluss.
Le 13 avril 1945, l'opération Offensive Vienne permet aux forces soviétiques d'occuper la ville.
Après la défaite du régime nazi, Vienne est découpée en quatre secteurs d'occupation répartis entre les vainqueurs, de la même façon que Berlin.
En 1955, en pleine guerre froide, l'Autriche obtient son indépendance par le traité d'État autrichien et devient neutre sur le plan international. Vienne se modernise alors et devient, grâce notamment à la neutralité autrichienne, le siège d'organisations internationales comme l'ONU (Vienna International Centre) ou encore l'OPEP.
Plusieurs fois ville frontière du monde de la chrétienté, Vienne est longtemps restée enserrée au sein de fortifications qui expliquent la densité de son tissu urbain central. Sa dernière enceinte, démantelée au milieu du XIXe siècle, fut remplacée par un boulevard circulaire connu sous le nom de Ring (« anneau » en allemand).
- Passage commun dans un habitat collectif (Van-Swieten-Hof) à Vienne. Photo août 2018.
- À l'entrée de l'habitat collectif Margaretenstraße 100 à Vienne. Mai 2019.
Établie à quelques kilomètres du Danube sur la rive droite du fleuve, Vienne en est longtemps restée éloignée, notamment pour se protéger des crues. La canalisation du fleuve aux XVIIIe et XIXe siècles a permis à la ville de se rapprocher, puis de s'étendre sur la rive gauche du Danube. Mais une importante dissymétrie subsiste, puisque la rive gauche n'accueille environ que 200 000 habitants.
Vienne (le Land comme la ville) est subdivisée en 23 arrondissements, les Gemeindebezirke, désignés par un numéro et par un nom. Les codes postaux attribués à la ville de Vienne vont de 1010 à 1230, le premier 1 désignant la ville et les deux chiffres centraux mentionnant l'arrondissement. Ainsi, l'adresse du château de Schönbrunn, par exemple, comporte le code 1130.
- Le centre proprement dit (Innere Stadt) est le premier arrondissement, c'est l'emplacement de la Vienne historique, sur la rive droite du Danube. Il est entouré du Ring, premier et deuxième boulevards circulaires, un dans chaque sens de circulation. Il comprend en son sein, entre autres, le palais impérial Hofburg qui, avec ses dépendances, occupe une grande partie de la superficie de l'arrondissement. On circule peu en voiture dans le premier arrondissement, la progression dans les rues étroites et le stationnement étant difficiles.
- Les arrondissements 2 à 9 entourent le premier dans le sens des aiguilles d'une montre et lui sont adjacents (sauf le 5e). Ces arrondissements, tous densément peuplés, sont considérés comme le centre de la ville (avec le premier). Ils sont à l'extérieur du Ring mais entourés à l'ouest et au sud par la Gürtel (« ceinture » en allemand), autre boulevard circulaire ouvert à la circulation dans les deux sens et surmonté sur une grande partie par la ligne de métro aérien U6.
- Les arrondissements 10 à 20 ainsi que le 23e, qui bordent Vienne à l'ouest et au sud, sont moins densément peuplés. Certains sont davantage des zones de bureaux, d'autres (comme les arrondissements 16 à 19) des zones résidentielles assez vertes. Le château de Schönbrunn occupe une grande partie du 13e arrondissement.
- Les arrondissements 21 et 22, plus récents, plus populaires historiquement et beaucoup moins denses, sont sur l'autre rive du Danube. La tendance actuelle (surtout depuis 2004) est au développement de ces zones ; de nombreuses habitations plus aérées et aisées sur les rives du fleuve, sont en construction dans ces arrondissements.
Vienne est également découpée en 89 communautés cadastrales, reflétant les différents villages annexés au cours de son histoire.
Évolution démographique
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Source : (de) [PDF] Statistik Austria
En raison de l'industrialisation et de la migration en provenance d'autres parties de l'Empire, la population de Vienne a fortement augmenté pendant sa période de capitale de l'Autriche-Hongrie (1867–1918). En 1910, Vienne comptait plus de deux millions d'habitants et était la troisième plus grande ville d'Europe après Londres et Paris. Contrairement à la plupart des autres métropoles européennes et mondiales, la population de Vienne a longtemps diminué au XXe siècle, le nombre maximum d'habitants ayant été atteint en 1916. À l'époque, Vienne rivalisait avec Paris et Londres. Cela s'explique par la disparition de l'Autriche-Hongrie en 1918, la ville n'exerçant plus son attractivité que sur une portion congrue de sa zone d'influence originelle, et cette situation s'est renforcée avec la guerre froide. Aujourd'hui encore, Vienne reste une capitale surdimensionnée pour l'Autriche, dont elle abrite plus de 20 % de la population totale, et 30 % en comptant l'agglomération. Mais la chute du rideau de fer a permis à la ville de retrouver son attractivité depuis 1990. De 2005 à 2015, la population de la ville a augmenté de 10,1%. Selon ONU-Habitat, Vienne pourrait être la ville à la croissance la plus rapide sur 17 régions métropolitaines européennes jusqu'en 2025 avec une augmentation possible de 4,65% de sa population par rapport à 2010.
Diasporas
En 2001, 16% des personnes vivant en Autriche avaient une nationalité autre qu'Autrichienne, dont près de la moitié étaient originaires de l'ex-Yougoslavie ; les nationalités les plus nombreuses à Vienne étaient les Turcs (39 000 ; 2,5%), les Polonais (13 600 ; 0,9%) et les Allemands (12 700 ; 0,8%).
En 2012, un rapport officiel de Statistiks Austria montrait que plus de 660 000 Viennois (38,8%) sont issus de l'immigration totale ou partielle, principalement de l'ex-Yougoslavie, de Turquie, d'Allemagne, de Pologne, de Roumanie et de Hongrie. La mixité sociale et ethnique est réelle, même s'il existe de grandes disparités selon les quartiers. Le caractère populaire ou bourgeois d'un quartier est indépendant de sa distance du centre historique. De plus, certains quartiers regroupent plus d'habitants de même origine ou culture, Serbes principalement, plus de 180 000 en 2001[33]. La diaspora serbe envisage d'ailleurs de demander le statut de minorité, étant donné que sa présence sur le territoire autrichien remonte à plus de 150 ans[34](voir migration serbe). On trouve aussi des diasporas italienne, asiatique, juive, hongroise, mais en plus petit nombre, on compte aussi une importante population turque, qui n'est présente dans le pays que depuis une période plus récente. Indépendamment du niveau social des habitants, on n'observe pas de réel découpage par communautés, comme dans d'autres capitales européennes (Londres, Berlin, etc.).
Pays de naissance | Population (2015) |
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Serbie | 97 219 |
Turquie | 76 063 |
Allemagne | 53 232 |
Pologne | 49 702 |
Bosnie-Herzégovine | 39 664 |
Ukraine | 36 625 |
Roumanie | 30 741 |
Croatie | 25 299 |
Hongrie | 22 729 |
Slovaquie | 16 578 |
Russie | 16 358 |
Bulgarie | 15 140 |
Macédoine du Nord | 12 813 |
Iran | 10 751 |
Chine | 10 138 |
Personnalités liées à la ville
- Karl Adolph (1869-1932), écrivain autrichien.
- Franz Karl Alter (1749-1804), jésuite et philologue allemand, y est mort.
- Alban Berg (1885-1935), compositeur autrichien.
- Brigitte Bierlein, née en 1949, première femme chancelière de l'histoire de l'Autriche.
- Agnès Blanbekin, décédée le 10 mars 1315 dans son couvent[35],[36].
- Ludwig Boltzmann (1844-1906), philosophe et physicien, né à Vienne.
- Hermann Broch (1886-1951), écrivain autrichien.
- Jan Bolesław Czedekowski (1885-1969), peintre, mort à Vienne.
- Fred Fiedler (1922-2017), psychologue américain spécialisé en leadership.
- Raoul Heinrich Francé (1874-1943), botaniste, microbiologiste et philosophe de la nature austro-hongrois.
- Josef Frank (1885-1967), architecte, proche du Cercle de Vienne, né à Vienne.
- Philipp Frank (1884-1966), mathématicien, physicien et philosophe, membre du Cercle de Vienne, né à Vienne.
- Sigmund Freud (1856-1939), médecin neurologue et psychanalyste.
- Marianne Golz (1895-1943), chanteuse d'opéra et actrice.
- Hans Hahn (1879-1934), mathématicien et philosophe, membre du Cercle de Vienne, né et mort à Vienne.
- Olga Hahn-Neurath (1882-1937), mathématicienne et philosophe, membre du Cercle de Vienne, née à Vienne.
- Béla Juhos (1901-1971), philosophe, membre du Cercle de Vienne, né et mort à Vienne.
- Ellen Kandeler, née en 1957, biologiste et agronome allemande, ayant étudié et enseigné notamment à l'Université de Vienne.
- Felix Kaufmann (1895-1949), philosophe du droit, membre du Cercle de Vienne, né à Vienne.
- Alfred Klahr (1904-1944), journaliste et résistant autrichien.
- Victor Kraft (1880-1975), philosophe et théoricien des sciences, membre du Cercle de Vienne, né et mort à Vienne.
- Sebastian Kurz, né en 1986, ancien chancelier fédéral d'Autriche.
- Marie Lang (1858-1934), féministe, théosophe et éditrice autrichienne.
- Niki Lauda (1949-2019), pilote automobile.
- Wolfgang Lazius (1514-1565), érudit humaniste.
- Karl Lederer (1909-1944), résistant autrichien
- Marie-Antoinette d'Autriche (1755-1793), archiduchesse et princesse impériale guillotinée à Paris.
- Hermann Mandl (1856-1922), cavalier autrichien de saut d'obstacles, y est né.
- Carl Menger (1840-1921), économiste autrichien, mort à Vienne.
- Karl Menger (1902-1985), mathématicien, membre du Cercle de Vienne, né à Vienne.
- Johanna Müller-Hermann (1868-1941), compositrice et pédagogue autrichienne.
- Wilhelmine Moik (1894-1970), syndicaliste et femme politique autrichienne.
- Otto Neurath (1882-1945), philosophe et sociologue, membre du Cercle de Vienne, né à Vienne.
- Aristides Oeconomo (1821-1887), peintre portraitiste autrichien.
- Karoline von Perin-Gradenstein (1806-1888), suffragette autrichienne.
- Edouard Pernkopf (1888-1955), anatomiste, membre de l'université de Vienne, et nazi convaincu.
- Carl Ferdinand Pohl (1819-1887), organiste, historien de la musique, archiviste et compositeur classique germano-autrichien, y est mort.
- Karl Popper (1902-1994), philosophe des sciences, né à Vienne.
- Josef Popper-Lynkeus (1838-1921), socio-philosophe et ingénieur autrichien, mort à Vienne.
- Romy Schneider (1938-1982), actrice née à Vienne.
- Moritz Schlick (1882-1936), philosophe allemand, membre du Cercle de Vienne, assassiné à Vienne.
- Arthur Schnitzler (1862-1931), écrivain né à Vienne.
- Arnold Schönberg (1874-1951), compositeur autrichien.
- Franz Schubert (1797-1828), compositeur autrichien.
- Maximilien Ferdinand Thomas Stettenhoffen (1739-1809), général autrichien de la Révolution française né à Vienne.
- Sylvain Vigny (1903-1970), artiste peintre né à Vienne.
- Friedrich Waismann (1896-1959), mathématicien, physicien et philosophe, membre du Cercle de Vienne, né à Vienne.
- Ludwig Wittgenstein (1889-1951), philosophe, proche du Cercle de Vienne, né à Vienne.
- Marcus Anton Wittola (1736-1797), prêtre et théologien autrichien, mort à Vienne.
- Otto Matthäus Zykan (1935-2006), pianiste et compositeur autrichien, y est né.
- Edgar Zilsel (1896-1944), philosophe et sociologue, membre du Cercle de Vienne, né à Vienne.
- Stefan Zweig (1881-1942), écrivain autrichien.
- Ludwig Angerer (1837-1879), photographe.
- Victor Angerer (1839-1894), photographe.